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Prologue
CHAPITRE 1 : Dernière épreuve
CHAPITRE 2 : On n’échappe pas à son destin.  
CHAPITRE 3 : Un secret venu du passé.
CHAPITRE 4 : Un aller sans retour.
CHAPITRE 5   Nouvel objectif : la briser, la détruire.
CHAPITRE 6 : La partie commence
CHAPITRE 7 : Ingérable.  
CHAPITRE 8 : Un ami d’enfance
CHAPITRE 9 : Face à face avec une inconnue.
CHAPITRE 10 : Submergée par les émotions.  
CHAPITRE 11 : Redoutable.
CHAPITRE 12: Qui ne tente rien n’a rien.
CHAPITRE 13 : Idiote.
CHAPITRE 14: Rencontre avec mon ennemi
CHAPITRE 15 : Un moment de faiblesse.
CHAPITRE 16 : Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis
CHAPITRE 17 : Chaud ou froid   
CHAPITRE 18 : Glacé  
Chapitre 19 : Un ami extraordinaire  
CHAPITRE 20: Lâcher prise
CHAPITRE 21 : Une dernière fois, et sûrement plein d’autres
CHAPITRE 22: Galère à perte de vue.
CHAPITRE 23 :  Face à la douleur
CHAPITRE 24 : Nouveaux mots d’ordre : Profiter de la vie au maximum.
CHAPITRE 25 :    Rencontre avec Hernando bis  
CHAPITRE 26 :  Plus de doute
CHAPITRE 27 :   Et si…  
CHAPITRE 28 : Espoir ou désillusion ?
CHAPITRE 29 :  Savoir renoncer  
CHAPITRE 30 : Ça va saigner !  
CHAPITRE 31: Libère-moi.
CHAPITRE 32 : J’en suis incapable.
CHAPITRE 33 : Nico 2.0  
CHAPITRE 34: Pas de princesse, seulement une reine.
CHAPITRE 35 : Rien n’est plus dangereux qu’une personne animée par la vengeance.  
CHAPITRE 36 : Quand la lumière laisse place à l’obscurité.  
Épilogue  
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CHAPITRE 23 :  Face à la douleur

NICO

            En garant la voiture, j'aperçois au moins une dizaine d’hommes armée autour de nous. Maria me jette un regard meurtrier. À cet instant, je me rends compte dans quelle merde on s’est foutu. Enfin, si je suis honnête, c’est moi qui nous ai foutus dans cette galère, mais c’était trop tentant. Je n’ai pas pu résister à l’envie de la voir se décomposer en comprenant qu’on allait devoir jouer notre rôle d’acteur pendant tout le séjour. Et j’avoue que je compte bien mettre toutes mes chances de mon côté pour la faire craquer de nouveau, juste pour le plaisir de la narguer.

Les Peres nous font visiter les lieux. La villa est extraordinaire, perdue à plusieurs kilomètres de la ville la plus proche. Formant un U sur deux étages, avec en son centre une piscine, des palmiers gigantesques et la plage à quelques mètres. À l’intérieur, des vitres immenses entourent le séjour, un magnifique mélange entre le bois et le beige. Maria regarde la pièce émerveillée, et j’ai même cru entendre un « Oh » sortir de sa bouche quand elle est entrée.

—    Suivez-nous, votre chambre se trouve sur l’aile réservée aux invités.

Je la sens se crisper à la mention de « votre chambre ». Nous traversons le jardin pour atteindre l’autre côté. Le bruit des vagues qui se brisent sur le sable nous parvient. Nous montons un escalier qui donne sur un balcon face à la mer, puis sur une baie vitrée.

—    La voici, on espère qu’elle vous plaira. On vous laisse vous installer et on se retrouve demain pour le petit déjeuner.

—    Entendu.

Monica et son mari, nous font un sourire puis disparaissent. C’est dingue, en les voyant ainsi, on pourrait presque penser que ce sont des anges. Quand on entre, la chambre est gigantesque : un côté nuit, un coin salon, une salle de bain immense. Ils savent comment recevoir.

—    Ouah ! C’est magnifique !

Elle était tellement subjuguée par la beauté des lieux qu’elle n’a pas dits un mot de la visite.

—    Oui, mais n’oublions pas où on se trouve.

Sans se parler, chacun commence à tout fouiller de fond en comble, nous retournons toute la pièce à la recherche de caméra ou de micro.

—    Je n’ai rien trouvé.

—    Pareil.

Elle s’assoit sur le matelas. Un sourire malicieux étire ses lèvres.

—    Le lit est pour moi.

—    Tu rêves !

—    Tu es censé être un homme galant qui respecte les femmes. Pas vrai !

—    Au cas où tu n’aurais pas remarqué, il n’y a que nous ici !

Elle souffle, dépitée, prend des affaires et se dirige dans la salle de bain. Quand j’entends l’eau couler, je m’avance vers la porte et baisse la poignée. Contre toute attente, elle est ouverte. J’entre comme si de rien n'était.

—    Dégage !

—    Si tu ne voulais pas que je rentre, il fallait fermer la porte

—    Crois-moi ! J’aurais pu, je l’aurais fait, mais il n’y a pas de verrou.

Effectivement. Je vais adorer ce séjour.

—    Rassure-toi, je ne vois rien, la vitre est opaque.

Au fond de moi, je suis très déçu.

—    Puis, j’ai déjà tout parcouru avec ma langue, je te rappelle.

—    Ce n’est pas une raison ! Tu connais l’intimité ?

—    Tu en mets du temps ?

—     Il faut bien frotter pour enlever les traces de tes mains perverses. Bon, tu dégages, sale porc!

—    Je me lave les mains.

—    Nico, je te jure, si je sors de cette douche et que tu es toujours là, je t’étouffe dans ton sommeil.

J’étais bien décidé à rester jusqu’à ce qu’elle sorte, rien que pour la pousser à bout, mais mon téléphone sonne dans la chambre, m’obligeant à dire adieu à la vision de ce corps délicieux.

—    Hernando !

—    Je te dérange ?

—    Oui comme toujours. Qu’est-ce que tu veux ?

—    Connard ! C’est vrai que tu as viré ta secrétaire ?

—    Oui ! D’ailleurs, trouve-moi en une autre.

—    Tu fais chier ! Qu’est-ce qui s’est passé ?

—    J’en ai eu marre de la baiser et elle commençait à être un peu trop collante.

Il reste silencieux un instant.

—    Ok, me dit-il, septique. Et comment ça se passe au Brésil ? Antonio m’a expliqué le plan et m’a dit que vous logiez directement chez eux !

Ils ne savent pas tenir leurs langues. Je ne réponds rien, mais ça n’arrête pas Hernando, bien évidemment.

—    Vous allez partager la même chambre ! Oh putains ! Je ne suis pas fou, j’ai bien senti la tension sexuelle entre vous avant votre départ. J’en connais qui vont baiser comme des lap...

Je lui raccroche à la gueule, le sourire aux lèvres. Il est inarrêtable. Quand je rentre dans la chambre, Maria est déjà sortie, enveloppée dans sa serviette. Je m’approche d’elle, son corps se tend, mais arrivé à quelques centimètres, je la contourne pour entrer dans la salle de bain à mon tour. Il faut qu’elle lâche et vite sinon je ne vais pas tenir.

Je me douche tranquillement quand une eau glaciale me tombe dessus.

—    Oh putains de merde ! Tu veux me tuer ou quoi ?

Je l’entends rire.

—    Oh, non ! Pas cette fois. Mais si tu t’introduis encore dans cette salle de bain quand j’y suis, ça sera de l’eau bouillante.

—    La prochaine fois, ton dos heurtera cette vitre à chacun de mes coups de reins.

—    Mais bien sûr ! Allez ! Bonne nuit.

Puis, elle m’éteint la lumière en partant. Je ne prends même pas la peine de la rappeler, je sais déjà qu’elle ne reviendra pas. Tant bien que mal, je termine de me rincer et tâtonne en essayant d’attraper ma serviette pour me sécher. Quelle garce ! La salle de bain est immense en plus. Je longe le mur jusqu’à trouver l'interrupteur. Je profite d'y voir plus clair pour finir de me sécher et mettre mon boxer avant de sortir. Je la retrouve tranquillement installée dans le lit. Elle me regarde en s'efforçant de contenir son rire, qui est à deux doigts de passer la barrière de ces lèvres. Si elle pense que je vais en rester là, c’est mal me connaitre. Je contourne le lit et commence à m’incruster.

—    Euh ! Qu’est-ce que tu fais ?

—    Comme tu vois, je m’allonge.

—    Non, je ne plaisantais pas tout à l’heure, va sur le canapé !

—    Sûrement pas ! Je rêve de dormir à côté de toi depuis que tu m’as dit que tu dormais sans culotte.

Ses yeux s’arrondissent de surprise.

—    Tu es bavarde quand tu as fumé !

—    Je savais que c’était toi ! Pourquoi tu m’as fait croire que c’était Hernando ?

—    Et prendre le risque que tu tombes amoureuse du prince charmant.

—    Abruti!

Elle se couche le plus loin possible de moi, ce qui me fait rire.

—    Je te préviens, pas de mains baladeuses et que je ne te trouve pas de mon côté du lit, sinon…

—    « Je te coupe les couilles ». Je commence à le savoir.

Je me lève à 6 h. J’ai dormi à peine cinq heures, quand je regarde à côté de moi, elle n’est plus là. Je la retrouve sur la terrasse et m’assois près d’elle. J’avais déjà remarqué à New York qu’elle ne dormait pas beaucoup ; je l’apercevais souvent installée sur son balcon en train d'admirer le jour se lever.

—    Je vois que même ici, tu ne changes pas tes habitudes. Tu ne dors jamais ?

—    Si ça m’arrive.

—    Ne me dit pas que tu as eu peur que je te tue dans ton sommeil ?

—    Tu sais, tu n’es pas le seul cauchemar que je combats.

—    Mince ! Moi qui je croyais être le numéro un !

—    Désolé de te décevoir !

Je me demande comment elle tient en dormant si peu. Qu'est-ce qui peut bien la hanter à ce point ? Je poserais bien la question, mais j’ai senti qu’elle n’avait pas du tout envie d’en discuter.

—    Je vais courir. On se retrouve pour le petit déjeuner.

—    OK !

Je commence à partir quand sa voix m’arrête.

—    Et pour info, j’ai menti tout à l’heure, tu n’as jamais fait partie de mes cauchemars, mais de mes meilleurs souvenirs.

Je la regarde et, comme toujours quand une discussion me déstabilise, je réponds de la seule maniérée que je connais.

—    Oh ! Ça ne va pas durer. Bientôt, je serai le pire.

Elle me sourit comme si mes paroles ne l’atteignaient pas.

—    Bon courage, alors !

Une bonne heure plus tard, je les rejoins sur la terrasse près de la piscine où ils sont installés pour le petit déjeuner. J’ai constaté que les hommes présents n’étaient pas les mêmes qu’hier soir, ils doivent sûrement faire un roulement. Je me penche et embrasse ma fausse épouse sur la joue.

—    Justement, on t’attendait, m’annonce Monica. Ça ne te dérange pas si on se tutoie ?

—    Non, pas du tout.

—    Super ! On disait à Maria qu’on aimerait beaucoup vous faire découvrir notre superbe pays. Alors, on a pensé qu’on pourrait vous faire visiter la crique qui se trouve à côté de chez nous. On peut s’y rendre en bateau, c’est un endroit idéal pour effectuer de la plongée.

 Et nous tester sur tout.

Après avoir déjeuné, j’aide Enzo à préparer le yacht pour le départ.

—    Vous voulez des enfants plus tard ?

L’interrogatoire commence, j’espère qu’on arrivera à être synchro dans nos réponses.

—    Oui, mais pas avant plusieurs années.

—    Vous avez choisi une date pour votre mariage ?

—    Non, pas encore. Nous prenons le temps d’y réfléchir.

Il me toise avec méfiance.

—    C’est étonnant, quand j’ai demandé Monica en mariage, elle était tellement heureuse qu’elle a immédiatement regardé les robes et imaginé la décoration.

—    Maria n’est pas une femme comme les autres. C’est ce qu’il fait qu’elle est celle que j’ai choisie.

Je ne suis pas sûr que ma réponse lui convienne, mais il n’insiste pas.

—    Tu aimes le casino ?

Il me gonfle avec ces questions. Pourquoi faut-il qu’il soit sociable, lui aussi?

—    Oui.

—    Parfait, ce soir, on laisse nos épouses ensemble et nous, on dégage. J’en profiterai pour te faire faire le tour du propriétaire et on discutera de notre collaboration.

C’est lui ou elle qui gèrent ? Je n’arrive plus à suivre.

—    Ça te permettra de réfléchir à notre proposition et on en rediscutera avec Monica.

Donc, c’est tout les deux. Les filles arrivent. Enfin ! J’ai dépassé mon quota de sociabilité pour le moment. Maria me rejoint. Heureusement, une robe en maille couvre son minuscule deux pièces. Je m’approche d’elle et lui souffle à l’oreille.

—    Tu n’avais pas un maillot plus petit encore ?

—    Soit déjà content, j’ai mis le haut.

Elle passe à côté de moi en me lançant un regard de braise et va à l’avant du bateau. Je la rejoins et me positionne derrière elle, collant mon torse contre son dos. Je ne peux m’empêcher de caresser sa cuisse nue avec mon pouce et parsemer son cou de baiser. J’avoue que notre situation n’a pas que des inconvénients. Je vois des éclairs dans ses pupilles.

—    Souris, il nous observe.

Elle me regarde, un sourire forcé sur le visage.

—    Tu en profites, sale enfoiré.

Je prends un air innocent.

—    Pas du tout. Je joue le jeu.

Elle me surprend en posant soudainement ses doigts sur ses tempes.

—    Oh ! je viens d’avoir un flash !

Ses yeux pétillent. Qu’est-ce qu’elle va encore me balancer comme connerie?

—    J’ai vu que tu allais avoir un accident de plongée.

—    Tu es sûr que ce n’est pas toi ?

—    Certaine, je me vois te noyer et te regarder couler, un sourire triomphant aux lèvres.

Elle me regarde, fière de sa connerie. Quand, je relève les yeux vers l’horizon, nous arrivons à la crique qui, soit dit en passant, est spectaculaire. Cachée dans une falaise entourée par la forêt, c’est incroyable.

—    Excusez-moi de vous déranger, les tourtereaux. Vous préférez avec bouteille ou simplement masque et tuba ? propose Monica.

Ils sont trop serviables et gentils à mon goût.

—    Ne vous embêtez pas, leur assure Maria. Le masque et le tuba suffiront, il me sera plus facile de le noyer comme ça.

Les Peres la contemplent, surpris.

—    Je plaisante ! Vous n’auriez pas un harpon par hasard ?

—    Non, désolé.

—    Mince !

Elle me regarde avec un sourire.

—    Alors, mon amour, prêt ?

Je ris en comprenant le sous-entendu caché. Elle retire sa petite robe dévoilant son corps magnifique. Quand j’enlève mon tee-shirt, le couple pouffe de rire et les joues de Maria s’empourprent. Ah ! Oui, j’avais oublié les griffures dans mon dos.

—    Vous avez vu ça ? Une vraie lionne.

Maria me donne un coup dans l’épaule et se dirige vers le bord, toute gênée. Je pense que ça va être mon meilleur souvenir de vacances.

Arrivée à plus de 50 mètres de la plage, les fonds marins sont époustouflants. Enfin, pas autant que ses magnifiques fesses que j’ai en vision directe. Au moment où je m'y attends pas, je reçois une palme en pleine tête.

La garce ! Je vois à ses yeux qu’elle est fière de son coup. Je la laisse prendre de l’avance puis l’attrape par le pied et la tire vers les profondeurs. Elle me lance un regard assassin et remonte à la surface en toussant.

—     Je croyais que c’était moi qui devais me noyer ?

—    Salop !

Elle me grimpe dessus et tente de me couler en essayant de me maintenir sous l’eau de toutes ses forces. Je reprends le dessus et une bagarre éclate. On se noie chacun notre tour sans ménagement. Épuisé par ses attaques incessantes, je la bloque en plaquant son dos contre mon torse. Nous sommes tous les deux à bout de souffle. Et à cet instant, je n’ai plus du tout envie de jouer. Son corps contre le mien réveille un feu en moi, je sens son cœur qui s’accélère en même temps que ma main caresse son ventre, en descendant vers son intimité.

—    Si tu penses m’avoir aussi facilement… Tu rêves !

Elle s’écarte rapidement de moi et nage vers la plage.

—    Tu ne vas pas tenir longtemps.

Elle ne me répond rien et continue comme si elle ne m’avait pas entendu. Quand nous rejoignons Enzo et Monica, ils nous jettent des regards amusés.

—    Vous vous êtes bien amusés, on dirait ? nous questionne Monica.

—    Oui, c’était super.

C’est la première fois que je vois Maria aussi existée.

—    Pendant un instant, j’ai bien cru que vous vous battiez réellement.

S’il savait.

—    Des véritables gosses, dit Monica en riant.

Le reste de la journée passe à toute vitesse. À la fin du diner, Enzo et moi partons pour le casino, et ma fausse épouse décide de tenir compagnie à Monica. Elles s’entendent très bien, je suis surpris de voir avec quelle facilité Maria crée des liens avec les autres. En fin de compte, on va peut-être repartir d’ici vivant.

Nous rentrons de la soirée vers 2 h du matin, il est complètement bourré. Après l’avoir raccompagné, je le confie à ses hommes et monte dans la chambre. Elle n’est pas dans le lit, mais en entendant l'eau couler, je comprends qu'elle est dans la salle de bain. Qu’est-ce qu’elle fout encore ? Je m’approche, bien décidé à me venger d’hier, mais quand j’entre, je suis décontenancé par la scène qui se joue sous mes yeux. Elle est assise dans la baignoire et répète sans cesse la même chose en boucle.

—    Je mérite d’être puni, je suis une incapable. Je mérite d’être puni….

Elle maintient fermement le robinet d’eau froide, ses lèvres sont bleues, tout son corps tremble. Putains ! Ça fait combien de temps qu’elle est dans cette baignoire ? Je pose ma main sur la sienne pour fermer le robinet, mais elle crie plus fort et le serre davantage. Elle est comme déconnectée de la réalité. Son visage est déformé par la tristesse. Jamais, je n’aurais imaginé un jour la voir ainsi, sous cette douche, tremblant comme une feuille. Elle est si vulnérable. Toutes ses barrières se sont effondrées. Je ne reconnais pas la femme forte que je connais. Je me rends compte que, finalement, mon obsession de la briser est inutile. Elle est déjà brisée et contrairement à ce que je pensais, ça ne m’apporte aucune satisfaction. Pire, ça me rend fou. Je n’ai qu’une envie : l’apaisé, lui prendre un peu de sa douleur. Sans réfléchir, je rentre dans la baignoire à mon tour et passe mes jambes autour d’elle.

—    Maria, s’il te plait, arrête. Lâche ce robinet.

Sentir son corps geler contre moi, c’est insoutenable. Je la rapproche contre moi avec prudence, essayant de lui porter un peu de chaleur. Sa respiration est rapide et son cœur bat une vitesse folle.

—     Tu n’as pas besoin de faire ça. Je suis là, tu n’es plus seule. 

Petit à petit, elle se détend, et on reste ainsi jusqu’à ce qu’elle lâche enfin le robinet. Sans attendre, je la prends dans mes bras, la pose sur le lit et la déshabille. Elle se laisse faire, comme si plus rien n’avait d’importance.  Son regard est perdu dans le vide, des larmes coulent sur ces joues. Je l’aide à se glisser sous les couvertures, me change à mon tour et colle mon corps contre elle pour lui tenir chaud. La sentir sangloter contre moi est un véritable supplice.

—    Tu aurais dû me laisser mourir de froid.

Sans un mot de plus, elle repose sa tête sur mon épaule, épuisée.

—     Ça n’arrivera jamais ! « On se retrouvera jusqu’au plus profond des enfers ». Je murmure cette dernière phrase à voix basse.

Quand, je l’ai vue ainsi pour la première fois depuis des années, je n’ai ressenti aucune colère, mais simplement un besoin irrépressible de la protéger, de la prendre dans mes bras. Je ne sais pas ce qui s’est passé ce soir, mais j’ai le sentiment que ce n’est pas la première fois que ça arrive. Demain, je ne lui laisse plus le choix. Je veux des explications. J’ai besoin de comprendre pourquoi elle a agi ainsi. Qu’est-ce qui la pousse à se faire du mal ?

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