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1 - Avant-propos
2 - Prologue
3 - Chapter 1
4 - Chapter 2
5 - Chapter 3
6 - Chapter 4
7 - Chapter 5
8 - Chapter 6
9 - Chapter 7
10 - Chapter 8
11 - Chapter 9
12 - Chapter 10
13 - Chapter 11
14 - Chapter 12
15 - Chapter 13
16 - Chapter 14
17 - Chapter 15
18 - Chapter 16
19 - Chapter 17
20 - Chapter 18
21 - Chapter 19
22 - Chapter 20
23 - Chapter 21
24 - Chapter 22
25 - Chapter 23
26 - Chapter 24
27 - Chapter 25
28 - REMERCIEMENT
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JeniferLaurent
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Chapter 15

— Je suis contente que tu aies pu te libérer. Désolée de t'avoir appelé à la dernière minute, dis-je en souriant, un peu gênée.

Mathieu, mon ami d'enfance, se contente de hausser les épaules avec son éternel sourire tranquille.

— Léa, tu sais bien que pour toi, je trouverai toujours un moment. C'est toi qui es une femme occupée, pas moi.

Je ris doucement, touchée par sa remarque. La vérité, c'est que j'aurais aimé trouver un créneau plus tôt. Depuis que nous nous sommes croisés par hasard en début de semaine, je m'étais promis de le rappeler. Mais entre la rénovation de l'auberge, les discussions avec M. Sanders et mes moments volés avec Raphaël, les journées avaient filé à toute vitesse.

— Merci d'être là. Ça fait tellement longtemps qu'on n'a pas pris le temps de se poser ensemble, juste toi et moi

— Oui, trop longtemps, répond-il avec un air nostalgique. On a grandi ensemble, mais maintenant, j'ai l'impression que nos vies sont à des années-lumière. Toi avec ta carrière à Paris... Et moi, ici, avec mes petits projets locaux.

— Arrête, dis-je en secouant la tête. Tu sais bien que je n'ai jamais oublié d'où je viens. Cette auberge, ma famille, et... toi, tout ça reste une part de moi. Et je suis contente qu'on ait enfin ce moment.

Nous nous installons sur une petite terrasse à l'abri du vent, le café chaud entre les mains. Le temps est tellement agréable que ce n'est pas dérangeant de rester dehors.

Mathieu observe les alentours, un sourire aux lèvres.

— C'est fou comme tout change et reste pareil à la fois. Charvex garde toujours ce charme intemporel. Et toi, Léa ? Tu comptes vraiment repartir dans quelques jours ?

Je baisse les yeux, troublée par sa question.

— Je ne sais pas, avoué-je honnêtement. Chaque jour passé ici me donne envie de rester, mais ma vie est à Paris. Mon travail, mes projets... tout est là-bas.

— Mais ton cœur ? demande-t-il doucement.

Sa question me prend de court, et je sens un poids étrange dans ma poitrine. Mon cœur ? Il est ici, avec ma famille, dans cette auberge qui a tant de souvenirs. Et peut-être aussi avec quelqu'un d'autre, quelqu'un qui m'a redonné envie de rêver. Mais ça Mathieu ne le sait pas et je n'ai pas envie de lui dire tout de suite. Le fait que ma relation ne soit pas encore dévoilé au grand jour la rend encore plus magique.

Je détourne la conversation, un peu gênée.

— Et toi, Mathieu ? Toujours célibataire ou une charmante Charvexoise a fini par t'apprivoiser ?

Il éclate de rire.

— M'apprivoiser je ne sais pas, mais oui j'ai rencontré quelqu'un et je suis très heureux.

Ça me fait vraiment plaisir de savoir que mon ami a finalement trouvé chaussure à son pied. Je ne lui pose pas plus de question sur sa relation, il n'a pas l'air d'avoir envie d'en parler.

Nous continuons de discuter, le temps s'écoulant doucement. Avec Mathieu, la conversation est fluide, naturelle, comme si le temps n'avait jamais passé entre nous. Il me parle de ses projets, des rénovations qu'il supervise dans une vieille bâtisse de la ville, de ses escapades dans la nature environnante. Je l'écoute avec plaisir, appréciant cette simplicité que j'avais presque oubliée.

Mais au fond de moi, une pensée persistante ne me quitte pas. Est-ce que revenir ici pourrait être une option ? Est-ce que je pourrais trouver un équilibre entre ma carrière à Paris et cette vie qui m'attire de plus en plus ?

Alors que le soleil commence à décliner, Mathieu m'informe qu'il doit retourner travailler.

— Merci pour cet après-midi, dis-je en le serrant dans mes bras. Ça m'a fait un bien fou.

— À moi aussi, répond-il. Et si jamais tu décides de revenir pour de bon, sache que je serai là.

Je le regarde partir, un sourire pensif sur les lèvres.

Je profite du beau temps pour flâner en ville et regarder les vitrines. J'ai déjà acheté la plupart de mes cadeaux de noël mais pas celui de Raphaël.

Alors que je déambule dans les ruelles pavées de Charvex, les décorations de Noël scintillent doucement, apportant une chaleur réconfortante malgré le froid mordant. Les vitrines des petites boutiques regorgent d'idées, mais aucune ne semble correspondre à ce que je cherche pour Raphaël. Je veux quelque chose d'unique, de personnel, qui symboliserait ces jours précieux passés ensemble.

En passant devant une librairie, mon regard s'arrête sur une vitrine décorée avec soin. Parmi les livres et les bibelots exposés, je remarque un carnet de cuir gravé, orné d'un motif subtil de montagnes. C'est parfait. Raphaël aime écrire, il m'en avait parlé une fois en plaisantant sur ses "gribouillages" lorsqu'il a du temps libre. Ce carnet pourrait être un clin d'œil discret à ses aspirations, mais aussi à ces paysages enneigés qui entourent l'auberge et qui semblent tant lui tenir à cœur.

Je pousse la porte, accueillie par l'odeur rassurante du papier et de l'encre. Une vendeuse m'aide à choisir une plume élégante pour accompagner le carnet. En sortant, je serre le petit paquet contre moi, satisfaite. J'espère que ce cadeau lui plaira, qu'il comprendra ce que je veux dire sans avoir à mettre de mots dessus.

Le soleil est presque couché quand je décide de rentrer à l'auberge. Les rues commencent à se vider, et l'air se fait plus glacial. En arrivant, je retrouve ma mère dans la cuisine, plongée dans ses préparations pour le dîner.

— Tu as passé une bonne après-midi ? demande-t-elle avec un sourire.

— Oui, vraiment. J'ai vu Mathieu et flâné un peu en ville. Il faudra qu'on parle de Noël, d'ailleurs. Vous avez prévu quelque chose ?

Elle s'essuie les mains sur son tablier et me regarde, amusée.

— Il y aura toute la famille, tes oncles et tantes, tes cousins et tes grands parents mais ils ne seront présents que le midi. Nous pourrons donc le faire tous les trois le vingt-quatre au soir.

— On pourrait inviter Raph, il a tellement fait pour nous, je dis à ma mère innocemment.

Elle n'est pas idiote à son sourire je vois très bien qu'elle a compris et nous n'avons pas besoin d'en parler pour le moment.

— Tu as raison, il est le bienvenu à notre table !

Je me tourne une nouvelle fois vers elle, une idée dans la tête.

— Que dirais-tu de faire une fête à l'auberge le vingt-cinq pour fêter noël avec tous ceux qui voudront venir ? La salle est assez grande pour accueillir du monde et ce sera l'occasion d'annoncer à tout le monde son renouveau !

— C'est une merveilleuse idée Léa ! qu'en dis-tu David ?

Mon père rapplique dans la cuisine et je lui réexplique mon idée.

— C'est génial pourquoi on n'y avait pas pensé avant ! Tu es géniale ma fille.

Dans un grand moment de tendresse je m'approche de mes parents et les prends tous les deux dans mes bras. Je suis tellement heureuse de les avoirs retrouver. Je sais déjà que ça va être très difficile de les quitter quand je vais devoir rentrer. Je les aime si fort !

Alors que je monte déposer mon achat dans ma chambre, mon téléphone vibre dans ma poche. Une alerte qui fait remonter une pointe d'inquiétude. Je m'arrête dans l'escalier, sortant le téléphone avec hésitation. Un nouveau message :

« Ne crois pas que je vais t'oublier. »

Un frisson glacé parcourt mon dos. Cette fois, je sens l'angoisse monter. Ce n'est plus une simple plaisanterie ou un message mal adressé. Quelqu'un s'acharne, et je ne comprends pas pourquoi.

Je décide de ne pas en parler à mes parents, pas ce soir. Ce serait leur gâcher la soirée et les inquiéter inutilement. Mais je ne peux pas ignorer cette menace. Une fois dans ma chambre, je verrouille la porte et compose le numéro de Camille. Elle décroche après quelques sonneries.

— Léa ? Tout va bien ?

Je prends une profonde inspiration avant de répondre.

— Pas vraiment. J'ai encore reçu un message... Et cette fois, c'est clair. Ce n'est pas une erreur.

Sa voix se fait plus sérieuse.

— Tu ne peux pas laisser ça passer. Tu dois prévenir quelqu'un. La police, peut-être ?

— Et leur dire quoi ? Que je reçois des messages anonymes ? Ils ne feront rien.

— Léa, ce n'est pas à toi de décider de ce qu'ils feront ou non. Si tu ne fais rien, ça pourrait empirer.

Je me passe une main dans les cheveux, essayant de garder mon calme.

— D'accord, je vais y réfléchir. Merci, Camille.

Après avoir raccroché, je reste un moment immobile, le regard perdu dans la pénombre de ma chambre. L'idée de parler à Raphaël me traverse l'esprit. Peut-être pourrait-il m'aider, trouver une solution. Mais en même temps, je ne veux pas l'inquiéter inutilement.

Je finis par cacher mon téléphone dans un tiroir et me force à descendre retrouver ma famille. Le dîner se passe dans une ambiance chaleureuse, ponctué de rires et de discussions sur les travaux à venir. Nous discutons de la fête que nous allons organiser dans quelques jours et je promets de rappeler Camille pour qu'elle nous créer des invitations dignes de ce nom, j'irai les distribuer demain dans la journée. Mais une part de moi reste sur le qui-vive, l'esprit troublé par ce message qui refuse de quitter mes pensées.

La nuit est tombée depuis un moment, et le silence enveloppe l'auberge. Après le dîner, mes parents ont discuté encore un peu dans le salon avant de monter se coucher. Je les ai suivis du regard, attendant patiemment que leur lumière s'éteigne. Le calme de la maison devrait me rassurer, mais ce soir, il ne fait qu'accentuer mon malaise. Les ombres dans ma chambre semblent plus lourdes, plus oppressantes, et l'idée de passer la nuit seule me devient insupportable.

Je me lève discrètement, attrape mon manteau et mes clés, puis descends sur la pointe des pieds. La voiture est garée juste devant l'auberge, et je remercie le ciel pour l'absence de neige récente qui aurait pu alerter mes parents. Une fois installée derrière le volant, je prends une profonde inspiration avant de démarrer.

La route jusqu'à chez Raphaël est courte mais sinueuse, bordée par des arbres dont les branches dénudées se découpent sous la lumière de mes phares. Mon esprit s'agite. Peut-être qu'il dormira déjà, et que ma visite tardive sera mal venue. Ou peut-être au contraire qu'il devinera mon trouble et saura trouver les mots pour m'apaiser. J'accélère légèrement, impatiente d'arriver.

Quand je me gare devant son immeuble, les fenêtres de son appartement sont encore éclairées, une lueur chaude dans la froideur de la nuit. Je monte rapidement les marches mais avant que je puisse frapper, une main se pose su ma bouche avec un mouchoir imbibé d'une odeur inconnu. Je n'ai pas le temps de me débattre que mon souffle ralentis, mes yeux se ferment et je m'endors entre les bras de cet inconnu qui vient surement de m'empoisonner sur le pas de la porte de Raphaël. 

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