Le temps passe et je le vois à peine filé.

Adosser contre le mur de la cellule, la tête entre les jambes, j'essaye de gagner un peu de sommeil. Malheureusement, il n'y a pas de lit, et les murs sont si inconfortables que j'ai l'impression de dormir sur des aiguilles. Soupirante, je referme les yeux essayant tout de même de gagner des forces. Il faut que je reprenne des forces.

Je repose ma tête sur le mur.

Rien à faire.

M'allongeant finalement sur le sol, j'essaye de trouver une position assez commode. Mais même si la boue de la prison de s'est asséché, la fumer qu'elle crée en se frottant dessus est loin d'être agréable. Toussant à cause une énème fois à cause de la poussière je finis par me relever et me remettre sur le mur. C'est impossible d'être bien ici en faite. Le propriétaire des lieux doit rudement mépriser ceux qui ose s'aventurer près de sa propriété. Je frissonne en me rappelant des chaînes et des cordes.

Non il les hait réellement.

Soufflant d'exaspération, je sens les larmes me monté. Mon égoïsme ma surement menée à ma perte. Je n'aurais jamais dû quitter la fête et encore moins le château. Je finis par repenser à mes amis. Rolia et Sula doivent surement se faire un s'en d'encre. Je m'en veux de les faire vivre ça. Nichant ma tête entre mes genoux, je pleure silencieusement en sentant la culpabilité me submerger.

Je suis vraiment une piètre amie.

Une ordure de princesse.

Une-

J'entend soudainement la porte de la prison s'ouvrir. Des talons claque, le bruit devenant de plus en plus conséquent à mesure que l'ombre sur le sol se rapproche. Je me fige dans mon petit espace. Est ce qu'on est venue pour m'achever ? La fin est elle vraiment proche ? Je frissonne. Je ne veux pas mourir.

Voyant que l'ombre s'approche de la cellule, je recule en me recroquevillant sur moi même, prétendant ainsi de dormir. S' ils viennent me décapiter, ils seront obligés de me tirer hors de cette cage. C'est la parfaite opportunité pour s'échapper !

Ne faisant aucun bruit, j'entends finalement les pas se stopper devant les bureaux. Une voix féminine se fait entendre.

— Tiens elle dort ?

Le cliquetis de la porte se fait entendre.

— Je me demande sérieusement comment elle arrive à dormir dans ces conditions... C'est infecte ici.

Ses talons se font plus proche, arrivant ainsi tout près de moi. Je la sens s'abaisser à mon niveau. C'est ma chance !

Mon envie de sortir de ce trou me donne la force de pousser sur mes jambes. Je me relève brusquement la bousculant au passage et me dirige rapidement vers la sortie.

— Hey ! Attend !

Mais je ne l'entends pas, je cours à perdre l'haleine, tournant dans un couloir, puis dans un autre, se désintéressant complètement de savoir où je vais. Qu'il fasse sombre ou froid, il faut que je sorte d'ici. Si je dois mourir, ce ne sera pas dans ce trou. Mais alors que je vais passer une sorte de grande porte en argent, je suis stoppée. Mes membres se figent restant dans la position où j'étais juste avant que tout s'arrête. J'ai l'impression d'être soudainement devenue une statue. J'essaie de crier, mais rien ne sort. Mais qu'est ce que-

— Riwa !

La même voix de tout à l'heure survient, ses talons claquant précipitamment avant de s'arrêter et de reprendre son souffle auprès de moi. Je remarque enfin l'apparence de mon interlocutrice. Cheveux court, couleur émeraude, yeux lavande. Elle à l'air d'être un tout petit peu plus âgé que moi. Elle porte une robe de gouvernante assez spéciale et personnalisé à sa guise. Je suppose qu'elle est de rang au placé. Mettant ses mains sur ses hanches, son regard est dirigé vers le sol.

— Qu'est ce que j'ai dit à propos de l'utilisation de la magie ?

— Pas de magie dans la demeure du Lord..., bredouille une petite fluette.

Baissant du regard, je remarque enfin une petite touffe de la même couleur au premier abord. Emeraude. Puis, elle relève la tête doucement, montrant ses petites mèches enflammées, faisant un mélange de couleurs harmonieux. Ses yeux sont eux aussi de couleur lavande. Oh ?

— Désolé Maman...

C'est sa fille !

Le regard de la jeune femme s'adoucit avant de prendre la petite dans ses bras délicatement. Les deux sourient et rigolent légèrement, puis la femme me jette un regard avant de chuchoter quelque chose de son enfant. Elle hoche la tête avant de tendre ses petits bras et de taper fort des mains. Soudainement, je sens la pression de détendre. Stupéfaite, je regarde mes mains et mes jambes remarquant enfin que je peux les bouger. Les yeux écarquillés, mon regard se reporte sur la mère et son enfant, les deux rigolant légèrement. La mère esquisse un sourire au coin victorieux.

— Je dois avouer tout de même que sans elle, je ne t'aurai pas rattrapé.

Elle hausse un sourcil et je lâche un petit rire nerveux. On dirait que c'est presque impossible de s'échapper d'ici.

Posant la petite chipie à terre, la jeune femme croise les bras devant sa poitrine avant d'expirer et de secouer la tête.

— De base j'étais venue te faire une proposition très chère.

— Une proposition ? m'exclame-je abasourdie.

Elle hoche la tête et je suis encore plus sous le choque. Je suis censé être une criminelle. Pourquoi me proposer quelque chose. Je reste méfiante et elle finit par reprendre.

— Oui. Vois-tu, après discussion avec le Lord, on s'est dit que tu as droit à une seconde chance.

Je plisse les yeux, finalement croisant les bras à mon tour.

— Et pourquoi je prendrais la peine de vous croire ?

— Vous n'avez rien à perdre de toute façon. Vous pouvez toujours retourner dans votre cellule.

Un frisson me parcourt, l'échine voyant deux hommes (ressemblant malgré leurs attributs à des gardes) s'approcher de moi. Je dois avouer que je n'ai pas envie de retourner dans cette cellule inconfortable. Cependant dois-je me plier à leurs conditions ? Mes lèvres se pincent et je tourne la tête, donnant ainsi ma réponse. J'entend un soupire, puis les deux hommes décroisent mes bras, pour me les mettre derrière le dos. Le visage fermé, je regarde la femme qui plisse des yeux sceptiques. Elle souffle.

— Comme vous le voudrez. Je dirai votre réponse au Lord, me murmure-t-elle en me donnant le dos.

Puis en un mouvement brusque et violent, ils m'emportent hors du couloir pour me ramener dans mon trou. Me jetant comme un déchet, je serre les dents voulant riposter avant de me rendre compte qu'ils ont refermé le cachot et qu'ils sont parti. Soupirante, je me recroqueville sur moi même une nouvelle fois, ne savant pas exactement quoi faire à présent.

Regardant à travers les barreaux, je repense à mes regrets et à mes craintes. La crainte de ne plus pouvoir revoir Samira, Sépia ou encore mes deux amies qui ont fait de cette vie de princesse, une routine moins ennuyante. A mon étalon qui doit surement être perdu au fond des bois, cherchant surement ma main pour un peu de réconfort. A mon père qui vient surement de perdre à tout jamais les deux femmes qui éclaire sa vie. Je pense cependant que mon plus grand regret serait que si je meurs ici, jamais je n'aurais pu lui dire à quel point il m'a fait inconsciemment souffrir. Au fond de moi, j'espère toujours voir ce papa aimant qui, apparemment, à sauté de joie une fois que je fus dans ses bras pour la toute première fois. Nichant ma tête entre mes jambes, je me laisse bercer par les souvenirs, une dernière pensée vers mon oncle qui m'a aidé pendant une bonne partie de ma vie.

Mes paupières étant finalement lourdes, je m'endors silencieusement.