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JeniferLaurent
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Chapter 24

Raphaël 

J'en ai marre. Je veux des réponses. J'ai beau l'aimer de tout mon cœur nous devons discuter, elle ne peut pas encore une fois m'écarter de sa décision. Léa doit connaître mon point de vue. Sans qu'elle ne me voie je la suis jusqu'à sa chambre, me glisse dedans et ferme la porte derrière nous.

— AAAH, mais ça va pas espèce d'idiot, tu m'as fait peur !

Ne pouvant me retenir j'explose de rire face à sa mine terrifié.

— Excuse moi je ne voulais pas te faire peur, je lui réponds arrivant à peine à parler.

J'essaie de reprendre mon sérieux avant de lui expliquer la raison de mon intrusion dans sa chambre.

— Je voudrais qu'on parle.

— ça fait très sérieux comme phrase, répond-t-elle mi-amusée mi-inquiète.

— On n'a pas eu l'occasion de parler de notre futur

Léa croise les bras sur sa poitrine, une lueur défensive dans le regard. Elle essaie de garder une contenance, mais je la connais trop bien. Elle est sur le point de reculer, de changer de sujet, comme elle le fait toujours lorsque quelque chose la met trop mal à l'aise.

— Parler de notre futur ? répète-t-elle, la voix presque tremblante.

Je hoche la tête, le cœur battant fort. Cette fois, je refuse de la laisser esquiver la conversation.

— Oui, Léa. J'en ai marre de cette incertitude. Tu vas encore fuir jusqu'à quand ?

Elle secoue la tête, lève les yeux au ciel, mais je vois bien qu'elle évite mon regard.

— Je ne fuis pas, murmure-t-elle.

Je laisse échapper un rire amer.

— Tu plaisantes ? Tu changes de sujet à chaque fois qu'on parle de toi, de tes projets. Là, tout de suite, tu allais encore trouver une excuse pour ne pas répondre !

Son regard s'enflamme, et elle plante ses mains sur ses hanches.

— Parce que je ne sais pas, ok ? Je ne sais pas ce que je veux ! Paris, Charvex, toi, moi... Je suis perdue !

Son aveu me coupe le souffle. Mais au lieu de calmer les choses, il attise la frustration qui gronde en moi.

— Tu ne sais pas ? répété-je, incrédule. Ça fait des jours que tu es ici, que tu bosses sur cette auberge, que tu revis ce que c'est de vivre ici, et tu n'as toujours aucune idée ?

— Et alors ? s'exclame-t-elle. Je n'ai pas le droit de douter ?

— Bien sûr que si, mais pas de nous, Léa ! criais-je, incapable de contenir plus longtemps cette boule d'angoisse qui me tord le ventre. Pas de ce qu'on est en train de reconstruire !

— Et si je faisais le mauvais choix ? Si rester ici signifiait abandonner toutes les opportunités que j'ai à Paris ? Tu penses que c'est facile, de tout jeter aux oubliettes, juste parce que toi, tu es sûr de ce que tu veux ?

Je réprime une exclamation d'exaspération.

— Léa, je ne te demande pas de tout abandonner ! Je veux juste que tu arrêtes de me tenir à distance, comme si j'étais un choix à faire et non une évidence !

— Mais ce n'est pas aussi simple que tu le crois ! hurle-t-elle, les larmes brûlant ses yeux.

Sa voix tremble, et ça me déchire. Mais je ne cèderai pas. Pas cette fois.

— C'est toi qui compliques tout, Léa. Tu te mets des barrières, tu te persuades que choisir Charvex, choisir moi, c'est renoncer à tout le reste. Mais tu as envisagé que ça pourrait être le contraire ? Que ça pourrait être le bon choix ?

Elle secoue la tête, fait les cent pas dans la pièce. Ses mains tremblent. Je ne l'ai jamais vue aussi bouleversée.

— Tu ne peux pas comprendre.

— Fais-moi comprendre, alors ! Je veux juste que tu sois honnête avec moi. Dis-moi si c'est moi le problème, si tu ne veux pas de cette vie avec moi !

Elle s'arrête net, me regarde avec horreur.

— Tu crois vraiment que c'est ça ? Que je ne veux pas de toi ?

Je déglutis. Mon estomac est en nœuds. Je déteste la direction que prend cette conversation, mais il faut qu'on aille au bout.

— Parfois, oui, j'ai l'impression que tu me repousses exprès. Que tu ne veux pas t'engager. Que tu préfères garder une porte de sortie ouverte au cas où.

Elle ferme les yeux, prend une longue inspiration. Quand elle les rouvre, ils brillent d'une décision nouvelle.

— J'ai peur, Raphaël. Peur de rester et de regretter, peur de partir et de me tromper. Mais... quand je suis ici, avec toi, je me sens bien.

J'inspire brusquement.

— Tu veux dire... ?

Elle ferme les yeux une seconde, comme si elle prenait le temps d'ancrer sa décision en elle. Puis elle les rouvre et me fixe avec une intensité qui me fait vaciller.

— Je reste. Avec toi.

Une vague de soulagement, d'euphorie pure, me traverse. Sans réfléchir, je franchis l'espace qui nous sépare et l'attire contre moi. Elle émet un petit bruit de surprise, mais ne résiste pas. Mes lèvres trouvent les siennes, et c'est comme une évidence, un baiser fougueux et désespéré, un mélange de frustration et de bonheur brut.

Mais elle s'arrête brusquement.

— Mais je ferais aussi quelque aller-retour a Paris pour gérer ma boite !

Je reprends mes baisers un peu partout sur le haut de son corps et lui assure entre deux :

— Tout ce que tu veux tant que tu restes à moi.

Ses mains glissent dans mes cheveux, mes bras s'enroulent autour d'elle, la plaquant contre moi comme si je voulais m'assurer qu'elle ne pourra plus jamais s'en aller. La passion nous emporte, et je nous fais reculer jusqu'au lit. Nos corps se cherchent, se retrouvent, débordants de cet amour qu'on a trop longtemps réprimé.

Sans m'arrêter de l'embrasser, je fais glisser mes doigts le long de son dos, trouvant l'attache de sa robe. D'un geste habile, je la défais, et le tissu glisse lentement le long de son corps, caressant sa peau avant de tomber en un murmure soyeux à ses pieds. Léa frissonne légèrement, mais ce n'est pas de froid. Son regard brûle autant que le mien.

Elle s'attaque à mon tee-shirt, agrippant le tissu et le tirant avec empressement. En quelques secondes, il rejoint le sol, et nos souffles se mêlent alors que nous nous retrouvons en sous-vêtements. Mon cœur bat la chamade. J'ai entre mes bras la femme la plus belle que je n'ai jamais vue. Sa peau est douce sous mes doigts, et chaque contact attise un peu plus le désir qui crépite entre nous.

Léa passe ses mains sur mon torse, explorant chaque contour du bout des doigts, et un frisson me parcourt. Je capture ses lèvres avec plus d'ardeur, mes mains glissant sur ses hanches pour la rapprocher encore davantage de moi. Son souffle s'accélère, son corps épouse le mien avec une évidence troublante.

Elle recule légèrement, nos regards s'accrochent, une question muette flottant entre nous. Je caresse tendrement sa joue, ancrant ce moment hors du temps.

— Tu es sûre ? murmuré-je, ma voix rauque d'émotion.

Léa ne répond pas immédiatement. Elle effleure mes lèvres du bout des siennes, un sourire tendre sur le visage.

— Plus que jamais.

Ses mots finissent de briser les dernières barrières. Dans un élan de passion, nous nous abandonnons l'un à l'autre, laissant nos craintes et nos doutes derrière nous

***

La lumière tamisée filtre à travers les rideaux, projetant des ombres douces sur la peau encore échauffée de Léa. Allongée contre moi, sa respiration paisible contraste avec l'intensité du moment que nous venons de partager. Je passe une main distraite dans ses cheveux en désordre, savourant chaque seconde de cet instant suspendu.

— Nous devrions peut-être y retourner, soufflé-je à contre-cœur.

Elle lève les yeux vers moi, un éclat malicieux dans le regard.

— Peut-être oui, répond-elle d'un ton aguicheur.

Ses doigts effleurent mon torse, dessinant des cercles paresseux qui rendent ma résolution fragile. Je ris doucement, secouant la tête.

— Si tu continues comme ça, on ne quittera jamais cette chambre.

— Et ce serait un problème ?

Son sourire espiègle me fait chavirer. Je l'embrasse une dernière fois avant de rouler sur le côté, attrapant nos vêtements éparpillés sur le sol.

— Allez, avant qu'on ne nous cherche.

Elle soupire, se laissant tomber sur le matelas quelques secondes de plus avant de finalement se redresser à contre-cœur. D'un pas traînant, elle s'étire, puis se dirige vers la salle de bain. Avant de disparaître derrière la porte, elle me jette un regard en coin.

— Ne va pas croire que ça veut dire que je suis prête à partir d'ici.

Je souris en secouant la tête.

— Je ne voudrais surtout pas me méprendre.

Elle rit doucement avant de fermer la porte derrière elle. J'entends bientôt le bruit de l'eau qui coule, tandis que je me redresse et commence à récupérer mes vêtements. Je remets ma chemise avec des gestes lents, encore imprégné de la douceur de notre moment. Pendant que Léa se douche, je jette un coup d'œil autour de la pièce, capturant mentalement ce souvenir. La chaleur qui emplit encore l'air, les draps défaits, son parfum qui flotte.

Après quelques minutes, elle ressort enveloppée dans une serviette, les joues légèrement rosées par la chaleur de l'eau ou peut-être encore par notre étreinte. Elle fouille dans sa valise, en sort une robe propre et l'enfile avec une grâce naturelle. Son regard croise le mien et un sourire complice éclaire son visage.

— Prêt ? demande-t-elle en passant une main dans ses cheveux humides.

— Prêt, confirmé-je en attrapant ma veste.

Nous échangeons un dernier regard avant de quitter la chambre, main dans la main. 

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