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LiseBrey
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Chapitre 25 : Basil

Je savais que c'était un piège. Dès le moment où j'avais reçu cet appel d’Eve, j'avais senti que quelque chose clochait. Mais je n'avais pas d'autre choix que d'y aller. Peu importe le danger, je devais la retrouver, la sortir de cette situation, quoi qu'il en coûte. Mon esprit était focalisé sur une seule chose : ramener Eve saine et sauve.

Je pris les choses en main immédiatement. J'avais trop d'expérience dans ce genre de manœuvres pour me laisser surprendre par Arthur. J’organisai mes hommes avec précision. Je postai certains d'entre eux à des points stratégiques autour de la maison. D'autres étaient cachés, prêts à intervenir dès que je leur donnerais le signal. Je devais être prudent. Arthur n'était pas un amateur, il avait probablement des hommes autour de lui, et tout faux pas pourrait coûter la vie à Eve.

À l'heure convenue, 20h, je me dirigeai seul vers la maison. Je n'avais emmené personne d'autre avec moi. Je voulais donner l'impression que j'étais vulnérable, que je tombais dans leur piège sans résistance. Mais j'étais prêt, armé et déterminé à ne pas laisser cette soirée se terminer sans qu’Eve soit à l’abri.

La maison était située dans un quartier aisé, l'une de ces vieilles maisons de ville où les apparences cachent souvent des drames invisibles. Une lumière était allumée à l'intérieur. Je m'avançai calmement vers la porte, mon cœur battant plus vite que je ne l'aurais voulu. Je devais rester concentré.

Je frappai. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit.

Arthur, debout dans l’embrasure, m'accueillit avec un sourire narquois. « Basil ! Enfin, tu es là. Nous n’attendions plus que toi. »

Tout en moi bouillonnait, mais je fis de mon mieux pour rester impassible. Je ne pouvais pas céder à la rage. Pas encore.

Il me fit signe d'entrer, et je le suivis, serrant les dents. La scène à l'intérieur était pire que ce que j'avais imaginé. Eve était là, assise à table, attachée à une chaise. Son visage était marqué de bleus, des contusions visibles sur ses bras. Elle ne leva même pas les yeux vers moi lorsque j'entrai dans la pièce, et cela me brisa plus que tout. Elle semblait brisée, comme si elle avait perdu tout espoir.

Sur la table, trois couverts étaient posés, comme pour un dîner en famille. Arthur avait vraiment préparé cette scène dans les moindres détails. Il agissait comme si tout était normal, comme si rien d'inhabituel ne se passait.

« Assieds-toi, Basil, » dit-il d’un ton jovial, me désignant la chaise en face d’Eve.

Je fis ce qu'il demandait, me posant à table sans un mot. Mes yeux ne quittaient pas Eve. Je voulais qu’elle sache que j’étais là pour elle, mais elle refusait toujours de me regarder. Je la vis trembler légèrement, son corps raidi par la peur.

Arthur commença à servir le repas, comme si nous étions à un dîner ordinaire. « Alors, Basil, comment s'est passée ta journée ? » demanda-t-il avec un sourire presque comique.

Je restai silencieux. Je n'avais aucune intention de jouer à son jeu.

Voyant que je ne répondais pas, il abandonna les faux-semblants et entra directement dans le vif du sujet. « Je vais être franc, Basil. Ce que je veux, c'est simple. La galerie. Je veux que tu me cèdes l’affaire, que tu te retires. C’est un marché équitable, non ? »

Je ne pouvais plus me taire. « Lâche-la, Arthur. Laisse-nous partir, et peut-être qu’on discutera. »

Arthur éclata de rire. « Tu crois que tu es en position de négocier ? » dit-il, en prenant un couteau posé sur la table et en le pointant vers Eve. Elle frissonna, mais ne dit rien. « Tu vois, c’est ça le problème avec toi, Basil. Tu crois toujours que tu as le contrôle. »

Mon cœur s’emballait, mais je ne pouvais pas réagir. Pas encore. Arthur jouait avec Eve, il faisait semblant de la menacer, mais je savais que le moindre faux pas de ma part pourrait déclencher quelque chose de pire.

« Regarde-la, » dit-il en approchant doucement le couteau de la gorge d’Eve, un sourire cruel aux lèvres. « Qu'est-ce que tu ferais si je la blessais ? Tu me supplierais, Basil ? Tu me donnerais ce que je veux ? »

Je serrai les poings sous la table. Je fulminais, mais je ne pouvais rien faire tant qu'il n'avait pas fait un faux mouvement. Arthur pensait qu’il avait l’avantage, qu’il pouvait me manipuler. Mais il avait sous-estimé ma préparation.

Pendant un moment, il se laissa emporter par son jeu malsain, se croyant invincible. Il était trop sûr de lui, trop arrogant. Et c’est à cet instant précis que je décidai de frapper.

Un signal silencieux à mes hommes, et en quelques secondes, des dizaines d’hommes et de femmes armés déferlèrent dans la maison, brisant la fragile illusion de contrôle d’Arthur. Il fut pris de court, n’ayant pas anticipé une telle offensive.

Je bondis de ma chaise, m’élançant vers Eve pour la détacher. Elle ne bougea pas, son regard toujours fuyant, mais je sentais son corps trembler de plus en plus fort. Une fois ses liens dénoués, je la soulevai doucement, la prenant dans mes bras. Elle était légère, comme si toute force l'avait quittée.

Eve ne disait toujours rien, mais je la sentais pleurer silencieusement contre ma poitrine. Ses larmes coulaient sur mes vêtements, et sa respiration saccadée trahissait la peur qu’elle avait dû endurer. J'avais envie de la tenir contre moi, de lui dire que tout allait bien maintenant, mais je savais que ce n’était pas ce dont elle avait besoin à cet instant précis. Elle avait besoin de calme, de sécurité, et surtout de temps.

Je sortis de la maison, Eve toujours blottie contre moi. À l'extérieur, Alice nous attendait dans la voiture. Dès qu’elle nous vit, elle bondit hors du véhicule, l'air bouleversé.

« Eve ! » s'écria-t-elle en se précipitant vers nous.

Je déposai doucement Eve sur la banquette arrière, auprès d’Alice. Elles échangèrent un regard, et Eve se recroquevilla contre son amie. Je savais que c'était là qu’elle devait être en ce moment, avec quelqu’un qui pourrait lui apporter du réconfort.

Je me redressai et jetai un dernier coup d'œil à Eve avant de refermer la porte. Mon cœur me criait de rester avec elle, de la protéger, mais je savais que j’avais une autre tâche à accomplir. Arthur avait encore des comptes à rendre.

« Emmène-la chez elle, » dis-je à Alice. « Reste avec elle, d’accord ? »

Alice hocha la tête, l’air grave, et je la regardai partir avant de me retourner vers la maison. Mon visage s’assombrit à nouveau. J’étais rempli de rage, mais cette fois, elle était dirigée avec une précision implacable.

Lorsque je revins à l'intérieur, Arthur était ligoté au sol, une tache de sang coulant de sa lèvre fendue. Son sourire suffisant avait disparu, remplacé par un regard inquiet. Il savait ce qui allait suivre.

Je m'accroupis devant lui, le regard fixe. « Tu crois que c’est fini, Arthur ? » murmurai-je d’une voix glaciale. « Je vais te passer l’envie de te croire au-dessus de tout. »

Arthur me regarda avec une lueur de défi dans les yeux, mais je savais qu’au fond de lui, il tremblait. Et à cet instant précis, il comprit qu'il avait perdu bien plus qu'une simple bataille d'affaires.

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