— C’est confirmé, Sam est bel et bien le Lien de la Prophétie ! Je suis certaine qu’il est entré en contact avec une Puissance !
Sam roula des yeux, n’en pouvant plus de voir Mye danser en sautillant dans leur salon alors qu’elle faisait son petit exposé à ses parents. Comment pouvait-on prendre pour argent comptant une prophétie qui disait qu’il allait participer au sauvetage du monde ? C’était démesurément irréaliste, voir même pompeux.
Son regard se tourna alors vers son père et sa mère, espérant qu’ils ne prenaient pas trop au sérieux tout ce que sa camarade était en train de déblatérer. Justus conservait une attitude calme et attentive, les bras croisés sur son torse. Sandra, elle, traquait le moindre mouvement de son mari et de son fils, ignorant soigneusement le regard de son invitée. Il arrivait parfois que sa mère se comporte d’une façon un peu décalée, mais Sam n’avait jamais vu sa mère être autant sur le qui-vive. Le garçon aperçut alors un mouvement discret de son père envers elle, puis, les yeux dans les yeux, elle s’apaisa.
Le jeune homme aurait donné cher à cet instant pour savoir ce que ses parents arrivaient à se dire sans un mot. C’était le mystère de sa vie, leur façon de communiquer. Autant, au quotidien, cela avait son charme, leur complicité étant belle à voir dans ses yeux d’enfant. Cependant, quand quelque chose les dérangeaient et qu’ils ne voulaient rien lui dire, cela le hérissait au plus haut point.
Ce n’était pas l’heure de faire un caprice. Il fallait trouver un moyen de congédier Mye, qui avait clairement fait comprendre à sa famille qu’elle était peut-être gentille, mais sacrément envahissante.
— Je n’étais en contact avec personne. J’ai somnolé durant l’exercice, affirma-t-il alors.
— Ah oui ? Et qui as-tu cherché à retenir, alors ? interrogea-t-elle en plissant les yeux.
— Personne, lâcha Sam d’un air las. C’était la lune. J’ai vu la lune danser avec son ombre. Voilà, tu es satisfaite ? Tu vas pouvoir nous laisser nous reposer, il est tard.
Mye trépigna littéralement sur place, comme le ferait une enfant surexcitée aux yeux remplis d’étoiles surexcitée devant une barbe à papa.
— Tu es entré en contact avec l’esprit de la Lune ! Ce serait exceptionnel ! Bien que lorsque la Lune agit, son pouvoir a des signes bien différents comme…
— Je t’ai dit que j’ai rêvé, Mye ! s’exclama Sam en la coupant dans son élan.
La jeune fille dévisagea son camarade, s’approchant soudain de lui. Un silence se fit, brouillant un instant l’esprit de Sam qui ne comprenait pas ce qu’elle attendait. Soudain, elle releva son index et cogna le bout du nez de Sam, lui arrachant un cri de surprise.
— Crois-moi, Samy Sam, tu n’as pas rêvé. Je suis une Chuchoteuse, sourit-elle en lui faisant un clin d’œil, et je l’ai bien senti moi, ce que tu as fait tout à l’heure. La puissance qu’il y a en toi est phénoménale, et tu l’as utilisé. Tu n’as pas rêvé un seul instant.
— Crois ce que tu veux. On en a fini pour ce soir. Je vais retrouver Charlotte et voir comment elle va. Et toi, par pitié, rentre chez toi, on en a fini pour ce soir !
A ces mots, il se leva et monta les escaliers sans demander son reste. Derrière lui, la voix de Mye l’horripila une dernière fois.
— A demain, mon chou !
Sam réprima un grognement. La perspective de recommencer quoi que ce soit avec la Chuchoteuse le lendemain lui hérissait le poil. Le jeune homme préféra se concentrer sur Charlotte, qui avait dû ressentir le pouvoir qu’il avait utilisé durant l’exercice. Avec elle, au moins, il apprenait à mieux se connaître. Sous ses traits d’enfant, elle était bien plus mature que lui, et l’accepter comme une petite sœur était bien plus facile que le lien originel qu’il y avait entre eux. Si seulement elle cessait de vouloir l’appeler « maître ! »
Alors qu’il poussait la porte, une voix inattendue lui parvint.
— Eh, Samy ! On dirait que ça ne va pas très fort, depuis ta cérémonie ?
— Sirius ?
Sam ne s’attendait pas une seule seconde à trouver son cousin en train de discuter tranquillement avec Charlotte. Cette visite impromptue n’était pas désagréable, mais cela anéantissait le moment de calme qu’il avait espéré pour la soirée. Cependant, il ne savait pas trop comment s’adresser à son cousin, avec tout ce qu’il avait pu se passer dernièrement. Il faut dire que, hormis Charlotte et Siegfried, il ne se confiait plus beaucoup, dernièrement.
Il prit soudain conscience, face au grand sourire chaleureux de son cousin, qu’il avait été nécromancien avant lui. Qu’il avait tout découvert avant, pour lui et leur famille, et qu’il n’avait rien dit. Il était juste absent plus souvent. Sam ne s’était jamais demandé pourquoi. Plusieurs émotions se mêlaient dans son esprit.
Il referma la porte de sa chambre derrière lui et s’assit sur le lit à côté de Sirius, Charlotte ayant pris la chaise de son bureau.
— Je ne savais pas que tu venais chez nous, ce soir, commença Sam.
— J’avais prévenu Tatie et Tonton, mais on dirait qu’ils n’ont pas transmis le message…
Sam se mordit la joue. Il faut dire qu’il n’avait pas laissé le temps à ses parents de lui dire quoi que ce soit. Ils avaient peut-être parlé de son cousin, mais il n’avait simplement pas écouté. Au moins, son cousin n’avait pas l’air vexé, c’était déjà ça.
— Tu as fini par découvrir notre fabuleux héritage familial, continua Sirius. Alors je suis venu te demander : comment ça va ?
Le jeune homme resta sans mots. Sirius s’était réellement soucié de lui, alors qu’il n’avait même pas pris la peine de lui parler depuis que la nécromancie était entré dans sa vie. Avec une pointe de remords dans la voix, il décida de répondre en toute honnêteté à son cousin.
— Je me sens complètement paumé, lâcha-t-il dans un soupir. Je suis épuisé, et le simple fait de côtoyer Mye me vide de toutes mes forces.
— La Chuchoteuse, sourit le jeune homme blond comme les blés. Elle est plutôt canon ! Je ne sais pas si tu le sais, mais comme les Chuchoteurs ont des dons similaires aux nôtres, les mariages sont assez courants…
— Charlotte m’en a informé, oui, se renfrogna Sam à cette idée.
En voyant la mine fermé de son jeune cousin, Sirius sourit de plus belle, comprenant ce qu’il ne lui disait pas.
— Comment s’appelle-t-elle ? Ta copine, je précise.
— Mais non, je ! s’écria Sam avant de bégayer.
Le jeune homme brun piquait un fard sous les yeux d’un Sirius à la mine narquoise, fier d’avoir visé si juste. Il était inutile de nier, et Sam était incapable de mentir correctement, de toute façon.
— Elle s’appelle Andrea, finit-il par dire, mais disons que les choses sont… compliquées, pour le moment.
— Le Maître est très sensible à ce sujet, renchérit Charlotte, désireuse de le soutenir d’une manière ou d’une autre. Je vous prie de ne pas insister plus longtemps à ce sujet, Monsieur Sirius.
— D’accord, je n’insiste pas, abandonna le jeune homme interpellé en posant un regard bienveillant à la petite fille avant de s’adresser de nouveau à son cousin. Il faut vraiment que tu me parles de Charlotte. C’est la petite fille la plus incroyable que je connaisse ! Vraiment ! Il faut vraiment avoir l’œil pour deviner qu’elle n’est pas tout à fait vivante. Je présume que c’est la raison pour laquelle tu as fait une démonstration si désastreuse par la suite, pour ta cérémonie ? Pour atteindre ce niveau de perfection, tu as dû utiliser énormément de pouvoir. Et pour couronner le tout, elle est adorable !
Charlotte comme Sam rougirent sous les compliments et l’enthousiasme que le cousin exprimaient devant eux. Le jeune homme brun, un peu gêné, bien que ravi que la petite fille soit reconnue, s’empressa d’ajouter.
— C’est Charlotte qui est venue à moi, et non l’inverse, tu sais. Mais je suis heureux qu’elle soit là, avoua-t-il en toute sincérité.
Sirius ébouriffa les cheveux noir corbeau de son cousin. Il se doutait bien de tout ce que pouvait ressentir son cousin, à voir ainsi son monde entièrement chamboulé. Entre son don, l’héritage de la famille Millenium, et l’apparition à ses côtés de la petite Charlotte, ce n’était pas étonnant qu’il soit à bout. Le contraire aurait même été suspect, le connaissant.
— Tu aurais dû m’appeler depuis longtemps, devisa-t-il. Il n’y a pas beaucoup de jeunes comme nous qui vivent dans ce monde. A ta cérémonie, je pensais vraiment qu’on se rapprocherait à nouveau tous les deux. J’en ai bavé plus tôt que toi, tu sais ?
Sam dévisagea le jeune homme à l’allure de surfeur. Il n’avait pas tort, et il fallait bien se l’avouer, l’appeler ne lui était même pas venu à l’esprit. Pourtant, il était bien plus jeune que lui quand il était passé par cette épreuve.
— Je suis désolé, murmura-t-il.
— Ce n’est rien.
Ils échangèrent un sourire complice, ce qui les détendirent tous les deux. La curiosité montait alors au nez de Sam, qui reprit.
— Comment ça s’est passé, pour toi ?
— Mon éveil ?
— Oui. De ce que j’ai compris, je suis le seul qui n’ait pas été testé quand il était petit. Alors dis-moi, c’est quoi, le test pour savoir si on est oui ou non un nécromancien, dans la famille ?
— Oh, d’accord…et bien, c’est assez triste, hésita un instant Sirius avant de continuer avec franchise. On te confronte à la mort de quelqu’un de proche. Ce n’est pas forcément un être humain, ça peut être un animal de compagnie. Comme les enfants ont du mal à accepter l’idée de la mort de quelqu’un qu’ils aiment, ils se retrouvent à ressusciter désespérément ce qu’ils ont perdus. Cela arrive souvent dans leur sommeil, d’ailleurs.
Un frisson parcourut l’échine de Sam, les yeux écarquillés.
— Mais ce n’est pas un peu trop dur de faire vivre un truc pareil à un enfant ?
— Je ne sais pas vraiment, avoua-t-il. Mon « test » à moi, c’était la perte de Vestia.
Ce prénom résonna rapidement dans sa mémoire. Ce n’était pas un sujet souvent abordé, et avec l’éloignement des deux cousins, Sam ne s’en était pas rendu compte.
Sirius était né avec une sœur jumelle, Vestia. Malheureusement, elle était venue au monde bien plus faible que lui. Elle a passé la majeure partie de sa vie dans les hôpitaux, et elle était décédée quand elle n’avait que six ans. Sam ne l’avait vu que deux ou trois fois, mais il n’en avait aucun souvenir. Le temps avait fait son affaire pour la famille. Mais pour son cousin, il n’y avait personne de plus proche qu’elle.
Quand on le voyait aujourd’hui, aussi souriant et plein d’entrain, il était difficile de croire qu’il avait eu à surmonter un tel chagrin. Même si cela faisait des années, comment ne pas se rendre compte de la solitude qu’il devait encore éprouver aujourd’hui ?
Et derrière ce drame, il avait eu de plein fouet l’arrivée de la nécromancie.
— Comment ça s’est passé l’apprentissage, pour toi ? changea de sujet Sam afin de ne pas faire remonter de douloureux souvenirs à son cousin plus longtemps.
— Il s’avère que le Pacte m’a désigné un Maître qui vit bien loin de la famille proche, Maître Avallach. J’étais petit, et j’étais en colère. Je ne comprenais pas pourquoi je devais partir. La Bretagne, c’est sacrément loin, et au milieu de toutes les petites îles où il officie, je peux t’assurer qu’on se sent rapidement seul au monde.
Cela intrigua l’adolescent. Ainsi donc, on se retrouvait à quitter ses parents quand on s’ouvrait à la Nécromancie ? A quel point était-il privilégié, au juste ?
— Mais pourquoi tu as du partir aussi loin ? Oncle Bernie ne pouvait pas t’apprendre directement ?
Un sourire un peu triste de dessina sur le visage de Sirius, le regard plein de tendresse pour ce cousin qui découvrait tout un monde que lui-même fréquentait depuis des années.
— J’aurais préféré, certainement. Cependant, le Pacte choisit le Maître le plus adapté à tes besoins. Est-ce que tu sais que nous avons tous une affinité avec les éléments ? Bien souvent, pour les Nécromanciens, c’est la Terre. Il s’avère que moi, c’est l’Eau. Et des Nécromanciens d’Eau, ce n’est pas très courant. Il me fallait donc un Maître capable de me montrer les spécificités que cela impliquait, et Maître Avallach est le plus proche dans le pays qui pouvait me prendre en apprentissage, tout simplement. Cela fait de moi un Thanatoneptus.
— Et c’est quoi, les particularités des Thanato… interrogea Sam qui hésitait sur le terme qu’il venait d’entendre.
— Thanatoneptus. On dit Neptos, pour faire plus simple. En fait, le lien à la Terre est plus complexe pour moi. Un peu comme si tu essayais de marcher au fond d’une piscine : ce n’est pas impossible, mais c’est bien plus difficile que de marcher sur terre. Je suis par contre spécialisé dans tout l’univers marin. Toutes les créatures de l’océan, les noyés, ce genre de choses. Pour moi, l’Eau n’est même plus un problème pour respirer.
— Ça n’explique pas pourquoi tu as du partir si loin alors qu’on est au bord de la Méditerranée. Il n’y a pas de… Neptos, ici ?
— La Méditerranée est plus dangereuse qu’il n’y parait, et ce n’est pas toujours à cause des créatures qui y vivent, expliqua Sirius d’un ton plus grave. Il y en a bien un, mais qui ne pouvait pas me prendre, il y a trop de travail et bien trop peu de Neptos. Je serais le prochain qui devra s’occuper de toute cette partie de la côte Méditerranéenne.
— Je n’ose même pas imaginer qu’est-ce qu’il y a à affronter, soupira Sam, mal à l’aise avec tout ce que lui racontait le jeune homme blond.
— Effectivement, concentre-toi sur ce que tu dois affronter sur la Terre, pour le moment, le conforta-t-il avec un air compréhensif. Nous aurons tout le temps d’en discuter plus tard. Le seul conseil que je peux te donner, c’est de bien retenir tout ce qu’on te dit : il y a trop de choses qu’on ignore encore.
Sam s’allongea sur son lit, l’esprit mitigé de tout ce qu’il entendait. Il fallait bien avouer que c’était assez intrigant, ce que son cousin racontait. D’une certaine manière, ça lui faisait penser à un vieux manga sur les Shamans. En dessin animé, c’était vraiment cool à voir. Il se disait, quand il suivait les aventures des personnages principaux, qu’il aurait bien aimé vivre de telles péripéties. Maintenant, cette perspective était devenue vraiment effrayante.
Sirius s’affala à côté de lui, et échangea un sourire réconfortant.
— Tout se passera bien, Aie confiance.
Ainsi, une longue nuit blanche s’amorça entre les deux adolescents, qui avaient beaucoup de temps perdu à rattraper.
Charlotte se faufila discrètement hors de la chambre pour ne pas déranger son Maître. Dans la cuisine, elle se retrouva face à Sandra, en robe de chambre rose, qui dégustait un thé. En voyant l’enfant arriver, celle-ci sortit une autre tasse et y versa le liquide fumant et ambré avant de la poser devant elle.
— Sirius et Sam se sont retrouvés, n’est-ce pas ?
— Oui, Madame. Mon Maître se sent mieux de pouvoir échanger avec lui. Ce fut un choix judicieux de votre part de l’avoir invité.
La mère de famille sourit tendrement.
— Tant mieux, je préfère qu’il fréquente des personnes que je connais. Est-ce que tu pourrais me raconter ce qu’il s’est passé ce soir ? Sam ne parlera jamais devant Mye ou nous, mais nous avons besoin de le savoir, afin qu’il soit protégé.
Charlotte se doutait bien qu’on viendrait vers elle pour la questionner au sujet de son jeune Maître. Cependant, ce qu’il y avait de plus important pour elle, c’était le bien-être de Sam, afin qu’il puisse explorer au maximum ses capacités. Il ne se doutait absolument pas de ses réelles compétences, et même elle avait du mal à les définir. Et puis, le jeune homme ne lui avait pas demandé de garder le silence, et Sandra était une personne de confiance. Elle aussi faisait passer le bien-être de son fils en priorité.
— Mademoiselle a raison, le Maître est bel et bien entré en contact avec quelqu’un, lorsqu’il a usé de ses dons. Il n’a pas menti non plus, la sensation qu’il a éprouvé, et que j’ai ressenti, était effectivement celle d’une Lune qui dansait avec son ombre. La personne-Lune semble être profondément lié à lui. Mais je ne peux expliquer l’éclair qui a tout rompu. Cela ressemble à un mauvais présage, Madame.
La mère de l’adolescent garda le silence un instant, les yeux dans le vague, avant de reprendre.
— Tu penses à un démon, c’est cela ?
— C’est une présence semblable à celle qui a déclenché le tremblement de terre de l’autre jour. La même ombre essaie d’envoûter la personne-Lune après avoir tenté de tuer mon Maître.
— Et la personne qui est capable de te couper de Sam ?
— Je ne sais pas encore, il ne dégage pas d’énergie, positive ou négative. La seule chose que je sais, c’est le Maître apprécie énormément sa présence. Mais j’ai peur que cela finisse pas lui être néfaste.
Sandra haussa un sourcil, piqué d’intérêt et d’inquiétude face au visage très sérieux de la petite fille devant elle.
— Parce que Sam ne saurais pas se défendre ? finit-elle par demander.
— Parce que je ne pourrais pas le protéger, de lui ou de l’autre, si tout tournait mal.
Un frisson parcourut l’échine de la mère de famille. Effectivement, le ton qu’elle avait utilisé sonnait comme de mauvais augure. Mais que pouvait-elle faire ?
*****
Je n’en peux plus, j’étouffe.
C’est décidé, ce soir, je m’en vais.
Je ne supporte plus les murs de ma chambre. C’est ma chambre. Mon cercueil.
Je ne resterai pas une seconde de plus à entendre les critiques atroces de ma gouvernante, dans le mépris et l’oubli de mes propres parents.
Qu’ils aillent tous au diable, eux et leur foutue bienséance !
Je refuse de rester dans un endroit où l’on ne me désire pas.
Je refuse de rester dans un endroit où je ne pourrais plus le revoir.
Je l’ai compris.
Il ne reviendra pas ici.
Alors c’est moi qui le retrouverai.
Je dois lui dire ce que j’éprouve pour lui.
Et je dois comprendre ce qu’il s’est passé. Ce qui m’a empêché de prononcer ces mots qui me tenaient tellement à cœur.
Je désire tant le revoir…
Je veux le revoir.
Mon sac avec tout ce dont j’ai besoin est prêt.
Ce soir, je n’aurais plus à faire semblant.
Je n’aurais plus à mentir.
Ce soir, je m’en vais.