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Petitefleur707
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CHAPITRE I

“A celle qui pensaient ne jamais revoir la lumière…

et qui l’ont finalement portée en elles.”

RHYS

-BIP, BIP, BIP, BIP... (alarme stridente) 

Je déteste les matins.

Ma main s'élève à tâtons pour faire taire l'objet métallique infernal qui a osé interrompre ce rare moment de sommeil. J'arrache quelques secondes de silence avant que la réalité ne m'éclate à la tête comme une claque glaciale. Évidemment. Fallait que ça sonne aujourd'hui.

Je frotte mon visage d'un geste lent, encore engourdi, puis me redresse à contrecœur. Pour une fois que je dormais vraiment... Je n'aurais pas dû autant boire hier soir. Mauvais calcul. Mais au fond, je le savais déjà. Tant pis.

Je me lève, m'étire machinalement sous les rayons timides du soleil qui s'infiltrent entre les stores. Le parquet est froid, et mes pas traînants me guident jusqu'à la cuisine. Tant que je n'ai pas bu mon café, je ne suis bon à rien ni pour les autres, ni pour moi-même. Même avec ces insomnies qui me collent à la peau depuis quelque temps, c'est la seule constante. Ce goût amer qui brûle la gorge, c'est presque devenu une forme de rituel. Le seul que je respecte encore.

Je lève les yeux vers l'horloge murale : 9h37. Super. À ce rythme, je vais finir en retard dans ma propre entreprise. Mais curieusement, ça ne m'arrache même pas un froncement de sourcils. J'ai mal au crâne, comme un tambour coincé entre les tempes. Dans d'autres circonstances, ce serait inacceptable. Là... je laisse passer.

Je file sous la douche. Rapide, efficace. En quelques gestes, je suis prêt. Cravate nouée, veste ajustée. Je glisse ma carte dans le boîtier métallique pour verrouiller l'appartement. Et me voilà dehors.

Le monde me heurte aussitôt : un camion de déménagement, des types qui s'affairent, des cartons partout. Nouveau voisin ? Voisine ? Personne ne m'a prévenu.

Sonia avait vaguement mentionné quelque chose, mais je n'y ai pas prêté attention. L'immeuble Halcyon est l'un des plus sécurisés et prisés de la ville. La plupart des résidents sont soit riches, soit célèbres, ce qui explique les exigences de sécurité élevées. Ce genre de détails nouveaux arrivants, formulaires, états des lieux ce n'est pas mon rôle. Je ne m'en occupe pas.

Ce genre de paperasse, c'est pour Sonia. Moi, je m'occupe du reste.

Je n'ai pas le temps de m'interroger plus longtemps, alors j'accélère le pas en direction de mon véhicule, mais, à quelques mètres à peine, une présence me bouscule par la droite.

Je me rattrape de justesse. C'était moins une.

Qui est l'abruti qui...?

Je tourne la tête, prêt à lâcher une remarque cinglante, mais les mots s'étranglent dans ma gorge. À la place de l'idiot que j'imaginais, je me retrouve face à une jeune femme aux prises avec une pile de cartons qui menace de s'effondrer.

Ma nouvelle voisine, j'imagine. Plus tôt que prévu.

Elle est petite, presque frêle. Une paire de lunettes rondes glisse sur l'arête de son nez, contrastant avec sa peau dorée et la douceur de ses traits. Elle est... différente. Rien à voir avec les visages figés que je croise à longueur de journée dans cet immeuble. Pas de silhouette taillée au scalpel, pas de tenue hors de prix calculée au millimètre. Elle porte un ensemble fleuri un peu trop grand, ce qui ne l'empêche pas d'en souligner les courbes, des hanches pleines, un ventre qu'elle essaie visiblement de dissimuler derrière un gilet beige trop fin. Des complexes ? Peut-être. Mais je ne les vois pas. Pas comme ça.

Je vois des joues rosies par l'effort, une bouche entrouverte de surprise, une énergie douce, presque... lumineuse. Elle est là, maladroite, réelle. Et elle attire l'attention sans le chercher.

Je fixe une seconde de trop. Merde.

Avant même d'y réfléchir, ma main se tend pour l'aider à retrouver l'équilibre. Geste automatique. Réflexe. Contrôle zéro.

— Vous allez bien ? demandé-je, un peu trop vite, la voix basse mais marquée d'une sincère inquiétude.

— Oh, euh, oui, merci beaucoup !

Elle incline légèrement la tête, visiblement gênée. Je pose instinctivement une main sur son épaule, juste pour m'assurer qu'elle ne va pas basculer. Et là... le choc.

Un simple contact, et pourtant... une décharge me traverse. Un frisson. Ça n'a rien à voir avec le froid.

Je me fige. C'est quoi ce bordel ?

Depuis quand je me transforme en chevalier servant pour une inconnue croisée devant mon immeuble ? Ça ne me ressemble pas. Ce n'est pas moi.

Je me racle la gorge, sèchement. Trop fort. Je retire ma main aussitôt et recule d'un pas, remettant de la distance avec un bref signe de tête. Pas un mot de plus.

Elle s'excuse encore. Je ne m'attarde pas. Je détourne les talons et monte dans mon véhicule sans me retourner.

        ★★★

Je déteste VRAIMENT les matins.

En arrivant à mon bureau, la nouvelle secrétaire m'a renversé mon café sur la chemise. À croire qu'ils se sont tous mis en tête de me bousculer aujourd'hui !

Je regrette vraiment l'expérience de Doloris. Elle, au moins, ne renversait pas son café sur mes vêtements. J'ai hâte qu'elle revienne de son congé maternité. Heureusement, j'avais une chemise de rechange, mais ce n'est pas pour autant que mon calvaire s'est terminé...

-Comme nous pouvons le remarquer, il y a une forte baisse de ce côté. Il semblerait que de plus en plus de nos habitués se dirigent vers Shield Entreprise grâce à leurs nouvelles offres... Déblaie-t-il.

Cette réunion m'agace!

La salle de réunion est aussi terne que ses discussions. Les murs sont recouverts d'un gris pâle, et la lumière artificielle des plafonniers donnait à l'espace un air de chambre d'hôtel insipide. Je fixe les visages autour de la table, leurs expressions aussi vides que les papiers sur lesquels ils griffonnent. L'air semble plus lourd à chaque seconde, comme si chaque mot prononcé alourdissait l'atmosphère.

-Que proposez-vous donc ? J'articule lentement, comme si chaque mot était un fardeau. L'un de mes employés se racle la gorge, jetant un regard furtif à son collègue, dont le visage est aussi vide que l'argument qu'il allait sûrement me sortir.

Ah, encore une réunion inutile. Un autre de ces moments où je me demande sérieusement si je suis vraiment payé pour écouter ça.

-Il faut absolument trouver un moyen ingénieux de garder nos clients, sinon ils finiront par nous fuir comme une mauvaise série télé. Vous avez des idées brillantes ou dois-je encore me débrouiller tout seul ? Je demande, un sourire moqueur à peine dissimulé, impatient de voir s'ils arrivent à sortir autre chose que des silences gênés.

Ils se regardent tous un par un dans le blanc des yeux, certains émettent des raclements de gorge. Aucun d'entre eux n'ose prendre la parole.C'est d'un pathétique, ils me font tous perdre mon temps!

-Je... Au moment où l'un des employés commence à bafouiller, mon téléphone vibre dans ma poche, comme pour me rappeler que je suis encore une fois en train de perdre mon temps. Je regarde l'écran : BEN. Mon corps se crispe presque automatiquement. C'est une invitation à l'escapade, un ticket de sortie pour fuir ce cirque. Sans attendre, je me lève et me précipite hors de la pièce, ignorant à peine les visages déconcertés autour de moi.

-La réunion est terminée ! Je lance ces mots sans même prendre la peine de regarder les visages déconfits qui me fixent. Une scène parfaite de ce qu'est devenu mon quotidien : une suite de dialogues de sourds où la seule chose qui me retient encore là, c'est le désir de retrouver mon bureau. "À vendredi," je dis en m'échappant comme si l'air frais m'appelait déjà.

Je quitte la salle de réunion et me dirige dans mon bureaux, je m'installe sur mon siège et tape le numéro indiqué:
-Qu'est-ce que tu veux? Lui demandai-je d'un roque.

-Allo, ça fait plaisir Rhys tu es toujours aussi aimable cousin!

-Vas droit au but crétin, craché-je sèchement.

-Toujours à aller droit au but à ce que je vois, se moque til.

-Ben.

-Ok, ok... Rhys, ramène toi chez Lyse. On a un invité d'honneur.


ISABELA

Aujourd'hui marque un nouveau départ.

Je m'appelle Isabela Fox ( oui, Fox comme le renard...). 28 ans. Écrivaine en devenir. Nouvelle résidente de cet immeuble hors de prix.

Nouvelle ville, nouvelle vie.

Laissez place à moi.

— Allez ma grande, tout va bien se passer ! me murmuré-je pour m'encourager.

Poitrine bombée, menton levé, j'émerge de mon véhicule.

— Bonjour, messieurs !

Les déménageurs me lancent un regard intrigué alors que je leur donne des instructions précises sur certaines boîtes. Puis, j'en prends une moi-même.

Je ne peux pas risquer qu'on touche à mes bébés.

Je progresse à l'aveugle, la vue obstruée par le carton imposant. Une seconde d'inattention...

Et bam.

Merde !

Il ne me faut que quelques secondes pour perdre l'équilibre. Note à moi-même : toujours faire attention quand on porte des talons !

Alors que mon corps bascule en arrière, une main m'agrippe fermement. De larges épaules m'empêchent de tomber à la renverse.

Merci, mon Dieu ! J'ai failli faire tomber mes bébés.

Je lève la tête en direction de la silhouette imposante et souffle un :

— Vous allez bien ?

Et là... je tombe nez à nez avec un... oh.

OH.

À ce moment-là, la seule chose qui me traverse l'esprit, c'est :

« Dieu existe. »

Ce type est...

Merde, il faut que je me ressaisisse ! J'espère que je ne bave pas... Je balbutie un « merci », légèrement désorientée.

Mais quand je lève une seconde fois les yeux vers lui, je ne peux m'empêcher de me noyer dans son regard ambré. Un océan de feu. Je sens ma peau s'embraser à son contact.

Merde, j'espère que je ne rougis pas.

Il retire aussitôt sa main, comme s'il venait de se brûler, et, étrangement, ça me blesse. Il passe une main pressée dans ses mèches brunes et contracte la mâchoire, faisant ressortir une veine sur son cou.

L'inconnu fait un simple signe de tête et se précipite dans son véhicule. Vu sa tenue, il doit sûrement aller au travail.

Je secoue la tête pour me ressaisir. Qu'est-ce qui vient de se passer, au juste ?

Je ne me torture pas plus les méninges et passe mon chemin. Un piéton ? Un résident ? Peut-être un voisin... L'idée de le revoir près de mon palier pourrait, peut-être bien, me plaire.

★★★

— Oui, oui, tout se passe bien, il ne me reste presque plus aucun carton à vider ! confirmai-je en rangeant les couverts dans le tiroir du haut.

— Mouais... N'hésite pas à m'appeler pour quoi que ce soit, d'accord ? Et sinon, ça se passe bien avec tes nouveaux voisins ?

— Tu sais que je viens à peine d'arriver ? Je ne les ai pas encore tous rencontrés.

— C'est ça... J'espère que tu ne vas pas jouer les insociables, Isa ! me gronda-t-elle.

— Mais nonnnn ! feintai-je en levant les yeux au ciel, bien qu'elle ne puisse pas me voir à travers le téléphone.

— Tu sais, Sarah ? Ce matin, en arrivant devant l'immeuble, je suis tombée sur un homme magnifique ! Un véritable canon.

— T'es sérieuse ?! Je crois bien que c'est la première fois que je t'entends dire ça d'un homme qui ne sort pas de tes maudits bouquins ! se moqua-t-elle.

— Ha ha, très drôle, Sarah ! Ce n'est pas ma faute si je suis une femme de goût, me vantai-je.

— C'est surtout que tu as des goûts fictifs, ma belle !

Elle éclata de rire, tandis que je termine de ranger les derniers cartons. Puis, je me concentre sur la question existentielle : comment ranger ma bibliothèque ? Par auteurs, maisons d'édition ou par couleur ?

Je m'enfonce dans les cartons et m'occupe du reste de l'appartement toute la journée, plongée dans mes piles de livres.

Il faut que je pense à prévenir Sam de mon arrivée.

Après le déménagement, je n'ai pas eu une minute à moi, trop occupée à organiser ma pièce à vivre... Je me demande comment elle va.

La dernière fois que nous avons parlé au téléphone, elle m'a annoncé qu'elle avait définitivement emménagé à Los Angeles et intégré les STUP.

Elle et moi venons du même endroit, ce qui fait que nous sommes étroitement liées pour la vie.

Et la dernière fois que nous nous sommes vues... c'était à l'aéroport, quand elle partait pour sa nouvelle mission à Los Angeles.

Après que ma maison a explosé...

Sans commentaire.

Je me dirige lentement vers la fenêtre et observe la ville, mon regard perdu dans les rues agitées.

C'est un nouveau départ.

Mais pourquoi recommencer ? Pourquoi tout effacer, tout laisser derrière moi ?

Un frisson me traversa. Chaque décision, chaque mouvement m'avait éloignée de ce que j'étais autrefois.

Un autre visage, une autre identité, mais la même solitude.

« Recommencer »... Ce mot résonnait en moi, mais il n'avait pas le goût de la liberté.

C'était une promesse de rédemption à laquelle je ne croyais plus.

La brume qui enveloppait la ville semblait, d'une manière étrange, me comprendre. Comme une couverture, une illusion de sécurité. Mais je savais que j'étais condamnée à courir... sans jamais vraiment avancer.

★★★

Quand je me réveille, je sens mes yeux bouffis contre les paumes de ma main. La musique de Guess featuring passe dans les enceintes, signe que je me suis endormi en plein rangement. Je rampe paresseusement jusqu'au petit objet et j'appuie sur le bouton OFF. Je me lève en étirant les membres endoloris de mon corps et j'attrape mon téléphone, l'écran indique qu'il est 11h31. Je n'ai pas le temps de penser à quoi que ce soit que le bruit d'une main toquant contre ma porte d'entrée surgit par derrière.

-Il est arrivé! J'ARRIVE! Je crie en me précipitant à l'entrée sans réfléchir à l'apparence hideuse que je dois refléter.

J'attrape la carte reposant sur le comptoir en marbre et la place instantanément dans la serrure avant de la faire glisser dans un clic sonore et j'ouvre la porte.

-Mme. Fox? Demande la voie grave de l'homme.

-MON BÉBÉ D'AMOURRRRR! Je salue d'un geste désorienté de la tête le livreur et saisis la boîte avant de jeter un au revoir à peine audible. Quatre jours. C'est le temps que j'ai passé loin de l'amour et du centre de ma vie, j'ai nommé, Red. Ma petite princesse adorée. Red est un magnifique Ball python albinos aux écailles scintillantes et aux yeux rosés. À cause du déménagement, j'ai été séparée d'elle pendant une durée si longue que cela m'a paru être une éternité. Heureusement pour nous, dorénavant, nous sommes enfin réunies et plus rien ne pourra nous séparer.

J'ouvre délicatement la boîte et la petite tête de ma princesse sort doucement avant de pencher sa petite tête sur le côté en ouvrant tendrement sa mâchoire dans un petit gisement faisant penser à un bâillement. Elle est tellement parfaite. Je fonds. Je prends avec précaution son petit corps qu'elle enroule immédiatement autour de mon bras et le hisse jusqu'à mon visage avant de lui tendre un baiser sur le sommet de son crâne.

-Bienvenus à la maison, ma princesse.

Après l'arrivée de Red j'ai décidé de refaire un brun de ménage avec la musique de APT dans les oreilles, quand j'ai terminé d'installer le terrarium de ma princesse je me suis mise en tête d'explorer les horizons, d'habitude je préfère rester chez moi mais pour je ne sais qu'elle raison j'ai la folle envie de sortir et d'explorer cette ville qui m'entour.

-Je reviens bientôt ma princesse, soit sage, bisous. Je lui dis en sortant avant de refermer la porte menant aux couloirs.

Je me dirige vers l'ascenseur et appuie sur le bouton. Aujourd'hui, j'ai opté pour une paire de bottines et un short en jean noir, assortis à un large T-shirt foncé. Dessus, on peut lire en grandes lettres colorées "BAD GIRL", entouré de dessins de style street art. J'aime bien ce genre de fringues, et surtout, ce T-shirt a l'avantage de cacher mon ventre et mes hanches. Rien d'extraordinaire, je ne suis pas vraiment grosse, juste un peu plus carrée que certaines. Disons que je suis... solide. Je jette un vif coup d'œil à mon portable pour connecter mon casque quand le Ding de l'ascenseur retentit, je redresse la tête et entre dans la cage métallique avant que les portes ne se ferment sur mon passage.

J'ai emménagé ici hier matin et je suis resté toute la journée (plus la nuit) à m'installer, vu que l'appartement était déjà majoritairement meublé, ça a été plutôt vite. Tout ça pour dire qu'il ne me reste plus que demain avant de reprendre le travail.Le simple fait de penser à cela me gâche le moral... Je sors de mes pensées quand les portes s'ouvrent à l'approche d'un homme à la carrure imposante. L'homme entre et se poste sur ma gauche à une distance respectueuse, mais malgré ça, j'ai l'impression que sa présence prend toute la pièce, obligeant tous les regards à se poser forcément sur lui. Il est grand, très, Enfin, ce n'est pas comme si c'était difficile de me dépasser, ce qui explique en partie pourquoi je porte des talons hauts... Enfin, sauf aujourd'hui.

Il  me jette un regard discret en me saluant poliment sans pour autant engager la conversation. Je fais de même et murmure un « bonjour » assez mal à l'aise... Le silence me gêne.

Il est assez intimidant.

Je lui jette un second regard furtif en penchant la tête sur le côté. On ne se serait pas déjà croisé, lui et moi?

-Excusez-moi...

BOUM!!!!!!

Les mots n'ont pas le temps de sortir de ma bouche, quand un puissant fracas se fait ressentir dans la cage de métal, puis plus rien.

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