Kiara : présent
- Pourquoi on doit aller à un gala ? Je demande pour la cinquième fois à Leonid et, pour la cinquième fois, il m'ignore, se concentrant sur la route.
Le paysage grisâtre n'étant pas attrayant, je préfère me concentrer sur le top model à mes côtés. Pour ce gala, Leonid a troqué ses vêtements habituels pour un costume haute couture noir, accompagné de gants et d'une paire de chaussures de la même couleur. Ses cheveux bruns sont plaqués vers l'arrière, laissant retomber quelques mèches sur son visage.
Quant à moi, je porte une robe noire qui épouse mes formes, mes cheveux sont lâchés, couvrant ma cicatrice. Ivy, elle, a insisté pour me maquiller. En voyant ses yeux de chiot battu, je n'ai pas pu lui refuser.
Le parrain plonge la main dans sa poche, en sort son téléphone qu'il déverrouille d'un geste rapide, puis me le tend, les yeux rivés sur moi.
- Le téléphone qu'Ivy t'a donné, enregistre mon numéro dedans.
Je me fige. Il savait ? Depuis quand ? En remarquant mon anxiété, il rigole.
- Calme-toi, je ne le casserai pas, on en aura peut être besoin pour se contacter pendant la mission. En tout cas, je ne le casserai pas maintenant. Il m'offre son plus beau sourire moqueur.
°°
- Une dernière chose, Kiara, commence Leonid avant qu'on quitte la voiture. On ne doit pas faire de vagues, ni toi ni moi.
- Pourquoi ?
Sans me répondre, le parrain quitte la voiture. Je le suis sans attendre. Va savoir pourquoi, depuis que je me suis pris cette balle, le parrain semble de mauvaise humeur.
- Leonid Ivanov et son invitée, Miss Kiara, annonce l'huissier devant la porte après nous avoir confisqué nos armes.
Au centre de la salle, une piste de danse dégagée me donne une soudaine envie de danser. Au fond de la pièce se trouve un immense escalier en colimaçon. Mon regard s'attarde sur quelque chose : un bar. Il sera probablement notre lieu préféré à moi et Leonid.
- Viens.
Je suis le brun vers un groupe d'hommes. Leonid va probablement discuter affaires avec eux... Barbant.
- Monsieur Ivanov. L'homme inconnu lui tend la main, Leonid la serre dans une poignée de main.
- Monsieur Brow.
Leonid : présent
- Je tiens à m'excuser une nouvelle fois pour l'autre jour.
Cet enfoiré s'excuse de m'avoir posé un lapin. Manque de pot pour lui, je suis rancunier, mais là, je ne peux pas me venger.
- Aucun problème.
J'affiche un sourire. Kiara émet un petit rire en remarquant mon sourire crispé. Pas le choix, si je n'ai pas ce putain de contrat, Nicos va me buter. Brow le sait et il en joue.
Mon sang ne fait qu'un tour quand un homme tapote sur l'épaule de la belle brune en l'appelant.
- Andrew ?
Elle le connaît ? Il la connaît ? Je vais le niquer.
- Andrew, on est en train de parler, va ailleurs, dit Brow.
Oh merde, cet enfoiré doit être le fils de Brow.
- Prends la prostituée si tu veux, mais dégage.
C'est Kiara qu'il appelle prostituée ? Ma mâchoire se crispe. La colère qui m'incombe est telle que j'attrape Brow par le col. Le sans-couilles nommé Andrew se barre sans attendre, laissant son vieux à ma merci.
- Leonid !
La brune me rappelle à l'ordre.
- Tu ne la traites plus jamais de pute, connard.
Je lâche Brow.
- Kiara, va au bar, je te rejoindrai après.
- Ne fais pas de vagues, Leonid.
J'acquiesce. Elle me lance un dernier regard inquiet, puis finalement, elle se dirige vers le bar.
Après avoir rattrapé le coup avec Brow, je m'apprête a aller chercher kiara . C'est sans compter l'intervention de Sans-Couille et de ses petits copains.
- Eh Leonid, tu vas retrouver ta pute ? me demande-t-il.
Ma mâchoire se crispe. Il se croit hors de danger, entouré de ses petits chiens ? J'attrape son col.
- Répète ?
Son regard perd toute assurance et ses mains deviennent moites. Visiblement, le chien a perdu ses couilles.
- Oh allez, tu vas pas te ratatiner devant un petit chien.
- Espèce de poule mouillée ! Ses soi-disant amis l'encouragent.
A l'acclamation de ses « amis », un sourire s'affiche sur son visage.
- Tu sais quoi ? Je l'avais approchée juste pour pouvoir la baiser. Avec ce truc qui lui sert de visage, la seule chose bien, c'était sa chatte.
La seconde d'après, mon poing rencontre son visage dans un craquement sourd. Son nez se brise. Brow peut aller se faire foutre, Nicos peut aller se faire foutre, je ne laisserai personne insulter mon ange.
Je me défoule sur ce gars. Son nez y passe, ensuite une première côte, une deuxième, son bras que je tords. L'entièreté de la salle regarde le spectacle sans pour autant intervenir. Ma réputation n'est plus à faire, ni celle de ma famille. Ne jamais arrêter un Ivanov, une règle universelle que tous connaissent.
- IVANOV ! hurle Brow en me voyant prêt à buter son fils.
Je me relève du corps inerte du gamin.
- Tu peux aller te faire foutre avec ce foutu contrat ! Quand tu dresseras bien ton fils, je t'écouterai, connard ! Ça vaut pour vous tous ! On ne touche pas à ma femme ! m'époumone-je.
- Leonid !
La brune se rapproche de moi. Je ne l'avais pas vue, trop occupé à tabasser et gueuler. Elle attrape mon poignet, m'entraînant vers la sortie. Je ne me débats pas, elle a raison. Si je reste quelques minutes de plus, j'allais finir par matérialiser une arme et tirer sur tout le monde.
°°
- Pourquoi ? me demande une nouvelle fois la brune.
Je m'apprête à l'envoyer balader, mais c'est sans compter ses yeux suppliants.
- Il t'avait insultée, alors...
- Alors tu lui as cassé le bras, environ deux ou trois côtes vu tes coups, et son nez. J'espère que tu lui paieras la rhinoplastie, blague la brune.
- Il peut toujours crever. Comment tu l'as rencontré ? je demande en détournant la conversation.
- Quand on a fait notre soirée entre filles avec Ivy, il m'a draguée quand on était en boîte.
Alors, quand Ivy m'a dit que Kiara s'était fait draguer, ce n'était pas une hallucination. Note à moi-même : écouter Ivy, une fois de temps en temps... faut pas déconner.
- On va à l'hôtel.
Elle acquiesce. Si je peux retarder l'engueulade de mon oncle...
°°
- Il ne reste qu'une chambre, nous annonce l'hôtesse du cinquième hôtel visité. Au moins, cette fois, l'hôtel n'est pas rempli.
Pas le choix si on veut dormir. Je règle et récupère les clés de la chambre.
°°
- Je dors par terre, m'annonce la brune après s'être rendu compte qu'il n'y avait qu'un lit.
- Dans. Le. Lit. Kiara.
Je suis fatigué et encore sur les nerfs, je n'ai pas le temps pour une engueulade. Remarquant mon état, la brune se couche sur le lit, résignée à passer la nuit à mes côtés.