Je rigole et Ayden me repose. Il est tout souriant, on dirait un enfant je vous jure. Il me prend dans ses bras et me souffle à l'oreille :
—Ton pote va péter un câble à cause de moi.
—Qui ça ?
—Le brun ténébreux là.
Je me détache de lui et regarde Mason, en effet, il fusille Ayden du regard. Il a l'air furieux.
—Ça pue la jalousie ça ! Me lance Ayden avant de partir vers Manon et Kalie qui discutent avec Kessy.
—N'importe quoi !
Il me tire la langue et se retourne. Je pars prendre ma gourde sur le banc où je l'ai laissée. Je la cherche mais ne la trouve pas. C'est pas vrai, je ne l'ai pas encore perdu quand même ?
—Tiens.
Je me retourne et me retrouve face à face à Mason, qui me tend ma fameuse gourde. Je la prends en le remerciant et bois un coup. Je prends soin de la tenir avec ma main gauche et non celle qui est blessée. Je vais devoir la bander je pense, je n'ai pas encore évalué les dégâts, je compte attendre d'être rentrée chez moi. Visiblement Mason n'est pas de cet avis et me demande :
—Ta main va bien ?
—J'ai connu mieux, mais ça va aller.
—Tu n'aurais pas dû retourner sur le terrain, même pour rendre service à Vincent, il y avait d'autres remplaçantes.
Il nous a entendus ? Ou Vincent a dû lui dire. Mais pourquoi semblait-il si furieux ?
—Ça va, j'ai pratiquement rien.
Il ne me croit visiblement pas. Il prend ma main dans la sienne et la lève pour l'examiner. Ce contact avec sa peau me fait frissonner. Sa paume chaude est bien plus grande que la mienne. Ses gestes sont d'une infinie délicatesse. Il remonte alors vers mon poignet qui commence à enfler. Il le masse et je grimace.
—Pratiquement rien hein ? Envoies ton petit-ami acheter des soins ou en demander à ta coach, je ne veux pas que ça empire, dit-il sur un ton sec en dérivant son regard sur le côté.
Ok, alors là je ne comprends plus rien. Il paraît fixer Ayden, c'est alors que tout s'éclaire : il pensait que Ayden était mon petit-ami ! Est-ce que c'est pour ça qu'il est si froid et distant ?
Sans contrôler mon corps, ma main libre vient se mettre sur sa joue gauche délicatement et pousse son visage jusqu'à ce que son regard s'ancre dans le mien. Son regard vert semble pris au dépourvu.
—Ayden est le demi-frère de Kessy, et il est aussi mon meilleur-ami.
Je ne sais pas pourquoi je me justifie mais mon cœur se libère d'un poids lorsque je prononce ces mots. J'enlève ma main. Mason soupire en baissant les yeux. Il les remonte, il s'apprête à parler lorsqu'une des deux filles de la bande que je connais pas nous appelle :
—Mason ! Oly ! On va tous à la plage boire un verre, vous venez ?
—Ouais ! J'arrive, je vais me changer, dis-je.
—Prends le temps de prendre une douche, elles sont ouvertes pour une fois, j'ai pris mes shampoings et des serviettes si tu veux, me dit Kessy.
—Oki, je me dépêche !
Je pars alors dans les vestiaires récupérer une serviette et du gel douche dans le sac de ma meilleure amie : elle a tout prévu ! Enfin en même temps, elle part toujours avec la moitié de chez elle donc il faut bien que ça serve !
Je rentre dans les douches réservées à notre vestiaire : étant donné que tout est rénové, elles sont pratiquement neuves. Des cloisons séparent chacune des douches. Je pose alors ma serviette sur la porte et les produits de toilettes par terre. Je fais couler l'eau. D'abord tiède, elle se réchauffe par la suite pour être tout juste agréable mais légèrement tiède. M'enfin je ne me plains pas. J'essaye d'épargner mes cheveux et de me laver le plus vite possible sans me laisser emporter par mes pensées qui ressassent cette scène bizarre avec Mason.
Une fois propre, je m'habille rapidement, les filles viennent récupérer les dernières affaires alors je fais extrêmement vite. J'enfile un haut propre à manches longues et mon jean que j'avais en arrivant. Je fourre le reste dans mon sac après avoir pris ma trousse de secours. Je prends ma brosse portative et essaye d'arranger ma tignasse dans un chignon mal fait. Des mèches s'échappent mais je n'ai pas la foi de faire une coiffure parfaite donc je laisse tomber. En sortant je me rends compte que ma veste est au fond de mon sac. Je laisse tomber l'idée de vider mon sac pour la mettre, et pars vers mes amis qui m'attendent devant le gymnase. Avant de les rejoindre, je dis au revoir à Mathilde. Elle me demande comment va mon poignet, je la rassure en lui disant que demain il sera comme neuf et sors du bâtiment.