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Chapitre 28

Nous reprenons la balle qui rate notre panier, Dynn peste et s'élance aux trousses de Matthis qui dribble en avançant sur leur partie du terrain. J'arrive à sa droite, contre la barrière qui délimite le terrain et fais un appel de balle. Le blond ne perd pas une seconde et me fait une passe que je réceptionne en sautant. Je m'élance vers le panier, balle à la main. Joshua sur mes arrières. J'esquive Mason qui essaye de reprendre le ballon. Je dribble sur la gauche et commence à faire deux pas d'élan. Deux mains viennent se poser sur ma taille et me soulèvent encore plus haut. Je rentre la balle et touche même le cerceau du bout des doigts. Je retombe sur mes pieds. Les mains de Joshua sont toujours à mes hanches. Je me retourne et m'exclame:

—On a réussi !

—On est trop fort !

Il m'enlace et me fait tournoyer en l'air. Je rigole et me laisse porter. Il me repose et nous éclatons de rire. Dynn arrive vers nous, essoufflé.

—Plus jamais. Jamais ! Vous deux ensemble c'est dangereux !

—Je t'avais dit que je lui faisais confiance !

J'éclate de rire tandis que Matthis vient me taper dans la main et me féliciter. Joshua rayonne, son sourire est contagieux. On se regroupe vers la rambarde. Je reprends mon souffle et m'appuie dessus.

—On va pas tarder, me dit Mason.

Lui, ne sourit visiblement pas. Mais je doute que ça soit seulement à cause de sa défaite.

—Ok, laisse-moi juste prendre mes affaires et on pourra y aller.

—D'accord, et... Tu as bien joué, me dit-il avec un petit sourire.

Je me détends et lui souris en retour.

-Merci !

Peut-être qu'il n'est pas totalement grognon aujourd'hui ? Avant que je n'ai pu ajouter quelque chose, il part vers le banc. Joshua apparaît aussitôt devant moi:

—Et bah ! Il t'a enfin décoché trois mots ! C'est pas trop tôt.

Je rigole sans réelle joie.

—Vous allez faire quoi d'ailleurs ?

—On doit aller finir notre projet de physique.

—Oh, je vois.

Il semble hésiter avant de me demander:

—Oly ?

—Oui ?

—Il se passe un truc entre vous deux ?

—Comment ça ?

Mon cerveau bug une seconde avant de comprendre. Même moi je commence à me poser la question, mais ma mémoire me rappelle son ignorance des derniers jours. Et pourtant il y a aussi le baiser...

—Bah... Il n'est jamais aussi amical ou même social avec les filles d'habitude.

Je réponds sans conviction:

-Honnêtement Jo' je sais pas.

Je devrais songer à en parler à Kessy, mais elle risque de se faire des films, enfin de confirmer ceux qu'elle s'est déjà fait plutôt... Joshua me prend par surprise en ajoutant:

—Et entre nous deux ?

Là, je plante totalement. Je savais que Joshua était honnête mais là, c'est incroyable.

—Tu me l'a refait ? dis-je en rigolant de gêne.

—Ecoute Oly, je... Je veux juste que tu réfléchisses à nous deux, ok ?

J'hoche la tête, un peu sonnée.

—Oly ! m'appelle Mason. On y va !

Je remercie l'Univers de m'envoyer une issue de secours à cette situation gênante.

—Mon père m'appelle ! dis-je en riant. On se voit demain.

—O-Ouais. Et une dernière chose...

—Hm ?

Je m'immobilise un instant. Il pose sa main sur mon épaule et dépose un bisou sur ma joue.

—À demain Oly !

Sur ce, il met son sac sur son dos et part. Matthis, qui n'a rien raté de la scène me taquine:

—J'en connais une qui fait tourner des têtes !

Je lui fais signe de se taire et lance à tout le petit monde:

—Je dois y aller. À demain les gars !

Je les salue tous et vais prendre mon sac, avant de suivre Mason. Il a les poings serrés et ne parle pas jusqu'à sa voiture. Nous faisons le trajet en silence jusqu'à chez lui. Il a eu la bonne idée de lancer la musique dès la première seconde au volant, je n'ai donc pas pu lui parler, ce qui m'agace un peu. J'essaye de lever les yeux vers lui, sa mâchoire est serrée, ce qui montre qu'il est plus que énervé. Mais par quoi ? Soudain, je pense à Kessy qui me dirait dans ces moments-là, que c'est de la jalousie pure. Je réfléchis un instant: est-ce que le fait de me voir proche de Joshua le torture autant ? Pourquoi ? Les questions se bousculent tandis que nous arrivons devant sa maison.

Nous entrons chez lui, et nous nous dirigeons vers sa chambre, toujours dans un silence des plus complets. J'ai bien compris qu'il ne voulait pas m'adresser la parole, mais si nous devons travailler, ça va être compliqué de ne pas communiquer. Je sors mes livres sur son bureau et il s'assied sur son lit, téléphone à la main. Le mien vibre dans ma poche.

"Jo': Heyy ! Je t'ai manqué ?

Je souris et réponds aussitôt:

-Non, pas du tout !

-Menteuse ! Bref, je voulais t'inviter au ciné demain soir.

—C'est qui ? me questionne Mason.

Il daigne enfin m'adresser la parole ? Je ne réponds pas et continue à écrire:

-Avec les gars ? Ils voulaient voir le dernier Marvel, ça tombe bien !

—Oly ? insiste le brun, avec une voix faussement douce.

—C'est Jo', une minute.

-Heu... Bah je pensais qu'on pourrait y aller à deux ?.."

—Il veut quoi ?

La réponse que je lui ai donnée ne semble pas lui plaire. Je décide de ne pas répondre à Joshua tout de suite et relève la tête vers les iris vertes qui me fixent, avec une lueur d'agacement dans les yeux.

—Rien, dis-je en verrouillant mon téléphone.

Je m'autorise à cogiter quelques instants. C'est bien la première fois que Kessy va avoir raison sur ma vie amoureuse ! Joshua m'invite au ciné ? C'est trop cliché et explicite pour ne pas être un rendez-vous amoureux. Si ? Je cesse de me torturer l'esprit et lui réponds finalement que je l'appelle dans la soirée pour en parler.

—Bon il nous manquait quoi à faire ? Qu'on en finisse.

—Pourquoi, tu as quelque chose de prévu après ? me demande le brun.

—Non, rentrer chez moi.

—Où ta mère est sûrement en train de boire ? Tu me fuis ?

—Je n'ai aucun intérêt à rester avec une personne qui m'ignore et me méprise, je déclare tranchante.

La fameuse haine ressort finalement et commence à prendre place dans ma poitrine. Elle me sert le cœur.

—Je te méprise ? Tu penses vraiment que j'embrasse les gens que je méprise ?

Son ton est si détaché et indifférent. Mais une petite voix dans ma tête me murmure qu'il y a une pointe d'inquiétude. Je l'ignore et me lance dans un monologue:

—Bah justement ! Parlons-en de ce baiser ! Qu'est-ce-qu'il t'a pris ? Tu m'embrasses et le lendemain tu m'ignores ? T'inquiètes pas, il y avait des moyens moins méchants pour me faire comprendre que c'était une erreur.

Je suis bouillonnante de rage. Ce garçon fouille dans mes blessures, m'embrasse, et m'ignore. Il me détruit. Il joue avec mes émotions et mes sentiments. Enfin, ce n'est pas comme si j'en avais réellement pour lui.

Alors pourquoi je pense toujours à notre baiser en souriant ?

La colère prend le dessus et je claque pour cahier sans y avoir écrit un mot. Je me lève et m'approche de lui. Il ne bouge pas et me laisse lui déverser ma haine dessus:

—Tu crois vraiment que c'est en cherchant à connaître mes problèmes que tu m'aides ? Tu n'as même l'once d'une idée des efforts que je fais ! Tu n'es qu'un égocentrique prêt à tout pour assouvir sa curiosité ! Tu n'es qu'un crétin !

Il se lève et me répond, la voix teinté d'une colère naissante:

—Tu ne penses pas que plutôt que c'est toi l'abrutie à tout garder pour toi ? Tu ne vois pas que les gens s'inquiètent ? Tu comptes pour eux comme pour moi ! Je ne veux pas te voir souffrir !

Je murmure:

—Je ne souffrais pas avant de te rencontrer...

C'est faux. Mais depuis qu'il est là, la douleur augmente, chaque jour. Le voir poser ses yeux sur moi avec la pitié et le jugement qu'il doit porter à mon histoire. Tout ça me dégoûte et me rend malade.

—C'est faux Oly... Et tu le sais, dit-il comme s'il lisait dans mes pensées.

—Non Mason. Tu m'épuises ! Tu me questionnes plus chaque jour ! Tu me détruis ! Tu es-

Je me fais couper par ses lèvres qui viennent se plaquer sur les miennes avec désespoir. Je ne réponds pas au baiser et me débat pour reculer. Il pose ses mains sur mes joues, et me garde près de lui. Je me débats plus fort encore, et arrive à m'extirper de son étreinte.

—Oly, ne dis pas ça- commence-t-il.

Ma main entre en contact avec sa joue et le fait taire. La claque résonne dans sa chambre où un silence s'installe. Mason a la tête baissée tandis que je range mes affaires rapidement.

—Maintenant, ne m'approche plus, dis-je froide. Je finirai le projet seule.

Il n'a pas besoin de me raccompagner à sa porte. Je suis dehors en moins de temps qu'il n'en faut pour dire 'ouf'.

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