Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
GiadaMyla
Share the book

Chapitre 1

Chapitre 1

Je respire profondément, puis pousse la porte de mon bureau. Ça y est. Je le découvre enfin. Après des mois de travail acharné pour créer cette association, j'ai atteint mon objectif. Une bouffée d’émotion me traverse alors que je fais mes premiers pas dans cet espace que j’ai rêvé, dessiné, imaginé pendant si longtemps. L'air même de cette pièce semblait plus doux, comme si les murs avaient déjà absorbé mes peurs pour ne laisser que l'écho de mes espoirs. Je respirais enfin.

Il y avait tant de choses à gérer que j’ai préféré confier l’aménagement et la décoration à des professionnels. L’odeur de peinture fraîche flotte encore dans l’air, mais elle ne me dérange pas. Au contraire, elle me rappelle que tout cela est nouveau, que tout commence maintenant. Je contemple la pièce avec émerveillement. Tout est parfait. Exactement comme je l’avais espéré.

Je m’imagine déjà accueillir ici ces femmes et ces hommes en détresse, victimes de harcèlement ou d’injustices, comme je l’ai été. Je les écouterai derrière ce grand bureau noir laqué, installé face à des murs d’un blanc immaculé. De part et d’autre, de petites étagères débordent de romans et accueillent mes plantes préférées : des orchidées, élégamment installées dans des pots en verre, assortis aux couleurs éclatantes des fleurs déjà ouvertes. Trois tableaux panoramiques représentant des paysages apaisants ornent les murs. Peints sur toile, ils invitent à l’évasion et viennent compléter la décoration épurée de mon futur deuxième chez-moi. Pour apporter un peu de chaleur, j’ai fait installer un coin salon : trois fauteuils confortables disposés autour d’une petite table basse ronde, au centre de la pièce. Un espace de confiance, de parole, d’écoute. Ce lieu, c’est plus qu’un bureau. C’est un refuge. Un nouveau départ.

***

Ce matin, le réveil que j’avais programmé la veille hurle dans mes oreilles, me tirant brutalement d'un sommeil peuplé d'ombres menaçantes, de voix déformées qui s'enroulaient autour de moi comme des lianes toxiques. Je l’éteins d’un geste maladroit. Me lever relevait presque de l’exploit.

Depuis une semaine que l’association a ouvert ses portes, je reçois chaque jour des femmes brisées, venues confier leurs douleurs, leurs colères, leurs peurs. Mari, patron, père de famille… les bourreaux changent de nom, mais les blessures se ressemblent. Chaque témoignage semblait réveiller en moi une douleur que je croyais enfouie. Chaque nuit, mes angoisses remontent à la surface, déformées, amplifiées, inévitables.

Mais aujourd’hui, je n’ai pas le choix. Je dois me faire violence. Sortir de mon lit. Me préparer. J’ai rendez-vous au tribunal. Un rendez-vous que j’attends depuis deux ans. Un face-à-face avec le juge… et peut-être, enfin, un pas vers la liberté.

Je choisis une tenue simple mais soignée : une jupe droite noire, une chemise blanche. Classique. Sobre. Cela fera l’affaire. Dans la salle de bain, je tente de camoufler les traces de mes nuits agitées : les cernes, les marques bleutées qui creusent mon regard. Un peu de fond de teint, un trait noir pour souligner mes yeux verts. Mes longs cheveux châtains, tirés en un chignon serré, discipliné. Comme moi, ce matin : serrée, disciplinée, prête à l'affrontement.

Je descends, monte dans ma petite voiture rouge, brinquebalante mais fidèle. Elle me conduit sans broncher. Non pas vers le passé, mais vers l'affrontement nécessaire pour construire enfin l'avenir.

Deux ans.

Deux ans que je me bats pour que mon futur ex-mari accepte enfin de me libérer de son emprise. Deux ans de bras de fer, d’humiliations, de chantage affectif. Deux ans qu’il se sert de nos enfants comme d’armes, des munitions vivantes, des leviers de douleur. « Tu crois que c’est toi qui décides ? Tu rêves, ma pauvre. » Ses mots me hantent encore. Et ses actes… encore plus.

Depuis la séparation, c’est Élio, notre fils, qui trinque en silence. Huit ans, et déjà si replié sur lui-même. Il baisse la tête quand il croise quelqu’un, comme s’il voulait devenir invisible. Ses beaux yeux marrons, cachés sous une frange blonde qu’il laisse tomber sur son visage comme un rideau.

Et Nina… Nina, ma petite volcanique. Douze ans, une queue de cheval haute comme un drapeau de résistance, et des yeux noisette qui lancent des éclairs quand elle défie son père. Elle lui tient tête, refuse de plier, mais chaque affrontement laisse des traces. Il redouble d’efforts pour la briser, lui lançant des phrases assassines : « T’es aussi pitoyable que ta mère. »

Il ne les voit presque jamais. Trop occupé à vivre sa « nouvelle vie ». Dès que je l’ai quitté, il s’est installé avec sa maîtresse. Deux mois plus tard, j’apprenais qu’elle était enceinte depuis un moment. J’ai fait le calcul… et compris. Il n’avait pas perdu de temps. Ses rares visites aux enfants ne sont jamais innocentes. Il les convoque, les interroge, leur soutire des informations comme on soutire des aveux. Il veut savoir ce que je fais, où je vais, avec qui je parle.

La semaine dernière, après plus de six mois d’absence, il a demandé à voir les enfants. J’ai voulu y croire.

« Et s’il avait changé ? Et s’il s’était enfin rendu compte de leur existence ? »

Erreur.

Trois heures. Juste le temps de leur prendre leur confiance, de subtiliser et fouiller le téléphone de Nina, de s’envoyer toutes les photos qu’elle avait prises : nos balades, nos fêtes, nos moments doux. Et surtout… une photo. Un ami à moi, riant à mes côtés lors d’une soirée. Bien sûr, elle s’est retrouvée dans le dossier de son avocat. Preuve, selon lui, d’une prétendue liaison. De mon « infidélité ». Il ne changera jamais. Même ses enfants ne sont, pour lui, que des instruments de vengeance.

Aujourd’hui, je vais affronter la justice. Et peut-être, affronter enfin la fin de son emprise. Je ne tremblerai pas. Je n’ai plus le droit de trembler. Pas pour moi. Pour eux.

En arrivant devant le grand bâtiment gris, une vague de froid m'envahit. Mes poumons se serraient, l'air s'épaississait autour de moi, et mes jambes, soudain lourdes, menaçaient de me lâcher. Soudain, je sursaute : mon téléphone vibre dans mon sac. D’un geste fébrile, je l’attrape et consulte l’écran.

Un message s’affiche, celui de ma meilleure amie, Olga :

« Coucou ma Sarah. Je pense fort à toi et aux enfants. J’espère que cette enflure qui a été ton mari ne va pas encore te faire du mal ni se servir des petits pour t’atteindre. Bon courage pour cette épreuve. Bisous, et à ce soir. »

Olga. Petite femme blonde d’un mètre cinquante-cinq au caractère bien trempé, elle est mon pilier depuis plus de dix ans. Elle aussi a vécu l’enfer d’un pervers narcissique, mais elle a eu le courage que je n’avais pas à l’époque : il y a quatre ans, elle a trouvé en elle la force de demander le divorce et de mettre fin à sa souffrance. Dès notre rencontre, une évidence s’est imposée : nous nous sommes reconnues l’une dans l’autre. Elle est mon miroir, ma confidente, celle qui me comprend mieux que quiconque. Comme elle le dit souvent, nous sommes l’antidépresseur naturel l’une de l’autre.

Ce soir, elle a prévu une petite soirée entre filles. Une célébration si le divorce s’enclenche enfin officiellement… ou un moment de réconfort si, une fois encore, David décide de rejeter tout accord. Ce ne serait pas étonnant. Cet homme, mon futur ex-mari, refuse d’assumer quoi que ce soit. Il a eu un fils qu’il n’a même pas reconnu, et prétend être hébergé chez une personne âgée pour ne pas officialiser son adresse actuelle – alors qu’il vit depuis deux ans avec sa compagne. Il préfère s’enfoncer dans ses mensonges, préserver une image lisse d’homme irréprochable, quitte à me faire passer pour la pire des femmes.

Parfois, je me dis que si ma vie est banale, la sienne doit être d’un ennui mortel pour qu’il consacre autant de temps à fouiller, manipuler, inventer des moyens de me blesser. Jamais je n’ai cherché à me venger, alors que j’aurais de quoi. Treize ans de mariage jalonnés de tromperies, une double vie désormais affichée sans vergogne sur les réseaux sociaux, et toutes les preuves que j’ai en main… Si j’étais aussi mauvaise qu’il le prétend, j’aurais déjà tout remis à mon avocat. Mais je ne suis pas ce genre de personne. Je préfère encaisser. Me taire. Protéger mes enfants, car je sais qu’il n’hésiterait pas à se servir d’eux pour me punir si je le mettais au pied du mur.

Olga m’a récemment envoyé une citation : « On ne peut offrir que ce que l’on a dans le cœur. » Et moi, je choisis de donner de l’amour. Du temps, de la tendresse, de l’écoute à mes enfants. Lui… il n’a que la haine et la méchanceté à offrir. C’est tout ce que contient son cœur.

Je range mon téléphone, inspire profondément, puis pousse la grande porte d’entrée du tribunal. L’air à l’intérieur me semble plus lourd qu’à l’extérieur. Tout est calme, presque solennel. Mes pas résonnent sur le sol froid, rythmés par le martèlement sourd de mon cœur dans ma poitrine. Chaque battement me rappelle pourquoi je suis là. Pourquoi je dois tenir.

Je jette un regard circulaire autour de moi, et je l’aperçois. David. Impeccablement vêtu, comme toujours. Costume sobre, visage fermé, posture droite. Il pourrait presque passer pour un homme respectable, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Son masque était bien en place, celui de l'homme irréprochable, presque affligé, une performance qu'il maîtrisait à la perfection. Mais moi, je le connais sans le costume. Je connais ses silences lourds de mépris, ses colères froides, ses regards tranchants qui te découpent sans un mot, et ces phrases ciselées qu'il savait distiller : « Personne ne te croira, tu es folle. »

Il ne me voit pas tout de suite, et j’en profite pour l’observer. Il discute avec son avocat d’un ton calme, presque détaché. Comme si tout cela n’était qu’un détail administratif. Moi, je me retiens de trembler. Ce n’est pas une simple formalité. C’est la fin d’un combat de plusieurs années, le début d’un espoir. Ou peut-être une nouvelle gifle, une de plus, si le juge estime encore qu’il est préférable d’éviter les vagues pour préserver l’image du père.

Je serre les poings. Ne pas flancher. Je me répète ces mots en boucle, comme un mantra. Ne pas flancher.

Olga a raison : je vaux mieux que tout ce qu’il dit de moi. Mieux que ses histoires tordues, ses faux sourires, ses mensonges distribués à qui veut bien l’écouter. Je suis une mère, une femme debout. Même si mes jambes vacillent aujourd’hui.

Une greffière nous appelle. Mon cœur manque un battement. C’est l’heure.

Je marche vers la salle d’audience, les mâchoires serrées, les yeux fixés droit devant moi. Je ne croise pas son regard. Je ne lui donnerai pas ce plaisir. Il ne mérite plus aucune part de moi. Pas même mon indignation. Plus rien.

Mes jambes tremblent encore d’avoir croisé le regard mauvais de David. Son regard froid, accusateur, planté sur moi comme une lame. J’en ai encore le souffle court. L’entendre déverser toute sa haine devant le juge, en se drapant dans son costume taillé à la perfection, m’a noué l’estomac. Toujours les mêmes artifices : ses cheveux châtains cirés à outrance, ses lunettes noires qui lui donnent un air faussement intellectuel, sa voix posée, presque douce, comme s’il avait la vérité pour complice. Mais derrière cette façade trop lisse, le venin suinte.

Il a présenté un à un les faux témoignages récoltés auprès de ses nouveaux amis – ceux à qui il a raconté les pires horreurs pour me faire passer pour la folle de service ou la pire mère de France. J’ai encaissé. En silence. Mais cette fois, il en a trop fait.

Le juge, lui, n’a pas été dupe. J’ai senti dans son regard une forme de lucidité, presque de lassitude devant tant d’artifices. Il a vu clair dans le jeu de David. Et même si tout n’a pas penché en ma faveur, j’ai la sensation que le vent commence enfin à tourner.

La seule chose qu’il a obtenue, c’est de ne pas verser de pension alimentaire. Il a réussi à s’inventer des charges irréalistes, avec la complicité de ses proches. Même cette prétendue sous-location à une vieille dame pour plus de six cents euros par mois… Quelle comédie.

À peine l’audience levée, il a filé. Vexé. Dépité de ne pas m’avoir arraché davantage. Et moi, soulagée de ne pas croiser son ombre une seconde de plus devant ce tribunal. Mais je le connais : il n’en restera pas là. Il prépare déjà ses représailles, j’en suis certaine.

***

En fin d’après-midi, j’arrive chez Olga, avec près d’une heure de retard. Elle commençait à s’impatienter. Il faut dire que j’ai un peu abusé sur la durée de ma douche… L’eau chaude glissant sur ma peau avait quelque chose de réconfortant, presque anesthésiant. J’y avais laissé filer le temps, un besoin inconscient de m’oublier.

À peine la porte franchie, Olga me saute dans les bras. Je sens son cœur battre fort contre le mien. Elle m’accueille comme une sœur, avec cette énergie protectrice qui la caractérise. Et moi, je déverse tout. Chaque mot, chaque phrase, presque au mot près, ce qui s’est dit ce matin devant le juge. Elle m’écoute, attentive, en silence, hochant la tête par moments, serrant les dents à d’autres. Quand j’ai fini, elle sourit enfin. Soulagée de me voir respirer, parler, exister. Il y a enfin une avancée. Le divorce est enclenché, pour de bon cette fois. Un nouveau chapitre peut commencer.

Elle me ressert un verre de vin, notre rituel de soirées entre filles. On parle. Longtemps. De tout, de rien. Mais surtout de moi. Ce soir, je n’ai pas d’heure.

Jessie, ma sœur jumelle, a pris son rôle de tata très à cœur : elle a insisté pour garder les enfants toute la nuit. « Profite, sors, respire », m’a-t-elle dit. Et je l’ai écoutée.

Au fil de la conversation, Olga se fait plus sérieuse. Elle s’inquiète pour moi. Me dit que depuis des années, à part l’ouverture de l’association, je n’ai rien fait pour moi. Rien de vraiment personnel. Que je m’enferme dans une routine, une bulle rassurante, mais étroite. Elle a raison. Je le sais. Mais c’est plus fort que moi. Elle, elle voudrait que je sorte plus, que je voie du monde, que je vive. Que je rêve à nouveau. En théorie, ça paraît simple. En pratique, avec deux enfants à charge, un quotidien pesant et quinze ans de vie avec un manipulateur pour bagage, ce n’est pas aussi évident.

Au moment de partir, Olga me retient par le bras. Elle me regarde droit dans les yeux et me pose une question :

— Et toi, Sarah… Si tu pouvais faire abstraction de tous tes blocages, de la logistique, des contraintes du quotidien… tu te vois où, dans deux ans ?

Je reste un instant figée. La question me désarme. Je prends le temps de réfléchir. Puis, doucement, les mots sortent :

— Je crois que je rêve d’aider vraiment les gens. D’avoir une vie tournée vers quelque chose de profondément utile. L’association me permet déjà un peu ça, mais je n’y suis que quelques heures par semaine. J’écoute, je conseille, mais… je veux plus. Je veux être sur le terrain. Être active. Être là quand les gens sombrent, pas seulement après.

Olga me fixe, silencieuse. Elle sourit. Ce sourire qu’elle a quand elle pense à quelque chose mais ne veut pas encore le dire. Je la connais trop bien.

— Et ta vie personnelle ? finit-elle par demander.

Je soupire. La réponse est immédiate.

— Ce n’est pas dans mes projets. Je ne suis pas prête à refaire ma vie. Comment je pourrais faire confiance à un homme, après ce que j’ai vécu ? Après David ?

Son sourire s’efface, doucement. Une ombre traverse son regard. Elle aurait aimé que je dise le contraire. Que je lui parle d’espoir. De renouveau. Que je me voie un jour, femme épanouie, et pas seulement maman résiliante. Mais ce soir, je n’ai pas cette lumière en moi. Pas encore.

— Tu sais… dit-elle en soupirant, je ne te juge pas, hein. Tu fais ce que tu peux avec ce que tu as. Et franchement, tu t’en sors comme une lionne. Mais parfois, j’ai l’impression que tu ne te donnes même pas le droit d’espérer autre chose.

Je fronce les sourcils. Je sens venir le débat.

— Ce n’est pas une question d’espoir, Olga. C’est une question de réalité. J’ai deux enfants, un travail, une association, un divorce toxique qui m’a laissée à genoux. Et puis j’ai pas envie de revivre la même histoire. Je suis bien comme je suis. Je suis… tranquille.

Elle hoche doucement la tête, mais je sais qu’elle n’est pas convaincue.

— Tranquille ou anesthésiée ?

La question me percute. Je détourne les yeux.

— C’est pas aussi simple. Tu sais ce que j’ai traversé. Comment je pourrais refaire confiance ? Comment je pourrais même envisager qu’un homme regarde mes cicatrices sans y voir une faiblesse ?

Elle s’approche, me prend les mains.

— Parce qu’il existe des gens bien. Et parce que tes cicatrices, Sarah, ce sont tes victoires. Tu les vois comme des failles, mais pour moi ce sont des preuves que tu t’es relevée. Et tu mérites qu’on les regarde avec douceur. Avec admiration même.

Je me tais. Les larmes me montent aux yeux, mais je ne veux pas craquer.

— Tu n’as pas besoin de tomber amoureuse demain, poursuit-elle plus doucement, mais laisse au moins la possibilité d’être surprise. De rencontrer quelqu’un sans avoir à te justifier, sans avoir à revivre le passé. Juste… vivre un instant léger.

— Je n’ai même plus la force pour ça, je murmure. J’ai mis toute mon énergie à survivre, à protéger les enfants, à construire quelque chose de sain. Légèreté, c’est un mot qui me paraît lointain. Presque étranger.

— Alors c’est peut-être ça ton prochain combat, dit-elle doucement. Réapprendre la légèreté.

Je lâche un rire nerveux.

— Tu veux que je réapprenne à danser aussi ?

— Pourquoi pas ? On pourrait commencer par ça. Ce week-end, viens à la maison. Je mets de la musique, on sort une bouteille, et on danse. Même en pyjama. Même mal. Même avec des baskets trouées. Juste pour se rappeler qu’on est vivantes.

Je la regarde. Et pour la première fois depuis longtemps, je sens une infime étincelle. Une envie. Fragile. Timide. Mais réelle.

— D’accord, je murmure. Juste une chanson.

Olga me serre fort dans les bras.

— Tu verras, une chanson, ça peut suffire à tout rallumer.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet