Ailière: Joueur placé à l'extrémité d'une ligne d'attaque.
Caractéristiques: un compromis entre la taille et la puissance d'un intérieur ou d'un pivot, et l'agilité et la dextérité d'un meneur ou d'un arrière. (et de courir vite, très vite.)
—Enchantée, je suis Olympe McFarner! dis-je devant mon miroir. Je récitais ma présentation comme une poésie depuis que j'étais debout. La rentrée me stressait et je passais mon temps à répéter ce refrain avec l'espoir qu'il serve à quelque chose, même si je sais qu'une fois en classe je laisserai probablement mes joues rougir comme des tomates.
Je me lisse les cheveux tout en reprenant mon exercice de récitation que je connais par cœur. Mon accent britannique se fait légèrement entendre mais à peine. Après plus de 6 ans en Amérique, il serait temps que je puisse me faire passer pour une personne lambda!
Je brosse mes cheveux blonds et les laissent détachés sur mes épaules, en prenant soin de prendre un élastique. Je nettoie mon visage et applique une crème, je me mets du correcteur (le levé à 6h30 a laissé quelques traces sous mes yeux, surtout après le rythme que j'avais adopté en vacances...). J'applique une fine couche de mascara et prends le temps de regarder mes iris bleus et de souffler.
Ça va bien se passer...
Je reviens dans ma chambre, qui est tout autant en désordre que mes émotions. Je mets ma tête dans la cabine aménagée en mini-dressing. J'attrape un gilet jaune pastel et un jean bleu, tout ce qu'il y a de plus classique, avec une touche de couleur, pour marquer le coup. Vivement l'hiver où l'on pourra porter des sweats et des gros pulls. J'attrape mon sac de cours rempli d'un bloc note et d'une trousse, et mon sac de sport. J'y ajoute un leggings, une brassière et un t-shirt noir et mes baskets de courses.
Aujourd'hui nous n'avons qu'une demi-journée de cours, mais l'équipe de handball en profite pour réunir les membres présents cette année. Kee et moi avons été désignées comme capitaine et vice-capitaine par les anciennes joueuses: à chaque fin d'année, les terminales désignent ou votent les deux prochaines leaders de l'équipe, et par chance nous avons été désignées. J'espère retrouver quelques joueuses des premières de l'année dernière.
Enfin bref, j'attrape mon téléphone et le glisse dans ma poche, puis mes clés et mon porte-feu ille sur mon bureau que je mets dans mon sac. Je descends dans la maison déserte, mes parents sont déjà partis depuis quelque temps et mon frère est toujours à l'hôpital... Je soupire à cette pensée et relève la tête que j'avais baissé pour regarder une photo de famille exposée dans le couloir. Sur cette photo, Jeremy est sur mon dos et nos parents nous regardent avec un sourire. C'était quelques jours avant son accident...
Je passe par la cuisine, attrape une brique de jus de fruit et un paquet de biscuit. J'enfile mes baskets blanches puis sors. Je ferme la porte à double tour et range mes clés que j'avais sorties. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et démarre ma playlist, et j'entame tout en marchant, mon petit-déjeuner.
Je me focalise sur la musique et essaye de calmer mon stress grandissant dans ma poitrine. Une boule m'appuie sur l'estomac mais je me force à avaler mon maigre repas.
Arrivée à l'arrêt de bus, je jette mes déchets dans une poubelle et rejoins Kessy sur le banc.
—Alors le réveil? Je lui lance en souriant.
—Dur... Jasmin n'a pas arrêté de miauler toute la nuit, j'ai pas dormi!
—Ma pauvre petite! Tu as pas oublié tes affaires de sport j'espère?
—Pour une fois, non! Dit-elle en brandissant fièrement son sac en tissu fleuri.
—C'est un miracle, espérons que cette bénédiction nous accompagne en ce jour terrible! Dis-je en prenant une voix solennelle.
On continue de papoter jusqu'à l'arrivée du bus, nous montons, validons notre trajet avec nos téléphones et attendons l'arrêt fatidique.
Le temps semble passer plus vite, malgré les embouteillages, on arrive bien en avance. Le lycée n'a pas changé, le portail a juste été repeint en gris. Le parking se remplit déjà des voitures des lycéens qui redoublent et qui ont donc leurs permis. Mon amie et moi entrons en évitant la foule. On décide d'aller voir nos classes, même si nous les connaissons déjà car elles nous ont été envoyées par mail.
"Première D: salle B14
...
-Kessy Farlic
...
-Olympe McFarner
..."
On se met donc, sans plus attendre en route pour notre salle. Le monde afflue autour des panneaux d'affichage, nous devons jouer des coudes pour sortir de la foule.
Nous passons dans le couloir principal où sont situés les casiers et les premières salles de classe. Le secrétariat se trouve au début du couloir, tandis que l'infirmerie est au fond, juste devant les escaliers menant au deuxième étage. Nous montons donc les marches, et avançons dans le second couloir aux murs bleu. Évidemment, cette vieille peinture a été ternie par le temps, mais l'endroit reste propre et agréable. On atteint la porte et nous nous adossons au mur tout en continuant à parler. Mon téléphone vibre alors dans ma poche, malgré le règlement je le sors.
'Ma-s0n a commenté votre photo: 'Joli cheveux, petite sirène ;)''
Je ne réponds pas, et mets mon téléphone en silencieux. Je ne connais pas ce type, mais au vu de son profil, il doit avoir notre âge ou un an de plus. Je ne sais pas comment il m'a trouvé, enfin ça n'a pas d'importance.
Notre professeur arrive pile au moment où la cloche retentit, les couloirs s'animent de plus belle. M. Durand, notre professeur d'histoire et professeur principal ouvre la classe. Kee et moi le saluons et allons nous asseoir au second rang, contre les fenêtres. C'est une place strictement stratégique, les fenêtres seront ouvertes en été, et les chauffages se situent juste à côté du bureau. Kee n'est pas très bonne élève, donc elle refuse catégoriquement de se mettre au premier rang. En même temps, je ne veux pas non plus être devant, ce n'est pas pratique pour sortir son téléphone lors des moments d'ennuis total.
Je suis studieuse, mais il y a quelques fois où je décroche, ce qui ne m'empêche pas d'avoir de bonnes notes lors des contrôles.
Bref, la classe se remplit doucement, je remarque quelques têtes familières, et un groupe d'anciennes joueuses de l'équipe, elles passent d'ailleurs nous saluer. On papote toutes ensemble jusqu'à ce que le professeur demande à tous les élèves de s'asseoir.
C'est parti pour une nouvelle année...