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Petitefleur707
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CHAPITRE II

RHYS

J'arrive à me glisser à temps dans la cage d'ascenseur. Quand je pénètre le seuil de la cabine je remarque un résident de l'immeuble au fond, reposant dans un coin de la cage.

Nos regards se croisent un instant, je romps le contact visuel en me plaçant dos à elle. J'appuie sur le bouton métallique indiquant le haule et prends une posture droite, faisant attention de laisser une distance respectueuse.

Aujourd'hui a été une dure journée, j'ai dû repasser à l'appartement pour récupérer un dossier important sur ma clé USB.

Je jette un léger regard sur ma droite, je me concentre un peu plus sur son visage, profitant de l'opportunité qu'elle regarde ailleurs.

Tiens, ne serait-ce pas la nouvelle résidente qui m'est rentré dedans, hier matin?

Elle est totalement différente de la dernière fois où je l'ai rencontrée, elle a troqué sa robe fleurie pour un large t-shirt noir qui lui arrive jusqu'aux cuisses. Mon regard s'attarde quelques secondes de trop sur ses jambes dénudées.

Elle est sublime.

Mon regard remonte le long de sa silhouette et je m'attarde sur son visage. Elle se saisit d'une mèche de cheveux et la plaque derrière son oreille avant de poser son regard sur moi. Je tourne instantanément les yeux et fixe l'autre côté de la cage les joues brûlantes.

Je fronce les sourcils

J'étais réellement entrain de mater cette femme comme un adolescent pré pubère qui n'a jamais vus une fille de de sa vie?

Parfois je suis vraiment pathétique...

Si Ben m'aurait surpris, il n'aurait pas arrêté de se foutre de ma gueule pendant des semaines si ce n'est dire des mois.

Je lâche un léger souffle en remarquant que j'avais arrêté temporairement de respirer. Cette réaction est vraiment étrange. 

Pourquoi je réagis comme ça?

On dirait vraiment un idiot, mais je suis quelqu'un de naturellement assez solitaire. Je ne vois pas l'intérêt d'élargir mon cercle d'amis, il me convient très bien comme il est. Cependant, ce n'est pas parce que je fréquente peu de personnes que je suis timide. C'est la première fois que je réagis ainsi en présence d'une femme. Le sexe féminin ne m'a jamais particulièrement intéressé, je n'ai jamais ressenti le besoin de me mettre en couple, préférant me concentrer sur mon travail.

Je sors de mes pensées quand une voix m'interpelle: « Excusez-moi », je n'ai pas le temps de me retourner vers mon interlocutrice qu'une puissante secousse me fait vaciller.

J'arrive à me rattraper à la paroi de gauche, ce qui n'est pas le cas de ma voisine qui retombe sur les fesses.

L'ascenseur manifeste un dernier spasme avant de complètement s'arrêter. Je reste de marbre quelques secondes encore, on est arrêtés. L'information n'a pas le temps de monter jusqu'à mon cerveau qu'un petit couinement plaintif se fait entendre derrière moi.

-Aïe!

-Vous allez bien mademoiselle? Je demande d'une voix, qui je l'espère, soit sympathique.

-Je eu... Oui bégaye t'elle les joues légèrement empourpré.

Je lui propose ma main qu'elle fixe avec hésitation, avant de sans saisir, elle se redresse sur ses deux pieds, me lançant un regard de gratitude.

Ses mains sont douces.

Elle retire sa main de ma poignée rapidement et la met dans sa poche.

- Mer... Merci.

- Ce n'est rien.

Nous nous fixons tous deux un moment avant que la situation ne nous revienne.

Que s'est-il passé ?

- Vous croyez que l'ascenseur est coincé ? Demande telle.

- Il semblerait...

Elle écarquille les yeux et déglutit. Je plaque mes mains contre les portes et force pour les ouvrir profitant pour jeter une rapide analyse de la situation, puis relâche tout d'un seul coup.

-Il semblerait qu'on soit coincé entre deux étages, murmurais-je plus pour moi-même qu'autre chose.

Je sors mon portable de ma poche à la recherche de réseau. Évidemment je ne capte pas... Ma voisine fait de même, mais je devine facilement via la grimace qu'elle reflète sur son visage qu'elle ne capte pas non plus.

Je souffle, agacé, et m'appuie contre le mur. Deux retards en une semaine. Une première.

J'entend déjà mon cousin me faire chier ce soir pendant que je devrais terminer la paperasse... Je tourne la tête vers ma voisine. Contrairement à moi, elle sait assis contre la parois, encerclant ses jambes de ses bras.

-Il y a dû avoir une coupure de courant dans l'immeuble, rien de grave, mais il va falloir qu'on attende jusqu'à ce que ça revienne. Pas besoin d'appeler les secours. L’informai-je.

-Il aurait pu tout de même prévenir qu'il y aurait eu une panne... Je grogne.

-C'est vrai, mais bon, ça arrive parfois, non ? Rien de trop grave, on est en sécurité après tout.

Elle essaie de détendre l'atmosphère, je peux le sentir. Elle a l'air... optimiste. Trop optimiste. Elle ajoute :

-Puis... une petite aventure inattendue, ça a son côté excitant, non ?

Je grogne légèrement. Qu'est-ce qu'elle attend de moi, une réponse enthousiaste à ce genre de remarque ?

-Si vous voulez. Personnellement, je préfère quand les choses sont sous contrôle.

Je ne veux pas me laisser entraîner dans une conversation. Pas avec une inconnue. Mais elle continue, et elle a ce ton... il y a une touche de malice qui me fait presque sourire. Presque.

-Je comprends. Mais t'inquiète, ça ne dure pas éternellement. Ça te permet juste de respirer un peu, même si ça t'oblige à parler à une inconnue dans un ascenseur.

Elle sourit. Encore. C'est perturbant. Il y a quelque chose de tellement décalé chez elle. Je la regarde brièvement, mais je détourne vite les yeux. Pourquoi est-ce qu'elle me fixe comme ça ?

Elle reprend, un sourire en coin, toujours aussi confiante.

-C'est bizarre, je pensais que les gens qui ont l'air si... détachés, comme toi, n'étaient jamais dérangés.

Détaché, hein ? Je ne suis pas détaché, je suis juste... concentré. Je lui lance un regard un peu plus appuyé, mais je ne laisse rien paraître. Elle ne cesse de sourire, et ça me déstabilise plus que je ne veux bien l'admettre.

Elle attend une réaction, je peux le sentir. Une partie de moi veut réagir froidement, l'envoyer balader. Mais l'autre... je ne sais pas... Une partie de moi apprécie l'effort qu'elle fait pour garder cette conversation vivante.

-Je ne suis pas détaché, juste... pas fan des conversations inutiles.

Elle éclate de rire. Ce rire. C'est comme si elle se fichait de moi. Elle ne se soucie pas que je sois ce type froid et taciturne. Elle semble plutôt ravie d'avoir réussi à me faire réagir. C'est étrange. C'est presque... rafraîchissant.

-Alors ça veut dire que celle-ci est utile, non ?

Je roule des yeux, soupirant intérieurement. Elle me teste, je le sais. Je ne lui donne pas grand-chose, mais elle continue, et elle semble y prendre du plaisir. Je la regarde brièvement à nouveau. Ses yeux sont pleins de lumière, un sourire qui pourrait bien faire fondre n'importe quel autre type. Mais pas moi. Non, je suis bien au-dessus de tout ça.

-T'as de la chance que ça ne dure que quelques minutes.

Je regarde à nouveau l'ascenseur. Je suis un peu plus détendu, mais je me garde bien de lui montrer. Elle est intéressante, mais je n'ai pas l'intention de m'attarder. Pas ici. Pas avec une inconnue. Même si, je dois l'admettre, elle est... agréable à regarder.

-Alooors... Moi c'est Isabela Fox, enchantée. Je suis vôtre nouvelle voisine, j'ai emménagé récemment. Dit-elle pour poursuivre la conversation d'une voix plutôt optimiste.

Fox... Comme le renard? Je garde cette pensée pour moi et réponds quelque choses de plus intelligent à la place:

-Oui, j'avais remarqué, je réponds, elle fronce légèrement les sourcils perturbé .

-Vous m'avez bousculé avec vos cartons, je lui fais remarquer.

Ou pas...

-Oh... Oui en effet, pardon pour ça. Murmure-t-elle les joues légèrement empourprées.

Cette femme est vraiment étrange.

-Et vous?

-Moi quoi?

Elle fronce les sourcils en me lançant un regard comme si j'étais le dernier des idiots...

-Vôtre nom, monsieur l'inconnu grincheux...

Je détourne le regard et fixe les portes de métal. Il en met du temps cette ascenceur pour redémarrer.

Je sens son regard persistant sur ma peau comme si elle m'examine...

-Rhys... Rhys, Volkov.

-Volkov? Vous êtes d'origine Russe? Demande-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté. 

Pourquoi est-ce qu'elle me pose cette question?

-Oui.

Je n'en dis pas plus.

Le silence dans l'ascenseur est presque oppressant. J'essaie de me concentrer sur le bourdonnement du moteur, mais il semble me renvoyer à ce silence gênant qui s'est installé.. Je la scrute discrètement, elle semble parfaitement à l'aise, presque comme si elle avait oublié qu'on était coincés ici. Mais peut-être qu'elle est juste plus douée que moi pour faire face à ce genre de situation.

Elle se relève et se balance légèrement d'un pied à l'autre, comme si elle attendait que quelque chose se passe. Je m'efforce de ne pas la regarder trop longtemps. Si j'étais seul, je serais déjà perdu dans mes pensées, mais elle me tire toujours un peu plus hors de ma zone de confort. C'est perturbant. C'est un jeu qu'elle joue sans même s'en rendre compte.

-Tu sais, si ça prend trop de temps, je vais commencer à imaginer des histoires sur qui t'es vraiment... mais j'espère que tu ne me décevras pas.

Elle dit ça avec un sourire un peu provocateur, comme si elle avait trouvé un moyen de briser la glace, mais ça m'agace plus qu'autre chose. Pourtant, je sens une pointe de curiosité. Pourquoi me le dire maintenant, juste avant que tout ne se termine ?

Je soupire intérieurement, mais je laisse faire. Je ne vais pas me donner la peine de répondre, pas encore. La dernière chose dont j'ai besoin, c'est qu'elle commence à spéculer sur ma vie. Elle n'a même pas idée de ce que je fais, ni de qui je suis. Mais bon, on dirait qu'elle a décidé de rendre cette attente aussi... agréable que possible.

Soudain, un bruit sourd me fait sursauter. L'ascenseur grince, un léger tremblement secoue les murs. Je sens mon estomac se serrer. Et puis, les portes commencent à se déployer lentement. Un peu plus de lumière, un peu plus d'espace. Je relève la tête et, enfin, les portes s'ouvrent sur le hall. Il est vide, désert.

Je regarde Isabela d'un air un peu plus détendu, presque soulagé qu'on soit enfin sortis. Elle me sourit une dernière fois, et cette fois, je me surprends à lui rendre un faible sourire. Puis je prends la première décision que j'ai prise depuis le début de cette scène : je m'éloigne rapidement, sans un mot.

ISABELA

A peine les portes se sont-elles ouvertes que je me précipite à l'extérieur.

ENFIN!!!

J'ouvre la porte du Haule et pénètre la rue à grande enjambée.

-Je déteste vraiment les ascenseurs... je murmure pour moi-même, je prends une grande bouffée d'air et détends mes épaules. Je m'apprête à me retourner pour voir si Rhys est sorti lui aussi, mais une vibration dans ma poche m'arrête.

Je me saisis de mon portable et allume l'écran:

MESSAGE INCONNU :

Comment se passe le déménagement? J'espère qu'elle a pas explosé au moins celle ci?🤣🔥
PS: T'as déjà commencé la mission lady death?

Je fronce légèrement les sourcils vers l'écran, depuis quand elle m'envoie des SMS le jours celle-là?Je pianote mes doigts directement contre le clavier et écris une réponse à la va vite.

BELA:

Depuis quand fais-tu fais des blagues?
Sinon oui, la mission vient tout juste de commencer.
PS: Merci pour l'appartement, j'adore la déco✨


J'éteins l'écran et le range dans ma poche.
Ouais, la mission vient tout juste de commencer.

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