Kiara : Présent

- Dans. le. lit. Kiara. 

Résignée, je me couche sur le lit, quand à Leonid, lui, il part à la douche.

°°

Quand le parrain rentre dans la chambre, il ne porte que le bas de son costume. Ses cheveux bruns encore humides retombent sur son visage, quant à la serviette autour de son cou, cela lui donne un certain charme.

— Dis donc, Kiara, à me regarder comme ça, on croirait que tu vas me manger tout cru. Quelle méchante louve tu fais, rigole le parrain. Il veut jouer ? On va jouer.

— Dit celui qui n'a pas arrêté de me mater dans ma robe, le taquiné-je en retour.

— Va à la douche, tu pues l'odeur de ces fils de pute.

Un petit rire m'échappe.

— Jaloux ?

Il ne répond pas. Dommage. Peu importe, mes pieds se dirigent en direction de la douche, quand une main agrippe mon poignet.

— T'as raison, Kiara. Je suis putain de jaloux comme un putain d'animal.

Il me lâche, laissant mes pieds continuer leur route.

°°

Le parrain gare la voiture près d'un véhicule qui m'est inconnu. Son corps est tendu. Le parrain Ivanov craint-il quelqu'un ? J'ai de quoi me moquer de lui maintenant.

À peine nous rentrons dans la maison qu'un tir retentit. La balle se loge près de la tête de Leonid.

— Espèce d'enfoiré, tu n'as donc aucun respect pour l'homme qui t'a pratiquement élevé ! s'époumone l'homme inconnu.

Leonid : Présent

Ce fils de pute de Nicos... Non seulement il s'introduit sans ma baraque, il détruit mon mur et il m'humilie devant la brune.

— As-tu oublié les bonnes manières, Nicos ? demandé-je le plus calmement possible.

— Ne fais pas l'innocent ! On avait besoin de ce renouvellement, Leonid ! Si on n'a pas la drogue, on est dans la merde !

— Leonid ? m'appelle mon ange.

Nicos semble remarquer sa présence, ce qui déforme encore plus son visage sous la rage.

— Et en plus, tu ramènes tes putes ici, putain, Leo !

Qu'il m'appelle par mon surnom de gosse, passe encore. Mais que mon oncle appelle Kiara pute et la traite comme toutes les autres me fait drôlement chier.

Sans attendre, je dégaine mon flingue et tire dans le mur à côté de sa tête.

— Je suis ton parrain, Nicos ! Alors tu me respectes, enculé !

Le visage de mon oncle se désintègre en une expression de fierté. Je me tourne vers Ivy et Alex, tous deux derrière Nicos.

— J'avais dit que personne ne devait entrer, encore moins lui ! Qu'est-ce que vous foutez ? les engueulé-je.

Sans prévenir, une claque derrière ma tête me fait me retourner. Kiara me regarde, l'air sévère.

— Arrête de les engueuler, t'as qu'à poster tes hommes devant la baraque, Monsieur le Parrain !

Mon ange est vraiment en train de me réprimander comme si j'étais un gamin ? Je dois dire que je suis assez fier d'elle. Si elle ne veut pas se plier devant moi, alors elle ne se pliera jamais devant personne.

— Elle va mourir... Dommage, elle a l'air si jeune, murmure Nicos au frère et sœur.

Un petit sourire s'affiche sur mon visage ainsi que sur celui de mes deux amis.

— Je m'excuse, Kiara. Tu as raison, je vais poster des gardes.

La réaction de Nicos ne se fait pas attendre. Son visage se déforme en une expression d'incompréhension.

— Ça n'a pas l'air d'être une pute, visiblement, rigole Nicos. Je m'excuse, Kiara, c'est ça ?

La brune acquiesce.

— Je peux connaître la situation maintenant que la tension est retombée ?

Nicos acquiesce à ses dires.

— Ce con ici présent a fait en sorte que Brown, notre fournisseur de drogue, ne renouvelle pas le contrat. En résumé, on n'a plus de drogue.

— Brown... C'est pas le nom du père du gars que t'as tabassé ? me demande Kiara.

J'acquiesce.

— Quelle drogue ? demande la belle.

— Héroïne, kétamine, cocaïne... Les bases, quoi, je réponds.

— Pourquoi ne pas prendre un autre fournisseur si c'est pour des drogues si basiques ?

— Brown est connu pour avoir les meilleures drogues de Russie. Impossible de changer de fournisseur.

— Et sur d'autres continents ?

— À quoi tu penses ?

— Mon gang a un bon fournisseur. Si vous êtes prêts à les récupérer en Amérique, je peux vous passer son num.

Hein ? Tout le monde autour de moi se fige aux paroles de la brune. Elle nous avait bien caché son appartenance à un gang, celle-là...

Kiara : Présent

Tout le monde s'est figé à mes paroles. Les Russes détestent peut-être les Américains, et dire ça est considéré comme une insulte.

— Kiara... murmure Leonid. Son visage est assez grave.

— Tu... tu ne nous avais pas dit que tu faisais partie d'un gang, souffle Ivy, blessée.

Oh merde. J'ai fait une erreur. Je voulais pas leur dire. En tout cas, pas comme ça.

— On doit parler, Kiara.

Sans me laisser le temps de protester, Leonid agrippe mon poignet et m'entraîne sans attendre vers l'escalier.

Son regard noir me fait sentir que je vais passer un mauvais quart d'heure .