Le château du clan BlackCoffin se dressait sur une colline escarpée, ses hautes tours noires se découpant sinistrement contre un ciel nocturne sans lune. Les pierres anciennes de la forteresse, érodées par des siècles de tempêtes et de secrets oubliés, semblaient suinter une froideur spectrale, comme si elles respiraient encore les ombres du passé. L’ensemble dégageait une présence oppressante, presque vivante, dans ce paysage austère. Rien ne troublait le silence environnant, à part le souffle glacial du vent qui hurlait à travers les arbres décharnés et tordus qui entouraient le domaine. Même les créatures nocturnes se tenaient à l'écart, conscientes du danger imminent.
À l'intérieur du château, dans la grande salle éclairée faiblement par des bougies tremblotantes, nos visages étaient baignés d'une lumière pâle, créant un contraste saisissant avec les ténèbres qui enveloppaient le reste de l'édifice. Nous étions prêts. Cette nuit marquerait notre combat final contre le démon Dozemith. Autour de moi, les ombres s'étiraient et se mêlaient aux colonnes imposantes, projetant des silhouettes inquiétantes sur les murs, comme autant de spectres silencieux. Chaque souffle semblait s’alourdir dans cette atmosphère chargée d’une tension palpable, où la peur, le courage et la résignation se fondaient en un tout unique.
Suite à la demande d’Esta, Julius avait accepté de nous prêter main-forte. Il était arrivé quelques heures plus tôt, accompagné de trois gardes. Nous n'étions qu'une vingtaine, un groupe dérisoire face aux légions de Dozemith. Mais parmi nous, il n’y avait que des guerriers aguerris, des vampires immortels qui avaient vu plus de batailles que n’importe quel être mortel. Leurs armures sombres étaient ornées de runes d’argent, des inscriptions anciennes destinées à repousser les forces du mal, et chacun d'eux brandissait une arme façonnée dans le métal le plus rare et le plus béni.
Je me tenais au centre de la salle, droite, immobile, mon regard rivé sur les grandes portes du hall qui allaient bientôt céder sous l'assaut. Astra m’avait fourni du sang plus tôt, et mon énergie bouillonnait en moi comme un feu prêt à dévorer tout obstacle. Mes yeux, teintés d’un rouge intense, brillaient dans la pénombre, reflétant ma soif de vengeance et ma détermination sans faille. Pour l'occasion, j’avais revêtu une armure de cuir noir, souple mais résistante, me permettant de me mouvoir avec agilité. Dans mes mains, je tenais la dague de ma mère, une lame bénie non seulement par la nuit éternelle mais aussi par l'amour inconditionnel de celle qui avait sacrifié sa vie pour me protéger. Cette arme était plus qu’un outil de destruction ; elle était un lien vivant entre ma mère et moi, la dernière preuve tangible de son sacrifice, de sa lutte contre les ténèbres.
À mes côtés, Astra et Esta se tenaient prêtes, tout comme les gardes postés autour de nous. Leurs visages étaient figés dans une expression de froide détermination. Ils savaient, tout comme moi, que cette nuit pourrait être la dernière. Mais dans leurs yeux, il n'y avait aucune trace de peur, seulement une acceptation silencieuse de l'inévitable. Ils avaient vécu des siècles, pour certains des millénaires, et ils comprenaient ce que cette bataille représentait : une lutte non seulement pour leur survie, mais pour la fin d'un cauchemar qui les hantait depuis des générations.
Le silence fut soudain rompu par un grondement sourd venu de l’extérieur. Le sol sous nos pieds vibra légèrement, comme une créature qui se réveille dans un soubresaut. Dozemith et ses légions approchaient. Des vagues de force magique frappaient les murs du château, faisant résonner les vieilles pierres comme si elles allaient céder à tout moment. La porte massive du hall, renforcée par des siècles de magie vampirique, se pliait sous l’assaut furieux du démon.
— Que la nuit nous guide, murmura Astra d'une voix basse, levant sa lance en direction des portes.
Puis tout bascula. Les portes volèrent en éclats dans un rugissement infernal, des flammes et de la cendre se déversant dans la salle comme une tempête brûlante. Les démons se précipitèrent à l’intérieur, des créatures de cauchemar, des monstres de chair putréfiée, de flammes et de ténèbres. Leurs rugissements emplirent l’air d’une terreur primitive, des hurlements d’âmes damnées.
Le choc fut immédiat et brutal. Les membres de la garde, avec une vitesse surnaturelle, se jetèrent en avant, leurs lames fendant l’air dans un éclat d’acier et de magie. Je me précipitai moi aussi, la dague prête à trancher dans la chair démoniaque. Mes mouvements étaient fluides, calculés, chaque coup précis, porté avec la férocité d’une guerrière déterminée à mettre fin à ce carnage. Cependant, ces démons étaient d’une envergure que je n’avais jamais affrontée auparavant. Ils étaient non seulement puissants, mais aussi stratèges, organisés, et chacun semblait presque insensible à la douleur. Pour chaque démon que nous abattions, un autre prenait sa place, encore plus monstrueux que le précédent.
Le sol de pierre du château se tâchait rapidement de sang, un mélange visqueux de rouge et de noir, tandis que la bataille s'intensifiait. Azura, qui combattait à mes côtés, réussit à abattre un démon deux fois plus grand qu’elle avec une précision effrayante. Mais même cette petite victoire ne suffisait pas à contenir la marée infernale qui déferlait sur nous.
Et puis je le vis. Dozemith. Immense, titanesque, son corps couvert de veines incandescentes, un sourire cruel aux lèvres. Il avançait, repoussant ses propres troupes comme s’ils n’étaient que des pions insignifiants, ses yeux laiteux rivés sur moi. Un ricanement s’échappa de sa gorge monstrueuse, et d’un coup de bras, il balaya deux de ses propres démons pour se frayer un passage direct jusqu’à moi.
— Petite créature de la nuit, gronda-t-il, sa voix résonnant comme un tonnerre dans la grande salle. Tu oses me défier, moi, Dozemith, dévoreur d’âmes ? Tes ombres et tes illusions ne te sauveront pas.
Son mépris m’enflamma, mais je ne laissai pas la peur m’envahir. Je plantai fermement mes pieds au sol, levant ma dague devant moi.
— Ce château sera ta tombe, Dozemith, répliquai-je avec froideur. Ton règne de terreur se termine ici.
Sans plus attendre, je bondis vers lui, la dague prête à frapper. Ma lame rencontra sa chair, s’enfonçant dans son bras massif, libérant un torrent de flammes et de sang noir. Dozemith hurla de douleur, mais il me repoussa avec une force titanesque, m'envoyant voler contre un mur avec une violence telle que je crus que mes os allaient se briser.
Je me relevai avec difficulté, mes muscles brûlants de douleur. Ma régénération vampirique travaillait déjà, mais je sentais la fatigue peser sur moi. Chaque mouvement devenait plus lourd, plus difficile, tandis que Dozemith avançait, implacable. Il me regardait avec ce sourire infâme, savourant ma faiblesse. Autour de moi, les combats continuaient, mais nous étions en train de perdre. Nos forces s’épuisaient, et l’ombre de la défaite planait sur nous comme une menace inéluctable.
Je refusai de céder.
Rassemblant mes dernières forces, je fermai les yeux et en appelai à la nuit, à l’héritage de ma mère, à tout ce qui me restait. Je sentis la dague vibrer dans ma main, se teinter de noir, émettant une lueur sombre et menaçante. Elle brillait d’une énergie ancienne, une force qui allait au-delà de la simple magie. C’était le pouvoir de l’amour, du sacrifice, de la détermination.
— Tu ne comprendras jamais, Dozemith, murmurai-je, levant à nouveau la dague. La nuit ne se résume pas à l’absence de lumière. Elle est éternelle, et elle est notre force.
Avec un cri de défi, je plongeai une dernière fois vers le démon. Cette fois, ma lame s’enfonça dans son cœur. Une onde de ténèbres explosa dans la salle, engloutissant les flammes, les cris, tout, dans une obscurité totale.
Quand la lumière revint, Dozemith n’était plus qu’un tas de cendres. Autour de moi, les survivants restaient debout, blessés mais vivants.
Les jours qui suivirent la bataille furent marqués par une atmosphère lourde, empreinte de douleur et de fatigue. Je restais constamment au chevet d’Astra, veillant sur elle avec une attention presque obsessive. Elle ne s’était toujours pas remise des blessures infligées par l’un des démons. Son bras était brisé, et bien que ses capacités de régénération soient puissantes, les coupures profondes qui marquaient son corps refusaient de se refermer aussi rapidement qu’elles auraient dû. L’épuisement la maintenait dans un état de faiblesse inhabituelle pour une vampire de son rang. Je voyais dans ses yeux la lutte silencieuse qu’elle menait, son corps cherchant désespérément à guérir, mais son énergie vampirique était presque épuisée après un combat aussi intense.
Pendant qu’elle luttait contre la douleur, Esta et Julius avaient pris en charge les survivants. Ils passaient leurs journées à soigner les blessés, à apaiser les âmes brisées et à redonner espoir à ceux qui en avaient le plus besoin. Malgré la victoire, la perte de six gardes pesait lourd sur tout le clan, et leurs absences se faisaient cruellement sentir dans chaque recoin du château. Le silence qui régnait la nuit était chargé d'une tristesse palpable, une sorte de deuil collectif qui enserrait les cœurs et les esprits.
Un jour, alors que je marchais dans les couloirs du château, je tombai nez à nez avec Azura. Avec les évènements récents, j’en avais oublié sa présence et surtout ma haine envers elle. La tension dans l'air était presque palpable alors que je fixais Azura, ma gorge sèche, mon cœur battant contre ma cage thoracique. Elle se tenait là, droite et fière, mais je pouvais voir le poids de la culpabilité dans ses yeux, dans la façon dont ses épaules étaient légèrement voûtées. Elle n'avait rien dit depuis que nous nous étions retrouvées face à face avant la bataille contre Dozemith. Son silence n'était pas celui de l'indifférence, mais celui de quelqu'un qui cherchait désespérément les mots justes, les mots qui pourraient réparer ce qui avait été brisé. Mais je savais, tout comme elle, que de simples mots ne suffiraient pas à effacer le passé.
Azura avait été une ennemie. Elle faisait partie de ceux qui avaient massacré tant de personnes, de ma famille vampirique. Pourtant, elle se tenait là, devant moi, non pas en tant qu'ennemie, mais comme quelqu'un qui cherchait une rédemption. Le souvenir de ce jour sombre, lorsque les chasseurs de vampires avaient ravagé le clan Blackcoffin, me hantait encore. Les cris, les flammes, le sang… tout cela était gravé dans ma mémoire. Comment pouvais-je lui pardonner ? Comment pouvais-je simplement accepter qu'elle soit maintenant de notre côté, qu'elle se soit détournée de sa famille, de tout ce en quoi elle avait cru ?
— Je ne te demande pas de me pardonner, dit-elle finalement, sa voix tremblant légèrement malgré son apparente maîtrise. Je sais que ce que j'ai fait, ce que ma famille a fait… c'est impardonnable. Mais je ne veux plus être cette personne. Je ne peux plus être cette personne.
Je détournais les yeux, cherchant un point fixe dans la pièce pour calmer le tourbillon de mes pensées. Les paroles d'Astra, quelques jours plus tôt, résonnaient dans mon esprit. Elle croyait en Azura, elle voyait en elle quelqu'un qui méritait une seconde chance. Mais pouvais-je réellement suivre son exemple ? Pouvais-je vraiment lui accorder cette rédemption qu'elle recherchait ?
— Tu te rends compte de ce que tu demandes ?, répondis-je finalement, ma voix à peine un murmure. Tu veux que je passe outre tout ce que tu as fait, que j'oublie les morts, que j'efface les visages de ceux qui ne sont plus là à cause de ta famille ?
Azura baissa les yeux, incapable de soutenir mon regard cette fois-ci. Elle savait que j'avais raison, et cela se voyait dans chaque ligne de son corps tendu.
— Je ne peux pas revenir en arrière, murmura-t-elle. Si je pouvais changer les choses, je le ferais. Mais je suis ici, aujourd'hui, parce que je veux être quelqu'un de meilleur. Je veux me battre pour quelque chose de juste.
Je laissai un silence s'installer entre nous, pesant, oppressant. Mes poings se serraient et se desserraient, alors que je tentais de contenir la colère qui grondait encore en moi. La vérité, c'est que je ne pouvais pas la détester autant que je le voulais. Une part de moi, malgré tout, comprenait ce que c'était que d'être piégée dans des croyances, dans un héritage qui nous dépassait. Mais aussi de lutter pour trouver son propre chemin, même si cela signifiait trahir tout ce qu'on avait toujours connu.
— Tu te bats contre tes propres démons, dis-je enfin. Et je peux comprendre ça. Je ne te fais pas encore confiance, mais je ne peux pas non plus te haïr pour toujours.
Azura releva les yeux, surprise par mes mots. Elle ne s'attendait pas à cette réponse. Elle devait penser que je la rejetterais, comme je l'avais fait avant. Mais les temps avaient changé. Nous avions changé.
— Tu as pris une autre voie, continuai-je, et je respecte cela. Mais je ne peux pas oublier ce qui s'est passé. Tu devras prouver, chaque jour, que tu es digne de cette seconde chance. Et crois-moi, je te surveillerai.
Azura hocha la tête lentement, comprenant que ce ne serait pas facile. Mais pour la première fois depuis que je la connaissais, je vis une lueur d'espoir dans ses yeux. Elle n'était plus cette chasseuse implacable, aveuglée par la haine. Elle était quelqu'un en quête de rédemption, quelqu'un qui voulait reconstruire ce qu'elle avait contribué à détruire.
— Je ne te décevrai pas, dit-elle doucement, mais avec une détermination nouvelle dans sa voix. Je te le promets.
Je me levai et m'approchai d'elle, tendant la main. C'était un geste simple, mais il signifiait beaucoup plus que des mots. C'était le début de quelque chose. Une alliance, peut-être. Ou, au moins, une trêve.
Elle prit ma main, et dans ce geste, je sentis un fardeau commencer à se lever. Ce ne serait pas facile, rien ne l'est jamais vraiment. Mais pour la première fois, j'étais prête à lui donner une chance de se racheter. Le chemin serait long, pour elle comme pour moi. Mais nous allions le parcourir ensemble.
En l’absence d’Astra, qui était trop affaiblie pour s'occuper des affaires du clan, je pris l’initiative de prévenir les familles des guerriers tombés au combat. C’était une mission aussi cruciale que douloureuse, une tâche que je ne pouvais remettre à plus tard. Je ne pouvais pas laisser ces familles dans l’ignorance ou dans l’attente d’un retour qui ne viendrait jamais. Accompagnée d’Alex, je m’attelai à cette lourde responsabilité. Bien que je sois devenue une combattante aguerrie, c’était la première fois que je me confrontais à une telle douleur émotionnelle. Chaque porte que je frappais, chaque visage que je voyais se décomposer en apprenant la nouvelle me pesait davantage. Le regard de ces familles, leurs larmes, leurs cris étouffés, me hanteront longtemps après.
Alex m’aidait à organiser les funérailles, à remplir les formulaires administratifs et à débloquer les fonds nécessaires. Il n’avait pas pris part à la bataille — c’était trop dangereux pour lui — et bien qu’il comprenne cela, je voyais la culpabilité qui le rongeait. Ses yeux trahissaient une souffrance silencieuse, un sentiment d’inutilité qu’il ne parvenait pas à éteindre. J’essayais de lui faire entendre raison, de lui rappeler qu’il avait joué un rôle essentiel en restant en arrière, en organisant l’après-bataille, mais il n’en démordait pas. Il aurait voulu être là, dans la mêlée, à mes côtés.
— Tu m’as aidée plus que tu ne le penses, Alex, lui disais-je un soir, alors que nous venions de terminer une nouvelle série de démarches. Sans toi, je n’aurais pas pu m'occuper de tout cela. Je n'aurais jamais réussi à tout organiser seule.
Mais il secouait la tête, impuissant face à ses propres regrets.
Un soir, alors que le vent s’était calmé et que les nuages s’étaient dispersés, je m’installai près de la fenêtre de la chambre d’Astra. Le château était paisible pour la première fois depuis des jours. Les étoiles scintillaient dans un ciel sombre et la lune, pleine et majestueuse, baignait le domaine d’une lumière douce et argentée. Je regardais la lumière se refléter sur les tours noires du château, admirant ce paysage gothique, et pour la première fois depuis longtemps, je ressentis une sorte de paix intérieure.
Le poids sur mes épaules s’était allégé. Le démon Dozemith, la créature qui avait brisé ma famille et volé ma mère, était enfin vaincu. Mon esprit, auparavant accablé par la vengeance et la peur, pouvait enfin se reposer. Je savais que je ne risquais plus rien, que cette menace qui avait plané sur ma vie pendant tant d’années était finalement écartée. Le soulagement était profond, mais il venait aussi avec une certaine tristesse. Ma mère avait été vengée, mais cela ne la ramènerait jamais. Son absence était toujours une blessure ouverte dans mon cœur, une cicatrice que même cette victoire ne pourrait jamais vraiment guérir.
Esta était partie dans le monde des humains pour expliquer à notre père tout ce qui s'était passé. Je savais que cette nouvelle allait le secouer, que le fait de savoir que nous avions combattu et vaincu le démon qui avait détruit notre famille allait réveiller en lui des souvenirs douloureux. Mais je savais aussi qu'il viendrait, qu'il voudrait être avec nous pour célébrer cette victoire.
Astra et moi avions finalement officialisé notre relation aux yeux du clan BlackCoffin. Nous étions désormais un couple aux commandes de ce domaine, prêtes à diriger ensemble. Le clan, qui avait tant souffert, avait besoin de stabilité et de force, et nous allions leur offrir cela. Astra, malgré sa faiblesse physique actuelle, avait toujours cette aura d’autorité et de puissance qui inspirait le respect. Elle avait promis de m’organiser une fête pour célébrer ma montée en grade, pour marquer symboliquement le début de notre règne conjoint. Mon père serait invité, bien sûr, et je me réjouissais à l’idée de pouvoir enfin profiter de ma famille après toutes ces épreuves.
Je savais que cette paix serait de courte durée. Mon père ne pourrait pas rester éternellement, il avait sa boutique à gérer, et Esta, elle, allait bientôt partir dans le monde des Fae pour perfectionner ses talents de druidesse. Quant à moi, j’étais désormais à la tête du clan, ce clan dont je n’avais même pas connaissance un an et demi plus tôt. Tout était si différent, si radicalement changé. J’étais passée de l’enfant perdue, traquée par un démon, à la dirigeante d’un des clans les plus puissants des terres immortelles. Et ce pouvoir, cette responsabilité, je ne la partageais pas seule. À mes côtés, il y avait la femme que j’aimais, la femme pour qui j’étais prête à tout sacrifier.
Je me retournai pour regarder Astra. Elle dormait, son visage apaisé malgré les bandages qui recouvraient encore ses blessures. Je m’approchai d’elle, m’asseyant à ses côtés, ma main frôlant doucement la sienne. Un sourire se dessina sur mes lèvres. Dans cette nuit calme et froide, il y avait quelque chose de réconfortant. Je n’étais plus seule. Plus jamais.