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1 - Avant-propos
2 - Prologue
3 - Chapter 1
4 - Chapter 2
5 - Chapter 3
6 - Chapter 4
7 - Chapter 5
8 - Chapter 6
9 - Chapter 7
10 - Chapter 8
11 - Chapter 9
12 - Chapter 10
13 - Chapter 11
14 - Chapter 12
15 - Chapter 13
16 - Chapter 14
17 - Chapter 15
18 - Chapter 16
19 - Chapter 17
20 - Chapter 18
21 - Chapter 19
22 - Chapter 20
23 - Chapter 21
24 - Chapter 22
25 - Chapter 23
26 - Chapter 24
27 - Chapter 25
28 - REMERCIEMENT
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JeniferLaurent
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Chapter 6

Une fois arrivés à la maison, je me tourne vers Raphaël, lui adressant un sourire. Je ne peux pas ne pas l'inviter après tout ce qu'il fait pour nous en nous aidant avec l'auberge. Son travail est essentiel à l'avancée du projet.

— Tu veux entrer boire un verre ? On a bien le droit de fêter un peu après tout ce qu'on a accompli. Mes parents seront contents de pouvoir discuter un peu avec toi.

Il accepte avec un sourire franc sur les lèvres. Je sors de la voiture et je le guide dans la chaleur réconfortante de la maison, bien qu'il la connaisse déjà très bien. Il venait souvent à la maison quand nous étions ensemble. Mon père et lui était très proche, ils faisaient plein d'activités ensemble, une fois ils sont même partis rien que tout le deux se faire une journée de ski.

— Je suis très heureux de te revoir Raphaël ! Merci de passer la soirée avec nous, ça nous fait vraiment plaisir !

— Je suis très content d'être ici aussi, merci de m'avoir invité, leur répond mon ex.

Mes parents, l'accueillent chaleureusement, ils ont l'air déjà dans l'euphorie de l'avancée du projet. On dirait qu'ils ont déjà commencé à faire la fête sans nous. La cheminée est allumée et mon père a mis en route une playlist sur son téléphone. La musique résonne dans une enceinte connectée posées sur le rebord de la cheminée. Je ne savais même pas que mes parents avaient une enceinte connectée !

Je me dirige vers le petit cellier et en ressors avec une bouteille de champagne précieusement conservée pour les grandes occasions, la cave en est pleine. Eh oui encore du champagne ! Je vous rassure nous n'en buvons pas tous les jours.

— Ce soir, on fête les bonnes nouvelles ! déclare mon père en apportant des coupes.

Je débouche la bouteille avec soin, et nous trinquons ensemble. La douce effervescence du champagne, les rires de mes parents, et la présence de Raphaël rendent ce moment unique, presque irréel. Je lève mon verre, un peu émue.

— À l'auberge, à tout ce qu'on a traversé, et à ce qui nous attend, dis-je en souriant.

Raphaël, un peu en retrait, me fixe intensément. Son regard semble dire bien plus que les mots échangés, et malgré moi, je sens mon cœur s'emballer. Pour la première fois depuis mon retour, je me surprends à espérer que cette aventure soit non seulement un renouveau pour l'auberge, mais peut-être aussi pour moi. Peut-être que Raphaël pourrait me choisir moi cette fois-ci. Je lui en veux d'avoir construit une relation avec mon amie, mais finalement si je n'étais pas partie, peut-être que nous serions toujours ensemble. C'est ma faute. Alors pourquoi pas rattraper mon erreur et se battre pour récupérer cet homme ?

Les discussions vont bon train, mes parents bavardent avec Raph comme s'il faisait partie de la famille. Durant cette soirée, c'est comme si nous revenions une dizaine d'année en arrière et qu'est-ce que ça fait du bien. Nous parlons de tout sauf de relation amoureuse, et tant mieux ! Mes parents ont bien compris que la relation entre moi et Raphaël est plutôt compliqué et ils font tout pour détendre l'atmosphère et que tout se passe pour le mieux. Je vous ai déjà dit que j'aimais mes parents de tout mon cœur ? Même s'ils ont leurs défauts bien sûr. Il ait vrai que quand je suis partie dix ans plutôt et qu'ils ne m'ont pas vraiment soutenu je ne disais pas la même chose. Mais j'ai grandi, évoluée et compris leur point de la vue.

Après plusieurs heures à discuter, mes parents nous laissent pour aller se coucher emporté par la fatigue à cette heure tardive de la nuit. Il n'est pas loin d'une heure du matin et je me retrouve seul avec lui.

Lorsqu'ils se retirent pour la nuit, l'atmosphère change subtilement. Un silence lourd de sens s'installe dans le salon, juste entrecoupé par le crépitement du feu dans la cheminée. Raphaël et moi restons là, nos verres presque vides, plongés dans une complicité retrouvée, étrange et familière à la fois. Je me penche pour nous resservir nos verres, je commence à être un peu pompette, mais oublier ne me fera pas plus de mal que leur relation.

— Ta fiancée ne s'inquiète pas de ne pas te voir rentrer ? je lui demande un brin amèrement.

Il s'approche un peu plus, ses yeux ne quittant pas les miens. Une tension douce flotte entre nous, celle des mots tus et des souvenirs partagés. Il ignore totalement ma question n'ayant sûrement pas envie d'y répondre pour le moment.

— Je ne pensais pas revivre un moment comme celui-là, confesse-t-il finalement, brisant le silence. Être ici, avec toi... je ne sais pas si c'est une bonne idée, mais je sais que je n'ai pas envie de partir.

Sa voix est basse, presque un murmure, et je sens la sincérité qui perce dans son regard. Le doute et l'envie se mêlent en moi, tandis que j'essaie de garder mon calme.

— Moi non plus, dis-je d'une voix plus douce que je ne l'avais prévu. On est là, tous les deux, et... on pourrait peut-être laisser le passé de côté, juste pour ce soir.

Il esquisse un sourire, hésitant, puis glisse sa main dans la mienne, son pouce caressant doucement ma peau. Ce simple contact ravive une myriade de souvenirs, mais cette fois, ils ne sont pas teintés de douleur ou de regrets. Il y a quelque chose de neuf, de fragile et de réconfortant dans cette proximité.

Oubliant tout, je m'approche de lui, prête à l'embrasser, à retrouver ces sensations que j'aimais temps. Mes mains dans ses cheveux épais les siennes sur mes hanches arrondies je m'approche encore. Tellement près que je sens son souffle sur mes lèvres. Mon regard fait des va et vient entre ses yeux et ses lèvres. Je suis prête à retrouver cette magie entre nous. Puis sans raison apparente il coupe le contact et s'écarte d'un bond, comme si le contacte de mon corps sur sa main lui avait brulé la pomme. La magie est rompue, la nostalgie me quitte et le malaise se glisse entre nous deux.

— Je ne peux pas lui faire ça, répète-t-il plusieurs fois. C'est toi qui m'as abandonné en allant à Paris alors que Jasmine a toujours été là pour moi elle ne mérite pas ça, et toi tu n'as pas le droit de lui faire du mal.

Je me fige, ses paroles brusques brisant le moment. Mon cœur, qui battait encore la seconde d'avant d'un espoir fragile, se serre douloureusement. Il m'en veut toujours, ça se voit dans son regard, dans la colère mêlée à la confusion qui traverse son visage et dans ses mots.

Je prends une profonde inspiration, tentant de retrouver un peu de calme malgré le tumulte en moi. Je pense que c'est le moment de nous dire ce que nous avons sur le cœur.

— Tu crois que je t'ai abandonné, c'est ça ? dis-je d'une voix à peine audible. Je ne savais pas que tu voyais les choses ainsi... Je suis partie pour construire quelque chose, pour me trouver, pas pour fuir ce qu'on avait. Je pensais que tu comprendrais. Je t'aimais vraiment tu sais. Pour moi tu étais l'homme de ma vie. Je ne voulais pas que notre relation se termine comme ça ! Je lui dis en m'emportant sur la dernière phrase.

Il détourne les yeux, comme s'il était lui-même tiraillé entre le passé et le présent. Malgré les années qui nous ont séparées je le connais bien et je vois qu'il est surpris par ce que je lui dis.

— Quand tu es partie, j'ai eu l'impression d'être laissé en arrière, comme si tout ce qu'on avait construit ensemble n'était pas assez important pour que tu restes. Comme si tu ne m'aimais pas autant que je t'aimais.

Ses mots me frappent comme un coup de poing. J'essaie de trouver le moyen de lui expliquer que partir était une nécessité. Pour moi, pour ma carrière, je n'avais pas le choix. Je devais le faire.

— Raphaël, dis-je doucement, ma voix teintée de regret. Je t'aimais tellement ! Mon départ, c'était pour moi, pour me découvrir, pour grandir. Je pensais qu'on avait encore le temps... mais il semble que j'avais tort. Nous n'avions que dix-huit ans et la vie devant nous. Je ne pensais pas que ce serait si compliqué. Et puis je te rappelle que c'est toi qui sors avec celle qui était ma meilleure amie !

Il me regarde, l'ombre d'un sourire amer au coin des lèvres. Il semble désolé et contrarié à la fois.

— Oui, peut-être que le timing n'a jamais été de notre côté, murmure-t-il. Et pour Jasmine, je ne sais pas c'est arrivé comme ça. Peut-être que dans un sens elle me rappelait toi. Vous étiez tout le temps ensemble à l'époque. Vous aimiez et faisiez les mêmes choses.

Le silence qui suit est lourd, presque palpable. Finalement, il se lève, glissant ses mains dans ses poches. Vu son regard il doit comprendre la gravité de ce qu'il vient de dire. Il est avec Jasmine parce qu'elle me ressemble, pas parce qu'il l'aime elle.

— Je crois que je devrais partir, dit-il précipitamment. Merci pour le champagne.

Je hoche la tête, incapable de répondre. Alors qu'il s'éloigne, j'entends le léger claquement de la porte d'entrée qui se referme derrière lui, laissant un vide oppressant dans la pièce. Comment a-t-on pu en arriver là. Il devait être l'amour de ma vie. C'est tellement douloureux d'être spectatrice de ce que j'aurais pu avoir. Notre relation s'avère vraiment compliqué, entre rancœur et attirance la balance a du mal à pencher.

Je m'affaisse sur le canapé, le regard perdu. Cette soirée qui devait être une célébration a finalement réveillé des blessures que je pensais cicatrisées. Raphaël... je pensais sincèrement qu'avec le temps, la douleur s'atténuerait, que nous pourrions simplement tourner la page, mais le voir encore, si proche et pourtant si loin, rouvre tout. Je retiens tout de même qu'il ne m'a pas oublié.

Une part de moi est tentée de regretter, de repenser à ce que nous aurions pu être si j'étais restée ici. Mais la réalité est que ma vie à Paris, mes études, mes projets, tout ce chemin parcouru, c'était aussi pour moi. Ce choix, je l'ai fait pour me construire, pour me donner les moyens de réaliser mes rêves, et sur ce plan, je ne regrette rien. J'ai travaillé dur, franchi des obstacles et, aujourd'hui, j'ai une carrière dont je suis fière. J'ai sûrement été trop égoïste, mais finalement si j'étais resté, nous en aurions souffert tous les deux.

Je repense à ce que Raphaël a dit : qu'il avait eu l'impression que notre histoire n'était pas assez importante à mes yeux. Je sais aujourd'hui que ce n'est pas vrai, mais il ne le verra probablement jamais de la même manière. Nous avons tous les deux évolué, mais nos routes semblent destinées à rester parallèles. C'est douloureux, mais peut-être que ce soir, je devais affronter cette réalité pour enfin avancer.

Je décide de prendre mon téléphone et d'envoyer un message à Jasmine. Il faut que je la vois, peut-être qu'après ça je réussirais à tourner la page. Peut-être que la revoir me fera prendre pleinement conscience de toutes ces choses. 

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