C'est le jour-J. Je peux enfin quitter cette chambre d'hopitale et rentrer chez moi. Raphaël ne m'a presque pas quitté durant mon séjour ici. Il a réussi à amadouer les infirmières pour rester avec moi la nuit. Je ne pourrais jamais assez le remercier pour le soutien qu'il à été durant cette épreuve.
Les portes coulissantes s'ouvrent devant moi, et pour la première fois depuis des semaines, l'air frais emplit mes poumons. Le souffle glacé de ce mois de décembre est une caresse vivifiante sur mon visage, bien plus réconfortante que tous ces médicaments administrés dernièrement.
Je m'arrête un instant sur le trottoir, savourant cette liberté retrouvée. Mon regard croise celui de Raphaël. Son sourire est doux, mais je peux lire dans ses yeux une lueur d'inquiétude qu'il tente de dissimuler.
— Tu es prête ? me demande-t-il doucement.
Je hoche la tête.
— Oui allons fêter Noël.
Raphaël m'aide à monter dans la voiture, attentif à chacun de mes gestes, comme si le moindre faux mouvement pouvait me briser. Une fois installée, il prend place au volant, et nous quittons enfin l'hôpital.
La route est silencieuse, mais pas inconfortable. Les rues, encore enneigées, sont décorées de guirlandes lumineuses qui scintillent dans la pénombre de l'après-midi. Les maisons, les vitrines, même les lampadaires semblent habillés pour la fête.
Quand nous arrivons à la maison, l'atmosphère est différente de d'habitude. Les travaux ont commencé et de nombreuses machines sont présentes, pelleteuse, Bulldozers ...
Heureuse de voir que mes souhaits ont été entendus, je descends rapidement de la voiture. Les travaux ont commencé seulement derrière l'auberge, nous pouvons donc passer Noël sans problème.
Ravie, je saute de joie mais mon corps me rappelle à l'ordre. Quelques vertiges me font me rassoir rapidement sur mon siège.
— Ça va ? demande une voix inquiète.
J'ouvre les paupières et croise le regard perçant de Raph. Son sourcil est légèrement froncé, son attention braquée sur moi.
— Oui, juste un vertige, rien de grave, dis-je en esquissant un sourire.
Il ne semble pas convaincu, mais il ne pousse pas davantage. Au lieu de ça, il tend une main vers moi. Après une hésitation, je la saisis et me hisse hors de la voiture. Le froid me mord les joues et je resserre les pans de mon manteau.
— Allez, allons rejoindre tes parents, ils t'attendent avec impatience.
Plaçant sa main dans le bas de mon dos, Raphaël m'aide à avancer vers la maison. J'ai pu sortir de l'hôpital mais je n'ai pas encore récupéré toutes mes forces. J'ai espoir que la chaleur des fêtes de Noël me remette sur pied.
— Ma chérie, tu es enfin là, s'exclame ma mère, visiblement heureuse de me voir arriver.
Ses bras réconfortants s'enroulent autour de moi et je me sens immédiatement à la maison. Ces dernières années, je n'aurais jamais pensé me sentir chez moi en revenant ici. Après quelques jours dans cette ville, je commence a me demander ce qui m'a rendu si inquiète et si négative à l'idée de revenir ici, c'est vrai que dix ans plus tôt personne ne m'a soutenu dans mon projet mais c'est pas pour autant qu'ils m'ont empêché d'aller à Paris. Finalement en revenant ici je n'ai fait que retrouver ma famille et peut-être même l'amour de ma vie.
Nous passons le reste de la journée à manger, rire et préparer Noël. Le réveillon est ce soir et comme nous l'avions prévu nous le faisons en petit comité tous les quatre. Nous le ferons demain midi chez les parents de Raphaël puis demain soir à la fête à l'auberge.
Mes parents ont fait un travail colossal ! Les tables sont déjà dressées, les décorations et le sapin sont toujours là depuis que nous les avions installés en revenant d'Annecy avec Raph. Ma mère à déjà cuisiné la moitié du repas et mon père a sorti les bouteilles.
Après avoir dégusté le délicieux repas que ma mère nous avait préparé nous nous installons autour du sapin pour perpétuer les traditions. Nous échangeons nos cadeaux et je suis la plus heureuse quand Raph accepte de rester dormir avec moi encore cette nuit.
La soirée touche à sa fin, mais l'ambiance chaleureuse et festive nous enveloppe encore. Assis sur le canapé, un chocolat chaud entre les mains, je me laisse aller contre l'épaule de Raphaël. Ses doigts tracent distraitement des cercles sur ma cuisse, un geste à la fois tendre et familier qui me réchauffe autant que la boisson.
— C'était une belle soirée, murmuré-je en levant les yeux vers lui.
Il me regarde, un sourire au coin des lèvres, et hoche la tête.
— Oui... Ça faisait longtemps que je n'avais pas passé un Noël aussi simple et aussi bien.
Mon cœur se serre doucement. Je sais qu'il parle de ces années où nous étions loin l'un de l'autre, de ce vide qui avait pris place entre nous. Mais ce soir, ce passé douloureux semble bien loin.
— Je suis contente que tu sois là.
— Moi aussi, souffle-t-il avant de déposer un baiser sur mon front.
Mes parents, fatigués par la journée, nous souhaitent bonne nuit et montent se coucher, nous laissant seuls dans le salon, bercés par la lumière tamisée des guirlandes et le crépitement du feu dans la cheminée.
Je lève les yeux vers lui, hésitante.
— Tu veux monter ?
Son sourire s'élargit légèrement. Il ne répond pas tout de suite, mais son regard doux me fait comprendre qu'il a compris l'enjeu de ma question. Il se redresse, tend une main vers moi, et je la saisis sans réfléchir.
Dans ma chambre, l'ambiance est plus intime, plus feutrée. Une légère nervosité s'installe en moi, mais elle s'efface aussitôt quand Raphaël glisse ses bras autour de ma taille, me serrant contre lui. Son parfum m'enveloppe, familier et enivrant.
— Je rêve de ce moment depuis tellement longtemps.
— Et celui-là ? je murmure en déposant un baiser à la commissure de ses lèvres.
Un éclair traverse son regard, un mélange de désir et de malice.
— Ça, madame Morel, ça ne va pas me suffire, affirme-t-il d'une voix rauque avant de capturer mes lèvres avec plus d'ardeur.
Le goût de cet homme m'avait réellement manqué. Retrouver la chaleur de son étreinte est plus réconfortant que je ne l'aurais imaginé. Nos baisers s'approfondissent, nos souffles s'entremêlent, et la tension monte, crépitante. Mes mains glissent sur son torse, savourant chaque contour sous mes doigts. Lui, ses mains se font plus aventureuses, effleurant mes hanches avant de descendre sur mes fesses, m'attirant encore plus contre lui.
Un frisson me parcourt. Chaque geste rallume un brasier que je croyais éteint. Ses lèvres quittent les miennes pour tracer une ligne brûlante le long de ma mâchoire, puis dans mon cou. Mon cœur s'affole sous l'effet du désir, et je m'accroche à lui, incapable de résister à cette attraction magnétique.
— Dis-moi d'arrêter, souffle-t-il contre ma peau, sa voix à peine un murmure.
Je ferme les yeux un instant, savourant cette douce torture, puis les rouvre pour le fixer avec intensité.
— Ne t'arrête pas.
Un sourire effleure ses lèvres avant qu'il ne me soulève légèrement, m'emportant avec lui dans cette étreinte qui nous consume.