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Prologue
CHAPITRE 1 : Dernière épreuve
CHAPITRE 2 : On n’échappe pas à son destin.  
CHAPITRE 3 : Un secret venu du passé.
CHAPITRE 4 : Un aller sans retour.
CHAPITRE 5   Nouvel objectif : la briser, la détruire.
CHAPITRE 6 : La partie commence
CHAPITRE 7 : Ingérable.  
CHAPITRE 8 : Un ami d’enfance
CHAPITRE 9 : Face à face avec une inconnue.
CHAPITRE 10 : Submergée par les émotions.  
CHAPITRE 11 : Redoutable.
CHAPITRE 12: Qui ne tente rien n’a rien.
CHAPITRE 13 : Idiote.
CHAPITRE 14: Rencontre avec mon ennemi
CHAPITRE 15 : Un moment de faiblesse.
CHAPITRE 16 : Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis
CHAPITRE 17 : Chaud ou froid   
CHAPITRE 18 : Glacé  
Chapitre 19 : Un ami extraordinaire  
CHAPITRE 20: Lâcher prise
CHAPITRE 21 : Une dernière fois, et sûrement plein d’autres
CHAPITRE 22: Galère à perte de vue.
CHAPITRE 23 :  Face à la douleur
CHAPITRE 24 : Nouveaux mots d’ordre : Profiter de la vie au maximum.
CHAPITRE 25 :    Rencontre avec Hernando bis  
CHAPITRE 26 :  Plus de doute
CHAPITRE 27 :   Et si…  
CHAPITRE 28 : Espoir ou désillusion ?
CHAPITRE 29 :  Savoir renoncer  
CHAPITRE 30 : Ça va saigner !  
CHAPITRE 31: Libère-moi.
CHAPITRE 32 : J’en suis incapable.
CHAPITRE 33 : Nico 2.0  
CHAPITRE 34: Pas de princesse, seulement une reine.
CHAPITRE 35 : Rien n’est plus dangereux qu’une personne animée par la vengeance.  
CHAPITRE 36 : Quand la lumière laisse place à l’obscurité.  
Épilogue  
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CHAPITRE 10 : Submergée par les émotions.  

MARIA

Quelques heures plus tôt.

Demain, nous sommes vendredi. C’est le jour de leur rendez-vous hebdomadaire. Le jour où j’ai décidé d’agir. Ces contrats sont ma hantise, ils me confrontent à une réalité que j’ai du mal à accepter : certaines personnes choisissent la mort comme libération. L’idée n’est pas venue de moi, mais bien d’elles, alors j’en ai fait mon fardeau. J’ai essayé de les aider autrement, seulement toutes mes tentatives ont échoué, et les conséquences étaient encore pires. Face à ce constat, je me sens impuissante, et la culpabilité me ronge, m’empêchant de fermer l’œil.

Avant, je passais ces nuits blanches avec Tanaka à mes côtés. Au début, on restait simplement assises en silence, puis, avec le temps, j’ai commencé à me confier. Alors, ce soir, sur mon balcon, je l’imagine installé avec moi et je lui raconte en secret tous mes doutes, toutes mes pensées, toutes mes douleurs.

« Je suis passé voir Luca, il y a quelques jours. Il m’a parlé des personnes que j’ai laissées derrière moi, celles qui comptent. J'ai beau tourner cette phrase en boucle dans ma tête, je ne comprends pas où il voulait en venir. Quel était son message, finalement ? Les gens qui comptent n’existent plus ; treize années de non-dits ont laissé place à la colère et à la rancune. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr que nous soyons capables de passer outre. Nous sommes si différents. Si tu savais comme j’aimerais que tu sois auprès de moi à cet instant, je n’arrive pas à gérer toutes les émotions qui m’assaillent, je me sens perdue. Il me fait surveiller en permanence : caméras, filature, sans une seconde de répit, m’obligeant à redevenir cette jeune fille méfiante et solitaire. Mais ce n’est rien comparé aux sentiments de trahison qui m’ont envahie quand il m’a avoué qu’il était présent ce soir-là et qu’il avait fait le choix de ne pas intervenir. C’est stupide n’est-ce pas ? Je sais qu’on est destinés à être des personnes monstrueuses. Pourtant, je n’arrive pas à l’accepter, j’ai toujours pensé qu’un lien spécial nous unissait, lui et moi. Qu’entre nous, tout serait différent parce que j’étais la fille du trio. Merde ! Et tu sais le pire dans tout ça ? Je n’arrive même pas à le détester. Comment pourrais-je lui en vouloir ? Nos âmes ont connu les ténèbres ensemble, seulement, la sienne en est restée prisonnière. »

Avant que je m’en rende compte, le soleil se lève déjà, c’est le jour J. Je n’ai pas laissé traîner les choses, c’est déjà assez pénible. Cette femme a vécu un véritable enfer, elle m’a rappelé toutes les raisons pour lesquelles être une personne de sexe féminin dans le monde de la mafia est horrible. Faire face à tant de douleur et de désespoir, c’est difficile pour moi. Je ne sais déjà pas comprendre et gérer mes propres émotions, alors faire face à celles des autres, ça met insupportable. La seule solution pour me préserver, c’est de faire ce que je fais le mieux : les combattre. Alors, je suis rentrée directement après avoir exécuté le contrat, puis je me suis installée tranquillement sur mon balcon afin d’essayer de me vider l’esprit. Malheureusement, depuis que je suis ici, c’est mission impossible.

J’entends la porte d’entrée claquer et une voix grave hurler dans le salon :

—      MARIA !

Il a l’air énervé. Non ! En fait, il est toujours ainsi. Qu’est-ce qui lui arrive aujourd’hui ? Pourquoi briser ce silence, si agréable entre nous ? On ne s’adresse plus la parole depuis le jour où on a rendu visite à Luca. Et tout à coup, il se met à brailler comme un veau. Je décide de jouer avec sa patience et ne réponds pas. Après quelques secondes, la porte de ma chambre s’ouvre violemment.

—      Tu es sourde ou stupide ? Quand je t’appelle, tu rappliques. D’accord, Mia cara ?

Il entre comme un fou.

—    Pas besoin ! Regarde, tu viens tout seul. Je peux savoir pourquoi tu hurles comme ça ?

Il s’approche de moi rapidement.

—    Si l’on jouait cartes sur table toi et moi ! Où étais-tu les semaines passées ?

Bon, c’est sûr ! Il est déjà au courant donc j’ai deux possibilités : jouer franc-jeu où me foutre de sa gueule. J’opte pour la seconde option. Je prends une voix mielleuse et lui fais les yeux doux.

—    Tu promets de ne pas t’énerver ?

Il a l'air surpris, je suppose qu’il ne s’attendait pas à ce que je me confie si rapidement.

—    Arrête ton cinéma et balance !

—    J’étais avec mon amant. Pardonne-moi mon amour.

En sentant le froid du canon de son pistolet sur mon front, je comprends qu’il n’a pas apprécié mon humour.

—    Vas-tu avoir les couilles d’en finir cette fois ?

—    Arrête de jouer avec mes nerfs, tu sais qu’il me suffit d’un coup de téléphone pour que ton amie meure. Je sais que tu surveilles mon comptable.

Sans surprise. Je me doutais qu’il le découvrirait d’une manière ou d’une autre.

—    Je sais aussi que tu es lié à la mort de sa femme.

—    As-tu des preuves ?

Je sais qu’il n’en a aucune, je n’en laisse jamais. Il ne me quitte pas des yeux, comme s’il cherchait dans les miens un signe de ma culpabilité. Pourquoi je le trouve encore plus beau quand il est énervé ? Il range son pistolet en passant ses mains dans ses cheveux avec nervosité. C’est la première fois que je le vois aussi agité, on dirait un lion en cage.

—    Je suis allé sur place, les policiers ont conclu à un suicide par empoisonnement. Cela m’a rappelé plusieurs suicides identiques, dans différents réseaux mafieux dans le monde.

Il s’interrompt en me fixant d’un regard sombre.

—    Tu ne trouves pas ça étrange toi ?

Il ne me laisse pas le temps de répondre, il continue.

—    Je pense que c’est Ombra qui tue toutes ses femmes. Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est pourquoi avoir assassiné son épouse ? Ce n’est pas logique, qui pourrait mettre un contrat sur la tête d’une femme ? Elles sont insignifiantes. Elles ne savent rien sur les affaires et leurs maris peuvent les abattre de leur propre main s’ils le veulent.

—    Tout ça, ce ne sont que des suppositions. Peux-tu prouver que je suis responsable ?

Je peux lire sur son visage. Il est sûr de lui.

—    Tu ne vas pas me faire croire que c’est une coïncidence que son épouse meurt pile au moment où tu t’intéresses à mon comptable. Je t’ai laissé une chance de t’expliquer, tu prends ma patience pour de la gentillesse et tu te trompes. Tu sais de quoi je suis capable. Tu l’as dit toi-même, je suis un monstre.

Qu’est-ce que je dois faire ? Si je lui avoue, il va considérer que j’ai rompu notre contrat, ce qui mettra la vie de Soha en danger. Mais si je ne dis rien, il la menacera pour m’obliger à parler. Dans les deux cas, il l’exécutera. Je commence à me dire "Faute avouée, à moitié pardonnée" quand il met fin à mon combat intérieur.

—    En fait, je m’en fous que tu aies tué cette femme. Elle ne me servait à rien. Alors que toi, tu peux m’être utile. Ce que je veux savoir c’est pourquoi et qui te paie pour ça ?

—    C’était ta cousine! M’offusqué-je.

Il en parle comme si elle n’était rien, ils ont grandi ensemble, ils sont liés par le sang.

—    Cela n’a aucune importance. Je ne vais pas gaspiller ton talent pour ça. Alors, dis-moi!

Ces mots me retournent l’estomac. Cet homme est diabolique, la colère s’empare de moi.

—    C’est exactement à cause des connards comme toi que ces femmes demandent que je les aide à mettre fin à leurs jours. Elles n’en peuvent plus de vivre avec des barbares, qui les battent, les violentes et les traitent de la même manière que des chiennes bonnes qu’à obéir.

Je m’arrête une seconde pour analyser sa réaction. Il n’en a aucune, il est hermétique et me regarde immobile, sans réaction.

—    Tu essaies de me faire croire que ces femmes t’ont contactée. Alors comment se fait-il qu’il n’y ait pas ta signature sur leurs cadavres ?

—    Ce ne sont pas des contrats ordinaires. Je vais à leurs rencontres, j’écoute leurs histoires, puis si je trouve que leurs demandes sont légitimes, je glisse du poison dans leur boisson. Je ne marque jamais ces contrats.

—    Pourquoi tu n’essaies pas de les protéger ou de les cacher tout simplement ?

—    Tu crois que je n’ai pas déjà essayé ?

Mon ton est acerbe. Des flashs terribles me reviennent.

—    Comment pourrais-je toutes les protéger ? M’écrié-je. Elles sont trop nombreuses. Et les cacher ! Pour quoi faire ? Pour que je les retrouve battues à mort, violées, torturées et j’en passe.

Je combats de toutes mes forces ses souvenirs et ses émotions. Je ne dois pas le laisser entrevoir la culpabilité qui me ronge.

—    Oui ! C’est exactement ce qui arrive quand vous les récupérez. Pour les autres, elles se suicident, épuisée d’être traquées comme des bêtes. Alors la mort que je leur offre est une libération.

Son air détaché me met hors de moi. Je m’approche de lui et le pousse de toutes mes forces.

—    Regarde comment tu parles de ta propre cousine ou des femmes en général. Vous les traitez tellement mal. Elles préfèrent mourir plutôt que de vivre avec vous. C’est votre faute si elles en arrivent là. Hurlé-je plein de haine.

J’explose, c’est trop pour moi. Je ne supporte plus d’entendre ses atrocités. Je ne supporte pas de savoir qu’il a un moyen de pression sur moi. Je ne tolère plus ses menaces, je n’accepte pas le pouvoir que cela lui donne sur moi. Il est tout ce que je combats. Mes émotions prennent le dessus. Je m’approche de lui et frappe sans retenir mes coups, qui deviennent de plus en plus forts. Il les arrête tous, mais n’en rend aucun. J’évacue ma rage sur lui et ça  me fait du bien. Puis, en un instant, il m’attrape fermement par les épaules. Je n'ai pas le temps de me défaire de lui qu'il colle son front contre le mien. Ma respiration est irrégulière.

—    Tu as fini ?

On ne se quitte plus du regard, nos lèvres se rapprochent puis s’effleurent, nos souffles se mêlent, mais aucun de nous ne bouge. Le temps s’arrête et je profite de cette proximité douloureuse. Son odeur m’enveloppe, je ne sais comment l’expliquer, mais toute ma colère, ma haine et ma peine s’évanouissent. La seule chose qui m’anime, c’est cette envie quasi irrépressible de goûter sa bouche. Nos respirations sont chaotiques, tenir la distance devient laborieux. Ses yeux se ferment, comme s’il devait lutter de toutes ses forces, puis il s’écarte de moi comme si notre contact l’avait brûlé. On se toise sans un mot, puis il quitte la pièce en me laissant planter, là. Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? Je suis complètement dérangée comme fille. Pourquoi je ne l’ai pas repoussé ? Putain, je suis folle de rage contre moi-même.

Il faut que je trouve un moyen de pression sur lui, je dois équilibrer la balance. Je pense qu’il est temps que je m’intéresse un peu plus au réseau et à la famille. Il doit avoir une faiblesse comme tout le monde. Je dois juste la découvrir et l’utiliser contre lui. Ça tombe bien. Le mois prochain a lieu la réception pour la passation de pouvoir. Ces soirées sont parfaites pour voir les masques tomber.

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