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LiseBrey
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Chapitre 26 : Eve

J'étais épuisée. Pas simplement physiquement, mais mentalement, émotionnellement. Depuis des semaines, tout semblait s'effondrer autour de moi. D’abord Sasha, maintenant Arthur. Les hommes semblaient se succéder dans une spirale de chaos, comme si je ne pouvais jamais avoir un moment de paix. Je me demandais souvent quand tout cela allait s'arrêter. Est-ce que j’allais enfin pouvoir souffler ?

Lorsque Basil m'avait sortie de cette maison, mes nerfs avaient lâché. J'avais pleuré dans ses bras, incapable de retenir les larmes, incapable de cacher ma vulnérabilité. Il m’avait tenue contre lui, et, malgré tout ce que j’éprouvais contre lui à ce moment-là, j’avais senti ses mains trembler. C’était comme s’il était autant effrayé que moi, comme s’il avait lui aussi traversé une épreuve en me voyant dans cet état. C’était réconfortant, d’une certaine manière. Mais cela ne changeait pas ce que j’avais vu : lui avec une autre femme, après m’avoir fait comprendre que je n’étais rien de plus qu’un simple flirt à ses yeux.

Après m'avoir déposée avec Alice, Basil avait disparu. Deux jours sans nouvelles. Peut-être que c’était mieux ainsi. Je ne savais pas si j’aurais pu gérer sa présence après ce qui s'était passé. Alice, heureusement, était restée avec moi. Elle avait cette façon rassurante d’être là sans envahir mon espace, de m’apporter du réconfort sans que cela devienne pesant.

« Je suis soulagée qu’il soit parti, » m’avait-elle confié ce soir-là, après avoir préparé du thé et allumé une bougie parfumée dans le salon. « Je ne pense pas que tu aurais su gérer tout ça avec lui dans les parages. »

Elle avait raison. J'étais encore fâchée contre Basil. Je n'arrivais pas à oublier la froideur avec laquelle il avait mis de la distance entre nous, après tout ce que nous avions traversé. Mais en même temps, je n’arrivais pas à ignorer la sensation de ses bras autour de moi, la façon dont il m’avait tenue si fort, presque désespérément. Pourquoi avait-il réagi ainsi s’il ne ressentait rien ? Mais je ne voulais pas trop y penser. Pas maintenant. Il avait fait son choix, et moi, j'essayais de reprendre le contrôle de ma vie.

Alice passa la soirée avec moi, me dorlotant comme une sœur. Elle m'écouta parler, me laissa pleurer encore un peu, et surtout, elle ne me jugea pas. Elle avait toujours su comment être là pour moi, et cette fois ne fit pas exception.

Le lendemain, j'avais pris la décision de quitter mon appartement pour un temps. Il me rappelait trop de mauvais souvenirs, et je ne pouvais plus supporter d’être entourée par ces murs chargés de douleurs récentes. J'avais pris quelques jours de congé, décidant de rester chez Alice pendant ma semaine de vacances. Mais même avec cet environnement plus rassurant, je me sentais… déprimée. Alice fit tout son possible pour me remonter le moral, m’emmenant manger dans mes restaurants préférés, m’encourageant à sortir et voir des gens. J’essayais de faire des efforts, mais il y avait toujours cette sensation désagréable dans ma poitrine, ce pincement au cœur qui ne voulait pas s’en aller.

Tout semblait revenir à Basil, à cette incertitude persistante sur ce que nous étions ou ce que nous aurions pu être. Je détestais cette sensation d'attente, d'être suspendue à ses décisions sans vraiment savoir où je me situais. Pourtant, au fond, je savais qu’il ne s’agissait pas seulement de lui. J'avais besoin de reprendre le contrôle de ma vie, de me sentir capable à nouveau.

Puis, un soir, alors qu’Alice et moi sortions d’un bar pour prendre l’air, nous sommes tombées sur Sasha. Je ne l’avais pas vu tout de suite, mais lorsqu’il passa près de nous, mes muscles se tendirent instantanément. Il avait changé depuis la dernière fois que je l’avais vu. Il était plus maigre, plus mal habillé, et il empestait l’alcool. Il ne me reconnut pas immédiatement, mais je priai pour qu’il continue son chemin sans m’interpeller. Malheureusement, ce ne fut pas le cas.

Sasha fit demi-tour, son regard embué et vacillant. Il me bloqua le passage, ses yeux désespérés et pleins de larmes. Je sentis mon corps se raidir.

« Eve… Je… je suis désolé, » bégaya-t-il, sa voix tremblante et hachée par l’alcool. « Je ne voulais pas que tout ça se passe comme ça. »

Il pleurait maintenant. Pathétique. Je ne savais pas si je devais être en colère ou si je devais avoir pitié de lui. Il essaya d’attraper ma main, mais je fis un pas en arrière, sentant la panique monter en moi. Il se tenait là, devant moi, à me supplier de ne pas partir de sa vie.

« Sasha, c’est fini. Il n’y a plus rien entre nous. »

Je pouvais sentir mon cœur battre de plus en plus vite. J’avais peur qu’il perde son calme, qu’il se mette en colère, qu’il répète les mêmes erreurs. Mais au lieu de cela, il me supplia.

« S’il te plaît, Eve, juste une dernière soirée. Laisse-moi passer une dernière soirée avec toi, juste pour… pour tourner la page. Je te promets que je ne ferai rien, je ne veux que ça. »

Je ne pouvais pas croire ce que j’entendais. Après tout ce qu’il m’avait fait subir, après m’avoir mise en danger, il osait me demander une faveur ? Je le regardai droit dans les yeux, ma colère bouillonnant sous la surface.

« Non, Sasha. C’est terminé. » Ma voix tremblait un peu, mais elle était ferme. « Tu dois me laisser partir. Adieu. »

Je tournai les talons, mon cœur battant à toute allure, et je m’éloignai avec Alice à mes côtés. Je ne savais pas quelles seraient les conséquences de cette décision, si Sasha reviendrait dans ma vie d'une manière ou d'une autre, mais je savais que j’avais fait le bon choix. Je ne pouvais plus être gentille avec lui. Il n’avait pas gagné le droit à ma sympathie. En me tenant tête à lui, j'avais senti quelque chose changer en moi. C'était comme si je reprenais enfin le contrôle, comme si j’étais à nouveau capable de décider pour moi-même. Je me sentais puissante, et, pour la première fois depuis longtemps, en paix avec ma décision.

Cette semaine de congé fut une sorte de transition. Alice me soutenait du mieux qu’elle pouvait, mais je savais qu’il restait une conversation que je devais avoir. Une conversation que je ne pouvais plus repousser. Basil m'avait laissée dans le flou, et cette incertitude pesait sur moi.

« Tu devrais lui parler, » m’avait conseillé Alice un matin, alors que nous prenions un café sur son canapé. « Arrête d'attendre qu’il vienne à toi. Si tu veux des réponses, va les chercher. »

Elle avait raison. Il était temps d’affronter Basil, de lui demander ce qu'il voulait vraiment, de lui dire ce que je ressentais aussi. C’était avec cette détermination renouvelée que je pris mon téléphone et composai son numéro.

Je n’attendis pas qu’il m’appelle, cette fois, c’était moi qui allais prendre les choses en main.

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