Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
MemepAuteure
Share the book

Chapitre 16 - La Reconnaissance du Duc

Penelope se réveilla dans son lit. Elle se sentait encore très lourde de sommeil. Il lui fallut du temps pour émerger, encore plus pour se rendre compte que c’était le début de l’après-midi. Elle se mit alors à réfléchir à ce qui l’avait mise dans cet état alors qu’elle avait l’habitude d’être levée à l’aube. 

La route jusqu’au Duché lui revint en mémoire. Elle soutenait Eckles. Le pauvre était bien plus blessé que ce qu’elle avait supposé au départ et il s’était effondré à quelques centaines de mètres des grandes portes de l’enceinte. 

Elle était allée chercher de l’aide malgré l’épuisement qui la gagnait elle-même. Elle avait donné les dernières forces qui lui restaient. Elle aurait pu rentrer plus vite avec lui avec l’hirenkyaku mais elle avait préféré s’en abstenir afin de ne pas trop révéler ses capacités dans ce monde où la magie était si mal jugée. Penelope avait déjà bien mauvaise réputation. 

Ses cris avaient vite ramené les gardes qui, à la vue des blessures, ne s’étaient pas posé plus de questions et avaient ramené Eckles au Duché. Le Duc, Reynold et Derrick, mais aussi d’autres gardes et servants se ramenèrent, curieux et inquiets. 

Penelope ne se souvenait pas de grand-chose après cela. C’était tout juste si elle avait répondu à quelques questions de Derrick. Ce dont elle se rappelait le plus, c’était une seule phrase. 

— Il m’a sauvée la vie, Grand Frère. 

Le trou noir était là. Elle s’était sans doute évanouie d’épuisement. 

Elle se redressa en robe de chambre et enfila un peignoir. Elle attrapa vite quelques vêtements et de quoi se rafraîchir et se rendit jusqu’à la salle d’eau proche de sa chambre. Une rapide toilette plus tard, elle marchait d’un pas vif vers le bureau du Duc. 

Elle frappa à la porte. 

— Père, c’est Penelope. 

— Entre !

L’homme s’était levé de sa chaise. Derrick était présent également bien qu’en retrait. Le Duc approcha d’elle et lui prit les épaules avec douceur. 

— Comment vas-tu, mon enfant ? Tu nous as fait une peur bleue. Tu as disparu toute la soirée et la nuit et quand j’ai vu tout ce sang… Heureusement, tu n’as pas été blessée.

— J’étais juste épuisée, Père, sourit Penelope en lui prenant les mains. Je vais bien, je vous assure. Et c’est grâce à Eckles. Où est-il ? Comment va-t-il ? 

— Il a été pris en charge par un médecin, répondit le Duc. 

Derrick fit quelques pas avant de prendre la parole. 

— Où étais-tu ? J’ai fouillé tous les recoins de la capitale. Même le quartier rouge ! Tu n’étais nulle part. Je commençais même à croire que tu avais été kidnappée !

— Un… mouvement de foule m’a emportée. Je ne sais pas trop jusqu’où. Dès que j’ai pu, j’ai fait marche arrière. Mais il était déjà tard et les badaux ont vite quitté les rues pour la nuit. 

— Comment as-tu rencontré ce gredin ?

Le dédain qu’elle lut dans le regard de Derrick fit bouillir le sang de Penelope. Elle allait peut-être un peu déformer la vérité mais à peine. L’élan chevaleresque de Eckles avait été réel. 

— Ce gredin, comme vous dites, Derrick, m’a sauvée de gens mal intentionnés. Qui et pourquoi ? Je ne me suis pas attardée pour le savoir. Mais peut-être aurais-je dû m’arrêter demander à ces rustres au visage dissimulé armés de lames et d’arcs ? Peut-être n’étaient-ils là que pour un brin de causette et qu’ils avaient peur de criminels ? De loin, ils avaient l’air de personnes peu fréquentables ! Et j’ai préféré suivre le conseil d’Eckles sur le moment, à savoir courir ! 

Elle avait eu le plaisir de le voir pâlir. Elle avait cru pendant un moment que le pourcentage allait changer mais non, il resta à… 14 % ?! 

Penelope en resta un instant surprise. Fallait-il qu’elle disparaisse sans crier gare, risquant multiples dangers et revenir potentiellement au seuil de la mort pour que son pourcentage augmente ? Il lui avait fait le même coup au banquet au palais impérial. 

Décidément, ce n’était à y plus rien comprendre. 

— Tout ce que je sais, c'est que Eckles m’a tirée à un moment et a été jusqu’à me porter dans ses bras pour m’emmener en sécurité. Quand j’ai réalisé après qu’il était blessé, j’ai pensé qu’en reconnaissance de m’avoir sauvé la vie, vous accepteriez de lui accorder des soins. 

— Cela a été fait, Penelope, affirma le Duc. Il doit être actuellement en train de se reposer. Selon le médecin, il aurait perdu beaucoup de sang de ses blessures. Si vous n’étiez pas si proches du Duché, il n’aurait probablement pas survécu. 

— Est-il en état de recevoir une visite ? J’aimerais encore lui exprimer ma gratitude pour m’avoir sauvé la vie, Père. 

— Bien entendu, Penelope. J’aurais encore juste quelques questions à te poser avant. 

Elle sourit et hocha la tête. 

— Je vous écoute, Père. 

— Sais-tu qui est cet homme ? 

— Je sais qu’il s’appelle Eckles et qu’il n’a pas un bon point de vue de la noblesse. Il a fallu que je le supplie de m’accompagner au Duché pour qu’il reçoive des soins. Je lui ai promis qu’il pourrait repartir quand il le souhaiterait une fois qu’il serait rétabli. Je lui devais au moins ça. 

Elle resta un instant pensive. A part ce qu’elle savait du système de la simulation, qu’elle n’était pas encore supposée savoir vu sa façon de rencontrer Eckles et qu’il était hors de question qu’elle explique son implication dans sa libération et sa fuite, elle devait admettre ne rien savoir. Eckles ne lui avait pas dit grand-chose. Dans le jeu lui-même, il n’était pas un grand bavard de base. Mais cela pouvait être tenu pour compte de sa blessure qui le faisait souffrir et sa haine de la noblesse. 

— J’avoue ne rien savoir d’autre de lui. Mais je sens qu’il a l’esprit chevaleresque. Sinon comment expliquer ses actions ? Il ne me connaissait pas et il m’a dit de courir avant de finir par me porter pour ne pas que je sois la proie de ces gens. 

Le Duc et Derrick échangèrent un regard mais n’ajoutèrent rien. 

Le ventre de Penelope gargouilla. Elle rougit. Elle n’avait rien mangé depuis son loukoum la veille. 

— Tu dois être affamée, sourit le Duc. Tu as dormi un peu plus d’une journée. 

Ou plutôt deux jours. 

— Un peu, avoua-t-elle, une main sur le ventre. 

— Je vais demander à Pennel de te faire préparer à manger. 

— Je vais me… me rafraîchir et me changer en attendant dans ce cas. Enfin, si nous en avons fini, bien sûr, ajouta-t-elle avec un sourire. Avez-vous d’autres questions à me poser, Père ? 

— Non, Penelope. Va te restaurer. Et prends encore du repos si tu en ressens le besoin. 

Elle sourit et sortit. Cela s’était plutôt bien passé. Il ne lui restait plus qu’à aller voir Eckles plus tard pour s’enquérir de son état. Mais d’abord, manger ! Elle avait une de ces dalles ! 

En se restaurant, elle remarqua soudain le panneau du système qui lui affichait deux notifications non lues. Elle les ouvrit. 

Echec de l’évènement !

“Assister au festival avec Reynold” 

Voulez-vous réessayer ? 

Oui ou Non 

(Récompense : affinité avec Reynold +3%, Objet secret)

Echec de l’évènement !

“Assister au festival avec Derrick” 

Voulez-vous réessayer ? 

Oui ou Non

(Récompense : affinité avec Derrick +3%, Objet secret)

Elle hésita un instant puis refusa. Après ce qui venait d’arriver et vu leurs mauvaises relations, y retourner n’était clairement pas une bonne idée. 

☆*☆*☆*☆*☆*☆

Penelope se rendit au chevet d’Eckles. Il était pâle et dormait beaucoup de ce qu’elle avait entendu dire des serviteurs. Et même s’il devait souffrir le martyr, il ne demandait rien. Sauf peut-être de l’eau quand il n’en avait plus. 

Elle lisait à son chevet, en silence. Elle ne l’avait encore jamais vu éveillé et restait alors juste à le veiller en attendant de pouvoir croiser son regard gris. Son pourcentage d’affinité était passé à 9% depuis quelques jours. 

Elle connaissait la décision du Duc à son égard. Eckles était officiellement un invité. Derrick n’avait pas été très heureux de cette décision, pas plus que Reynold d’ailleurs, notamment à cause de sa “basse naissance évidente.” Et dire qu’elle le pensait plutôt de haute naissance de pays étranger… Cela expliquerait son côté chevaleresque. 

Cela faisait très légende arthurienne et roman à l’eau de rose mais… C’est un jeu de séduction oui ou non ?! Jeu, simulation, peu importe. C’était l’objectif à la fin. Séduire les hommes, atteindre les 100 % pour gagner la partie. Et quitter ce monde. 

— Encore à mon chevet, Lady Penelope. 

Elle sursauta et leva son regard vers lui. Ses yeux gris étaient expressifs mais il était difficile pour elle de comprendre ce qu’il y avait derrière ces deux perles pâles. 

Elle vit le pourcentage d’affinité clignoter. 

13 %

Penelope lui offrit un sourire. 

— Bien sûr. Je serai une bien mauvaise hôtesse et Lady si je montrais si peu d’attention à l’homme à qui je dois la vie. 

Elle pâlit. 

— Enfin, attention… Dans les limites de la bienséance bien sûr, rit-elle. 

La petite boutade donna un léger sourire sur son visage encore pâle. 

— Comment vous sentez-vous, Eckles ? demanda-t-elle ensuite. 

— Je sens que je vis. 

— C’est une bonne chose, sourit-elle. J’ai une bonne nouvelle pour vous. 

Il la regarda avec curiosité. 

— Dès que vous serez remis, vous pourrez partir. Toutefois, si vous le souhaitez, mon père accepterait volontiers de vous prendre à son service dans sa garde. 

— Pourquoi ? 

— Des hommes prompts à sauver son prochain ne sont pas spécialement monnaie courante, encore moins chez les gens du peuple selon lui. C’est une valeur qui se doit d’être respectée et montrée aux autres. 

Elle referma son livre et le posa sur ses genoux. 

— Prouver aux autres familles nobles que la chevalerie n’est pas qu’un acte propre aux hautes familles n’est pas une mauvaise chose. Ce serait peut-être votre chance ? ajouta Penelope en penchant la tête. 

Elle tapota sa main. 

— Je vais vous laisser vous reposer, dit-elle en se levant. Profitez de votre convalescence pour réfléchir à la proposition de mon père. Oh ! Et quand vous vous en sentirez capable, soyez libre de profiter des jardins. L’air frais vous ferait sans doute le plus grand bien. 

Elle sortit de la chambre. Non pas sans constater que le pourcentage d’Eckles avait encore augmenté. 

17 %.

Dernier arrivé dans l’équation et il était déjà en tête de sa liste. Etonnant. Ce jeu était aberrant. 

Comment this paragraph

Comment

No comment yet