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𝐍𝐎𝐓𝐄||
𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆
𝐃𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐂𝐄||
𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓||
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓||𝐒𝐮𝐥𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎||𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞

Lily

Okay j'aurais peut-être dû accepter que Verra me raccompagne. Vu comme il fait noir, j'aurais mieux fait en effet.

Remarquant que je suis revenue au même point de départ, je soupire. Ce n'est pas ma faute si cet endroit est plus grand que le château de mon enfance. Bon ok, j'exagère un peu... Mais tout de même !

Les bras croisés devant moi, je regarde les passages qui se dressent devant moi sans grandes convictions. Il y en a trois : un à droite donnant sur une porte métallique formée à doubles tours (j'ai tout essayé, je vous dis qu' elle ne veut pas s'ouvrir ), un à gauche avec une porte en bois mal entretenue où la lumière de la lune peut passer et enfin un au milieu. Je dois avouer que j'ai envie d'aller partout sauf celui du milieu. C'est tellement lugubre qu'on ne voit pas le bout. On ne sait même pas s' il y a une sortie au bout de ce fichu couloir. Mes épaules s'affaissent. C'est la dernière fois que je fais confiance à mon sens de l'orientation. Cependant, là, il faut que je fasse un choix. Je penche la tête légèrement pensive.

On m'a toujours dit que dans cette situation, il faut coller sa main sur la paroi de gauche et ne plus jamais la lâcher. Où serait-ce la paroi de droite ? Je grimace.

Ok, mauvaise idée Lily, on change de tactiques.

Je peux peut-être envisager le chemin sombre ? Après tout, vu ma situation actuelle, revenir sur mes pas ne sera surement pas une épreu-

IEHIEHIEH !

Je me stoppe, ayant l'impression que mon cœur a raté un bond. Non... C'est impossible. On dirait...un hennissement.

IEHIEHIEH !

Doucement les larmes montent, une soudaine émotion me tordant la poitrine. Ce cri, ce hennissement ! Ma tête se tourne brusquement vers la porte délabrée à gauche. Je prierai Nanny plus tard pour qu'elle me pardonne au fond de son petit cœur pour ne pas avoir respecté le couvre-feu habituel.

IEHIEHIEH !

Hazzle !

Fonçant vers la porte, à peine ai-je le temps de presser la poignée qu'une douce lumière lunaire vient chatouiller mes sens. Une clairière aux diverses senteurs se dresse devant moi, regroupant des fleurs comme des lilas, des pivoines, et... des roses. Plus je m'approche, plus je me rends compte qu'elles se sont asséchées. Il y a aussi un, voire plusieurs petit bassin en pierres approvisionnés par un cours d'eau abondant si clair, qu'on peut voir à travers peu importe la profondeur. Ma voix se perd tellement je suis ébahis. Mais qu'elle est cet endroit ? A peine je me détourne de la vue que j'aperçois quelque chose se mouvoir près d'un buisson. Je laisse échapper un sanglot alors qu'elle secoue la tête légèrement agacée par une des branches qui s'agrippe à elle.

Si, c'est bien elle !

Hazzle !

Réprimant l'envie de sauter dans sa soyeuse crinière grise, je tends ma main, tremblant de partout. Je retiens mon souffle, priant juste pour que cette fois-ci ce ne soit pas un mirage. Reniflant un moment, la jeune jument s'approche de ma paume, avant de se nicher avec contentement contre elle. Mes lèvres s'incurvent en un sourire de soulagement alors qu'une larme coule sur ma joue. Je les laisse couler nichant finalement mon visage dans sa chevelure. Je ne savais pas ce qui s'était passé après l'épisode de la forêt. Je croyais l'avoir perdu, bordel.

Caressant son pelage, j'admire mon amie de toujours, qui ne m'a jamais quitté depuis ma naissance. Personne ne sait le lien qui me lie avec elle. Un sanglot s'échappe de ma bouche.

— Si tu savais comment tu m'as manqué ma belle...

— Même pas un merci ?

J'hoquette, mes paupières s'écarquillant à mesure que je réalise la personne derrière moi. Il ne va pas me laisser un pas ? Je me retourne, lui faisant face.

— Pardon ?

— Pour votre jument je parle.

Il s'approche de moi, un verre de nectar à la main. Habillé d'un pantalon noir et d'une chemise blanche, deux boutons légèrement détachés montrant ses pecs. Ses yeux argentés me fixent légèrement avant de porter son verre à ses lèvres buvant le reste du contenu. Je me racle la gorge, détournant le regard. Évidemment qu'il connaît cet endroit. Donc c'est lui qui a sauvé Hazzle ? Je croise les bras, le voyant bouger de sa place actuelle.

— Je suppose que je devrais, je siffle. Ne prenez pas ça comme une habitude.

— Mmh...

Il se retourne, posant son breuvage sur une petite table en bois se trouvant derrière nous. J'hausse un sourcil. C'était toujours là ça ? Il s'éloigne un peu et vient s'asseoir sur un tabouret en face d'un buisson ardent rougeâtre. Laissant ma jument brouter un peu l'herbe, je m'approche de lui doucement l'observant d'un œil. Ce n'est qu'en se rapprochant qu'on peut remarquer qu'il est en face d'une toile immaculé, tenant à la main l'objet qui allait surement changé tout ce blanc en quelque chose de nouveau. Déviant son regard sans bouger la tête, sa main se tend vers un autre tabouret à côté de lui, m'invitant à me tenir à côté de lui. Devrais-je ? Je me sens soudainement mal à l'aise, comme si je m'étais initié dans quelque chose d'intime. Tournant sa tête légèrement, il regarde ce que je fais, attendant sûrement que je me décide. Est-ce réellement de peinture qu'il s'agit ici ?

Sans un mot, les bras toujours en croix devant ma poitrine, je m'assieds, regardant devant moi. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi beau et... abimé. Les mauvaises herbes dépassent, suppliant d'êtres coupés alors que de la mousse et de la moisissure se forment sur les roches et les vases. Pendant combien de temps toute cette verdure n'a pas été entretenue ? Est ce que Verra connaît ce lieu ? J'ai tellement de questions...

Cependant, même les posés semblent inadéquates.

Prise dans mes pensées, je ne remarque même pas que Drale, pinceau entre les doigts, a commencé peindre sur sa toile. Jetant un œil furtif sur la scène qui est devant lui, ses coups sont fin, précis fait avec légèreté. Il joue avec les couleurs, passant du vert au rouge, du blanc au noir. Je peux à peine détourner les yeux.

Je ne veux pas l'avouer, mais le spectacle qu'il donne est à couper le souffle.

On sent sa concentration à travers sa posture, sa palette en bois dans son autre main pendant qu'il pratique son art. Ses cheveux noir, détachés, ébouriffés, tombant en cascade sur ses omoplates. Sa silhouette éclairée par les étoiles, je ravale ma salive comprimant ma respiration pour ne laisser échapper aucun bruit. Mon pouls s'accélère dans ma poitrine.

Comment fait-il pour être aussi beau dans une situation pareille ?

Estimant avoir fini, il pose son pinceau par terre, fixant un moment ce qu'il a fait à l'instant. Je ne marque même pas le moment où il tourne la tête vers moi.

— Alors ?

— M-Mh ? je laisse échapper, légèrement secouer.

Haussant un sourcil, il glousse légèrement alors que mes joues virent aux pivoines. Mais qu'est ce que tu fous Lily ? Reprends toi ! Je détourne mes yeux vers le tableau, observant son œuvre. Il a fait une reproduction parfaite du buisson.

— C'est... Très beau.

— Alors c'est laid, soupire-t-il. C'est pas nouveau.

Je manque de m'étouffer avec ma salive en l'entendant alors qu'il se lève pour aller prendre la toile . Il est aveugle ou quoi ? C'est magnifique ! Je me lève soudainement les dents et les poings serrés alors qu'il prend le tableau même pas encore sec.

— Arrête.

— Quoi ?

— Arrête de te rabaisser.

Dos à lui, je passe ma main légèrement au-dessus des lignes de son travail sans le toucher, reproduisant avec mon doigt les courbes de la toile. Je mords ma lèvre inférieure toujours aussi séduite. Ce mufle peut dire ce qu'il veut, mais c'est un véritable artiste. Je me plante devant lui, déterminé à le faire changer d'avis.

— Ce tableau est beau, non... magnifique. Tu arrives à capturer parfaitement l'atmosphère de cet endroit sans défauts et sans fautes, comme si... Comme si tu l'avais déjà fait des millions de fois. Quelque chose de magique inspiré par quelque chose de peu commun, je murmure. Tu ne peux pas dire que c'est laid...

— C'est justement parce que c'est le cas, que je dis que c'est laid.

Perplexe, je remarque qu'il soupire avant de se gratter l'arrière de la tête presque découragé. Ses yeux ne me regardant même pas par fatigue. Je pince mes lèvres. Alors ce n'est pas la première fois qu'il peint ce lieu ? Son expression dépitée et embarrassée m'indique que son art n'est qu'une longue répétition inlassable de cette même image, sans inauguration ou nouvelle inspiration. Un ennui courant qui m'aurait déjà découragée personnellement si j'étais dans cette voie. Comment fait-il pour continuer ainsi ? Les poiles de mes bras se hérissent. Non, non, non Lily... Hors de question. C'est un bourreau, un chenapan, un mufle, un connard, un enfoiré, un pervers.

...

Oh et puis merde.

Levant ma main tremblante mais déterminée, je la pose sur son épaule le surprenant.

— Je vais t'aider.

Drale

Je cligne des yeux, me demandant intérieurement si elle est folle ou complètement masochiste pour vouloir "m'aider". Elle ? Après tout ce qu'elle m'a reproché ? M'aider ? Peut être je l'ai secoué un peu trop fort dans la forêt au final... Mes sourcils se dressent curieux enlevant sa patte de mes épaules.

— Tu rigoles là ? je questionne.

— J'ai l'air de rigoler ?

Je la toise de haut en bas, reposant la toile sur son chevalet. Elle peut tout de même voir l'origine de mon doute quand même. Cette meuf est capable de bluffer juste par pure vengeance et de n'avoir aucun scrupule. Malgré les explications de Verra concernant l'épisode du sel, j'ai toujours un arrière goût en bouche. Même si elle ne savait pas pour notre intolérance à cette... élément pouvant donner soi-disant du goût aux aliments ( même si je ne comprends pas l'engouement derrière ), elle voulait tout de même me ridiculiser pendant mon repas et gâcher de la nourriture. Et bordel, j'ai failli mourir à cause d'elle ! Maintenant dois-je réellement maintenant faire équipe avec elle ? Je pouffe d'un rire jaune, ma machoire se serrant.

— Et pourquoi je te ferai confiance au juste ?

— Et bien..., marmonne-t-elle cherchant visiblement un argument.

— Tu as quand même failli m'empoisonner je te signale. Pourquoi je donnerai ma confiance à quelqu'un qui tente de m'assassiner.

Je la vois fulminer quelques secondes sur place avant de fermer les yeux et inspirer. La petite fille est agacée on dirait... Elle peut être sûr que le sentiment est partagé. Vouloir me faire vivre un enfer dans mes propres terres ? Jamais. Et dans tous les cas, je serai le premier à lui faire souhaiter d'être en enfer. Ça va de soi. Être pire qu'en enfer...

Elle croise ses bras et me regarde. Ses prunelles me fixant avec la même ténacité de l'épisode du petit déjeuner. Je dois dire aussi que ce petit air obstiné qu'elle affiche à un côté érotique qui me picote la peau... Non mais je suis aussi fou qu'elle en fait ?! Reprends toi Drale !

— Ecoute, commence-t-elle en soufflant. Si tu ne veux pas me donner ta confiance, c'est ton choix. Je ne la cherche pas et dans tous les cas je ne te porte pas dans mon cœur non plus. Cependant, je ne peux juste...pas. Mais vraiment pas te laisser comme ça.

— T'as gentillesse est vraiment à envier dis-donc.

Elle secoue la tête doucement me dépassant, l'exaspération se lit clairement sur ses traits. S'arrêtant devant la végétation, je la voit porter sa main sur une feuille asséchés, légèrement jaunâtre, scrutant chaque détail avec soins, comme un soigneur qui examine son patient afin de lui prescrire la meilleure des potions magiques. Humant un moment, elle finit par se retourner vers moi.

— Y a-t-il du matériel de jardinage dans les parages ?

— Quelle rime...

Je glousse alors qu'elle lève les yeux aux ciels. Faut bien détendre l'atmosphère si on veut s'entendre. Lui faisant un petit geste de la main, je marche derrière le buisson sortant une petite clef en or rouillée de ma poche. Battant quelques feuilles qui sont sur mon chemin , j'ouvre un passage vers un petit cabanon fait en bois de chêne, un peu délabré, fourré de ronces et de branches collantes de tous les côtés. Débloquant la serrure d'une main, je donne un petit coup de pied sur la porte qui s'ouvre sur un grand fracas. Avec le peu de clarté que donne la lune, on peut distinguer divers outils tels que des pelles, des griffes, des fourches, des haches, des faucilles ou encore un sécateur. Je me tourne vers la jeune femme qui me regarde avec de grands yeux alors qu'un sourire apparait sur mes lèvres.

— Tiens régale toi l'herbivore...

— Merci, sort-elle avant de me dépasser et de regarder dans tout le bric à brac.

M'adossant à l'embrasure de la porte, je l'observe examiner chaque ustensile avec soin, mettant de côtés certains ou secouant la tête avant de les reposer dans un coin. J'hausse un sourcil.

— Tu sais te servir de tout ça au moins ?

Elle m'ignore, prenant finalement un arrosoir dans sa main et me le plaquant contre mon torse fermement. Je sursaute, laissant échappé un petit grognement au contacte du métal rouillé sur mon torse.

— Rends toi utile tu veux ? Remplis moi ça.

J'ouvre la bouche pour protester mais elle se retourne, se remettant au travail. Bordel cette fille va me faire littéralement perdre la tête. Je suis son assistant maintenant ? Crisper, je me tourne, me dirigeant vers un robinet planté non loin d'un petit cours d'eau. La jument de cette dernière rumine de l'herbe, appréciant son repas du soir. Je la fixe pendant que je remplis le récipient.

— Ta maîtresse est vraiment une emmerdeuse.

Elle me regarde avec ses grands yeux marron, avant de se remettre à manger, ne faisant pas fit de moi. Je crois que je ne suis pas pris au sérieux ici.

Prenant mon arrosoir débordant, je me redirige vers la petite cabane pressant le pas pour pouvoir reprendre ma surveillance. Je n'ai pas envie de me faire entourlouper une deuxième fois. Arrivé près de l'endroit, je suis frappé de stupeur. Malgré le mauvais état de l'endroit, elle a rangé et classé chaque outil mettant un peu plus de clarté dans le cabanon. Les feuilles mortes qui couvraient l'endroit sont entassés à l'extérieur, un râteau debout à côté du tat. Mes deux billes argentés dévient finalement pour regarder la jeune femme. Accompagnée d'un panier remplis de feuilles mortes et d'un sac de terre sûrement trouver dans ce capharnaüm, elle mélange le tout dans un autre grand panier formant une sorte de mixture marron, un peu verdâtre. Dans un bout de tissu ( qu'elle a sûrement pris de sa robe ), quelques herbes et plantes sont finement ciselées et transformées en poudre. Celle-ci scintille légèrement comme si des cristaux avaient été ajoutés. Je reste bouche bée.

Comment a-t-elle réussi à faire TOUT ça en si peu de temps ?!

Relevant la tête face à ma présence, son regard tombe sur l'arrosoir rempli à ras bord. Elle sourit avant de me prendre celui-ci avec facilité. J'ai presque l'impression qu'il n'y a rien à l'intérieure.

— Parfait merci ! La dernière pièce maîtresse de mon plan !

— Qu'est-ce que..., balbutie-je. Comment tu... ?

Elle tourne la tête vers moi, puis suis mon regard avant de laisser échapper un petit rire.

— Quoi ? Ça ? Oh ce n'est pas grand chose...

Pas grand chose ? Pas grand chose ?! Elle se moque de moi ou quoi ?!

Je la regarde ébahis, ma bouche ayant sûrement été décrochée de ma mâchoire alors que celle-ci en profite pour glousser de moi. Et après c'est moi qui me rabaisse constamment...

Refermant le tissu avec un nœud, elle le prend d'une main avec l'arrosoir avant de se diriger vers le grand buisson avec les plantes fanées. S'accroupissant au pied de celui-ci, elle pose le récipient rempli de liquide avant de rouvrir avec délicatesse sa poudre. Puis elle se relève et accourt vers le cabanon pour prendre le panier remplis de son mélange marron verdâtre, accompagné d'un râteau et d'une pelle. Je l'observe faire ses va et viens, plaçant avec douceur chaque objet, puis s' accroupir encore pour commencer son travail. Prenant la pelle puis sa mixture, je la vois enchainer entre les deux comme une habituer. Elle le fait à une vitesse si folle que je me demande même si elle ne va pas bacler son travail. Mais non. Tout est minutieusement fait, enterré et déterré d'une certaine manière pour que tout soit parfaitement uniforme et bien callé. Ses gestes sont professionnels, témoignant d'un savoir-faire qui ne date pas d'hier. Mais où est ce qu'elle a appris à faire tout ça ?

S'éloignant un petit peu pour regarder son travail, elle esquisse un sourire fière avant d'aller laver ses mains dans le robinet. Mon regard se repose sur le parterre plein de mixture. Il reste encore sa mystérieuse poudre et l'arrosoir plein d'eau. Comment va-t-elle les utiliser ?

La curiosité piqué je m'assois par terre alors qu'elle revient et qu'elle prend la fameuse poudre brillante. Portant doucement la poudre avec ses deux mains, elle me regarde du coin de l'œil avant de s'exprimer, ses lèvres s'incurvent légèrement en un rictu espiègle.

— Prêt à voir un tour de magie ?

Je roule des yeux avant de hausser un sourire lui rendant son sourire.

— Si c'est intéressant...

Elle rit avant de verser la poudre dans l'eau et de mélanger doucement. Elle finit par se lever et se retourner vers moi.

— Regarde bien...

Tenant le saut d'une main, elle verse toute l'eau contaminée par la poudre sur la mixture, l'humidifiant bien uniformément afin de ne mettre ni trop, ni peu. Elle finit par s'écarter en souriant, me rejoignant et croisant les bras. J'hausse un sourcil vers elle.

— Plus que quelques secondes...

Je repivote ma tête vers les plantes avant de reculer un peu, tombant presque sur le cul.

Waouh...

Doucement les plantes et fleurs fanées se redressent, leur feuilles et leurs tiges reprenant des couleurs. Les plantes ne sont plus tombantes, ou sèches mais fraîches libérant une certaines fragrances que je n'avais pas senties depuis un bon moment maintenant. On a l'impression qu'elles reviennent de leur cendre, trouvant une nouvelle beauté cachée. Un spectacle de couleur cherchant à émerveiller l'iris. Je reste figé.

C'est elle qui a fait tout ça ? Ce... spectacle de couleur ? Juste comment ?

Je suis tellement dans une transe que je ne remarque même pas quand elle me glisse un pinceau dans la main. Mes yeux se posent sur elle, émerveiller par ce qu'elle est et ce qu'elle vient de faire.

Mais qui est cette fille ?

Est-ce une bonne chose de la laisser ici ?

...

Est elle réellement magique ?

— Ce n'est qu'un début..., dit-elle en regardant le sol un peu gêné de son geste. Mais si tu veux, je peux continuer à rénover ce lieu. Ainsi peut-être que tu retrouveras plaisir à peindre.

Je la regarde sceptique. Cela veut dire alors que les conditions du contrat ont changé. Je ne peux pas m'empêcher de douter et d'être méfiant. Et si elle me trahissait encore ? Et si...

Je ravale ma peur. Elle a prouvé que je pouvais lui donner ma confiance. Je la fixe doucement, plongeant mes prunelles dans son regard rosée. J'esquisse un sourire au coin.

— Lily c'est ça ?

Surprise, elle hoche la tête hésitante, pinçant légèrement les lèvres avec appréhension. Je croise les bras.

— Deal.

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