Evénement Spécial !
“Assister au Festival avec Derrick”
Voulez-vous tenter cet événement ?
Oui ou Non.
(Récompense : affinité avec Derrick +3%, Objet secret)
Penelope avisa ce choix avec attention. Le Duc avec accepté qu’elle se rende au festival. Accompagnée. Elle aurait bien voulu protester au départ mais elle s’était retenue. Une jeune fille, mineure de surcroît, seule dehors en soirée. En ville, là où il y avait tous les badaux et criminels cachés dans la foule…
Elle devait admettre que la demande était justifiée. Même si elle savait très bien se défendre ! Elle souhaitait encore garder cet atout dans sa manche.
Elle accepta la quête.
Penelope descendait les escaliers. Derrick l’attendait déjà à l’entrée en compagnie de Reynold. Tous deux étaient prêts à sortir.
— Je vous accompagne aussi, informa le Pervers.
Elle lui jeta à peine un regard alors qu’elle revoyait l’information du système popper devant elle.
Evénement Spécial !
“Assister au Festival avec Reynold”
Voulez-vous tenter cet événement ?
Oui ou Non.
(Récompense : affinité avec Reynold +3%, Objet secret)
Penelope l’accepta en retenant un soupir.
☆*☆*☆*☆*☆*☆
Les rues étaient animées. Les lumières étincelantes. Les rires et la joie étaient au rendez-vous. Les vendeurs criaient pour attirer les clients.
— Goûtez nos biscuits ! Nos bons biscuits sucrés !
— Venez admirer nos pièces commémoratives ! Elles célèbrent la fondation de l’Empire !
— Que diriez-vous d’un cadeau pour votre bien-aimée ?
Penelope profita de cet instant de liberté à observer les visages, les décors. Il n’y allait pas de main morte pour célébrer l’anniversaire de l’Empire d’Ioka. Et encore ce n’était que le début, elle s’en doutait.
Elle laissait courir son regard sur les étals mais jusqu’à présent, rien ne lui tapait réellement dans l'œil.
— Tu ne te jettes pas sur les étals à bijoux ? demanda Reynold derrière elle. Etonnant. Tu adores ce genre de babioles d’habitude.
Des serpentins volèrent dans les airs et certains tombèrent justement dans ses cheveux. Il chercha à les enlever.
— Allons, allons, Mr P. Ne nous hâtons pas, fit-elle en lui dégageant sa crinière rose. Pourquoi acheter et acheter encore des choses que je ne porterai peut-être jamais ? demanda-t-elle ensuite en lui offrant un sourire factice. Je cherche l’utilité au paraître désormais.
Derrick et Reynold la regardèrent, surpris.
— Mr P. ? souleva l’aîné.
Reynold détourna le regard.
— Demandez-lui, répondit Penelope en haussant les épaules. Il vous répondra peut-être sauf s’il a toujours honte de cette histoire comme il le prétend. Personnellement, je ne souhaite pas être mauvaise langue aujourd’hui. Encore moins en public.
Son ventre gargouilla et elle rougit. Elle se tourna alors vers les stands de nourriture. Elle ignora les beaux gâteaux qu’elle avait la possibilité de demander au Duché. Une confiserie lui tapa dans l'œil. Elle sourit.
— Tu veux manger quelque chose ? demanda Reynold.
— Ca.
— Excellent choix, Mademoiselle.
— Tu es sûre ? demanda le pervers, dubitatif.
— Quoi ? Tu n’as jamais mangé de loukoums ? rétorqua-t-elle, surprise.
— Certainement pas, fit-il en en payant quelques-uns. Tu as des goûts bizarres.
Penelope récupéra les trois loukoums offerts dans une serviette.
— Merci, sourit-elle.
Elle en attrapa un et mordit dedans.
— Mmmmh… Au citron, mes préférés, commenta-t-elle en reprenant la route des stands.
— Quand en as-tu mangé ? demanda Reynold.
— Oh, il y a longtemps.
Elle lui tendit la serviette.
— Goûte.
— Aucun risque.
— Goûte ! Vous aussi, Grand Frère !
Derrick releva un sourcil à son appellation familière mais ne dit rien.
— Avant de dire qu’on n’aime pas quelque chose, il faut y avoir goûté au préalable, ajouta-t-elle ensuite.
Les deux frères échangèrent un regard avant de soupirer. Derrick ôta son gant et s’en saisit d’un. Reynold en prit un lui aussi.
— Allez. Cela ne va pas vous croquer. Essayez !
Penelope termina sa propre confiserie. Puis, elle les observa. Elle pouffa en voyant le sucre impalpable s’accrocher au bord de leurs lèvres.
— Alors ? s’enquit-elle. Verdict ?
— Mouais… pas mauvais, finit par admettre Reynold. Derrick ?
— Surprenant. Vu la forme.
Elle leva les yeux au ciel. Elle se frotta la bouche et leur conseilla d’en faire de même. Ils reprirent leur route entre les étals.
Penelope les observait, posait parfois des questions sur les babioles, les objets, les bijoux et breloques, parfois quelques armes anciennes pour connaître leur histoire. Sous les yeux médusés de ses deux frères, elle montrait un intérêt croissant pour tout et n’importe quoi.
Elle profitait simplement de ce moment en attendant que les événements s'enchaînent et l’emmènent droit vers Eckles.
— Tu ne veux vraiment rien ? demanda Reynold, étonné. D’habitude, tu nous demandes de t’acheter plein de choses.
Elle soupira et se retourna.
— Je profite de cet instant de liberté, grogna-t-elle alors. J’ai été enfermée pendant des semaines ! Excuse-moi de considérer le simple fait de sortir et profiter de quelque chose de normal et différent des quatres murs qui m’ont été imposés ! Je suppose que tu préférerais l’ancienne Penelope que tu arrivais à cadrer mais à difficilement supporter. Raté, elle est morte et enterrée quand un homme lui a fait comprendre qu’elle ne valait guère mieux qu’une pauvre écervelée que tout le monde souhaiterait voir disparaître. Excuse-moi, Reynold, mais je tiens à rester en vie.
Elle s’éloigna d’un pas plus vif, s’éloignant des étals.
— Et avec ce que je ressens ces derniers temps, j’ai l’impression d’être constamment en danger, soupira-t-elle pour elle-même mais assez fort pour qu’ils puissent l’entendre.
— Penelope, l’appela Reynold.
Il la rattrapa et lui prit le bras.
— Penelope. Qu’est-ce qui te prend en ce moment ? Tu es bizarre. Tu vas bien ? La tête, tout ça ? Cela t’arrive d’avoir le tournis ?
Elle le regarda avec surprise. Puis Derrick.
— C’est ça ! Prenez-moi pour une folle. Je vous en prie. Il parait que je n’ai pas mon mot à dire sur votre jugement à mon égard.
Elle se dégagea mais resta près d’eux.
— On continue à profiter du festival ou on discute sur oh combien je suis étrange ? J’ai été plus que sage, il me semble. Etrange, peut-être, mais sage.
Ils ne purent la contredire là-dessus. Ils poursuivirent leur chemin.
Soudain une trompette retentit.
— C’était quoi ce bruit ? demanda-t-elle.
— La parade va bientôt commencer, répondit Derrick en se rapprochant d’elle.
De plus en plus de monde se pressèrent dans la même direction. Penelope fut bousculée de nombreuses fois et faillit en perdre l’équilibre.
— Prends ma main, l’invita Derrick.
Elle sentit sa tension soudaine. Il était un peu plus nerveux. Elle la prit alors sans commentaire.
— Merci.
Ils avancèrent encore. Les bousculades s’intensifièrent pour admirer le spectacle de jongleurs, danseurs, musiciens et acrobates en plus des quelques soldats impériaux dont était formée la parade. Penelope sourit face à temps de beauté simple, l’amusement et les rires du peuple lui permettant de se détendre un peu et de passer un excellent moment à oublier un peu ses problèmes.
Soudain, une bousculade un peu plus forte que les autres la fit lâcher le Duc Héritier. Elle écarquilla les yeux alors qu’elle était emportée au loin.
La dernière image qu’elle eut fut Derrick le bras tendu vers elle, le visage déformé par la panique alors qu’il criait son nom.