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Prologue
CHAPITRE 1 : Dernière épreuve
CHAPITRE 2 : On n’échappe pas à son destin.  
CHAPITRE 3 : Un secret venu du passé.
CHAPITRE 4 : Un aller sans retour.
CHAPITRE 5   Nouvel objectif : la briser, la détruire.
CHAPITRE 6 : La partie commence
CHAPITRE 7 : Ingérable.  
CHAPITRE 8 : Un ami d’enfance
CHAPITRE 9 : Face à face avec une inconnue.
CHAPITRE 10 : Submergée par les émotions.  
CHAPITRE 11 : Redoutable.
CHAPITRE 12: Qui ne tente rien n’a rien.
CHAPITRE 13 : Idiote.
CHAPITRE 14: Rencontre avec mon ennemi
CHAPITRE 15 : Un moment de faiblesse.
CHAPITRE 16 : Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis
CHAPITRE 17 : Chaud ou froid   
CHAPITRE 18 : Glacé  
Chapitre 19 : Un ami extraordinaire  
CHAPITRE 20: Lâcher prise
CHAPITRE 21 : Une dernière fois, et sûrement plein d’autres
CHAPITRE 22: Galère à perte de vue.
CHAPITRE 23 :  Face à la douleur
CHAPITRE 24 : Nouveaux mots d’ordre : Profiter de la vie au maximum.
CHAPITRE 25 :    Rencontre avec Hernando bis  
CHAPITRE 26 :  Plus de doute
CHAPITRE 27 :   Et si…  
CHAPITRE 28 : Espoir ou désillusion ?
CHAPITRE 29 :  Savoir renoncer  
CHAPITRE 30 : Ça va saigner !  
CHAPITRE 31: Libère-moi.
CHAPITRE 32 : J’en suis incapable.
CHAPITRE 33 : Nico 2.0  
CHAPITRE 34: Pas de princesse, seulement une reine.
CHAPITRE 35 : Rien n’est plus dangereux qu’une personne animée par la vengeance.  
CHAPITRE 36 : Quand la lumière laisse place à l’obscurité.  
Épilogue  
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CHAPITRE 8 : Un ami d’enfance

MARIA

Hier soir, j’étais tellement épuisée que je me suis assoupi sur le canapé. C’est le bruit de sa clé dans la serrure qui m’a réveillée. Je suis sûre d’avoir senti son regard pervers sur moi, mais j’ai fait semblant de dormir jusqu’à ce que j’entende la porte de sa chambre se fermer. Puis, j’ai rejoint la mienne. La colère ne m’a pas quittée depuis sa confession hier au centre commercial. Je n’arrive pas à faire le tri des sentiments qui m’envahissent. Si Tanaka était toujours parmi nous, elle m’aurait aidée à comprendre ce que je ressens.

Quand je me lève, la maison est déserte. Il est déjà parti. Il m'évite clairement. J'ai la sensation que quelque chose cloche. Je trouve que c'est trop calme. Il est plutôt du genre méfiant, comme garçon, alors, il vaut mieux que je le sois aussi. À peine ai-je quitté la propriété que je remarque une voiture qui me suit. Quel connard ! Il m’a mise sous surveillance. Je me disais bien que c'était trop calme. S’il croit m’avoir de cette façon, il me sous-estime.

Une course-poursuite, il y a une éternité. J’accélère et fais des zigzags entre les véhicules, mais ils parviennent toujours à tenir la distance. J’adore sentir l’adrénaline parcourir mes veines. Arrivée en ville, je profite des petites rues pour me faufiler avec ma moto. Je les distance rapidement. Le trafic est dense, ce qui rend leur avancée plus difficile. Je les sème en quelques minutes seulement et reprends ma route vers la résidence du comptable. Je devrai bientôt exécuter ce contrat.

En rentrant en fin de journée, je constate qu’il me faudra rester très prudente, surtout qu’il n’a pas lésiné sur les moyens. Il a fait installer des caméras tout autour de la maison pour contrôler mes allées et venues, un système de verrouillage biométrique sur la porte du garage et des hommes en permanence sur mon dos.

Je sors de la douche quand j’entends une voix familière provenant du rez-de-chaussée. Je descends les escaliers, un couteau dissimulé dans le dos. Quand mes yeux se posent sur l’individu debout au milieu du salon, je sais que je ne me suis pas trompé. Certes, il a la même carrure que tous les membres, mais ses cheveux blonds comme les blés, le trahissent. Quand il se retourne, un sourire apparaît immédiatement, illuminant ses yeux verts.

—    Maria ! Comme je suis content de te voir.

Hernando avance les bras écartés, mais je le stoppe net.

—    N’y pense même pas !

Il baisse ses bras et fait semblant d’essuyer une larme imaginaire sous son œil. Je range mon couteau, mais reste sur mes gardes.

—    Enfin, je te retrouve, et je n’ai même pas le droit à un petit câlin.

Il n’a pas changé. Quand je le regarde, il me fait beaucoup penser à Soha constamment de bonne humeur. C’est un rayon de soleil. Il est une exception par ici. Il a toujours été différent. Il avait eu l’autorisation de participer à nos entraînements, mais Roberto ne s’intéressait pas à lui. Finalement, c’est Nico qu’il lui a tout appris.

—    J’ai entendu dire que tu as fait une entrée remarquée. Je suis content de pouvoir te dire en personne que je suis un de tes plus grands fans. En 24 heures, tu as réussi à lui faire perdre la tête. Tu es mon maître.

Je ne peux pas m’empêcher de rire en le regardant me faire une révérence. Il est fêlé.

—    Que me vaut l’honneur de voir mon fan à cette heure ?

Il prend un air boudeur.

—    Tu as tellement foutu le bordel depuis ton arrivée que le grand chef m’a fait bosser toute la journée pour sécuriser sa maison et son garage. Je ne te remercie pas ! À cause de toi, je suis obligé de travailler deux fois plus et de supporter sa mauvaise humeur.

—    Crois-moi, je préfèrerais être ailleurs.

Il prend deux bières, s’installe sur le canapé et me fait signe de le rejoindre.

—     Assieds-toi ! On a plein de choses à se raconter depuis le temps.

Il est excité comme une puce, mais il va vite déchanter s'il s'imagine qu’il va obtenir des informations sur moi.

—    Si tu permets, je commence. Il y a une question qui me hante depuis 13 ans maintenant. Pourquoi tu n’es jamais revenue aux entraînements ?

Il me lance un regard malicieux. Après tout ce temps, il pense encore à cette histoire. Il me prend de court. Ça n'a plus aucune importance aujourd'hui.

—    Simplement, parce que vous n'étiez rien d’autre que des boulets à mes chevilles.

—    Garde ton venin pour Nico, ça ne marche pas avec moi.

Il me fixe en fessant mine de réfléchir.

—    Je vais te donner ma version et tu me diras honnêtement cette fois si j’ai vu juste. Je pense que ta curiosité t’a poussé à découvrir pourquoi, quand nous étions punis, Nico l’était séparément et  plus longtemps que nous.

Il reste silencieux un instant. Des frissons me parcourent. C’est fou comme notre corps peut réagir aux souvenirs. Des flashs me reviennent. Nos châtiments étaient terribles : on nous enfermait dans des boîtes justes assez grandes pour nous ou on nous obligeait à rester en plein soleil pendant des heures. Mais ce n’était rien comparer à ce que vivait Nico. Hernando a raison. Ma curiosité avait pris le dessus ce jour-là, et je les avais vus torturer Nico jusqu’à l’épuisement, utilisant l’électricité, l’eau et les coups.

—    Quand tu as découvert pour les supplices qu’ils lui infligeaient, tu t’es senti coupable, n'est-ce pas ? Alors, tu as préféré disparaître. Arrête-moi si je me trompe !

À cette époque, ce mec pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Est-ce que j’étais si transparente que ça ? Ou est-ce le fait qu’il était capable de comprendre les sentiments ?

—    C’est vrai, j’espérais le protéger. Lui avoué-je. J’étais persuadée que j’étais toxique pour les gens qui m’entouraient et que c’était la cause de la haine de mon père et de la mort de ma mère. Je voulais que ça cesse ! Je refusais d’être aussi responsable de la souffrance, des tourments et de la disparition de l’humanité de Nico. Alors, j’avais dit à Roberto que vous m’empêchiez d’exploiter mon potentiel et que je ne souhaitais plus m’entraîner avec vous. Content ?

Il me regarde, bouche-béé. J'ai décidé d'être honnête. De toute façon, répondre à cette question ne changera rien à ma position actuelle. Je pourrais même lui dire que c’est l’un des choix les plus difficiles que j'ai dû faire. Qu’ils étaient la seule chose qui me permettait de sortir encore des ténèbres ! Mais je garde le silence. Maintenant tout cela n’a plus d’importance.

—    Je suis sur le cul ! Je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi franche et claire sur tes sentiments. Avant, je pensais que tu étais le reflet de ton père, que ton âme était noire comme celle de Nico. Mais il a raison, tu n’es plus la même personne.

—    Oui, passé dix ans loin de cet endroit, ça m’a transformée. Mais si tu oses lui répéter ça, tu verras que mon côté obscur est toujours bien présent.

Je lui lance un regard menaçant.

—    Promis, je garderais ton secret. Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ? Comment es-tu devenu Mercenaire ? Qui est Soha ? Et Tanaka ?...

À cet instant, leur différence me frappe de plein fouet. Comment deux personnes peuvent être si proches et en même temps si différentes ? Ils sont comme le jour et la nuit.

—    Tu es bien curieux ! Si tu veux que je réponde à tes questions, tu vas d’abord répondre aux miennes.

—    Très bien !

—    Quel est le point faible de Nico ?

Il sourit.

—    Tu es toujours aussi maligne. Tu as fait en sorte de ne pas avoir à me répondre. Tu sais très bien que je ne te donnerais jamais d'infos sur lui.

C’est à mon tour de lui sourire.

—    Tu as tout compris. Nous sommes dans une impasse.

Même si Hernando est le meilleur ami de Nico, je n’ai aucune envie de mettre des distances avec lui. Sans doute parce qu’il a été une personne importante dans ma vie, un véritable soutien. J’ai l’impression que la seule chose qu’il souhaite, c’est se rapprocher de moi sans arrière-pensée. Mais impossible d'en être totalement sûre, alors je déciderai des informations qu'il devra connaître en temps voulu.

—    Tu sais ce qu’on fait avec ma sœur quand on a passé une journée de merde comme aujourd’hui ?

—    Non ! dis-moi.

Je me lève et reviens avec un pack de bière que je pose sur la table basse. Un sourire étire ses lèvres et il s’élargit encore quand j’allume call of duty[1] sur la PS5.

—    Je te préviens, chacun son tour. Tu as intérêt à assurer.

—    Arrête, ou je vais finir par tomber amoureux de toi.

Je ris sincèrement, et ça me fait un bien fou. On s’apprête à commencer la partie quand Soha m’appelle en visio.

—    Coucou, comment ça va ?

—    Ça te dit une soirée call of ?

Je comprends à l’intonation de sa voix qu’elle a passé une journée aussi pourrie que nous.

—    Tu n’aurais pas pu mieux tomber, on allait commencer.

—    On ?

Je tourne mon écran vers mon acolyte et fais des présentations rapidement avant de poser le téléphone sur la table basse avec ma sœur de cœur toujours en ligne. Sans manquer le regard un peu trop insistant d’Hernando. C’est vrai qu’elle est magnifique avec ses yeux en amande et ses traits fins.

—    Tu devrais essuyer la bave que tu as au coin de la bouche ! Lui dis-je en lui lançant un regard furieux.

Soha devient toute rouge en comprenant mon insinuation.

—    Désolé ! Ce n’est pas ma faute si ta sœur est canon.

—    Oublie ! Si tu tiens à la vie.

Elle nous interrompt mal à l’aise.

—    Bon ! On commence.

Après deux packs de bière, la partie devient catastrophique. Ma sœur et moi râlons contre Hernando.

—    Tu es vraiment nul ! Lançons-nous à l’unisson.

—    Elle passe son temps à te réanimer. Tu ne sers à rien !

—    Enfin quelqu'un qui s'en rend compte ! La voix grave venant de derrière nous fait sursauter.

On se retourne tous les deux vers Nico. Soha, elle, nous lance un au revoir brutal et coupe la conversation. Nous nous levons en même temps, lâchant la manette précipitamment, comme des gosses pris en flagrant délit.

—    Salut mon pote, j’attendais que tu arrives justement.

Je me tourne vers lui et lui jette un regard blasé. Quel mytho !

—    Fous-toi de ma gueule. Je sais très bien pourquoi tu es ici !

Nico avance vers moi.

—    Et toi !

Sa voix est indéchiffrable, ses traits tirés.

—    Dégage !

—    Arrête de jouer les brutes, mon amour !

J’approche ma main de son visage, mais il me stoppe en m’attrapant par le poignet. Je le fixe.

—    On sait tous les deux que tu ne peux pas de passer de moi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tu me fais surveiller, n’est-ce pas ?

Hernando retient difficilement son rire. Nico, quant à lui, resserre sa prise, serrant de plus en plus fort, mais je ne flanche pas, même si la douleur devient intense. Toujours mon regard ancré dans le sien.

—    Vous êtes aussi cinglé l’un que l’autre ! Nous dis Hernando en nous fixant.

Puis, il récupère ses affaires et se dirige vers la porte d’entrée.

—    Bon, je vous laisse vous entre-tuer. Bonne soirée.

—    Où comptes-tu aller ? La voix menaçante de Nico résonne dans la pièce.

Il hésite un instant, puis finit par me relâcher pour rejoindre son ami. Ils quittent tous les deux la maison. Quand je pose les yeux sur mon poignet, une trace rouge presque violacée recouvre ma peau. L’empreinte de ses doigts va marquer ma chair un bon moment. J’ai envie de crier de rage tant je le hais.


[1] Jeu de guerre.

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