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nanashi5
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36: trouver


Kiara : présent / lieu de vente

Les bruits des enfants et des femmes qui pleurent me fendent le cœur, pourtant je reste de marbre. Bientôt, ils retrouveront la liberté et seront de retour avec leur famille. Je m’en assurerai moi-même, mais pour cela, je dois mener ma mission à terme. Ma peine passe donc au second plan.

Mon regard s’implante dans celui d’un jeune enfant. Celui-ci, à l’inverse des autres, ne pleure pas. Son regard, tel celui d’un condamné à mort, fixe intensément le mur.

– Hé, l’interpelai-je.
Il se tourne vers moi, me jaugeant de haut en bas avant de m’offrir un petit signe de tête.

– Quoi ?, me demande-t-il.
Sa voix et son regard, qui se veulent menaçants, ne provoquent rien à part une moquerie de ma part. L’enfant, quelque peu ébété, fait une moue boudeuse face à mon ricanement.

– Tu veux bien me détacher, s’il te plaît ?, je demande d’une voix douce.
Il acquiesce et se dirige derrière moi.

– Ça peut être un peu compliqué, dis-moi si tu n’y arrives pas, l’avertis-je.
L’attache que le fils de pute m’a faite est solide. Malgré les nombreuses techniques que je connais pour me défaire des liens, le meilleur choix qui s’offre à moi est donc de demander un peu d’aide. Cela m’évitera la dislocation de mon pouce.

– Je ne suis pas un enfant.
Il envoie sur mes genoux la corde qui servait à m’attacher. J’attrape celle-ci, rapproche les deux bouts de mon t-shirt, le rattachant avec difficulté. J’enroule la corde autour de ma poitrine.

– Ah bon ? Tu es quoi alors, un nain ?, le contredis-je innocemment.
Un grognement insatisfait quitte ses lèvres, pourtant il ne dit rien de plus.

– Les enchères commenceront bientôt. Tu as un plan pour partir d’ici ?
Sa réaction, quelque peu étrange pour un enfant de son âge, me met la puce à l’oreille.

– Tu sais qui je suis ?, m’inquiétai-je, perplexe face à l’enfant. Ses yeux d’un verron s’ancrent dans les miens.

– Non. Je sais juste reconnaître un combattant quand j’en vois un, affirme-t-il froidement.
Je me relève, ébétée par son comportement. Malgré la surprise et la peine que me procurent ses paroles et son comportement, la mission passe avant tout. Une fois celle-ci terminée, je demanderai plus d’informations à son égard.

Je m’approche de la porte, l’enfonçant d’un coup de pied sec.

– Je te promets que tu sortiras de cet enfer, petit prince, lui promis-je.
Un rougissement apparaît sur ses joues, déclenchant un petit ricanement de ma part. Doucement, je caresse ses cheveux de blé, lui soufflant un petit « À toute à l’heure » avant de jeter un dernier coup d’œil à l’enfant et quitter la pièce.

Malgré la douleur naissante dans ma jambe et ma difficulté à voir, j’esquive les gardes qui patrouillent, me faufilant dans les couloirs avec fluidité. Un garde s’approche de ma position. Une fois celui-ci passé, je me glisse derrière lui et lui tords le cou. Son corps s’écroule à mes pieds. J’esquisse un sourire et me baisse, récupérant sa veste ainsi que son arme. J’enfile la veste, trop large pour moi, et range le pistolet — celui que j’avais emmené ayant été confisqué par le fils de pute de sa mère.

Je tourne à droite, puis à gauche, tournant la tête derrière moi.

Pam.

Je relève les yeux vers le torse que je viens de percuter, espérant que ce ne soit pas un garde ou quelqu’un d’étrange.

– Ho ~ On fait que se croiser, hein ?
Les yeux noisette de mon sauveur rencontrent les miens. Mon souffle, déjà saccadé, se coupe. Jamais je n’aurais cru que l’homme qui m’avait sauvée serait dans ce genre d’affaire. Le regard dégoûté que j’affiche probablement le fait bafouiller.

– Ce n’est pas ce que tu crois ! Je devais accompagner un ami !, se justifie-t-il, une goutte de sueur sur sa tempe droite.

– Je te pose aucune question si tu ne m’en poses pas.
Il acquiesce avant de me contourner.

– Bon ben… je dois y aller.

– Ouais, moi aussi, je le regarde une dernière fois avant de partir dans la direction de son arrivée.

Sans me retourner, je cours à travers les couloirs. Les gardes auparavant présents ne le sont plus, probablement afin d’éviter le mécontentement de leurs clients à la vue de personnes armées. Malgré mon incapacité à voir clair, mon instinct — quelque peu aiguisé par les nombreux services apportés à mon gang — me guide, et je trouve non sans mal le bureau du dirigeant. Celui-ci est indiqué par une non-discrétion insolente.

Avant d’entrer dans le bureau, je reprends mon souffle. Un soupir quitte mes lèvres. Sans hésitation, j’enfonce la poignée et pousse la porte.

J’entre dans l’habitacle et regarde autour de moi. Une légère odeur de brûlé me parvient au nez. Celle-ci me provoque un frisson ; le traumatisme dont je suis victime me fait vivre l’enfer.

J’inspire, j’expire.

Malgré mon traumatisme, la mission qui m’incombe passe avant tout. Reprenant mon calme, je commence la fouille. J’ouvre le premier tiroir du bureau. Les quelques documents que j’y trouve ne me sont d’aucune utilité. Ainsi, je referme le rangement et en ouvre un autre. Ma concentration est telle que les bruits de pas dans le couloir ne me parviennent qu’au moment où la poignée tourne.

Rapidement, je me glisse sous le bureau. La porte s’ouvre, et des bruits de pas se font entendre dans le bureau. Je pose ma main sur ma bouche, calmant avec difficulté ma respiration. Quelle que soit la personne présente dans la pièce, la confrontation n’est pas la solution. La douleur dans ma jambe, ainsi que ma difficulté à voir, m’handicapent. Exécuter une méthode de confrontation, peu importe la personne en face, serait du suicide.

Les pas inconnus s’approchent de ma position. Des pas lents, méthodiques. Ils finissent par s’arrêter à côté du bureau. Une paire de chaussures apparaît dans mon champ de vision : un cuir parfaitement nettoyé me fait face. L’homme se baisse.

Trouvée.


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