Cet enfoiré me fait tourner en bourrique pour m'épuiser... Je suis déjà au cinquième entrepôt visité. je reprend mon souffle quelque seconde quand soudain mon téléphone vibre. Un message. J'espère une seule chose : que ce cycle sans fin s'arrête.
Le prochain est le dernier, promis.
Xoxo, « Lui »
Une adresse suit le message. Je la rentre dans le GPS et accélère sur ma moto.
Je descends de ma bécane et me dirige prudemment vers l'entrée de l'entrepôt désaffecté. J'entrebâille la porte et jette un coup d'œil à l'intérieur. Personne en vue. J'entre dans l'habitacle. L'odeur de moisissure m'agresse en premier.
— Le fils de pute qui est ici a intérêt à sortir de sa cachette ! hurlé-je.
Un rire résonne dans un coin particulièrement sombre. Je plisse les yeux.
— Qui est là ?
Une silhouette émerge de l'ombre : un homme d'une quarantaine d'années, brun, aux yeux noirs immaculé .
— Bonjour à toi aussi, Kiara.
— C'est toi, « Lui » ?
— Non.
— ...Non ?
— Je suis un simple subordonné de la personne que tu appelles « Lui ». Je suis déçu, c'est peu dire, mais pour l'instant, la priorité est Sasha.
— Où est mon frère ? demandé-je, furieuse.
— Il peut être ici... ou ailleurs.
— Réponds à ma question ! craché-je.
— Je m'excuse, mais pour l'instant, on va jouer.
Il esquisse un sourire démoniaque avant de se diriger vers une autre porte.
— Reste ici !
Il se retourne lentement vers moi.
— désoler petite souri mais je dois partir
Il dégaine une arme et tire. La balle me transperce le ventre.
Je m'effondre.
Le sang s'écoule lentement sous moi. J'essaie de parler, de le retenir, mais aucun son ne sort de ma bouche. Tout devient noir.
Leonid : Quelques heures plus tard
Allongé sur mon lit, j'attends le retour de Kiara. Son comportement était bizarre tout à l'heure, et putain, va savoir pourquoi, mais ça m'inquiète.
J'entends enfin sa moto se garer. Le moteur s'éteint. Quelques minutes plus tard, la porte d'entrée claque violemment.
Dix minutes passent... Elle n'est toujours pas montée.
Je fronce les sourcils. C'est pas normal.
J'attends encore, les secondes s'étirent... Puis la porte de notre étage s'ouvre enfin. Mais elle ne vient pas dans sa chambre.
— Kiara ?!
Je sors précipitamment et la découvre, effondrée près de sa porte. Même si sa plaie a reçu les premier soin elle saigne.
Merde.
J'aurais jamais dû la laisser partir seule. Quelle connerie !
Je la soulève et la porte jusqu'à ma chambre.
— Kiara, réveille-toi.
Je lui donne de légères tapes sur la joue.
— L... Leonid ? Sa voix est faible.
— Oui, moy angel, c'est moi.
J'appuie sur sa plaie pour ralentir l'hémorragie.
— Bordel, qu'est-ce qui t'est arrivé ? demandé-je, furieux.
— Rien...
Elle essaie de se redresser, mais je la force à se rallonger d'une pression sur son torse.
— Tu. Restes. Couchée.
Elle obéit, trop faible pour résister.
— Ne dis rien à personne...
Je m'apprête à protester, mais elle ajoute :
— S'il te plaît, Leonid... Je... Je veux pas qu'ils s'inquiètent.
Je serre la mâchoire et acquiesce.
— Qu'est-ce qui t'est arrivé ? je redemande.
— Je dirai rien.
J'appuie légèrement sur sa plaie. Elle étouffe un gémissement de douleur.
— Réponds ! ordonné-je, furieux.
— Pourquoi je te le dirais ? Je te fais pas confiance ! Dégage... Laisse-moi crever en paix.
Ma patience éclate.
— Tu as ma clé, Kiara. Et crois-moi, s'il faut que j'aille en enfer pour la récupérer, j'irai. Avec une putain de mitraillette.
Silence.
— Remonte ton t-shirt.
— Non.
— Remonte. Ton. T-shirt.
Elle voit que je ne plaisante pas. Finalement, elle obéit.
Et putain...
Je l'avais pas bien regardée la dernière fois, mais son corps est couvert de cicatrices. Pas seulement des brûlures. Des coups de couteau. Des balles. Des lacérations. Certaines sont mal refermées, les points de suture ont été faits à l'arrache.
Si j'attrape le médecin qui a fait ça, je le...
— Qui t'a recousue ? demandé-je en passant la main sur une cicatrice.
— Personne, murmure-t-elle.
Je me fige.
Elle s'est recousue toute seule ?
— Personne ? je répète, espérant avoir mal entendu.
— Leonid, arrête, s'il te plaît...
— je n'arrêterai pas putain de merde répond moi !
— Toute ma vie, je me suis recousue seule. Je voulais pas inquiéter mon père et mon frère ! explose-t-elle.
Sa voix tremble.
Elle ferme les yeux un instant, puis reprend d'une voix plus douce :
— Va me chercher du fil et une aiguille
Je serre les dents, mais obéis et les lui apporte.
— Merci, souffle-t-elle.
— Laisse-moi faire.
Elle hésite. Inspire profondément. Puis hoche la tête.
Je désinfecte mes doigts et plonge dans la plaie. Elle tressaille. Je sens la balle. L'attrape. Et la retire.
Un cri étouffé s'échappe de ses lèvres.
Ses mains tremblent. Chaque point de suture est une torture, je l'entends à son souffle saccadé, à ses gémissements qu'elle tente de retenir.
— J'ai fini.
Je coupe le fil.
— Merci... murmure-t-elle, épuisée.
Ses yeux verts papillonnent avant de se fermer lentement.
Je caresse ses cheveux pendant quelle sombre dans les bras de Morphée .