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Petitefleur707
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CHAPITRE IV

ISABELA

Je termine d'essuyer les dernières tasses de café avant de me diriger vers la vitrine. Avec soin, j'aligne les pâtisseries une à une, veillant à ce qu'elles soient aussi appétissantes que possible sous la lumière douce du café. Croissants dorés, éclairs au chocolat, tartelettes aux fruits... Tout est prêt pour accueillir les premiers clients de la journée.

Aujourd'hui marque une nouvelle matinée au « Café du Rêve », et après plusieurs semaines à ce poste, je ressens un véritable soulagement. L'ambiance est agréable, les clients sont souriants et polis, et, surtout, j'ai trouvé un bon rythme. Ce travail aurait pu être une simple routine, mais il s'est transformé en quelque chose de bien plus chaleureux.

L'une des raisons ? Mon collègue Chaol. Dès les premiers jours, une véritable complicité s'est installée entre nous, et aujourd'hui, je peux dire que j'ai gagné un ami. Entre les plaisanteries échangées derrière le comptoir et nos discussions sur tout et rien pendant les pauses, il rend chaque journée encore plus agréable. Je ne travaille ici que pour l'argent en attendant de terminer mon livre et de devenir une autrice publiée, mais c'est sympa de bosser avec quelqu'un que j'apprécie sincèrement.

Un sourire aux lèvres, je jette un dernier coup d'œil à la vitrine. Tout est parfait. La clochette de la porte teinte, signalant l'arrivée des premiers clients. La journée peut commencer.

-Bienvenue au Café du Rêve, que puis-je faire pour vous ?

★★★

-Tu te fou de ma gueule? Je ne peux m'empêcher de crier en m'étouffant avec ma propre salive.

-Je te jure sur mon honneur que je suis sérieux, pouffe mon collègue. J'ai vu des choses qui m'ont traumatisé pendant une bonne semaine...

Chaol et moi nous racontons des anecdotes sans faire forcément très attention à ce que je fais. On se raconte tour à tour nos soirées les plus
"rocambolesque" si je puis me permettre, ce qui n'est pas à déplaire à mon ami. La matinée est plutôt calme alors on profite que Maël soit un tant soit peu absent pour profiter.

— Mais du coup, comment t'as réagi ? je demande, intriguée.

Chaol ouvre la bouche pour répondre, mais il est interrompu par le son aigu de la sonnette. Nous nous retournons en même temps vers la porte, intrigués.

Il n'a fallu qu'une fraction de seconde pour que tout mon être se fige, et que mon sang s'enflamme dans un déferlement de braises ardentes.

Je retiens ma respiration. Qu'est-ce qu'il fait là ?

Rhys Volkov. Somptueux homme d'affaires, PDG d'AegisTech Security, multi-milliardaire à la fortune estimée à plus de 200 000 milliards de dollars, propriétaire de l'immeuble le plus prisé de la ville et... actuellement...

Mon voisin.

Je ne sais pas ce qui me surprend le plus : le fait que l'un des hommes les plus puissants et riches de la ville mette les pieds dans un petit café comme le Café du Rêve, ou que je le trouve terriblement sexy dans son costume deux pièces taillé sur mesure, qui met en valeur sa silhouette à la perfection.

Il se dirige vers l'entrée, et nos regards se croisent. Je suis incapable de réagir. S'il est surpris de me voir ici, il n'en montre absolument rien. Une véritable statue. Je n'arrive pas à lire en lui, et ça me trouble bien plus que je ne veux l'admettre. Il met fin à notre contact visuel et nous salue d'un simple hochement de tête.

Chaol, toujours plus rapide que moi, s'avance pour le saluer :

— Bonjour monsieur Volkov. Comme d'habitude, je présume ?

Merde, Isabela, reprends-toi !

Ce n'est clairement pas le moment de baver sur ton voisin-client (terriblement sexy dans son uniforme de travail).

Je me ressaisis et lève les yeux vers lui, essayant d'avoir l'air professionnelle :

— Bonjour, monsieur. Bienvenue au Café du Rêve. Que puis-je faire pour vous ?

Rhys me regarde brièvement, toujours impassible. expression. Rien qui ne trahisse ce qu'il pense.

— Je vais prendre ma commande habituelle, dit-il d'une voix terriblement masculine, une de celles qui vous prennent au piège et font vibrer tout votre être.

Il n'attend pas de réponse et s'installe au fond de la salle. Chaol me jette un regard plein de sous-entendus, un sourire moqueur aux lèvres, avant de s'occuper des machines.

— Tu vas m'expliquer, ou je dois deviner ?

— Hm...

— Non parce que là, t'as littéralement fondu sur place. Si je te connaissais pas, je jurerais que tu viens de lui faire un strip-tease mental. Sérieux, t'avais les yeux qui brillaient.

Je sens mes joues me trahir en virant instantanément au rouge.

Enfoiré.

— Alors primo, je n'ai fait de strip-tease mental à personne. Et secondo, je trouve ça vachement hypocrite de la part de quelqu'un qui passe son temps à mater le cul de son collègue, dis-je en le dépassant avec un petit sourire en coin.

— Je ne mate pas le cul de Maël !

— Qui a parlé de Maël ? je réplique, sourire narquois toujours accroché aux lèvres.

— Va te faire, Isa, marmonne-t-il, les joues aussi rouges que les miennes maintenant.

Il croyait vraiment que je n'avais pas remarqué son manège avec le manager? Après je ne peux pas le blâmer c'est vrai que Maël est un très belle homme, Maël dégage une présence qu'on ne peut pas ignorer. Grand comme un joueur de NBA, avec une carrure athlétique qui attire les regards sans qu'il ait besoin de faire le moindre effort. Sa peau sombre capte la lumière comme un éclat de bronze, et ses traits sont aussi doux que marqués , un contraste qui le rend presque irréel.

Chaol ricane doucement, visiblement satisfait de m'avoir fait rougir comme une tomate.

— Pour ta gouverne, madame je-fais-la-morale, Rhys Volkov est un client régulier. Il passe ici au moins deux fois par semaine. Toujours le matin. Toujours à la même table. Toujours aussi... glacial, mais ça doit probablement être un truc de riche, ajoute-t-il avec un sourire en coin.

Je hausse un sourcil, un peu surprise.

— Pourquoi tu me dis tout ça ?

— Je sais pas... peut-être car ta grave envie de te le faire!

Je lève les yeux au ciel en attrapant le plateau avec la commande de Rhys. Mon cœur bat un peu trop vite, mes paumes sont moites et, évidemment, mes joues sont toujours en feu.

Super. Génial.

Je me dirige vers sa table en tentant de reprendre une contenance. Je prends une inspiration discrète, plaque mon sourire le plus professionnel sur mes lèvres, et m'avance.

— Voici votre commande, monsieur, dis-je d'une voix que j'espère posée.

Il lève lentement les yeux vers moi. Son regard accroche le mien, puis descend vers mes joues encore rosées, avant de glisser vers Chaol derrière le comptoir... qui tente désespérément de ne pas éclater de rire.

Rhys arque un sourcil, son visage impassible, mais ses yeux brillent d'un éclat que je n'arrive pas à décrypter.

— Je croyais qu'on s'appelait par nos prénoms, maintenant ? dit-il, un sourire discret au coin des lèvres. À peine visible. Mais diablement efficace.

Je cligne des yeux, surprise.

— Euh... Je me suis dit que, vu que je suis au travail, c'était plus approprié... bredouillé-je.

Je dépose la tasse avec soin, en essayant de ne pas trembler comme une idiote. Il ne me lâche pas du regard.

— Tu vis dans un immeuble que très peu de gens peuvent se permettre. Et tu bosses ici, dit-il, posément, presque comme une simple observation.

Je m'oblige à sourire, à garder le ton léger.

— Peut-être que je suis une milliardaire qui aime faire des cappuccinos ? Qui sait.

Il ne réagit pas tout de suite. Il observe mon visage comme s'il essayait de deviner si je plaisante.

— Tu n'as pas l'air de quelqu'un qu'on classe facilement, murmure-t-il finalement.

Je retiens mon souffle.

— Et ça te dérange ?

Il ne répond pas tout de suite. Il prend une gorgée de café, puis, calmement :

— Je préfère comprendre ce que j'ai en face de moi.

Je soutiens son regard, un peu trop longtemps peut-être. Il n'est ni froid ni méprisant. Juste... sérieux. Trop sérieux. Comme toujours.

— Et moi, j'aime bien laisser planer le doute, dis-je doucement.

Un silence.

— Alors, on est quitte, souffle-t-il.

Il se penche légèrement en arrière, l'air de rien, comme s'il venait de clore un échange sans importance. Mais moi, je suis figée. Parce qu'il vient de me dire, sans vraiment le dire, qu'il m'a remarquée. Vraiment.

— Bien, si vous avez besoin de quoi que ce soit... n'hésitez pas, ajouté-je en me redressant.

— Tu peux toujours m'appeler Rhys, Isabela.

Je détourne les yeux, incapable de répondre. Je m'éloigne rapidement, le cœur battant.

Chaol m'accueille d'un regard goguenard et d'un clin d'œil exagéré.

— Tu veux que je te réserve une table à deux pour ce soir ?

Je lui donne un coup de torchon.

Crève.

— Oh allez ! Il te mange des yeux et toi tu trembles comme si tu venais de voir Harry Styles torse nu dans la salle du fond.

Je roule des yeux en me cachant derrière la machine à café.

Et dire que la journée ne fait que commencer...

RHYS

  Le cuir souple du siège épouse parfaitement mon dos, mais je ne m'y adosse pas. Mon regard est fixé sur la vitre teintée alors que les rues de la ville défilent lentement. Mon chauffeur ne dit rien, comme toujours. C'est exactement ce que je veux : du silence. De la constance.

Et pourtant, mon esprit refuse d'obéir.

Je devrais être en train de revoir mentalement les points clés de la visioconférence avec les actionnaires de Singapour. Le dossier est solide. Je le sais. Les projections sont bonnes, la stratégie est claire. Mais au lieu de ça, je repasse la scène du café en boucle.

Isabela.

Elle n'a rien à faire là. Pas dans un endroit comme le Café du Rêve, avec ses murs pastels et ses serveurs qui tutoient les clients comme si le monde entier était un pique-nique géant. Et encore moins derrière un comptoir.

Elle vit dans un immeuble dont les appartements les moins chers s'élèvent à plus de deux millions. Et elle travaille là-bas ? À servir des cafés, à essuyer des tasses avec ce sourire qui ne faiblit jamais ? C'est incohérent. Et je déteste ce qui est incohérent.

Mais ce qui m'agace plus que son sourire... c'est mon incapacité à comprendre ce qu'elle cache. Parce qu'elle cache forcément quelque chose.

Elle est solaire. Trop solaire. Et ce genre de lumière, je le sais par expérience, ne vient jamais sans un feu prêt à tout brûler derrière.

Je repense à ses joues rouges, à la manière dont elle a tenté de garder son calme. À sa réponse : « Peut-être que je suis une milliardaire qui aime faire des cappuccinos ».

Ironique. Déconcertante. Et franchement... intrigante.

Comment une femme peut-elle être captivante et insaisissable ?

Je me tends légèrement. Ce n'est pas une bonne chose. Je ne laisse jamais mon attention dériver aussi longtemps sur une personne. Encore moins sur quelqu'un que je ne comprends pas.

Le téléphone sonne dans l'habitacle. Je décroche sans quitter la ville du regard.

— Monsieur Volkov, la réunion débute dans vingt minutes. Vous souhaitez que je repousse l'appel de monsieur Takeda ?

— Non, laissez-le. Je serai à l'heure.

Je raccroche. Ma mâchoire est crispée.

Je n'aime pas ne pas savoir. Et Isabela Fox vient de devenir une anomalie dans mon quotidien parfaitement structuré.

Et les anomalies, je finis toujours par les résoudre.

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