Derrick était en train de parler avec quelques nobles quand la voix inquiète et empreinte de panique du Marquis Verdandi retentit dans la salle. 

— Un médecin vite ! 

Il se retourna. Ses yeux écarquillèrent d’effroi en voyant sa soeur adoptive dans ses bras. Il accourut.

— Penelope ! 

Elle était inconsciente. Et du rouge tâchait son cou. Son sang se glaça quand il vit l’entaille. Il était enragé. Il n’appréciait pas beaucoup Penelope. Même pas du tout mais elle était venue à sa demande. Elle était sous sa protection. Elle lui avait promis de se mettre à l’écart pour ne pas faire de vague, se mettre dans un coin tranquille. Et si… Et si c’était à cause de sa demande qu’elle s’était retrouvée isolée et en danger. 

— Que s’est-il passé ? demanda-t-il à Verdandi alors qu’il appliquait une

— Je l’ignore ! Je l’ai trouvée dans les jardins près de l’entrée du palais. Elle marchait encore. J’ai juste eu le temps de la rattraper avant qu’elle ne s’effondre. Elle a tout juste eu le temps de dire votre nom, Lord Eckhart. 

Derrick se figea. Elle avait… pensé… à lui ? Ses dernières pensées juste avant de s’évanouir était lui ?! 

Il se redressa. 

— Il arrive ce médecin ! exigea-t-il. 

Il souleva sa soeur et se laissa guider jusque dans une pièce annexe où il l’allongea sur un sofa. Il lui prit la main alors que le Marquis appliquait son mouchoir sur la plaie pour en réduire le saignement. 

— Je vous remercie, Marquis, réussit à articuler Derrick. Si vous n’étiez pas là…

— Il n’y a pas lieu à des remerciements, Lord Derrick. Pouvez-vous maintenir une pression sur sa plaie ? Je vais voir où en est le médecin. 

Derrick hocha la tête et fit comme demandé. Il déglutit. Penelope était si pâle… Qui avait osé faire cela ? Il savait qu’elle n’était pas très appréciée mais de là à ce qu’on lui fasse ainsi du tort en plein banquet impérial… Il avait perdu Yvonne sous sa bonne garde. Il ne pouvait pas non plus perdre Penelope. Au moins, elle était là devant lui. Il pouvait tout faire pour la protéger et la sauver. Tout tenter. 

Il lui serra doucement la main.

— Tout va bien se passer, Penelope, lui dit-il avec autant d’assurance qu’il pouvait en avoir en cet instant. Un médecin va arriver et je vais te ramener à la maison. Je vais te ramener en sécurité. Et après cela, je poursuivrais le misérable qui a osé te faire du tort, tu as ma parole.