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Seocha
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2. Une autre façon de voir les choses

—    Ta famille entière travaille parmi les morts, pourquoi le fait d’en avoir vu un te met dans un tel état ? soupira Sandra Millenium, la mère de Sam.

Sam ne savait vraiment pas quoi dire. Elle avait raison. Toute sa famille était constituée de médecins-légistes, fossoyeurs, embaumeurs, assistants funéraires et autres macabres métiers que personne ne voulait faire. Ses parents avaient beau espérer qu’il prenne la relève un jour, il n’avait aucune attirance pour ce genre de métier. Il ne comprenait pas la fascination que sa famille avait avec la mort. Cela ne faisait que lui donner froid dans le dos, et la mort de Terry avait définitivement mis fin aux aspirations parentales. Il serait le premier Millenium depuis des générations qui ne s’approcherait pas d’un mort.

—    C’était un ami, maman….

—    Tu peux dire ce que tu veux, on meurt tous, et il faudra bien que tu t’y fasses !

Sam soupira. Il savait qu’il n’avait rien le droit de rajouter. Sa mère était ainsi, têtue et implacable.

Depuis toujours, les parents de Sam essayaient de l’accoutumer à l’environnement qu’ils côtoyaient. Ce qui était plutôt facile, puisqu’ils habitaient près d’un funérarium appartenant aux Millenium. Cependant, jusque-là, les gens morts semblaient juste être des poupées déguisées pour le dernier hommage d’un vivant aux yeux de l’adolescent. Rien de plus.

Mais là, c’était quelqu'un qu'il connaissait bien. Un de ses camarades de classe, ami d’enfance qui avait grandi avec lui. Terry était quelqu’un de bien. Il avait la vie devant lui. Il n’avait rien à faire dans une morgue ou une maison funéraire.

De plus, Terry était mort au moment où il mimait cet instant magique dont Sam rêvait depuis longtemps. Comme si c’était une funeste promesse que le destin lui faisait. Sam s’en voulait presque d’avoir vu Terry mourir pour lui indiquer ça…

Et puis, il n’arrivait pas à oublier cette Mye. Elle avait un air si arrogant ! Comment pouvait-on se ravir de voir la mort de quelqu’un avec qui on était quelques minutes avant ? C’était presque comme si elle avait su pour l’accident. C'était étrange.

A cette idée, Sam sentit un frisson lui parcourir le long de l’échine. Peut-être qu’il devenait parano. Il avait peut-être juste besoin d’un coupable. Ça pouvait être une simple une coïncidence si Mye était apparue juste à ce moment-là. Mais cette fille l’intriguait vraiment.

—    Maman, je vais aller faire mes devoirs, dit-il sans motivation.

—    Vas-y, qu’est-ce que tu veux que je te dise, se résigna sa mère.

Sam se leva de la chaise de la cuisine où il se trouvait, et esquissa un geste pour sortir lorsqu’elle ajouta à son intention.

—    Mon fils, c’est maintenant que tu dois être solide. La vie ne sera pas toujours tendre avec toi.

L’adolescent se fendit d’un long soupir, puis disparut dans les escaliers en direction de sa chambre.

Il n’avait pas envie de faire le même métier que ses parents. Lui, il voulait faire autre chose, quelque chose qui ne soit qu'à lui. Il était plutôt bon à l’école, et aimait le rugby. Devenir prof ou un truc comme ça, tant qu’il n’approchait pas de cadavres.

A cause de ça, il savait que sa famille était vu d’un œil plutôt étrange par tous ceux qui avaient affaire à eux. C’était dans la nature humaine d’éviter tout ce qui se rapproche de la mort.

Justus Augustus Millenium, son père, avait souvent tendance à dire que les gens éprouvaient pour eux autant de respect que de crainte. Même si la mort était ce qu’il y avait de plus naturel dans la vie. Au moins, les morts ne fuyaient pas ce qu’ils ne comprenaient pas, eux. Sam avait toujours trouvé les mots de son père un peu étrange. Un mort, c’est un mort. Ça ne bouge plus. C’est raide et froid. Ça n’a plus d’âme, ni d’avis. Alors imaginer un mort fuir, que ce soit au sens propre comme au figuré… Sam avait beau avoir vu des quantités de films sur les zombies, l’idée restait plutôt glauque.

C’était le point de vue de son père, et Sam ne pouvait rien y changer.

*****

Cela faisait une bonne heure que Sam bossait sur ses devoirs, et il butait sur une formule de mathématiques depuis un bon moment. Il avait toujours eu un blocage avec les maths, mais là, il n’arrivait même pas à saisir l’essence du problème.

Il déposa alors son stylo, et balaya du regard son bureau envahi de livres, de cahiers et de feuilles volantes, remarquant que la nuit était déjà tombée.

Imprimée dans sa tête, le jeune adolescent ne pouvait s’empêcher de penser à la dernière image qu’il avait de son ami, Terry. Comment une telle chose était-elle possible ? Comment cela avait-il pu arriver ? Il parlait avec lui et soudainement… plus rien ?

Il s’en voulait. S’il avait fait attention, s'il avait tourné la tête, s'il n'avait pas pensé à faire taire son ami, il aurait pu tirer Terry sur le trottoir, il aurait pu le sauver et ce bus ne l’aurait pas fracassé comme ça. Parce qu’ils étaient tous les deux inconscients, et qu’il aurait pu tout aussi bien se faire écraser à la place de Terry.

Les images de ce moment ne cessaient de tourner dans sa tête, et cela commençait à rendre Sam nauséeux. Il se balançait sur sa chaise, essayant de se calmer. Renversant sa tête en arrière, il posa le dos de sa main sur son front. Son front était frais, mais ses cheveux se collaient à ses tempes complètement trempées. Le jeune homme se rendit alors compte qu’il était en nage. Il n’avait pas particulièrement chaud pourtant. Il y avait seulement ce malaise un peu bizarre qui lui mettait la tête dans le coton et lui figeait le ventre. Il ne savait pas d’où ça venait. Son regard se posa alors sur ses mains. D’abord légèrement engourdies, elles se mettaient lentement à se crisper et à trembler.

La panique commença à gagner le jeune homme. Que se passait-il ? Son corps agissait en-dehors de sa propre volonté, et son cerveau refusait de donner l’ordre à ses membres de se calmer.

—    Qu’est-ce qu’il m’arrive ?

Devait-il appeler sa mère ? Il était complètement submergé par ses sensations étranges. Peut-être que ça irait mieux en marchant ? Sam se leva pour faire quelques pas. Mais cela ne passait pas. Sa tête lui donnait l’impression de tourner encore plus vite, et ses membres devenaient de plus en raides. Il fallait qu’il sorte de sa chambre. Il se dirigea tant bien que mal vers les marches au bout du couloir. Chaque pas devenait plus difficile, et son équilibre vacillait. Il s’accrocha comme il le pu à la rambarde de l’escalier, descendant lentement, ayant de plus en plus de mal à se mouvoir, pour atteindre la cuisine d’où émanait une bonne odeur de pot-au-feu, qui pourtant lui souleva le cœur.

Entendant des pas, Sandra se détourna de ses fourneaux et vit dans l’entrée le visage de son fils d’une pâleur extrême qui se déformait de douleur. L’air soudain inquiet, elle s’approcha d’un pas vif auprès de son garçon et lui apposa la main sur le front.

—    Tu n’as pas de fièvre… Bon, j’appelle ton père !

Elle disparut un instant après avoir aidé Sam à s’asseoir sur le canapé, le laissant à ses questionnements, le temps de chercher son téléphone. L’adolescent n’était plus capable de distinguer le moindre mot qu’elle prononçait au téléphone. Son esprit s’embrumait bien trop pour cela. La discussion fut brève, c’était la seule chose qu’il perçut.

Lorsqu’elle revint près de lui, la nausée de Sam s’était transformée en une affreuse migraine qui lui martelait le crâne de plus en fort.

—    Ton père arrive. Il va falloir que tu te montres solide, mon Samy…

Lorsque Justus arriva, il avait un air si sombre qu’il aurait effrayé n’importe qui. La peau extrêmement pâle de son père contrastait si violemment avec ses cheveux et ses yeux noirs qu’on aurait pu le prendre pour un vampire affamé. Sam avait l’habitude de l’apparence particulière de celui-ci. Ça ne l’avait jamais gêné, mais il n’avait jamais pu expliquer ce qui pouvait le pétrifier chez lui. Comme s’il y avait quelque chose de terrifiant en lui que Sam n'était pas en mesure de comprendre.

Sandra partit à la rencontre de Justus, et les traits de celui-ci se radoucirent instantanément. Ils échangèrent quelques mots à voix basse, que le jeune homme ne pouvait pas entendre. Puis, le père reprit son air sérieux en s’approchant de son fils. Sam ne bougeait pas, se sentant aussi faible que s’il avait de la fièvre. Avec minutie et calme, son père vérifia son front, son cou et son pouls. Sam distinguait à peine les doigts osseux paternels sur sa peau. Justus prit la main de son fils pour essayer de décrisper ses phalanges, mais ils restaient résolument figés.

L’homme finit par soupirer d’agacement.

—    Tu vois, je te l’avais dit qu’il fallait s’en occuper plus tôt, dit Justus à l’attention de Sandra.

—    Mais tu sais bien comment il réagit ! Tu sais qu’il n’apprécie pas…, commença-t-elle.

—    Ce n’est pas une question d’envie mais d’habitude, chérie ! Bon, je l’emmène au cimetière, ça ira mieux après.

Sandra ne rajouta rien. L’affolement de Sam, lui, s’accrut. Son corps se figeait dans une douleur qui devenait de plus en plus forte. Il ne comprenait rien. Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Qu'est-ce qui lui arrivait ? Allait-il mourir ? Et son père qui était loin de paniquer !

Sam sentit soudain son corps se soulever. Il lui fallut un moment pour réaliser que c’était Justus qui le portait, comme si son fils ne pesait rien. Jamais le jeune homme n’aurait pu croire que son père à la carrure longue et fine puisse le soulever comme s’il était un nourrisson ! Et pour l’emmener où, déjà ? L’adolescent avait cru comprendre qu’il l’emmenait au cimetière, mais c’était à l’hôpital qu’il fallait aller, non ?

Pourtant, nul doute possible, c’était bien le chemin vers le cimetière, et non vers la voiture qui aurait pu le conduire aux urgences. L’adolescent se pétrifia. Pourquoi l’emmenait-il au milieu de tombes et de cryptes ? Sam ne pouvait pas se défendre, il n’avait même pas la capacité de répliquer, sa mâchoire s’étant à son tour soudée. Ses mains étaient de plus en plus gelées, malgré le fait qu’il ne cessait de transpirer fiévreusement.

Il était juste terrifié. Il ne comprenait décidément rien, et son père, maintenant, lui faisait plus peur que jamais. Son esprit se détachait presque de son corps pétrifié, et il était tenté de se laisser aller par une étrange envie de dormir qui le prenait.

Ses paupières commençaient à se refermer lourdement sur ses yeux. La voix de Justus tonna soudain, lui ôtant toute envie de somnoler.

—    Ne ferme plus jamais les yeux ! On ne ferme que ceux des morts !

Sam aurait bien haussé les épaules s’il avait pu. Là, tout de suite, il se fichait totalement des macchabées. Il s’inquiétait juste de son sort alors que son propre père le portait comme s’il n’était qu’un enfant dans un cimetière en plein milieu de la nuit.

Il n’y avait pas de lune, ce soir-là. Les sépultures, en recul de la ville et non loin du funérarium, paraissait encore plus sombre qu’il ne l’était en plein jour, bordé d’un petit bois.

Sam sentait son malaise empirer. Ses mains lui semblaient bleues maintenant, et il avait l’impression que cette teinte remontait le long de ses bras. Le froid lui faisait mal, beaucoup trop mal. Allait-il se pétrifier en se gelant comme de l’eau dans une bouteille ?

Son père l’avait amené jusqu’ici en suivant le sentier qui longeait le bois, jusqu’au grand portail en fer forgé qui scellait l’entrée de ce sinistre lieu. Ils n’avaient croisé personne. Ce chemin était bien trop sombre de nuit pour qu’il soit fréquenté.

Une fois arrivé devant les grilles de cet endroit lugubre, Justus n’y entra pas : il continua simplement à longer le mur pour traverser un coin plus boisé. Le chemin avait disparu depuis longtemps, jusqu’à ce qu’on y découvre un cimetière plus petit, dissimulé à la vue de tous. On pouvait y apercevoir d’autres tombes aux écritures qui semblaient toutes effacées sous l’érosion du temps, qui embaumait la terre humide et le frais de l’automne. Malgré l’obscurité, ce lieu dégageait quelque chose d’organique.

Arriva alors à leur rencontre son oncle Bernarius, dit Bernie, le gardien du grand cimetière, ainsi que celui-ci, apparemment. C’était un homme fort et trapu, qui paraissait plus âgé que son frère ainé avec sa moustache touffu poivre et sel. Mais celui-ci était bien moins pâle que Justus.

En voyant son ainé arriver avec son neveu dans les bras, il écarquilla ses yeux sombres avant de reprendre son air renfrogné habituel.

—    C’est ça de chouchouter les gosses, de nos jours…, maugréa-t-il. Bon, tu lui as expliqué ou pas encore, au p’tit ?

—    Non, il n’est pas assez conscient pour tout saisir, dit Justus en soupirant.

—    Pourtant, il va bien falloir qu’il bouge, ton fils, pour aller mieux ! J’te l’avais bien dit que ta femme en ferait un ramolli !

—    Bernie, tu laisses mon épouse en dehors de ça où ça va mal aller !

—    Ouais, ouais… aucun humour, toi…

Sam savait bien que son père n’avait aucun humour. Et particulièrement lorsque ça touchait sa mère. Il s’en rendait bien compte tous les jours qu’elle était le soleil de sa vie. En tout cas, l’adolescent en voulait à son oncle, car Justus paraissait encore plus exécrable à présent. Son père baissa alors les yeux vers son fils, qui ne put que soutenir son regard, comme si on l’obligeait à le fixer.

—    Sam, écoute-moi bien. Sous la lune noire, certaines tombes brillent là où les autres disparaissent. Il faut que tu en repères une et que tu me la montres.

Le jeune homme avait compris, mais trouvait ça extrêmement bizarre et perturbant. Cependant, il ne comptait pas rester tétanisé toute sa vie, et il voulait bien essayer tout ce que son père lui ordonnait si ça pouvait le soulager immédiatement.

Obéissant aux instructions de Justus, il se mit à scruter les tombes pour en chercher une qui émettrait une quelconque lueur. Mais il était marrant… on ne voyait rien, il faisait tellement sombre ! Pas de lune, pas d'étoiles... rien, et même pas un lampadaire pour y voir quelque chose. Bernie n’avait même pas apporté de lampe de poche quand il les avait rejoints !

Cependant, il avait beau regarder autour de lui, alors que son père avançait d’un rythme assez lent au travers des tombes, Sam ne voyait rien. Encore et toujours rien. Il se disait simplement que ce cimetière était bien plus grand qu’il n’en avait l’air. Justus zigzaguait au milieu des sépultures de pierres et de marbre, puis finit par l’endroit où se trouvaient les tombes les plus anciennes, faites de pierres érodées par les âges et de bois vermoulus moins solides. Sans dalle au sol ni rien d’autre qu’une motte de terre, qui ne permettait pas vraiment de savoir qui pouvait reposer en dessous. En fait, il y avait-il réellement des cercueils en dessous de cette terre ? Point de caveau non plus de ce côté-là.

—    Sam, on a fait presque tout le cimetière, alors mets-y du tien où ce qui te paralyse va te tuer !

Sam se sentait tellement sous tension qu’il le croyait aisément. Mais pourquoi on ne l’avait pas emmené à l’hôpital, comme le font les gens normaux ? Son père le perturbait totalement. Il essaya de se concentrer quand même, comme il le souhaitait. Ce n’était pas facile, son cerveau lui-même commençait à se crisper.

C’est alors qu’il eût l’impression que quelque chose dans sa vue changeait, comme une autre façon de voir les choses. Les ombres se faisaient plus profondes, et les rares sources de lumière devinrent soudain flamboyantes.

Tout à coup, il vit toute la rangée du cimetière s’illuminer, éclaboussés d’une lueur étrange, comme si toutes les tombes et les croix de bois s’étaient « allumées » grâce à un interrupteur. Un halo bleu. C’était extrêmement surréaliste mais bon, si c’était ce que son père voulait dire…

Il lui donna un léger coup de coude pour le lui indiquer, et Justus comprit.

—    Bon, Sam, c’est très important ce que je te dis, alors sois attentif ! Je vais te planter les mains dans la terre, et tu vas canaliser toutes tes sensations de crampes et de froid dans le sol. Il faut que tu essaies de toucher le corps qui se trouve en dessous. C’est bien compris ? Tu n’as pas le droit à l’erreur, alors obéis !

Sam n’avait pas le choix, de toute façon. C’était totalement fou, ce que son père lui disait de faire. Justus le déposa sur le sol, et planta ses doigts crispés dans la terre, le laissant à genoux sur l’une des tombes lumineuses.

Il avait mal aux bras. Il avait mal aux jambes, à la tête. Ses membres semblaient quasiment totalement bleus, et il avait l’impression qu’ils luisaient presque comme les tombes dans cette nuit sans lune. Mais ce que lui demandait son père… Toucher le corps ? Il ne comprenait pas cette idée folle.

Un air renfrogné se dessina légèrement sur son visage, et Justus s’énerva.

—    Ne fais pas ta lavette ! Tu vas toucher ce mort, ou, je le jure devant tous les dieux, je te laisserai planté là !

Sam avait envie de pleurer à la fois de tristesse et de rage. Il avait mal, et sa mère n’était même pas là pour le calmer. Son père avait toujours des mots tranchants, mais il n’avait pas besoin de s’énerver ainsi !

Alors, pour calmer son père, il essaya de toutes ses forces. Il tenta de faire comme s’il pouvait contrôler ce qui paralysait son corps, ce que lui faisait mal et le gelait. Il ressentit toutes ses crispations depuis la tête, le cou, ses jambes, et essaya de tout envoyer dans ses bras. Cet effort lui procura une vive douleur au cœur, qui faillit le faire renoncer. Mais, sous le regard puissant de son père, il n’osa même pas envisager la question.

Il envoya alors toute cette énergie profondément dans le sol. Sam percevait comme un courant gelé qui sortait par le bout de chacun de ses doigts bien ancrés dans la terre, comme si dix ficelles de glace étaient lancées au travers du sol à la recherche d’un…ou plutôt..., d’une marionnette. C’est ainsi qu’il le ressentait. Une marionnette macabre à faire bouger.

Il sentit alors quelque chose. Comme s’il l’avait attrapé. Il ne voulait pas penser à ce que ça pouvait être, puisqu’il savait qu’il aurait abandonné sinon. Mais, il ressentit alors une forte bouffée de chaleur, et se redressant, et releva ses mains du sol pour les porter instinctivement vers le ciel qui paraissait toujours plus sombre.

Et, comme dans n’importe quel film du genre, faisant pâlir comme jamais l’adolescent, un cadavre émergea de la terre, ses os poussiéreux ornés de haillons qui ne ressemblaient à rien.

Cependant, il se passa une chose encore plus étrange.

Les ossements blanchirent et furent soudain couverts d’une peau pâle comme le lait, le crâne disparut derrière un joli visage de poupée de porcelaine alors que de longs cheveux noirs poussaient soudain. Devant lui, se tenait maintenant une jeune fille. Bien plus petite que lui. Elle lui sourit, ouvrant des yeux bleus sans reflet.

—    Bonjour, fit l’étrange enfant en esquissant une révérence, je suis Charlotte !

Sam écarquilla les yeux, restant totalement bouche bée. Il essaya de regarder son père qui les fixait sans aucune expression qu’il ne puisse décrypter, et s’en fut trop pour lui.

Relâchant tout, il s’évanouit.

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