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LiseBrey
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Chapitre 18 : Eve

Je n'aurais jamais pensé que cette soirée prendrait une tournure aussi inattendue. Tout avait commencé par un simple dîner. Rien d'extraordinaire, rien qui ne m'aurait mis la puce à l'oreille. Et pourtant, je me retrouvais là, sur le balcon de Basil, un verre de vin chaud à la main, regardant les premiers flocons tomber du ciel comme un rêve éveillé.

Tout avait été si parfaitement orchestré. Basil connaissait mes goûts. Dès que j'avais franchi le seuil de son appartement, j'avais senti qu'il y avait pensé, qu'il avait réfléchi à chaque détail. La table était soigneusement dressée, les bougies ajoutaient une chaleur douce à l'atmosphère, et l'odeur des plats qu'il avait préparés flottait dans l'air. Mais ce qui m'avait vraiment touchée, c'était cette bouteille de vin chaud qu'il avait sortie au dessert.

« Je me souviens que tu l'avais adoré lors de notre premier rendez-vous. » avait-il dit, un sourire malicieux sur les lèvres.

Il avait raison. Ce vin chaud, je m'en souvenais encore. C'était lors de cette froide soirée d'hiver, il y a quelques mois, où nous avions partagé ce moment si complice dans ce petit marché de Noël. Un vin épicé qui m'avait réchauffé autant que sa compagnie. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en voyant combien Basil était attentif, combien il se souvenait de ce genre de détails.

Le dîner s'était passé à merveille. On avait parlé de tout et de rien, ri de choses futiles et échangé des regards qui en disaient long. Tout paraissait naturel, fluide. Pourtant, dans un coin de ma tête, je sentais une certaine tension monter, une attente palpable. C'était comme si cette soirée allait être plus qu'un simple repas, mais je ne pouvais encore définir quoi exactement.

Après avoir terminé nos assiettes, Basil avait proposé qu'on profite de la vue depuis son balcon. Il faisait froid dehors, mais je n'avais pas pu résister à l'idée de sortir. Il vivait dans un appartement en hauteur, et la vue sur la ville était magnifique, surtout avec les lumières qui scintillaient dans la nuit.

« Tu es sûre que tu ne vas pas avoir froid ? » m'avait-il demandé avec ce ton protecteur qui lui allait si bien.

« Je me suis déjà réchauffée avec ton vin chaud, ça ira. » avais-je répondu en riant.

Le balcon était petit mais charmant. Dehors, l'air glacé me saisit immédiatement, mais le contraste avec la chaleur qui régnait à l'intérieur de l'appartement avait quelque chose de vivifiant. Les lumières de la ville dansaient sous mes yeux et, peu à peu, les premiers flocons commencèrent à tomber. C'était magique. Les mains autour de mon verre de vin, je sentais mes doigts se réchauffer, et j'observais la neige tomber, fascinée.

Basil se tenait à mes côtés, silencieux. Il ne disait rien, mais je pouvais sentir sa présence, rassurante. À un moment donné, j'avais lancé en plaisantant :

« Il ne manquerait plus que du gui et on serait dans le cliché parfait du Noël romantique ! »

Je ne m'attendais pas à ce qu'il réagisse. C'était une blague, rien de plus. Mais à ma grande surprise, il s'était éclipsé quelques secondes, me laissant seule sur le balcon. Je n'avais pas compris pourquoi il était parti si brusquement. Peut-être avait-il oublié quelque chose à l'intérieur ?

Quand il était revenu, il tenait… du gui. Je ne savais pas d'où il l'avait sorti, mais le voir avec cette petite branche au-dessus de nos têtes m'avait fait éclater de rire. C'était tellement ridicule, tellement cliché, et en même temps… tellement adorable. Je riais encore lorsqu'il s'était approché de moi, une lueur espiègle dans les yeux.

« Voilà, maintenant, on a tout pour le Noël parfait. » avait-il dit en tenant le gui au-dessus de ma tête.

Je continuais de rire, incapable de prendre la situation au sérieux. C'était un jeu, n'est-ce pas ? Juste un petit geste pour s'amuser, rien de plus. Mais lorsque Basil posa doucement sa main sur mon visage, mon rire se figea. Il avait ce regard intense que je n'avais jamais vu chez lui. Un regard qui me troublait, qui semblait tout dire sans avoir besoin de mots.

« J'ai très envie de t'embrasser, » murmura-t-il.

Mon cœur s'était emballé. Je ne savais plus quoi penser. C'était comme si le temps s'était arrêté, suspendu dans ce moment fragile. Je sentais sa main chaude sur ma joue, et la neige qui tombait doucement autour de nous. Tout semblait irréel.

Je ne savais pas quoi faire. J'étais partagée entre la panique et l'envie. Quelque part en moi, j'avais attendu cet instant depuis un moment, mais maintenant qu'il était là, je me sentais complètement démunie. Basil, lui, ne bougeait pas. Il attendait, patient, respectueux, me laissant le choix.

Finalement, je cédai. Peut-être que c'était le vin, peut-être que c'était l'ambiance, ou simplement ce besoin que je ressentais depuis si longtemps. Je levai les yeux vers lui, et nos lèvres se rencontrèrent. C'était doux, hésitant au début, puis plus assuré. Je sentais la neige fondre dans mes cheveux, le froid qui mordait ma peau, mais aussi la chaleur de Basil contre moi.

Ce premier baiser sous la neige avait quelque chose de magique, d'intime. Pourtant, au bout de quelques minutes, je commençai à ressentir les effets du froid. Mon nez picotait, ma gorge me brûlait, et je commençais à frissonner de manière incontrôlable. Basil le remarqua immédiatement.

« Allez, on rentre, tu vas attraper froid ! » dit-il en me prenant par la main pour m’entraîner à l’intérieur.

Je ne protestai pas. Le contraste entre la chaleur de l'appartement et le froid glacial du dehors me fit presque vaciller. Une fois à l’intérieur, Basil me couvrit d'une couverture et s'assit à côté de moi sur le canapé. Il avait cet air inquiet qui le rendait encore plus adorable.

« Ça va mieux ? » me demanda-t-il, la voix pleine de tendresse.

« Oui, oui, ne t'inquiète pas. C'était juste le froid. »

Mais en réalité, je commençais à sentir une petite fièvre monter. Peut-être que l'excitation de la soirée, le froid et le vin avaient eu raison de moi. Basil le remarqua tout de suite, et pendant les minutes qui suivirent, il ne cessa de me chouchouter. Il me préparait du thé, vérifiait si j'avais besoin de quoi que ce soit, et déposait de petits baisers sur mon front comme pour chasser la fièvre.

Le temps semblait s'écouler si vite. Sans même que je m'en rende compte, minuit était déjà là. Je commençais à penser qu'il était peut-être temps pour moi de rentrer chez moi. Mais alors que je me levais pour récupérer mon manteau, Basil me retint doucement par le bras.

« Attends, j'ai quelque chose pour toi. »

Je restai figée, un peu gênée. Un cadeau ? Je n'avais rien prévu, moi. Je le regardai partir dans la pièce voisine, et il revint avec une petite boîte qu'il me tendit, un sourire timide sur les lèvres. J'étais touchée par l'attention, mais en ouvrant la boîte, je ne pus m'empêcher de pouffer de rire.

À l'intérieur se trouvait une boule à neige. Une petite scène de Noël, avec un sapin et un bonhomme de neige. C'était kitsch, vraiment kitsch. Mais c'était Basil, et ça le rendait d'autant plus adorable.

« Je… Je ne suis pas doué pour les cadeaux, » dit-il en riant, visiblement gêné.

Je continuai de rire doucement, mais au fond, j'étais émue. Ce n'était pas le cadeau en lui-même, mais le geste. Le fait qu'il ait pensé à moi, qu'il ait voulu marquer ce moment.

« Merci, Basil. Elle est parfaite, » murmurai-je, sincèrement touchée.

Et tandis que nous restions là, à rire de la simplicité de cette boule à neige, je réalisai combien cette soirée avait été plus que ce à quoi je m'attendais. Basil n'avait pas seulement fait attention aux détails, il avait aussi fait battre mon cœur comme jamais auparavant.

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