Leonid : présent

La belle brune dort, la tête sur mes genoux. J'ai essayé de la bouger en vain, me voilà esclave de mademoiselle à devoir lui caresser les cheveux. Pour agir comme ça, mon cerveau doit être touché par la drogue et l'alcool.

Les minutes passent quand une sonnerie de message retentit. Je vérifie mon téléphone : aucune notification.

— Oh, la...

La colère m'envahit. Pourtant, j'essaie de rester le plus doux possible. Je fouille Kiara. Dans la poche arrière de son pantalon se trouve l'ancien téléphone d'Ivy. Je l'allume. Par chance, ou grâce à la connerie de Kiara, aucun code.

Le message se révèle à moi. Le nom de l'expéditeur est « Lui » ?

"lui"

 Je m'excuse pour le désagrément, il a été sévèrement puni, rassure-toi. 

Je serre les dents. Ce fils de pute a un rapport avec la blessure de mon ange ? Si c'est le cas, où qu'il soit, je le trouverai et je le tuerai.

J'hésite à réveiller la brune pour lui poser des questions, mais son visage endormi me dissuade. Elle est une véritable sorcière qui m'ensorcelle... Koldunya, ce surnom lui va bien, mais pas autant que l'autre (sorcière).

— Engelos... souffle la brune . 

Les poings serrés, je me tourne vers Kiara, encore endormie.

C'est qui, ce fils de pute ?

Je prie intérieurement pour que ce ne soit pas ce que je pense. Parce que si c'est le cas, Kiara me détestera pour ce que je vais lui faire. Personne ne la touche à part moi. 

— Allô ?

La voix endormie de mon informatrice s'élève.

— Les informations sur Kiara, elles sont où ?

— Écoute, j'ai eu plein de trucs à faire, je...

— J'en ai rien à foutre de tes trucs à la con ! Bouge ton putain de cul avant que je le fasse sauter ! m'époumone je.

Prenant mes menaces au sérieux, elle dit :

— D'accord, je m'y mets.

Tonia raccroche après ces mots.

Mon ange bouge dans son sommeil, probablement dérangée par mon énervement. Je m'excuse intérieurement en lui caressant les cheveux, comme un putain d'esclave.

°°

— Pour la cinquième fois, non !

Oh putain, je préférais la Kiara endormie à celle qui veut absolument aller en soirée avec sa nouvelle meilleure amie, Ivy.

— J'irai, que tu le veuilles ou non !

— T'as pas intérêt.

— Sinon quoi ?

— Sinon, je te prends sur ce putain de lit, au point où tu devras y aller en rampant.

Elle se fige, ce qui déclenche un rire sadique chez moi. Finalement, son regard change. Comme la dernière fois, elle remonte son haut, laissant apparaître son soutien-gorge.

Oh merde...

Et comme la dernière fois, elle jette un coup d'œil à mon pantalon. La bosse parfaitement visible la fait rougir.

— Alors, ton choix, Kiara ? je demande ironiquement.

— je t'emmerde leonid ivanov!

Elle sort de la chambre en trombe.

                                                         °°

— Où sont les filles ? je demande à Alex après être enfin descendu au deuxième.

— Ben... à leur soirée.

Mes poings se serrent. Kiara a osé me désobéir.

— On y va.

Après un long trajet composé d'insultes de ma part , de deux cigare et de nombreux appels sans réponse adressés aux filles, Alex gare la voiture devant la supposée boîte où elles sont allées. Je descends du véhicule sans attendre mon second.

J'enfonce la porte de la boîte. Ça va être long de les retrouver, vu le monde qu'il y a.

Je m'apprête à tirer en l'air pour disperser la foule, mais Alex m'en empêche, me recommandant de ne pas finir au commissariat ce soir.

— On se sépare.

Alex acquiesce et part dans la direction opposée.

Je monte à l'étage des VIP, qui a une vue sur tout le bas. Après plusieurs minutes à analyser la foule un cigare en bouche, une voix résonne dans les haut-parleurs de la boîte, attirant mon attention.

— Mesdames, messieurs, accueillez généreusement nos stars de la soirée !

Mon regard se tourne vers la scène, jusque-là vide. Une première personne entre : une femme rousse aux formes généreuses.

J'ignore la scène, me concentrant sur ma recherche. Les minutes passent, la femme rousse finit son show et repart en coulisses.

— Notre prochain show va être très spécial, annonce la voix.

Je deviens d'un coup plus intéressé.

— Pour la première fois, nous aurons un duo composé d'une Américaine et d'une Russe.

Mon corps se tend. Je scrute la scène, espérant que ce ne soit pas ce que je crois.

Mon souffle se coupe quand Ivy et Kiara apparaissent sur scène.

Elles portent toutes les deux une serviette qui couvre leur corps. Kiara, elle, a caché sa cicatrice sous ses cheveux. La foule les acclame, impatiente qu'elles enlèvent leur serviette.

— Leonid !

Je me tourne vers mon ami qui vient d'arriver. La veine sur son front me confirme qu'il a vu les filles, qui s'apprêtent à faire leur putain de show.

Je connais Alex. Sa sœur, personne ne la touche. Pour ça, il suffit de voir le nombre de personnes qu'il m'a obligé à menacer...

— T'as vu ce que ma sœur fait ?! hurle mon second, hystérique.

j'écrase mon cigare sous la semelle de ma chaussure  sortent mon pistolet, rapidement suivi par mon second. Lui et moi tirons simultanément. Alex a vite oublié son avertissement de tout à l'heure.

La musique se coupe et tous les regards se dirigent vers nous.

— ICI LEONID IVANOV ! SI VOUS DÉGAGEZ PAS DANS LA MINUTE, VOUS AUREZ UN TROU ENTRE LES DEUX YEUX ! m'époumone je.

Tels des moutons, ils se dirigent tous vers la sortie. seul un moutons est encore la , je le tue d'une balle dans la tète . Ivy pousse un petit cri surpris . 

Une fois tout le monde dehors -ou mort-, Alex et moi nous dirigeons vers la scène où les filles se tiennent.

— Vous avez cinq minutes pour vous rhabiller et nous rejoindre dans la voiture.

Dépitées d'avoir été découvertes et interrompues, elles acquiescent dans un geste nonchalant.

                                                                                         °°

— Tu es punie, Kiara, je lui dis en pénétrant dans la maison.

— Je fais ce que je veux, Leonid ! T'es pas mon père ! gueule-t-elle.

— Écoute-moi bien, Kiara. On a un contrat. Un des termes dit que tu dois écouter TOUS mes ordres. Tu m'as désobéi, alors tu seras punie.

Je déploie de nombreux efforts pour ne pas gueuler.

— Demain, je dois aller à un gala. Ivy devait m'accompagner, mais finalement, ce sera toi.

Elle soupire sans pour autant me contredire. Tant mieux pour elle.