La bande a décidé d'aller se promener sur la plage. Il y a donc Matthis, Dynn, Joshua, Marion, Vincent, Mason, Kee et moi. Mais aussi deux pétasses qui collent beaucoup Dynn et Mason : Lina et Diane. Elles sont sœurs jumelles, Lina, la moins horrible des deux de mon point de vue, est brune et Diane, elle, est blonde, mais on voit bien que ce n'est qu'une teinture.
Nous sommes assis à une table dans un café qui est devant la mer. Je sirote mon chocolat chaud tout en essayant de parler avec Matthis et Joshua mais les deux sœurs n'arrêtent pas de nous interrompre en parlant trop fort.
Depuis tout à l'heure, elles critiquent le jeu de certaines filles de l'équipe, vient un moment où je ne peux plus me contenir. Bien que Kessy et Marion m'aient dit de les ignorer, ma meilleure amie sait bien que je ne supporte pas les critiques irrespectueuses venant de personnes ignorantes.
—Quand vous aurez fini de critiquer comme des hyènes, on pourra peut-être passer un bon moment.
Les deux filles me regardent surprise de mon intervention. Diane me dit sur un ton plus que provocateur :
—Elle a un problème la fille qui ne sait pas courir sans se péter la gueule ?
—Ouais, c'est gentil de demander, parlez moins fort qu'on puisse tous discuter sans gêner les autres clients.
Il est vrai que certains clients pestaient contre nous à cause de ces deux arbruties. Ils soupirent alors, certains me sourient visiblement ravis que j'intervienne.
Les deux imbéciles semblent comprendre le message et se taisent mais la dénommée Diane ne peut s'empêcher de rajouter :
—C'est toi qui devrais la fermer, t'es qu'une-
—Diane ta gueule.
Mason est intervenu avant que Diane dise quelque chose qui pourrait me mettre très en colère. Lui qui m'ignorait depuis notre mini discussion à la fin du match, voilà qu'il me défend ? Je ne comprends vraiment plus rien. Nous finissons donc nos boissons après avoir détendu l'ambiance. Nous sortons ensuite nous balader sur la plage. Malheureusement entre le moment où nous sommes entrés et celui où nous sommes sortis, les degrés ont dégringolé. J'ai alors très vite froid. Ma veste est toujours au fond de mon sac et je n'ai aucune envie de m'embêter avec ça, je subis donc les températures.
Nous nous asseyons sur le sable. Mason vient se mettre à côté de moi, mais Diane s'assoit à côté de lui et fait exprès de le coller. Je suis alors prise d'une envie subite de l'étrangler. Je la fusille du regard. La bande discute tranquillement, ils veulent faire une sortie ciné d'ici les vacances. Il est vrai qu'elles approchent, nous avons des cycles scolaires très courts. Enfin bon, nous verrons bien. Nous continuons de bavarder tranquillement. Mason me lance quelques regards en coin mais Diane semble déterminée à le coller jusqu'à la fin de la soirée. Je soupire et me concentre sur ma discussion avec Dynn.
—Olympe ?
Oh non, pas cette voix. Je me tourne vers son propriétaire et tombe nez-à-nez avec mon ex... Paul. Oui oui, celui qui m'a trompé cet été.
—Dégage Paul.
—On peut parler s'il te plaît ?
—Non.
J'hallucine, comment peut-il se pointer devant moi comme ça alors qu'il s'affiche fièrement avec sa bimbo au lycée ?
—Mais bébé s'il te plaît c'était pas ce que tu crois...
Le surnom est de trop, je me lève alors et l'emmène loin de la bande qui avait stoppé ses discussions lorsque ce porc m'avait appelé.
—Tu veux quoi ?
—Marguerite c'était une erreur...
—Ouais, c'est pas ce que tu lui as dit quand vous étiez au lit.
—Mais c'est pas ça... Chaton...
Il commence à s'approcher de moi, je recule, dégoûtée par son comportement.
—Ne m'appelle pas comme ça !
Il m'attrape le bras et tente de me prendre dans ses bras. Je me débats :
—Lâche moi sale con !
—Il se passe quoi là ?
Mason intervient, Diane ne l'a pas suivi, pour une fois. Paul me relâche surpris. Je recule immédiatement. Il passe alors son bras dans mon dos et pose sa main sur ma hanche, il m'attire à lui. Je comprends immédiatement son jeu entre dedans.
—T'es sérieuse ? Tu m'as déjà remplacé ?
—Il n'est pas difficile de trouver mieux que toi tu sais.
Il passe sa main dans ses cheveux, notre petit jeu d'acteur le désarçonne.
—J'y crois pas, t'es pas comme ça.
—Ah ouais ?
Je fulmine qu'il prétende me connaître aussi bien. Même si c'était le cas à une époque, depuis j'ai bien changé.
—Je te connais Oly, tu es pas de ce rang.
Je ne perds pas une seconde et me mets devant Mason, sur la pointe des pieds, je l'embrasse. Il pose sa seconde main sur mon autre hanche et m'attire à lui. Il m'embrasse avec douceur et fermeté. Ce foutu baiser ne veut rien dire, et pourtant je m'y perds. Je me détache de lui, troublée. Je me retourne alors vers Paul, sachant très bien ce qui va suivre :
—T'es qu'une salope Olympe.
—Dis celui qui trompe sa copine.
—Ouais, bah on va voir si ton petit chéri va rester longtemps quand il saura dans quelle merde tu es depuis que ton frère est à l'hôpital.
—Comment tu sais ça ?! On a rompu avant l'accident !
—Je te rappelle une chose ma mignonne, ton frère est dans l'hôpital de mon père.
—Salopard ! Laisse-moi tranquille !
Ma voix parle fort, si bien que certains de nos camarades se sont sûrement retournés. Par chance, je suis dos à eux. Ils ne peuvent pas voir les larmes monter et ma gorge se nouer. C'est un sujet que je ne veux pas aborder avec mes amis. Mes émotions me submergent peu à peu. L'homme qui me rendait heureuse il y a quelques mois change de facette, prêt à détruire toute ma vie. Il en rajoute:
—Et puis je suppose que ton chéri doit aussi être au courant des problèmes d'alcoolisme de ta mère ?
C'en est trop, ma main valide rentre en collision avec sa joue. Son regard ambré me regarde mal, très mal. Il ne dit rien, regarde simplement Mason et sourit :
—Bonne chance pour les explications, chérie.
Il part alors, me laissant avec Mason. Ce dernier s'approche de moi. Je me tourne vers lui. Les larmes aux yeux, je le regarde droit dans les yeux. Il me prend dans ses bras, son parfum boisé emplit mes narines et me réconforte. Son étreinte est si protectrice... Je m'accroche alors à sa chemise, laissant couler quelques larmes. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment mais une peur s'immisce dans mon estomac et me consume peu à peu alors que je le supplie d'une petite voix:
—Ne me laisse pas Mason, je t'en prie...
Il m'écarte de lui, replonge son regard dans le mien. Ses mains viennent sur mes joues essuyer les gouttes qui perlent dessus. Son regard est si sincère qu' il paraît protecteur et doux. Est-il aussi troublé que moi par le baiser et par les révélations ? Je chasse cette idée de ma tête et me concentre sur ses paroles :
—Jamais Oly, jamais.
Tout en tenant ma tête, il me fait un baiser sur le front et me remet contre lui. Je reste dans son étreinte, je ne veux plus bouger, je suis si bien... Qu'est-ce-qu'il m'arrive ?