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Seocha
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26. Epilogue

A peine arrivé chez lui, Charlotte le prit à part. La petite fille avait attendu toute seule le retour du Maître Millenium en plein milieu de la nuit. Sandra et Sam veillaient sur Sirius qui, bien qu’il ait récupéré en grande partie, était épuisé. Il lui restait des contusions à soigner.

Elle le suivit dans son bureau. Quand il referma la porte, l’enfant lui fit un rapport complet sur tout ce qu’il s’était passé pendant son absence jusqu’à ce soir. Le Haut Protecteur écouta avec attention le récit de la jeune servante, et se rendit compte que partir avait été une grave erreur. Qu’avaient donc fait les Nécromanciens qu’il avait nommé à la surveillance ? Il ne manquerait pas de faire chèrement payer ce manque d’inattention.

—    Monsieur, confia Charlotte avec une légère hésitation, mademoiselle Mye a dit que les choses devaient se passer ainsi. Lorsque je ne pouvais faire que regarder la bataille, impuissante, elle a prononcé des mots qu’elle m’avoua ensuite être la première phrase que le Pacte a prophétisée à mon Maître.

Justus écarquilla les yeux, interloqué.

—    Quels étaient ces mots, Charlotte ? interrogea-t-il.

—    Elle a dit : « Tu déchireras et seras déchiré. » Je trouve que cette phrase a été prononcée à l’envers. Mon Maître a été déchiré, et il a déchiré sans faire exprès. De plus, c’est à la fois grâce et à cause de mademoiselle Alice des Cendres qu’il est venu à bout de Siegfried.

Le père de Sam réfléchissait à toute vitesse. Il y avait tellement de choses à faire pour protéger son fils, et tant de choses que les Chuchoteurs dissimulaient. Les temps s’annonçaient durs, puisque les prophéties se réalisaient petit à petit.

—    A ton avis, est-ce qu’il arrivera à s’en remettre ? s’enquit-il.

—    Mon Maître est très sensible, vous le savez bien. Mais il y avait quelque chose de spécial entre lui, Siegfried et mademoiselle Alice. La mort du Démon est suffisamment irréelle, et il n’a même pas vu son corps disparaître. Je pense qu’il saura s’en remettre comme un rêve. Ce sera comme si Siegfried n’avait jamais existé, sauf quand il rencontrera Alice des Cendres.

—    Est-ce que Mye sait où elle se trouve ?

—    Les Chuchoteurs veillent sur elle. Rien de fâcheux ne devrait lui arriver. Mademoiselle Mye me le garantit. Elle sait qu’elle ne peut plus se montrer devant elle, la menace de mort n’étant que trop possible. En tout cas, pour le moment, déclara-t-elle.

—    Au moins, une Puissance est en sécurité, c’est déjà cela, approuva Justus. Il faut maintenant se concentrer sur Sam. Il n’a plus le droit de repousser ses leçons.

Considérant la discussion comme clause, L’homme s’apprêta à se relever, quand la voix de la fillette se fit entendre avec hésitation.

—    Puis-je poser une dernière question, Monsieur ? osa demander Charlotte.

—    Je t’écoute, répondit-il avec curiosité.

—    Qui était Maximus Millenium ?

—    Maximus Marius Millenium était mon frère, répondit Justus après un silence.

Sur ce, elle remercia le père de son Maître, le salua et prit congé pour veiller à nouveau sur son Maître.

Son épouse le rejoignit dans son bureau peu après. Elle s’approcha de lui et le serra dans ses bras, son époux retrouva un peu de force et de courage dans son étreinte.

—    Tu peux être fier de notre fils. Il s’en sort bien, le rassura-t-elle en l’embrassant sur le front.

—    C’est une guerre qui commence, ma chérie. Nous n’avons pas pu retrouver l’hérétique qui a réussi à invoquer le Démon. C’est une chance qu’il ait réussi à s’en débarrasser. C’est la troisième fois qu’on veut tuer notre fils. Et maintenant que les Hauts Protecteurs et les Chuchoteurs sont au courant, ils vont commencer à s’agiter.

—    De plus, la Puissance que Sam a retrouvé est émotionnellement instable, ajouta Sandra non sans cacher son inquiétude.

—    Ce fichu Démon a quand même réussi sa mission, vociféra Justus. Tant que la petite Alice des Cendres ne pardonnera pas Sam, les Puissances et le Lien ne pourront pas s’unir pour repousser les Démons.

—    C’est une enfant fougueuse et encore innocente, le raisonna-t-elle avec patience. Il lui faut un peu de temps, simplement. Aie confiance. Et puis, Sam n’est pas de ceux qu’on déteste longtemps

—    Tu as raison, soupira-t-il, épuisé.

Noël arriva enfin. Sirius n’avait aucune séquelle de son affrontement si ce n’est une belle cicatrice blanche qui tranchait avec sa peau hâlée. Sam se plongeait dans les leçons, aussi bien pour son bac que pour la Nécromancie. Un fil de ses pensées restait toujours soucieux : il espérait avoir des nouvelles d’Alice des Cendres.

L’enquête lancée par Justus sur la faille de sécurité n’avait rien donné. Dans l’ombre, les Chuchoteurs menaient aussi leurs recherches. Ils insistaient auprès du Haut Maître pour que Sam s’éloigne de la ville au plus tôt. L’hérétique devait pertinemment savoir où se trouvait le Lien. S’éloigner et voyager permettait d’éviter qu’il puisse tendre un nouveau piège.

Mais le père du garçon repoussait l’échéance. Sam n’était pas prêt à partir, et Sandra ne tolérerait pas un départ aussi tôt. Qu’il ait au moins son bac avant de partir. Elle avait été catégorique là-dessus.

Le matin de Noël, toute la petite famille Millenium profitait d’un temps de paix. Plus d’histoire de famille, de travail, de pouvoir. Rien qu’un père, une mère, un adolescent et une petite fille qui était bien gâtée.

Sam et sa mère lui avaient offert de belles tenues, une poupée de porcelaine qui lui ressemblait énormément, et des peluches.

Charlotte rayonnait de joie. Samirelius était heureux de la voir éclatante de bonheur. Celle qu’il aimait comme sa petite sœur n’était pas encore retourné dans un sommeil éternel, et il en était reconnaissant chaque jour. Depuis qu’il avait découvert son don, il avait conscience que si ce n’avait pas été elle, il aurait perdu pied depuis longtemps. Alors en échange, il voulait qu’elle profite un maximum de la vie tant qu’elle le pourrait, comme une vraie petite sœur à ses côtés.

Dans cette joyeuse atmosphère, on sonna à la porte.

Justus alla ouvrir, et son air se rembrunit aussitôt qu’il vit son visiteur.  Grand et typé latino-américain, il était entièrement vêtu de noir sous un long manteau de cuir blanc, ce qui détonnait avec son allure si sombre. Les cheveux poivre et sel, il devait avoir une cinquante d’années, et son regard bleu presque translucide était tranché d’une longue balafre qui coupait son visage à la verticale au niveau du sourcil droit. Il fit un pas à l’intérieur, tendant une lettre pliée et cachetée du symbole des Nécromanciens à Justus avant de faire retentir sa voix dans la maison.

—    Je suis Jaaziel de la Riga. J’ai été appelé sous ordre de la Haute Nécromancienne Esperanza de la Riga, elle-même contrainte sous l’autorité du Pacte de la Terre et de la Vie, de récupérer immédiatement Samirelius Justus Millenium pour son apprentissage auprès des nôtres.

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