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LiseBrey
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Chapitre 8 : Basil

Sur le chemin du retour, mon cerveau me bombardait de questions et d’images désagréables. À partir du moment où j’avais amené Eve dans le bar, Arthur ne voulait plus parler de la galerie d’art. Son seul et unique sujet de conversation était la jeune fille à mes côtés pour laquelle je m’étais éclipsé. Il l’avait tourné en ridicule et avait fait des allusions graveleuses à son égard et la pression était montée. Alors quand nous étions partis en furie,  je devais de me calmer pour ne pas effrayer Eve plus qu’elle ne l’était déjà. En effet, j’avais bien vu les éclairs qui sortaient de ses yeux dès que mes mains touchaient l’une des femmes. Je ne pouvais pas entendre ce qu’elle disait avec Raphaël, mais je ne pouvais qu’espérer qu’elle ne soit pas trop fâché contre moi, surtout si on prend en compte son silence dans la voiture. Je pouvais comprendre qu’elle se sente si mal face à mon comportement, surtout après ce qu’elle m’avait dit. Elle avait avoué que je l’intéressais. Mais je devais avoir mal compris, elle m’avait fait très clairement comprendre que même si elle avait apprécié notre rendez-vous, je restais son patron. Alors pourquoi avait-elle déclaré ça si elle ne le pensait pas ? Était-ce pour m’amadouer ? Pour que je baisse ma garde ? Mais dans ce cas que cherchait-elle à obtenir de moi ?

Une fois arrivé devant chez elle, j’étais convaincu que je resterais loin d’elle. Néanmoins, lorsque j’ai vu l’un des hommes d’Arthur trainer, l’air de rien, devant chez Eve, je n’ai eu pas d’autres choix. Je ne savais pas ce qu’il voulait, mais Arthur avait la réputation d’aimer la violence et cette situation n'engageait rien de bon. Je pourrais mettre ma réaction sur le compte de la fatigue ou de l’énervement, mais je ne ferais que mentir. J’avais déjà pensé à loger Eve dans mon immeuble, mais je n’avais pas d’excuse et je ne voulais pas paraître insistant. Mais ce soir-là, j’ai craqué et je lui ai exprimé aussi clairement que possible mes désirs et elle avait accepté pour mon plus grand bonheur. En effet, elle sera protégée de cette façon, c’était le plus important. 

Lorsque j’ouvris la porte du deux pièces qu'Eve allait habiter, j'eus l’impression de lui ouvrir les portes du paradis. L’appartement était constitué d’un salon avec une cuisine ouverte dont tout un pan était une baie vitrée. Cette dernière s’étendait jusque dans la chambre à coucher qui était face au bureau. Elle avançait dans le salon, la bouche grande ouverte et des étoiles dans les yeux. Pendant qu’elle s’émerveillait, je m’isolais pour appeler un médecin, car ses divers bleus et éraflures n’étaient pas passées inaperçues. Néanmoins, soit elle avait l’ouïe fine soit je n’étais pas discret du tout, car elle débarqua dans la cuisine, les poings sur la taille. 

— Tu as appel un médecin ? Je n’en ai pas besoin.

— Oui et si, tu en as besoin. Peut-être que tu ne te rends pas compte de ton état à cause de l’adrénaline ou du choc que la vue t’offre, mais tu es blessée, dis-je, ne appuyant sur le dernier mot.

— Ce ne sont que des égratignures, supplia-t-elle.

— Trop tard, elle arrive, répliquais-je en rangeant mon téléphone dans ma poche.

Elle ne répondit pas. Elle se contenta de s’assoir sur l’un des canapés. 

Jade ne mit que quelques minutes à venir et j’en étais soulagé. L’ambiance était tendue entre Eve et moi, car j’avais appelé un médecin sans son consentement. Je la laissais examiner Eve de loin, mais je sentais que je ne pouvais pas m’éloigner top loin d’elle. Alors lorsque Jade m’ordonna d’aller dans une autre pièce, je vécus cette injonction comme un poignard en plein cœur. Je m’isolais dans le bureau et attendais patiemment. Même si j’avais préféré être aux côtés d’Eve, j’étais tout de même soulagée que Jade ait confirmé qu’Eve allait bien. Soudain, je reçus un message d’un numéro inconnu : 

“Je ne sais pas ce que tu essayes de faire, mais tu devrais t’arrêter tout de suite. Eve est à moi et je ne suis pas partageur. Si je te vois te mêler encore de sa vie, tu auras affaire à moi.” 

Même si le message n’était pas signé, je connaissais son propriétaire : Sasha. Je n’aimais pas savoir que cet individu avait mon numéro quelque soit la façon dont il l’avait obtenu. Alors, j’appelais Raphaël pour qu’il fasse quelques recherches sur l’ex-copain d’Eve. S’il avait mon numéro, c'est qu’il avait suffisamment de capacités ou un réseau social assez grand. 

Tandis que je me demandais si je devais informer Eve, Jade vint m’avertir que je pouvais revenir dans le salon. Mon choix fut vite fait lorsque je découvris la mine attristée d’Eve. Je l’avais laissé blessée physiquement et dorénavant ses blessures mentales semblaient prendre l’avantage. D’une tape sur l’épaule, Jade me fit comprendre que je devais la suivre.

— Tu ne peux pas faire ça, commença-t-elle.

— De quoi tu parles ?

— Jouer avec elle comme tu fais avec les autres. 

— Qui te dit que je joue avec ? Ne commence pas à me faire la morale.

— Je te connais et je sais de quoi tu es capable pour ta soit-disant réputation. 

— Pourquoi tu me dis tout ça ?

— Parce qu’elle n’est pas comme les autres, elle est blessée et de toutes les façons possibles. Ce n’est pas parce qu’elle sourit ou ne dit rien qu’elle va bien.

— Qu’est-ce qu’il lui a fait ?, demandais-je froidement.

Je sentais tous mes muscles se contracter. Ma mâchoire était contractée et mes poings serrés. C’était la première fois que Jade me faisait un discours comme celui-ci. Je ne savais pas ce qu’elle avait enduré, mais cela devait être insoutenable.

— Ce n’est pas à moi de t’en parler, mais promets-moi de la laisser tranquille.

— Je ne peux pas faire ça, avouais-je.

— Comment ça ? Trouve-toi une autre nana à draguer, c’est tout.

— Tu as raison, elle n’est pas comme les autres, dis-je après une pause.

— Et ? répliqua-t-elle sur un ton suspicieux.

— Et je peux te promettre une chose : je ne lui ferais pas de mal. Je suis sérieux.

Elle me contempla quelques secondes durant lesquelles son visage changeait totalement. Elle passa d’un air sévère à un choc pur puis à de la joie.

— Je crois que j’ai compris, chuchota-t-elle.

Elle riait doucement et me caressa le bras.

— Je suis contente que tu aies trouvé quelqu’un qui compte pour toi. C’est bien la première fois, ajouta Jade sur un ton moqueur. 

— Est-ce que je peux retourner avec elle maintenant ?

— Tu es déjà totalement accro ma parole ! 

Sur ces mots, elle s’éclipsa après avoir serré dans ses bras Eve. J’avais l’impression que tous les gens de mon cercle réduit d’amis appréciaient Eve, comme si elle faisait naturellement partie de ma vie. 

Eve était assise sur le canapé, les genoux repliés sur sa poitrine. Elle était concentrée sur la série qui passait à la télé et je restais à la contempler quelques seconde. Néanmoins, elle remarqua ma présence et me demanda si je voulais quelque chose et je sortis de ma stupeur. Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas la laisser seule, surtout après les menaces de Jade. Alors, je lui proposais de diner avec moi. Rien de spécial, simplement manger devant un bon film, quelque chose de gras et de sucré. Elle fut quelque peu interloquée par ma demande, mais accepta avec son magnifique sourire. Ainsi, nous passâmes la soirée à rire et se goinfrer. Le temps de quelques heures, elle pouvait relâcher la pression et profiter d’un peu de calme. Dans les alentours d’une heure du matin et elle s’endormit sur le canapé, la tête reposée contre mon épaule. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Pour la première fois, je me sentais léger et heureux avec le simple fait qu’elle s’appuie sur moi pour s’endormir. Elle me faisait confiance et je prenais ceci très au sérieux. 

Je la portais jusqu'à son lit et la bordais. Il restait à savoir si je dormais dans son appartement ou pas. D’un côté, je ne voulais pas m’imposer chez elle et d’un autre côté, j'avais conscience qu’elle serait rassurée de me voir lorsqu’elle se réveillera. Je savais ce que cela faisait de se lever seul, meurtri et perdu. Alors, je m’installais confortablement dans le canapé et attendis qu’elle se réveille, trop excité pour dormir.

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