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𝐍𝐎𝐓𝐄||
𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆
𝐃𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐂𝐄||
𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓||
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖||đ‹đąđ„đČ/đ•đžđ«đ«đš
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓||đ’đźđ„đš
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎||đ•đžđ«đ«đš
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž

Lily

L’effet d’une douche froide, plus glacĂ© que la glace, me cloue sur place. Je ne peux pas faire l’innocente et prĂ©tendre juste un peu que je ne savais pas que quelque chose rodait. Non, je savais depuis un moment qu’il se tramait de nombreux complots, de nombreux secrets, mais je me suis dit qu’il y avait des limites. Depuis mon enfance, aussi agitĂ©e, que prestigieuse et tendre, j’ai bien vu les nombreuses coquilles. J’ai bien vu les rĂ©actions bizarres qu’ils ont du mal Ă  cacher. Ce sont de piĂštre acteurs avec une « carriĂšre » aussi mĂ©diocre que les fous que j’ai du voir passer durant les banquets. Alors autant dire que je savais qu’ils nous cachent tous quelque chose ces souverains. Surtout mon pĂšre. Mais lĂ , j’avoue avoir l’impression de perdre pied, d’ĂȘtre passĂ© Ă  cĂŽtĂ© d’une vĂ©ritĂ© car j’ai sous-estimĂ© mon propre pays. De tomber de hauts encore plus. Juste une question se rĂ©pĂšte inlassablement dans ma tĂȘte et ne veut pas sortir: Pourquoi ?

Que lui est-il arrivĂ© ? Il a sĂ»rement atterri dans les cachots d’Avria en tant que traĂźtre, mais
.c’est tout de mĂȘme bizarre. Et complĂštement incertain. Ils pouvaient tout simplement le laisser! Ignorer son existence et l’effacer des connaissances sans avoir Ă  lui faire probablement de grabuge. L’effroi m’en plonge dans des rĂ©flexions et dans ma tĂȘte, je veux juste ne pas imaginer le pire. Me persuader qu’il va bien. Me persuader qu’il n’est pas mort. Et dire que j’ai pu possiblement passer devant sa cellule sans le savoir car tout ce que je sais c’est que tous ceux qui trĂŽnent dans ces espaces clos sont des criminels. Quoique, face Ă  ma propre expĂ©rience
 Je veux croire que mon pĂšre Ă  tout de mĂȘme un petit peu de clĂ©mence, et que maman avait vraiment rĂ©ussi, avant sa mort, Ă  Ă©clairer son chemin.

Mais Arsia sait trĂšs bien ce qui se passe quand on se retrouve dans un chemin couvert de noir sans lanterne. On se perd.

Me mordant l’intĂ©rieur de la joue pour arrĂȘter de divaguer, je prends les mains de Verra dans les miennes, la surprenant sur le moment. Une impulsion d’assurance me pousse Ă  lui donner de l’espoir. Mais aussi Ă  m’en donner un petit peu.

— Si vous n’avez pas retrouver son corps
c’est qu’il y a peut ĂȘtre une chance
Je te promet que je vais faire en sorte de savoir ce qu’il s’est passĂ©.

Ses yeux s’écarquillent et je lui souris avec douceur mais reste un petit peu mitigĂ©. Ici, je ne peux que la comprendre. Qui ne serait pas mĂ©fiante aprĂšs de tels Ă©vĂ©nements traumatisants. On aurait juste envie de faire tout pour que son enfant ne vive pas la mĂȘme chose


Qu’il ou elle ne se fasse pas emmener
Ou possiblement tuer.

En terre, finalement, inconnu car l’hostilitĂ© rend l’avenir incertain.

Comment ont-ils pu
faire ça à quelqu’un qui cherchait seulement la paix entre ces deux mondes ?

Un des leurs bordel...

Un long soupir sort de ma cage thoracique aprĂšs cette rĂ©flexion, mais une rage interne vient juste de s’allumer telle une flamme dans le noir. Non. Elle grandit encore plus. Car cela fait un moment qu’elle Ă©tait dĂ©jĂ  lĂ . Se consumant Ă  cause des balivernes et autres paroles.

C'en est trop.

Retirant ma main doucement, je baisse la tĂȘte, me retournant pour terminer de m’occuper d’Hazzle. Un sentiment disparate, me prend tout de mĂȘme aux tripes. PrĂ©tendre que je ne suis toujours pas affectĂ© par ce qui c’est passĂ© au bar et que tout lui est pardonnĂ© serait mentir. Autant je comprends pourquoi elle a fait ça, autant une partie de moi est toujours blessĂ©e par les Ă©vĂšnements. Le remarquant, Verra me fait un sourire plus timide avant d’acquiescer comprĂ©hensive. Elle devrait ne pas trop s’attarder de toute façon pour Ă©viter trop de suspicions. A force, les gardes vont se rendre compte que le palefrenier Ă  quittĂ© son poste s’il le croise. Et mĂȘme si celui-ci a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de sa tĂąche par Verra, ils voudront tout de mĂȘme aller la voir pour lui poser quelques questions. Encore plus si il leur dit qu’elle Ă©tait accompagnĂ©e d’une personne Ă  capuche.

Alors que je termine de prĂ©parer ma jument, elle m’éclaire tout de mĂȘme sur certains points avant de partir.

— Sache que je ne t’ai jamais menti Lily. Un fae n’est pas capable de mentir. Le meilleur qu’il puisse faire c’est cacher certaines informations de la vĂ©ritĂ©, mais sans la dĂ©former
Car si il ment, un goĂ»t ferreux emplit sa bouche tel un poison.

Mon attention est piquĂ© Ă  vif et je me stoppe dans mes mouvements. Encore cet
incident avec le fer. Serrant la sangle de la selle d’un mouvement, je me mord la lĂšvre avant de lui demander une derniĂšre chose.

— Une seconde
c’est quoi cette histoire avec le fer ? Je veux dire je suis perdu


— Quoi ? Tu ne sais pas ? demande-t-elle stupĂ©faite.

Finalement, face Ă  elle encore une fois, je secoue la tĂȘte en fronçant les sourcils. Exhalent, elle jure dans sa barbe le nom du Lord avant de m’expliquer. 

— Les faes et le fer, c’est comme l’eau et l’huile! En touchĂ© brĂ»le notre peau, voire mĂȘme, nous tue si on reste en contacte trop longtemps avec. Si le sel peut nous empoisonner si on en prend trop, le fer, c’est deux fois pire.

Mes yeux s'Ă©carquillent face Ă  cette information. Tout prends sens. C’est pour ça que la prison dans laquelle il m’avait enfermĂ©, les chaĂźnes dans lesquelles il m’avait attaché Rien n’avait de fer Ă  l’intĂ©rieur du domaine. Seulement des choses fait d’une substance pouvant remplacer celui-ci. Enfin presque rien. La chambre de Drale, et la chaĂźne dont il s’est servi pour m’attacher Ă  son lit. C’est l’exception Ă  la rĂšgle qui m’intrigue et me fait froid dans le dos. N’était-il pas un fae lui aussi ?

Alors que je m’apprĂȘte Ă  lui poser des questions sur lui, une lance Ă©lectrifiĂ©e nous interrompt. Hazzle hennit surprise, se levant sur ses deux sabots arriĂšre tandis que Verra et moi esquivons de justesse l’attaque. Je tombe sur le ventre. La poussiĂšre Ă  le temps de se lever que les cris de la population s’élĂšvent, tous sĂ»rement affolĂ©s par la scĂšne. Toussant, appuyant sur mes avant-bras, je sais exactement qui vient nous choquer Ă  cet instant. Et c’est aussi mon signal pour me dire que je n’ai plus le temps. Profitant du nuage de terre sĂšche pour me relever Ă  la hĂąte, Verra fait de mĂȘme, rattrapant ma jument pour que je puisse la monter. Ses yeux me disent qu’une seule chose. Il faut que j’y aille. Elle compte sur moi pour trouver la vĂ©ritĂ©.

Mettant un pied dans l’étrier, je monte mon cheval avant que la fumĂ©e ne s’estompe, puis Ă  peine ai-je le temps de sortir de l'enclos que des gardes se ruent dĂ©jĂ  dans notre direction. Verra part se cacher avec hĂąte tandis que moi, d’une main je commence Ă  faire grandir mes ronces. C’est l’explosion que tout le monde attend pour charger directement dans ma direction. Mettant ma capuche, je tire sur les rĂȘnes d’Hazzle essayant d'esquiver le mieux que je peux, fonçant dans le tas. Surpris, les soldats se jettent automatiquement sur le cĂŽtĂ© esquivant les sabots de ma jument, peur de se faire Ă©craser. L’un d’eux grince des dents, avant d’attraper sa propre lance d’une main dĂ©sespĂ©rĂ©e. J’écarquille les yeux.

— Sale garce!

SWISH.

La lame me frĂŽle, me coupe la chair assez profondĂ©ment pour qu’un filet de sang bave sur ma cuisse, alors que l’arme vient se loger dans une de mes ronces. Je me crispe, une douleur lancinante me tirant la chaire.Merde. Je commande Ă  ma jument de donner un coup de sabots au garde en question, avant de commencer Ă  galoper vers la sortie. Celui-ci est envoyĂ© Ă  l’autre bout de l’étang, me laissant plus de marge pour que je rĂ©ussisse mon escapade. Les gens, apeurĂ©s parce qu’il se passe mais aussi surpris par la vitesse avec laquelle je conduis mon animal, me laissent le champ libre. Fonçant alors sur l'ouverture qui s’ouvre Ă  moi, je ne peux m’empĂȘcher de sourire. Enfin, je vais pouvoir sortir de cet enfer. Tout Ă  coup cependant, une lumiĂšre brĂšve passe Ă  travers la fumĂ©e et la poussiĂšre avant de venir se loger au sol dans une grande explosion. Hazzle s’arrĂȘte Ă  temps, mais je manque de tomber Ă  cause de la soudaine action.


“Tu croyais pouvoir m’échapper ? Tu es naĂŻve, petite mortelle!”

Je frissonne Ă  cette voix gutturale remplis de haine. La lance, remplit d’une magie Ă©lectrique, se lĂšve toute seule dans le ciel, venant rejoindre son propriĂ©taire. À pas lourd, s’initiant Ă  travers la buĂ©e, le capitaine de la garde s’approche avec ferveur, de l’électricitĂ© Ă©manant pratiquement de son corps. Ses cheveux verts, ainsi que son armure ne cachent pas l’effervescence qu’il a de me faire souffrir le martyr. Il ne m’en faut pas plus pour comprendre que cette haine ne m’est pas directement dirigĂ©e. C’est un tout, une masse qu’il a besoin d'Ă©vacuer. Verra ne m’as pas donnĂ© beaucoup de dĂ©tails: surement qu’elle ne voulait pas se sentir submergĂ© elle mĂȘme. Mais une chose est sĂ»re, je l’ai bien retenue.

Il a vu ses parents mourir devant ses yeux.

Aux mains de mortels, totalement impuissant.

C’est sĂ»rement assez pour dĂ©tester ma race.

Sans trop m’attarder, serrant les dents, je reporte mon attention sur le chemin juste devant moi, contournant avec ma jument l’arme fumante ancrĂ©e sur le sol. Le stresse monte d’un cran Ă  mesure que je sens qu’il me suit Ă©galement. Je suis Ă  deux pas de rĂ©ussir mon coup. Il me faut ĂȘtre extrĂȘmement vigilante.

Un rictus mauvais se formant sur ses lĂšvres, il tend ses bras vers le ciel mettant en forme son dernier coup de grĂące.

— Il est trop tard pour demander la pitiĂ©. Vous ne la mĂ©ritez pas. Toi et ton espĂšce.

— Je ne l’ai jamais demandĂ©, je lui rĂ©torque plissant mon regard.

— Trùs bien. Meurs alors.

Relevant la tĂȘte d’un coup, mes yeux s’écarquillent quand de multiples flash de lumiĂšres se forment, tels des pointes. Verra voyant ça, essaie d'interpeller son frĂšre, mais retenue par deux de ses subalternes. Elle est actuellement impuissante face Ă  sa fureur. Des lames Ă©lectrisantes qui, en plus de te transpercer, t'Ă©lectrifie tout le corps dans le seul but d’assurer ta mort. Il y a une pluie au front, la lance de ce dernier commandant l’assaut, attendant le signal qu’ils peuvent aller m’assassiner. Je dĂ©glutis. Je suis face Ă  deux choix. 

Soit je me concentre Ă  me battre avec mes ronces, mais je peux dire adieu Ă  mon escapade. Soit je fonce Ă  toute vitesse avec Hazzle dans le fin fond de la forĂȘt dans l’espoir de les Ă©viter. Il a tout prĂ©vu ce con. Inspirant un bon coup, je renferme ma prise sur les rĂȘnes avec vigueur dĂ©montrant mon choix. De toute façon, il est hors de question Ă  ce stade que je reste croupir ici. Son sourire s’étire encore plus.

Instruisant mon cheval de foncer, en mĂȘme temps, Joshua abat sa pluie d'Ă©clairs d’un mouvement de bras. Mon instinct de survie reste en alerte tandis que mon cheval slalome, zigzag entre chaque attaque. Les pointes s’enfoncent, pĂ©trifient les sols, le noirci, mais je n’ai pas le temps de contempler que je dois en esquiver un autre. A ce stade, je m’en fiche du chemin Ă  suivre. Il faut juste que je survive.

Les yeux rivĂ©s devant moi, j’halĂšte Ă  mesure que nous continuons de galoper, les Ă©clairs se faisant de plus en plus rares Ă  mesure que je prends de la distance. AprĂšs un petit moment, je demande Ă  Hazzle de ralentir un peu, ce qu’elle fait, me permettant de reprendre mon souffle aprĂšs cet Ă©vĂ©nement rocambolesque. En mĂȘme temps, la fatigue vient me frapper en plein fouet, me rappelant que je n’ai vraiment pas beaucoup dormi hier soir. Je soupire. MĂȘme si au finale, j’ai rĂ©ussi mon plan initial de m’échapper de ces gens, je suis tout de mĂȘme perdu. La confrontation Ă  fait que j’ai perdu mes repĂšres. Comment vais-je pouvoir maintenant regagner mon royaume ?

Le piĂšge s’est finalement refermĂ© entre ces cĂźmes enchantĂ©.

Je ferme les paupiĂšres un moment, profitant de l’humiditĂ© de l’atmosphĂšre pour essayer de calmer les battements de mon cƓur qui ne cesse de s’affoler.

SWISH.

Je me fige. Devant ma face, un des Ă©clairs, rescapĂ©, Ă©tait Ă  deux doigts de me trucider. Mais celui-ci se stoppe. Une goutte de sueur glisse sur ma joue avant de venir se loger sur mes vĂȘtements. Mes orbites grandes ouvertes, je ne peux m’empĂȘcher de retenir ma respiration en me disant que j’ai bien failli frĂŽler la mort. Quelque chose tire la pointe en arriĂšre avant de l’envelopper et de la briser. Je sors de ma trans, essayant de voir qu’est ce qui la retient, mais la chose disparaĂźt sans que je puisse la distinguer. J’exhale de soulagement avant de me rendre compte que j’ai complĂštement oubliĂ© ma blessure. Mon visage se tord Ă  mesure que la douleur revient me piquer tel un coup de fouet. Il faut au moins que je trouve un moyen de me faire un garrot.

Stoppant ma jument, je descends avant d’enlever ma sacoche et ma cape, examinant cette derniĂšre pour trouver un endroit un peu prĂšs potable avant de la dĂ©chirer. L’enveloppant avec mon bras, je fais pousser une plante aseptisante. Ça devrait au moins l’empĂȘcher de s’infecter. Prenant sa pulpe avec deux doigts, je passe son pollen sur la coupure serrant les dents, avant d’envelopper le vĂȘtements sur ma cuisse et expirer. Je suis drainer. Faire pousser cette plante, sans traces de ses graines Ă  l'horizon, me bouffe mes forces restantes. Je suis plus une adepte des roses et des ronces
 Il faut que je me repose.

Attachant les rĂȘnes sur une tige solide, je me laisse aller contre le tronc d’un arbre, les paupiĂšres closes afin de me concentrer sur ma respiration.

— Il faut
que je continue


Je ne sais pas si je vais arriver Ă  retrouver mon chemin. Je ne sais pas non plus oĂč je suis exactement, ni quelle heure il est. Mais il ne faut pas que j’abandonne. Cette forĂȘt regorge de tellement de secrets, d’histoires
Cette histoire de monstre
Tout ça n’est ce qu’une excuse pour afin de donner raison Ă  leur peur de l’inconnue ? Faire du mal Ă  une population qui veut juste vivre en paix ? C’est fou. Mais bizarrement, en mĂȘme temps, c’est comme s’ils sont d’accord d’ĂȘtre mis Ă  l’écart. Comme s’ils sont d’accord pour continuer cette guerre. J’avoue avoir du mal Ă  comprendre. Enfin peut ĂȘtre qu’il y a quand mĂȘme un monstre dans cet endroit.

Et il m’avait rĂ©servĂ© un de ces accueils


Relaxant mes membres, je finis par me laisser bercer par le chant des feuilles, laissant mes questions en suspens pendant un moment de répit.

Drale

RĂ©tractant ma chaine en un mouvement de bras, je grogne un peu les yeux rivĂ©s sur la jeune femme qui se repose contre l’arbre.

Qu’est ce que je ne ferais pas pour la maintenir en vie.

Ça m’aurait fait chier si elle s’était fait tuer par Joshua alors que je leur avais bien stipulĂ© de ne pas le faire. Je vais sĂ»rement lui en toucher deux mots Ă  mon retour.

AdossĂ©e contre un des troncs, je replace quelques mĂšches sous mon chapeau avant de me diriger vers elle. Elle Ă  l’air si paisible comme ça, abandonnĂ©e Ă  elle-mĂȘme dans la nature. M’agenouillant Ă  sa portĂ©e, je caresse son doux visage du pouce, le relevant lĂ©gĂšrement. La lumiĂšre du soleil illumine ses traits, et je ne peux pas m’empĂȘcher de fixer ses lĂšvres. Pulpeuse, pratiquement Ă  ma portĂ©e. Il ne faudrait pas beaucoup de centimĂštres pour que je puisse y goĂ»ter. Nos visages sĂ©parĂ©s de quelques centimĂštres, j’inhale son parfum rosĂ©. Mes lĂšvres s'Ă©tirent en un rictus amusĂ©. Il n’a pas changĂ©. Toujours aussi envoĂ»tant, Ă  faire tourner la tĂȘte Ă  celui oĂč celle qui s’approche de trop prĂšs. Aaah


Patience.

Mon attention se tourne sur sa blessure. Elle semble se tenir bien, mais il faut qu’elle trouve une alternative plus rapide, car ça Ă  l’air assez profond. Aseptisant pour un moment, elle n’est sĂ»rement pas dans un environnement qui empĂȘche le pire. Elle vient Ă  peine de faire son garrot que le sang ressort Ă  travers le vĂȘtement.

— Qu’est ce que je ne ferais pas pour toi Rosa Mea. Aprùs tout, tu te retrouves toujours dans des situations fñcheuses.

Sans la rĂ©veiller, je dĂ©fais son garrot avant de sortir la petite fiole que Verra m’a donnĂ©e de ma poche. Juste un petit peu ne devrait pas prendre tout le liquide, n’est ce pas ? DĂ©faisant le bouchon en verre, je verse la mixture sur la plaie doucement. Le tissu se referme, la faisant froncer des sourcils un petit peu. Non il y autre chose.

— Mmh


Elle commence à s’agiter. Non, pas maintenant.

Posant ma paume à plat vers son cƓur, je ferme les yeux, me concentrant sur ma tñche. Ma magie s’active et il n’en faut pas plus pour que je puisse voir son coeur s’enrouler de mes chaünes.

Il ne faudrait pas gĂącher la surprise.

“Maintenant Rosa Mea
suis ma voix.”   

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