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LiseBrey
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Chapitre 24 : Alice

Cela faisait déjà trois jours qu'Eve ne donnait plus de nouvelles. À chaque appel que je passais, la sonnerie résonnait, puis basculait sur la messagerie. À chaque message envoyé, aucune réponse ne venait. Au début, j’avais pensé qu’elle avait simplement besoin de temps. Après tout, le Nouvel An avait été un peu chaotique, et je savais qu’elle avait été bouleversée par la rencontre avec Basil à la soirée. Mais trois jours sans aucun signe de vie, c'était trop.

Inquiète, je décidai de contacter Lucas. Si quelqu’un avait des nouvelles d’elle, ce serait peut-être lui. Mais sa réponse ne fit que renforcer mon angoisse.

« Non, je n’ai rien entendu depuis la fête, » m’avait-il dit d’une voix calme mais teintée d’inquiétude. « Elle t’a parlé depuis ? »

« Rien du tout, » avais-je répondu en soupirant. « Ça ne lui ressemble pas. »

Le malaise s’installait en moi. Eve était du genre à s’isoler de temps en temps, mais pas à disparaître complètement. Quelque chose n’allait pas, je le sentais.

Sans attendre davantage, je pris la décision de me rendre directement à son travail. Peut-être qu’elle y était, plongée dans ses dossiers, oubliant simplement de répondre à ses messages. Mais lorsque j'arrivai sur place, mes espoirs furent rapidement anéantis. Eve n’était pas là, et personne ne l’avait vue depuis plusieurs jours.

En désespoir de cause, je décidai de contacter Basil. Je ne voulais pas impliquer qui que ce soit d’autre, mais il semblait être le dernier lien tangible. Peut-être qu’il savait quelque chose, peut-être qu’elle lui avait parlé après la fête. Alors que j’entrai dans le grand immeuble où il travaillait, mon estomac se serra. Je ne savais pas à quoi m’attendre.

Basil apparut dans le hall, son visage fermé et tendu. Dès que je lui expliquai la situation, son expression changea instantanément. Une inquiétude palpable se dessina sur son visage, et je compris que lui aussi était perdu.

« Je ne l’ai pas vue depuis le Nouvel An, » dit-il en fronçant les sourcils. « Elle ne répond pas à mes appels non plus. »

C’était tout ce que je craignais. Eve avait disparu, et personne ne savait où elle était. Une vague de panique monta en moi, mais je la repoussai. Nous devions rester concentrés.

« On doit aller chez elle, » proposai-je immédiatement. « Peut-être qu’on trouvera des indices. »

Basil acquiesça sans hésitation, et nous partîmes ensemble en direction de l’appartement d’Eve. Je ne pouvais m’empêcher de remarquer à quel point Basil semblait affecté. Lui, toujours si contrôlé, montrait des signes évidents d’inquiétude. Il était presque aussi paniqué que moi. Cela me surprit, mais je n’eus pas le temps d'y réfléchir.

Lorsque nous arrivâmes à l’appartement, une sensation de malaise me submergea. Je frappai à la porte avec insistance, mais, comme je m’y attendais, il n’y eut aucune réponse. Basil échangea un regard avec moi, et je vis la même angoisse dans ses yeux.

« Elle est là-dedans, j’en suis sûre, » murmurai-je.

Nous décidâmes d’ouvrir la porte, pensant devoir la forcer, mais à notre surprise, elle n’était même pas verrouillée. En poussant la porte, une étrange sensation m’envahit. Le silence qui régnait à l’intérieur était oppressant.

L’appartement était sans dessus dessous. Des objets éparpillés partout, des meubles déplacés. Ce n’était pas seulement du désordre, c’était clairement une scène de chaos. Mon cœur battait à tout rompre. Eve n’aurait jamais laissé son appartement dans cet état.

« Elle a disparu… » soufflai-je, l’angoisse grandissant dans ma poitrine.

Basil fit quelques pas dans la pièce, le regard sombre, scrutant chaque recoin. « On dirait que ça fait au moins deux jours qu’elle n’est plus là. »

L’idée me paralysa. Deux jours sans nouvelles, deux jours où elle aurait pu être n’importe où, en danger, sans que personne ne le sache. Une partie de moi voulait appeler la police immédiatement, mais Basil s’y opposa fermement.

« Non, » dit-il d’un ton tranchant. « On va gérer ça en interne. Je ne veux pas de la police là-dessus pour l’instant. »

Je fus surprise par sa réaction. Pourquoi ne pas demander de l’aide ? Mais je ne voulais pas me disputer avec lui. S’il avait une autre idée en tête, peut-être qu’elle fonctionnerait.

« Qu’est-ce qu’on fait alors ? » demandai-je.

Basil se tourna vers moi, l’air résolu. « Je vais appeler mes hommes. Ils vont la chercher. »

Il sortit son téléphone et passa une série d’appels rapides. Je n’avais jamais vu cette facette de lui auparavant. Il était déterminé, froid, presque mécanique dans ses actions. C’était comme s’il entrait en mode opérationnel, concentré uniquement sur une chose : retrouver Eve.

Nous étions dans sa voiture, sillonnant la ville, essayant de comprendre où elle pouvait être. Le temps passait, et je sentais que Basil devenait de plus en plus tendu. J’avais du mal à suivre sa logique. Pourquoi faire tout ça, tout seul, sans l’aide de la police ? Cela ne ressemblait pas à quelqu’un qui voulait simplement retrouver une employée.

Au bout d’un moment, je ne pouvais plus contenir mes questions. « Pourquoi tu fais tout ça, Basil ? »

Il fronça les sourcils. « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Tous ces efforts, » repris-je doucement. « On sait tous les deux que tu te soucies d’elle plus que d’une simple employée. Mais je ne comprends pas pourquoi tu es aussi impliqué. Tu ne me dis pas tout. »

Il resta silencieux un moment, les mains serrées sur le volant. Puis, d’une voix grave, il finit par répondre.

« Je suis amoureux d’Eve. »

Je restai sans voix. Je m’étais doutée qu’il avait des sentiments pour elle, mais l’entendre dire ces mots changeait tout. C’était comme si un puzzle se mettait en place dans ma tête. Il ne s’agissait pas seulement de retrouver une collègue. Pour lui, c’était bien plus personnel.

Je tournai la tête vers lui, son visage était tendu, et je pouvais voir l’émotion qu’il essayait de contenir. « Mais tu sais qu’elle se sent complètement perdue, non ? »

Il se tourna vers moi, surpris par mes paroles. « Qu’est-ce que tu veux dire ? »

« Elle pense que tout ce qu’il y a entre vous, c’est un flirt, » expliquai-je. « Elle est déçue, Basil. Elle attendait que tu sois plus clair avec elle, mais tu ne l’as jamais fait. C’est pour ça qu’elle s’est éloignée. »

Son expression changea. Je pouvais voir qu’il n’avait pas compris à quel point Eve avait été affectée par leur relation. Il était clairement pris au dépourvu. Mais avant que nous ne puissions continuer cette discussion, un coup de téléphone interrompit le moment.

Basil décrocha rapidement, son visage se figea à la mention du nom sur l’appel.

« Allô ? » répondit-il d’une voix tendue.

De l’autre côté de la ligne, une voix familière. C’était Eve. Je vis immédiatement la tension s’évacuer un peu de ses traits, mais elle fut vite remplacée par une inquiétude plus profonde.

« Où es-tu ? » demanda-t-il, le ton pressant.

Elle donna une adresse, mais quelque chose dans la façon dont elle parlait ne me semblait pas normal. C’était bref, presque mécanique. Basil raccrocha et se tourna vers moi.

« C’était Eve. Elle nous a donné une adresse. Mais… »

Il n’avait pas besoin de finir sa phrase. Je savais ce qu’il pensait. Tout cela ressemblait à un piège, et je pouvais voir à quel point cela l’inquiétait. Mais il n’allait pas reculer.

« On doit y aller, » dit-il fermement.

Je savais que c’était risqué, mais nous n’avions pas d’autre option. Eve était quelque part, et elle avait besoin de nous. Peu importe les dangers, Basil semblait prêt à tout pour la retrouver.

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