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𝐍𝐎𝐓𝐄||
𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆
𝐃𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐂𝐄||
𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓||
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓||𝐒𝐮𝐥𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎||𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲

— Encore un peu...

Je grince des dents alors que ma jambe s'étire le plus possible pour atteindre l'objet. Elle était au bord de la commode derrière un cadre et, Leibrum, pour une fois j'ai envie de remercier cet imbécile pour être aussi imprudent avec ses affaires. La grosse horloge comtoise trônant dans le coin opposé me donne le temps qu'il me reste pour cette mission. Deux heures. Et j'ai déjà passé une heure sur cette tâche affreuse. J'aurais pu utiliser ma magie. Mais ça serait prendre le risque de réveiller l'autre con à côté de moi.

Pointant mon orteil pour essayer de faire basculer le manche, j'y met une certaine pression pour que celui-ci attérisse sur le devant de mon pied.

Ça marche!

Comme prévu l'objet se renverse, faisant un trois-cent soixante degré avant de menacer de tomber violemment sur le sol. Merde, merde, merde! Essayant de le rattraper, celui-ci, par immense chance, retombe en équilibre sur mon cou-de-pied. Sans danger. Je souffle un bon coup, et jette un œil sur l'autre marmotte. Son torse monte et s'affaisse sans difficulté. Il dort comme un loir, j'ai pas à m'en faire. Et autant que je fasse de même pour le peu de minutes qu'il me reste... Avec patience, je ramène l'objet pointue vers moi, essayant tant bien que mal de ne pas tout foirer.

C'est le seul moyen que j'ai de me défendre. Il me faut cette dague.

L'attrapant d'une main, j'expire et la détaille. Son manche en cuivre avec une forme d'étoile, luis avec la lumière de la lune, tandis que la lame semble finement aiguisée. Elle est étonnement fait de métal brute également. Chose rare par ici, car j'ai toujours croisé une substance servant de remplacement dans les objets qui sont censés être en fer...
Je serre la dague. Peu importe. Ça sera mon arme dorénavant.

Je la cache dans ma sacoche soigneusement avant de m'allonger sur mon côté du lit et regarder avec insistance la plume et mon carnet.

Demain sera une longue journée...

❀❀❀

Et j'ai à peine fermé l'œil finalement.

Surement parce que j'ai été forcé de partager mon lit avec un malade qui aime le voyeurisme. A ce demander si c'était son idée de me mettre dans une chambre où il peut me voir...En même temps, Verra travaille pour lui, ça ne m'étonnerais pas qu'il lui fasse une demande de ce genre. Un vrai pervers, narcissique, qui prend un malin plaisir à me torturer l'esprit afin que je lui demande qu'une seule chose: ma mort. Si au départ d'une quelconque manière, je pensais pouvoir lui accorder ce souhait, maintenant je refuse tout simplement d'accepter le trépas. Car mourir rime avec fuir. Une signification bien trempée, subtile, mais d'une certaine manière prend sens quand tu te retrouves dans une situation comme la mienne.

Fuir signifie mourir. Alors peut être est il temps au finale que je décide de survivre ?

Mais la survie n'est pas possible ici. On doit visiblement se soumettre ou paître. Un choix beaucoup trop familier que j'ai déjà eu à faire il y a quelques jours. Et je refuse encore, d'y poursuivre.

Il faut donc que je me batte.

Cuillère en bois à la main je fais tourner la bouillie jaunâtre devant moi, restant impassible au regard insistant et à l'observation de mon bourreau. Son amusement empeste dans la chambre et cela malgré le silence de plomb qui y règne. Lola...ou devrais-je dire Madame de Proséanti, avait finalement sorti les gongs. N'ayant pas apprécié que son fils se soit fait à moitié calciné, elle m'a craché son venin au visage alors que je ne sais aucunement pourquoi il s'est retrouvé comme ça. Je ne savais même pas que c'était son gosse...

"A cause de toi mon fils est blessé! Ruiné..."

D'accord, et peut on parler du fait qu'il a essayé de me droguer ? Il lui manque clairement une case mais à croire qu'elle s'en contre-fiche catégoriquement. Si Drale lui a ordonné de la fermer et de se remettre à bosser, ses pensées se sont clairement fait connaître dans la nourriture. La bouillie n'est pas assaisonnée. Elle est sans goût, ni odeur, juste là pour passer dans ma gorge et pour me maintenir. Ou juste pour me répugner assez pour que je refuse et ne me nourrisse point. Une douce vengeance appréciée par le seul que je suspecte d'avoir fait de ce soi-disant Reiton une palette dépareillée: le Lord.

"Ces marques sur son cou..."

L'enfoiré a osé me sauver.

— Tu as à peine touché à la nourriture...Elle n'est pas à ton goût peut-être ?

Roulant des yeux, je soupire et me tourne vers lui, un désintérêt pas possible se traduisant dans mes pupilles. Son regard me fixe, m'observe et me détail alors que son rictus malsain, presque enjôleur, s'élargit. Est ce qu'il s'attend à ce que je le remercie ? Le fer autour de mon poignet pourrait plaider ma cause. 

Arrêtant de faire tourner l'ustensile, mon corps est finalement entièrement dans sa direction, un sourire faux trônant sur mon visage.

— Une impression de déjà vu...Les rôles sont simplement inversés.

— Tu ne trouves pas ça amusant ? Me demande-t-il avec innocence.

— Ah ? Parce que c'est censé faire rire ?

Un gloussement lui échappe alors que sa main passe et caresse son visage. Je ne comprends pas. Je ne le comprends pas. M. Doufus m'a toujours dit que le meilleur moyen de surprendre un ennemi c'est de le connaître. De savoir comment il pense, ses réactions. Mais là j'ai du mal, je l'avoue. Si, a un moment, j'ai bien cru pouvoir craqué sa carapace, là j'ai plus l'impression de faire deux bonds en arrière et de revenir à la case départ. Comme si justement il fait tout pour que je ne puisse pas savoir ce qui se passe dans sa tête. Me brouiller afin de me perdre, puis me surprendre quand je m'y attend le moins. Finalement, la nature des faes n'est elle pas de surprendre ? C'est en soi le constat que j'ai pu faire ces derniers temps. Ils m'ont tous surpris.

Le scrutant pendant un moment, ses billes argentées me fixent une nouvelle fois. Une de ses mèches sombres m'hypnotise alors que celle-ci , comme une plume, tombe délicatement sur son front. D'une main experte, il s'empresse de la ramener derrière et de fixer le tout avec un chapeau haut de forme. Sa tenue est plus sophistiquée: une chemise blanche accompagnée d'un veston, d'un pantalon et des bottes noires. Des boutons de manchette violette et argentés accessoirisent le tout, faisant de l'ombre à sa boucle d'oreille en forme de croix sur l'une de ses oreilles. L'heure des festivités approche à grands pas. Sans surprise, j'ai refusé de me changer en sa présence. Le seul brin de toilette fut de me rafraîchir le visage et de remettre certaines de mes boucles en place. Je verrais tout ce qui concerne l'hygiène plus tard. Il est temps que mon plan s'actionne. Surtout quand celui-ci a prévu de me compliquer la tâche dans mon échappatoire.

Sans surprise, deux hommes en armure débarque dans la chambre, l'un d'eux s'avançant vers Drale, l'autre plus en arrière avec une lance aiguisée dans sa main droite, ferraillé. Il se mettent tous deux un genoux à terre, une main contre leur cœur, montrant leur respect.

Lord Drale Denethor, Protecteur de Gracia, récite-t-il en même temps.

— Relevez-vous. Content de te revoir Joshua.

Le concerné relève la tête, ses yeux lavande regardant impassiblement Drale avant de dévier vers moi. Ses cheveux, couleur émeraude comme sa sœur, sont relevés vers l'arrière, lui donnant un air plus viril. Une barbe de trois jours accompagne cet air masculin, et une ligne blanche, surement une cicatrice, passe sur son œil illustrant sûrement ses années de servitude dans l'armée. Son expression de marbre et ses sourcils froncés, me dit qu'il n'est pas quelqu'un avec qui on peut taper la discute facilement. Alors c'est lui le fameux grand-frère de Verra, chef de la garde ?

Ça aurait été probablement mieux si je l'avais rencontré avant, dans d'autres circonstances...Il est...très intimidant.

Il se racle la gorge un moment avant de retourner son attention vers mon bourreau.

— Tout est prêt, Lord. Il ne manque plus que vous et votre...très chère invitée.

Faudrait vraiment se décider, car à un moment, je ne peux pas être ET une invitée ET une prisonnière!

A part si c'était un euphémisme pour ne pas remuer le couteau dans la plaie...Ou c'est l'inverse et c'est du sarcasme.

— ...Le cheval inclus n'est ce pas ? demande Drale, en levant un sourcil.

...Le cheval ?

— Le cheval inclus. Comme vous le vouliez...

Ma tête se braque immédiatement en direction du chef de l'endroit, lui dardant un regard assassin. Je jure que si il a fait quelque chose à ma jument...

— Parfait! Ne perdons pas de temps alors, n'est ce pas ?

Il m'adresse un regard satisfait alors qu'il attrape son long manteau gris foncé d'une main et tire sur la chaîne, m'incitant à le suivre. Le dit Joshua marche juste derrière, avec son subordonné, de près, son regard perçant me surveillant avec insistance attendant que je fasse l'erreur de trop. Nos regards se croisent, et je me détourne de lui immédiatement serrant ma sacoche de mon autre main. Mon plan commence tout juste. Il ne faut pas tout gâcher avec une foutue dague volée.

Je continue de marcher, les lumières passant à travers les fenêtres jonglant et contrastant avec les tons sombres du couloir.

Il n'avait qu'à bien rangé ses affaires, au lieu de la mettre à la vue de tous derrière un cadre!

J'expire et finis par regarder devant moi, résolue.

❀❀❀

Le cortège prévu pour cet évènement est immense.

Plusieurs dizaines d'habitants d'Arindale, sont habillés si sophistiquement et solennellement. Leurs vêtements sont pour la majorité de couleurs claires, propres. Dans leur mains, des branches de gui, une pour chaque famille, et ils avancent main dans la main en direction de l'étang. Les fées se préparent elles aussi, apportant tout ce dont elles ont besoin pour prendre part: corbeille de fruits, couronnes de fleurs, pierres précieuses... Elles ont l'air aussi plus coquettes à ce jour comparé à d'habitude. C'est juste tellement beau. Je fais un peu tâche comparé à eux avec mon accoutrement d'hier et ma petite toilette.

Suivant mon bourreau, je remarque Verra accompagné de sa fille toutes deux habillé également de manière très raffiné dans le style des faes. Si Riwa porte une robe évasée couleur rouge cerise pour aller avec ses mèches flamme, Verra elle, porte une robe violette ,avec une fente, qui s'attache au niveau de sa nuque. Un sautoir et des boucles d'oreilles améthystes trônent pour la touche finale. Elle se tourne dans ma direction, me regardant un moment sans expression particulière. Cependant, je remarque bien que ses yeux me détaille et elle cherche à savoir si je vais bien. Un peu culotté de penser ça après m'avoir fait un coup de la sorte.

Finalement, Joshua me dépasse, la prend par les épaules, surement voulant jouer son rôle de grand frère. Un léger goût amer me passe dans la bouche et je baisse légèrement la tête. Je devrais être habituée aux blessures et aux trahisons amicales maintenant. Je me suis farouchement trompé.

Dans une sorte de calèche ouverte, faite de bois et de plantes solides, j'aperçois Sierra assise auprès d'un grand homme à la longue barbe grise. Elle porte une robe sirène bleu marine, sa fourrure blanche toujours collée à ses épaules et ses bijoux sont de la même couleur que ses yeux: sapphire. Les deux billes de l'homme à côté d'elle partage exactement cette même description. Serait-ce son père ? D'un coup, les yeux des deux se portent sur moi, remplis d'animosité. Si ce n'était qu'eux il m'aurait tué sur le champ, mais ce n'est pas le cas. Ils saluent Drale d'une petite révérence assise, avant de dire au cocher de commencer à partir et de suivre le reste du peuple. Je me mord la joue, sentant la nervosité remontée. C'est pas le moment de se laisser envahir par le stresse.
Pitié tout de même, dites moi qu'il va la jouer solo et qu'il ne va pas me traîner, enchaîner jusqu'à qu'on soit arrivé...

A ma grande surprise, il s'arrête. Il donne l'autre bout de ma chaîne à un de ses gardes, puis continue son chemin, me cachant visiblement une petite surprise.

— Je me suis dit que tu serais plus apaisé avec un peu de familiarité. En quelque sorte...

— Que veux-tu dire...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'un hennissement familier, mais paniqué, me parvient aux oreilles. Mon sang ne fait qu'un tour. A l'entente du mot "cheval", je savais déjà d'avance qu'il prévoyait quelque chose avec Hazzle. Les yeux écarquillés je m'arrête et regarde avec stupéfaction mais aussi avec un peu d'inquiétude.

Hazzle est sellé, bridé avec des effets en cuire et des décorations qui sont généralement réservés pour les sorties officiels ou les fêtes. Deux gardes la retienne par les rênes alors que Drale s'en approche, un sourire narquois l'accompagnant. Prenant les rênes, il tire avec force sur celui-ci, la faisant visiblement mal. Je serre les dents m'approchant précipitamment d'elle.

— Arrête! Tu lui fais mal! m'écrie-je sur lui alors que je prend les rênes également le défiant du regard.

On se fixe mutuellement, ses deux billes argentées se confrontant aux flammes qui s'allument dans mes pupilles. Il peut me torturer comme il veut, par contre il ne touche pas à Hazzle!

Les minutes passent, je peux sentir que tout le monde nous prête attention, mais je m'en contrefiche. Qu'il la lâche, enfin ! Une tension s'installe et je peux sentir que nos visages sont de plus en plus...proche. Mais je ne bronche pas. Je ne veux pas broncher. Son souffle me caresse la joue, et je me mord la joue pour me forcer à ne pas penser à autre chose.

Ce serait trop bête...

Après un moment, il soupire, puis relâche sa prise me laissant prendre la main avec ma jument. Elle renifle ma main puis se niche dans celle-ci cherchant du réconfort et je caresse sa crinière avec douceur. Elle a dû avoir peur... Drale nous observe, deux doigts sur le bord de son chapeau afin de le tenir en place.

— Ce n'est pas ma faute si ton étalon est incontrôlable, me sort-il.

— Il est entouré d'inconnus dans un endroit qu'il ne connaît pas...Et tu pensais que ça, ça la calmerait ?

— Elle l'était bien quand je l'ai sauvé dans les bois.

— Par pure coïncidence ou... par choix ?

Il perd immédiatement son sourire, et je retrouve le mien. Je ne sais pas encore comment je me suis retrouver dans le domaine. Mais je parie qu'il y est pour quelque chose...Le cœur enchainé que j'avais vu la dernière fois, avant que je m'évanouisse.

C'est lui n'est ce pas ? 

Son regard me fusille, comme s'il ne voulait pas que je dise un mot de plus. Une corde sensible ? Les autres ne sont pas au courant ? Je croise les bras devant lui fronçant les sourcils.

— C'est quoi cette réaction ? J'ai dit un truc qu'il ne fallait pas ?

— Ferme-là, me dit-il sèchement.

— J'essaye juste de comprendre. Ce cœur...

Ni une, ni deux, il tire sur la chaîne attachée à mon poignet, me faisant tomber au sol violemment. J'essaye d'y mettre une contre-force, mais c'est impossible, il tire encore plus. La chaîne elle-même semble se resserrer autour de mon poignet d'un coup, et je grince des dents. Putain!

D'un pas lent, toujours avec sa poigne, il s'accroupit et rapproche son visage une nouvelle fois, cette fois-ci me forçant à le regarder dans les yeux. Ils étaient froids, me dardant des éclairs aux reflets argentés qui, s'ils avaient ce pouvoir, pourraient me foudroyer sur place. Cette longue fixette dure un moment et je remarque maintenant, malgré son chapeau haut de forme, qu'une fine mèche blanche borde son visage. Ses yeux s'assombrissent, le plis de ses paupières s'affaissent légèrement, me regardant de haut comme s' il est hypnotisé par quelque chose. Puis, me faisant presque sursauter, sa bouche se rapproche de mon oreille.

— Je t'ai déjà dit de faire attention à toi Rosa Mea. Faire la dure avec moi est une mauvaise idée...Surtout en terre inconnue.

Je ravale ma salive un moment, sentant des picotements sur ma peau au son de sa voix. Cependant, je fronce les sourcils et souris, lui chuchotant à son tour.

— Sache le, c'est en terre inconnue que j'apprend le plus, alors en aucun cas je vais reculer. Et puis que vas- tu faire ? ...M'hypnotiser ?

Ses yeux vacillent. Une colère sourde transparaît dans ses pupilles, mais il les ferme et rigole. On dirait que ça l'amuse, mais ce n'était en aucun cas mon but ?

Il secoue la tête et s'approche des sangles de l'attelle. Puis d'un coup, il monte Hazzle. Je me mords la lèvre inférieure.

— Peu importe. Je n'ai pas le temps pour tes simagrées. Et puis, ça ne doit pas être bien compliqué de monter cet étalon-

Soudain, Hazzle s'agite. Tapant du sabot, secouant la tête avant de pousser un hennissement, complètement agacée. Le Lord, surprit, tire sur les rennes. Mais ça ne fait que la fâcher encore plus. Je souris et croise les bras, le regardant avoir du mal avec mon cheval, étant à deux doigts de tomber de la selle. Les gardes qui tenaient ma chaîne en attendant se précipitent vers lui, me lâchant afin d'essayer de le neutraliser. Mais en vain. Drale grince des dents.

— C'est quoi ce cirque ?! Tu peux m'expliquer ?

— Ah ? Non j'ai pas envie...

Il finit par tomber et je rigole encore m'approchant d'une Hazzle un peu plus calme, caressant son museau. Il pensait vraiment pouvoir la monter comme ça et se pavaner devant moi? Erreur.

Il relève la tête et je le regarde avec une pointe de malice.

— Hazzle est née et a été élevé dès son plus jeune âge pour que je puisse être la seule à la monté. Elle n'accepte pas qu'un parfait inconnu puisse la chevaucher ou essaye de la contrôler. Donc non, c'est plus compliqué que ça, je lui dis, un sourire sur mon visage alors que je passe mes mains dans sa crinière.

— Je vois. Il faut donc que je m'en tienne à une autre tactique.

Haussant un sourcil, je remarque que sa main gantée attrape ma chaine et retire dessus, me jetant cette fois-ci à mon tour à terre. Je n'ai pas le temps de laisser échapper une interjection qu'il se relève, et sans que je m'y attende, il me met sur son épaule. Sa main est posée sur ma cuisse et j'ai presque l'impression qu'il l'empoigne, à mesure que ses doigts font son empreinte sur ma peau... Je rougis et tourne ma tête, ahurie.

— Mais qu'est ce que tu fais ?!

— Je calme le cheval, puisqu'il ne peut pas le rester sans son tranquillisant. Et puis je t'ai bien dit que je n'allais pas te lâcher d'une semelle...

Il me chuchote à l'oreille.

"Ma Rose"

...Géniale.

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