Lily
Lâeffet dâune douche froide, plus glacĂ© que la glace, me cloue sur place. Je ne peux pas faire lâinnocente et prĂ©tendre juste un peu que je ne savais pas que quelque chose rodait. Non, je savais depuis un moment quâil se tramait de nombreux complots, de nombreux secrets, mais je me suis dit quâil y avait des limites. Depuis mon enfance, aussi agitĂ©e, que prestigieuse et tendre, jâai bien vu les nombreuses coquilles. Jâai bien vu les rĂ©actions bizarres quâils ont du mal Ă cacher. Ce sont de piĂštre acteurs avec une « carriĂšre » aussi mĂ©diocre que les fous que jâai du voir passer durant les banquets. Alors autant dire que je savais quâils nous cachent tous quelque chose ces souverains. Surtout mon pĂšre. Mais lĂ , jâavoue avoir lâimpression de perdre pied, dâĂȘtre passĂ© Ă cĂŽtĂ© dâune vĂ©ritĂ© car jâai sous-estimĂ© mon propre pays. De tomber de hauts encore plus. Juste une question se rĂ©pĂšte inlassablement dans ma tĂȘte et ne veut pas sortir: Pourquoi ?
Que lui est-il arrivĂ© ? Il a sĂ»rement atterri dans les cachots dâAvria en tant que traĂźtre, maisâŠ.câest tout de mĂȘme bizarre. Et complĂštement incertain. Ils pouvaient tout simplement le laisser! Ignorer son existence et lâeffacer des connaissances sans avoir Ă lui faire probablement de grabuge. Lâeffroi mâen plonge dans des rĂ©flexions et dans ma tĂȘte, je veux juste ne pas imaginer le pire. Me persuader quâil va bien. Me persuader quâil nâest pas mort. Et dire que jâai pu possiblement passer devant sa cellule sans le savoir car tout ce que je sais câest que tous ceux qui trĂŽnent dans ces espaces clos sont des criminels. Quoique, face Ă ma propre expĂ©rience⊠Je veux croire que mon pĂšre Ă tout de mĂȘme un petit peu de clĂ©mence, et que maman avait vraiment rĂ©ussi, avant sa mort, Ă Ă©clairer son chemin.
Mais Arsia sait trĂšs bien ce qui se passe quand on se retrouve dans un chemin couvert de noir sans lanterne. On se perd.
Me mordant lâintĂ©rieur de la joue pour arrĂȘter de divaguer, je prends les mains de Verra dans les miennes, la surprenant sur le moment. Une impulsion dâassurance me pousse Ă lui donner de lâespoir. Mais aussi Ă mâen donner un petit peu.
â Si vous nâavez pas retrouver son corpsâŠcâest quâil y a peut ĂȘtre une chanceâŠJe te promet que je vais faire en sorte de savoir ce quâil sâest passĂ©.
Ses yeux sâĂ©carquillent et je lui souris avec douceur mais reste un petit peu mitigĂ©. Ici, je ne peux que la comprendre. Qui ne serait pas mĂ©fiante aprĂšs de tels Ă©vĂ©nements traumatisants. On aurait juste envie de faire tout pour que son enfant ne vive pas la mĂȘme choseâŠ
Quâil ou elle ne se fasse pas emmenerâŠOu possiblement tuer.
En terre, finalement, inconnu car lâhostilitĂ© rend lâavenir incertain.
Comment ont-ils puâŠfaire ça Ă quelquâun qui cherchait seulement la paix entre ces deux mondes ?
Un des leurs bordel...
Un long soupir sort de ma cage thoracique aprĂšs cette rĂ©flexion, mais une rage interne vient juste de sâallumer telle une flamme dans le noir. Non. Elle grandit encore plus. Car cela fait un moment quâelle Ă©tait dĂ©jĂ lĂ . Se consumant Ă cause des balivernes et autres paroles.
C'en est trop.
Retirant ma main doucement, je baisse la tĂȘte, me retournant pour terminer de mâoccuper dâHazzle. Un sentiment disparate, me prend tout de mĂȘme aux tripes. PrĂ©tendre que je ne suis toujours pas affectĂ© par ce qui câest passĂ© au bar et que tout lui est pardonnĂ© serait mentir. Autant je comprends pourquoi elle a fait ça, autant une partie de moi est toujours blessĂ©e par les Ă©vĂšnements. Le remarquant, Verra me fait un sourire plus timide avant dâacquiescer comprĂ©hensive. Elle devrait ne pas trop sâattarder de toute façon pour Ă©viter trop de suspicions. A force, les gardes vont se rendre compte que le palefrenier Ă quittĂ© son poste sâil le croise. Et mĂȘme si celui-ci a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de sa tĂąche par Verra, ils voudront tout de mĂȘme aller la voir pour lui poser quelques questions. Encore plus si il leur dit quâelle Ă©tait accompagnĂ©e dâune personne Ă capuche.
Alors que je termine de prĂ©parer ma jument, elle mâĂ©claire tout de mĂȘme sur certains points avant de partir.
â Sache que je ne tâai jamais menti Lily. Un fae nâest pas capable de mentir. Le meilleur quâil puisse faire câest cacher certaines informations de la vĂ©ritĂ©, mais sans la dĂ©formerâŠCar si il ment, un goĂ»t ferreux emplit sa bouche tel un poison.
Mon attention est piquĂ© Ă vif et je me stoppe dans mes mouvements. Encore cetâŠincident avec le fer. Serrant la sangle de la selle dâun mouvement, je me mord la lĂšvre avant de lui demander une derniĂšre chose.
â Une secondeâŠcâest quoi cette histoire avec le fer ? Je veux dire je suis perduâŠ
â Quoi ? Tu ne sais pas ? demande-t-elle stupĂ©faite.
Finalement, face Ă elle encore une fois, je secoue la tĂȘte en fronçant les sourcils. Exhalent, elle jure dans sa barbe le nom du Lord avant de mâexpliquer.Â
â Les faes et le fer, câest comme lâeau et lâhuile! En touchĂ© brĂ»le notre peau, voire mĂȘme, nous tue si on reste en contacte trop longtemps avec. Si le sel peut nous empoisonner si on en prend trop, le fer, câest deux fois pire.
Mes yeux s'Ă©carquillent face Ă cette information. Tout prends sens. Câest pour ça que la prison dans laquelle il mâavait enfermĂ©, les chaĂźnes dans lesquelles il mâavait attachĂ©âŠRien nâavait de fer Ă lâintĂ©rieur du domaine. Seulement des choses fait dâune substance pouvant remplacer celui-ci. Enfin presque rien. La chambre de Drale, et la chaĂźne dont il sâest servi pour mâattacher Ă son lit. Câest lâexception Ă la rĂšgle qui mâintrigue et me fait froid dans le dos. NâĂ©tait-il pas un fae lui aussi ?
Alors que je mâapprĂȘte Ă lui poser des questions sur lui, une lance Ă©lectrifiĂ©e nous interrompt. Hazzle hennit surprise, se levant sur ses deux sabots arriĂšre tandis que Verra et moi esquivons de justesse lâattaque. Je tombe sur le ventre. La poussiĂšre Ă le temps de se lever que les cris de la population sâĂ©lĂšvent, tous sĂ»rement affolĂ©s par la scĂšne. Toussant, appuyant sur mes avant-bras, je sais exactement qui vient nous choquer Ă cet instant. Et câest aussi mon signal pour me dire que je nâai plus le temps. Profitant du nuage de terre sĂšche pour me relever Ă la hĂąte, Verra fait de mĂȘme, rattrapant ma jument pour que je puisse la monter. Ses yeux me disent quâune seule chose. Il faut que jây aille. Elle compte sur moi pour trouver la vĂ©ritĂ©.
Mettant un pied dans lâĂ©trier, je monte mon cheval avant que la fumĂ©e ne sâestompe, puis Ă peine ai-je le temps de sortir de l'enclos que des gardes se ruent dĂ©jĂ dans notre direction. Verra part se cacher avec hĂąte tandis que moi, dâune main je commence Ă faire grandir mes ronces. Câest lâexplosion que tout le monde attend pour charger directement dans ma direction. Mettant ma capuche, je tire sur les rĂȘnes dâHazzle essayant d'esquiver le mieux que je peux, fonçant dans le tas. Surpris, les soldats se jettent automatiquement sur le cĂŽtĂ© esquivant les sabots de ma jument, peur de se faire Ă©craser. Lâun dâeux grince des dents, avant dâattraper sa propre lance dâune main dĂ©sespĂ©rĂ©e. JâĂ©carquille les yeux.
â Sale garce!
SWISH.
La lame me frĂŽle, me coupe la chair assez profondĂ©ment pour quâun filet de sang bave sur ma cuisse, alors que lâarme vient se loger dans une de mes ronces. Je me crispe, une douleur lancinante me tirant la chaire.Merde. Je commande Ă ma jument de donner un coup de sabots au garde en question, avant de commencer Ă galoper vers la sortie. Celui-ci est envoyĂ© Ă lâautre bout de lâĂ©tang, me laissant plus de marge pour que je rĂ©ussisse mon escapade. Les gens, apeurĂ©s parce quâil se passe mais aussi surpris par la vitesse avec laquelle je conduis mon animal, me laissent le champ libre. Fonçant alors sur l'ouverture qui sâouvre Ă moi, je ne peux mâempĂȘcher de sourire. Enfin, je vais pouvoir sortir de cet enfer. Tout Ă coup cependant, une lumiĂšre brĂšve passe Ă travers la fumĂ©e et la poussiĂšre avant de venir se loger au sol dans une grande explosion. Hazzle sâarrĂȘte Ă temps, mais je manque de tomber Ă cause de la soudaine action.
âTu croyais pouvoir mâĂ©chapper ? Tu es naĂŻve, petite mortelle!â
Je frissonne Ă cette voix gutturale remplis de haine. La lance, remplit dâune magie Ă©lectrique, se lĂšve toute seule dans le ciel, venant rejoindre son propriĂ©taire. Ă pas lourd, sâinitiant Ă travers la buĂ©e, le capitaine de la garde sâapproche avec ferveur, de lâĂ©lectricitĂ© Ă©manant pratiquement de son corps. Ses cheveux verts, ainsi que son armure ne cachent pas lâeffervescence quâil a de me faire souffrir le martyr. Il ne mâen faut pas plus pour comprendre que cette haine ne mâest pas directement dirigĂ©e. Câest un tout, une masse quâil a besoin d'Ă©vacuer. Verra ne mâas pas donnĂ© beaucoup de dĂ©tails: surement quâelle ne voulait pas se sentir submergĂ© elle mĂȘme. Mais une chose est sĂ»re, je lâai bien retenue.
Il a vu ses parents mourir devant ses yeux.
Aux mains de mortels, totalement impuissant.
Câest sĂ»rement assez pour dĂ©tester ma race.
Sans trop mâattarder, serrant les dents, je reporte mon attention sur le chemin juste devant moi, contournant avec ma jument lâarme fumante ancrĂ©e sur le sol. Le stresse monte dâun cran Ă mesure que je sens quâil me suit Ă©galement. Je suis Ă deux pas de rĂ©ussir mon coup. Il me faut ĂȘtre extrĂȘmement vigilante.
Un rictus mauvais se formant sur ses lĂšvres, il tend ses bras vers le ciel mettant en forme son dernier coup de grĂące.
â Il est trop tard pour demander la pitiĂ©. Vous ne la mĂ©ritez pas. Toi et ton espĂšce.
â Je ne lâai jamais demandĂ©, je lui rĂ©torque plissant mon regard.
â TrĂšs bien. Meurs alors.
Relevant la tĂȘte dâun coup, mes yeux sâĂ©carquillent quand de multiples flash de lumiĂšres se forment, tels des pointes. Verra voyant ça, essaie d'interpeller son frĂšre, mais retenue par deux de ses subalternes. Elle est actuellement impuissante face Ă sa fureur. Des lames Ă©lectrisantes qui, en plus de te transpercer, t'Ă©lectrifie tout le corps dans le seul but dâassurer ta mort. Il y a une pluie au front, la lance de ce dernier commandant lâassaut, attendant le signal quâils peuvent aller mâassassiner. Je dĂ©glutis. Je suis face Ă deux choix.Â
Soit je me concentre Ă me battre avec mes ronces, mais je peux dire adieu Ă mon escapade. Soit je fonce Ă toute vitesse avec Hazzle dans le fin fond de la forĂȘt dans lâespoir de les Ă©viter. Il a tout prĂ©vu ce con. Inspirant un bon coup, je renferme ma prise sur les rĂȘnes avec vigueur dĂ©montrant mon choix. De toute façon, il est hors de question Ă ce stade que je reste croupir ici. Son sourire sâĂ©tire encore plus.
Instruisant mon cheval de foncer, en mĂȘme temps, Joshua abat sa pluie d'Ă©clairs dâun mouvement de bras. Mon instinct de survie reste en alerte tandis que mon cheval slalome, zigzag entre chaque attaque. Les pointes sâenfoncent, pĂ©trifient les sols, le noirci, mais je nâai pas le temps de contempler que je dois en esquiver un autre. A ce stade, je mâen fiche du chemin Ă suivre. Il faut juste que je survive.
Les yeux rivĂ©s devant moi, jâhalĂšte Ă mesure que nous continuons de galoper, les Ă©clairs se faisant de plus en plus rares Ă mesure que je prends de la distance. AprĂšs un petit moment, je demande Ă Hazzle de ralentir un peu, ce quâelle fait, me permettant de reprendre mon souffle aprĂšs cet Ă©vĂ©nement rocambolesque. En mĂȘme temps, la fatigue vient me frapper en plein fouet, me rappelant que je nâai vraiment pas beaucoup dormi hier soir. Je soupire. MĂȘme si au finale, jâai rĂ©ussi mon plan initial de mâĂ©chapper de ces gens, je suis tout de mĂȘme perdu. La confrontation Ă fait que jâai perdu mes repĂšres. Comment vais-je pouvoir maintenant regagner mon royaume ?
Le piĂšge sâest finalement refermĂ© entre ces cĂźmes enchantĂ©.
Je ferme les paupiĂšres un moment, profitant de lâhumiditĂ© de lâatmosphĂšre pour essayer de calmer les battements de mon cĆur qui ne cesse de sâaffoler.
SWISH.
Je me fige. Devant ma face, un des Ă©clairs, rescapĂ©, Ă©tait Ă deux doigts de me trucider. Mais celui-ci se stoppe. Une goutte de sueur glisse sur ma joue avant de venir se loger sur mes vĂȘtements. Mes orbites grandes ouvertes, je ne peux mâempĂȘcher de retenir ma respiration en me disant que jâai bien failli frĂŽler la mort. Quelque chose tire la pointe en arriĂšre avant de lâenvelopper et de la briser. Je sors de ma trans, essayant de voir quâest ce qui la retient, mais la chose disparaĂźt sans que je puisse la distinguer. Jâexhale de soulagement avant de me rendre compte que jâai complĂštement oubliĂ© ma blessure. Mon visage se tord Ă mesure que la douleur revient me piquer tel un coup de fouet. Il faut au moins que je trouve un moyen de me faire un garrot.
Stoppant ma jument, je descends avant dâenlever ma sacoche et ma cape, examinant cette derniĂšre pour trouver un endroit un peu prĂšs potable avant de la dĂ©chirer. Lâenveloppant avec mon bras, je fais pousser une plante aseptisante. Ăa devrait au moins lâempĂȘcher de sâinfecter. Prenant sa pulpe avec deux doigts, je passe son pollen sur la coupure serrant les dents, avant dâenvelopper le vĂȘtements sur ma cuisse et expirer. Je suis drainer. Faire pousser cette plante, sans traces de ses graines Ă l'horizon, me bouffe mes forces restantes. Je suis plus une adepte des roses et des ronces⊠Il faut que je me repose.
Attachant les rĂȘnes sur une tige solide, je me laisse aller contre le tronc dâun arbre, les paupiĂšres closes afin de me concentrer sur ma respiration.
â Il fautâŠque je continueâŠ
Je ne sais pas si je vais arriver Ă retrouver mon chemin. Je ne sais pas non plus oĂč je suis exactement, ni quelle heure il est. Mais il ne faut pas que jâabandonne. Cette forĂȘt regorge de tellement de secrets, dâhistoiresâŠCette histoire de monstreâŠTout ça nâest ce quâune excuse pour afin de donner raison Ă leur peur de lâinconnue ? Faire du mal Ă une population qui veut juste vivre en paix ? Câest fou. Mais bizarrement, en mĂȘme temps, câest comme sâils sont dâaccord dâĂȘtre mis Ă lâĂ©cart. Comme sâils sont dâaccord pour continuer cette guerre. Jâavoue avoir du mal Ă comprendre. Enfin peut ĂȘtre quâil y a quand mĂȘme un monstre dans cet endroit.
Et il mâavait rĂ©servĂ© un de ces accueilsâŠ
Relaxant mes membres, je finis par me laisser bercer par le chant des feuilles, laissant mes questions en suspens pendant un moment de répit.
Drale
RĂ©tractant ma chaine en un mouvement de bras, je grogne un peu les yeux rivĂ©s sur la jeune femme qui se repose contre lâarbre.
Quâest ce que je ne ferais pas pour la maintenir en vie.
Ăa mâaurait fait chier si elle sâĂ©tait fait tuer par Joshua alors que je leur avais bien stipulĂ© de ne pas le faire. Je vais sĂ»rement lui en toucher deux mots Ă mon retour.
AdossĂ©e contre un des troncs, je replace quelques mĂšches sous mon chapeau avant de me diriger vers elle. Elle Ă lâair si paisible comme ça, abandonnĂ©e Ă elle-mĂȘme dans la nature. Mâagenouillant Ă sa portĂ©e, je caresse son doux visage du pouce, le relevant lĂ©gĂšrement. La lumiĂšre du soleil illumine ses traits, et je ne peux pas mâempĂȘcher de fixer ses lĂšvres. Pulpeuse, pratiquement Ă ma portĂ©e. Il ne faudrait pas beaucoup de centimĂštres pour que je puisse y goĂ»ter. Nos visages sĂ©parĂ©s de quelques centimĂštres, jâinhale son parfum rosĂ©. Mes lĂšvres s'Ă©tirent en un rictus amusĂ©. Il nâa pas changĂ©. Toujours aussi envoĂ»tant, Ă faire tourner la tĂȘte Ă celui oĂč celle qui sâapproche de trop prĂšs. AaahâŠ
Patience.
Mon attention se tourne sur sa blessure. Elle semble se tenir bien, mais il faut quâelle trouve une alternative plus rapide, car ça Ă lâair assez profond. Aseptisant pour un moment, elle nâest sĂ»rement pas dans un environnement qui empĂȘche le pire. Elle vient Ă peine de faire son garrot que le sang ressort Ă travers le vĂȘtement.
â Quâest ce que je ne ferais pas pour toi Rosa Mea. AprĂšs tout, tu te retrouves toujours dans des situations fĂącheuses.
Sans la rĂ©veiller, je dĂ©fais son garrot avant de sortir la petite fiole que Verra mâa donnĂ©e de ma poche. Juste un petit peu ne devrait pas prendre tout le liquide, nâest ce pas ? DĂ©faisant le bouchon en verre, je verse la mixture sur la plaie doucement. Le tissu se referme, la faisant froncer des sourcils un petit peu. Non il y autre chose.
â MmhâŠ
Elle commence Ă sâagiter. Non, pas maintenant.
Posant ma paume Ă plat vers son cĆur, je ferme les yeux, me concentrant sur ma tĂąche. Ma magie sâactive et il nâen faut pas plus pour que je puisse voir son coeur sâenrouler de mes chaĂźnes.
Il ne faudrait pas gĂącher la surprise.
âMaintenant Rosa MeaâŠsuis ma voix.â  Â