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𝐍𝐎𝐓𝐄||
𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆
𝐃𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐂𝐄||
𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓||
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖||đ‹đąđ„đČ/đ•đžđ«đ«đš
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑||đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓||đ’đźđ„đš
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎||đ•đžđ«đ«đš
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑||đ‹đąđ„đČ
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒||đ‹đąđ„đČ/đƒđ«đšđ„đž
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓||đ‹đąđ„đČ
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||đ‹đąđ„đČ

Tout est devenu sombre.

Les rideaux vaguent dans l'air, suivant la coupe du vent fort, tandis que l'orage gronde, si fort que les murs se mettent Ă  trembler. MalgrĂ© les couvertures, le froid fait son antre, entre les vĂȘtements. Tout est glaçant. Glaçant comme les domestiques qui sont Ă  l'affĂ»t, un air apeurĂ© sur leur visages. Courant presque dans tous les sens pour essayer de stopper les rafales violentes qui menacent de briser les fenĂȘtres. Des rafales qui sont loin d'ĂȘtre naturelles. Des rafales que seul un ennemi pouvait crĂ©er. Une brĂšche mal bouchĂ© dans la barriĂšre magique apparemment...

Ma peluche entre les mains, j'ai peur. Mon visage est niché dans la belle robe couleur neige de ma mÚre alors qu'elle essaye tant bien que mal de me consoler avec sa belle berceuse. De couvrir les bruits de verre cassés, ou les cris des gardes qui retentissent dans tout le palais. Un brouhaha général, assourdissant, effrayant...

— Ça va passer ma chĂ©rie, me dit-elle Ă  l'oreille.

Ça va passer.

Ça va passer.

Ça va-

KABOOM

Le vitrail de la chambre éclate en plusieurs petits morceaux. Dans un fracas grisant qui me fige moi et ma mÚre sur place. Il en faut peu pour qu'une autre rafale revienne et frÎle mes joues. Le vent est si fort qu'il me brûle, malgré le fait que ma mÚre essaye de me protéger. C'est inutile. Je ressens tout. Vraiment tout.

Je lĂšve la tĂȘte vers elle, qui cependant, reste marbre. MalgrĂ© le vent fort qui souffle, ses sourcils restent juste froncĂ©s. Sa bouche ? FermĂ©. Elle fixe juste le milieu de la tornade sans grand intĂ©rĂȘt. Presque lassĂ©. Comme si, elle sait...Elle sait que ça allait arriver un jour ou l'autre. Je la serre encore plus contre moi.

Elle me regarde et sourit avant d'aller doucement à l'opposé de la piÚce. Sa main se pose sur une dalle et un passage s'ouvre. Un passage méconnu de tous, menant a des escaliers sombres et lugubres. Seul des torches éclairaient faiblement l'endroit. Je fixais l'endroit peu rassuré.

— Maman...ça fait peur...

Elle me regarde encore.

— N'aie pas peur ma puce...On va passer par là...

Mais le vent était menaçant. Trop menaçant. Des bruits bizarres, des rugissements, s'approchent de plus en plus. Les cris sont de plus en plus proches.

"Prévenez le roi! Ils vont entrer dans la chambre!"

Ils sont proches.

Me prenant dans ses bras une derniÚre fois, je remarque que des larmes commençent à perler ses joues. Je ne comprends pas. Elle inspire, puis me souffle ces derniers mots...

— Il faut que tu sois forte ma Lily. Soit forte quoi qu'il arrive.
Soit forte.

Je n'eus pas le temps de renifler que je suis poussé dans le passage. Celui-ci se referme.

Puis tout devient noir.

❀❀❀ 

Je me rĂ©veille en sursaut, pantelante. La goutte de sueur glisse sur ma joue, coulant doucement pour venir se poser sur ma main. Ce rĂȘve...Ce souvenir...

Me recroquevillant sur moi mĂȘme, je mets ma tĂȘte entre mes genoux espĂ©rant retrouver un rythme cardiaque normal. Rien Ă  faire. Ma respiration est saccadĂ©e, un sentiment me comprime la poitrine alors que les larmes montent. J'aimerai fermer les yeux. J'essaye mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je ne veux pas revivre ça. Ce vent... Ces cris...Ma mĂšre...Fermer les yeux va juste faire revivre ses souvenirs comme des flashs. Des flashs si douloureux...Si douloureux...Je ne veux pas !

J'halĂšte, les larmes sortis, ruisselant sur mes joues. Se mĂȘlant Ă  ma sueur dĂ©goulinante et serrant ma gorge si fortement que j'ai du mal Ă  respirer. Maman...Maman...

Levant ma main Ă  ma vue, je la vois. Elle commence Ă  trembler. Elle commence Ă  trembler! Tout devient flou.

Non! Je ne dois pas me laisser abattre. Pas maintenant. Pas par les sentiments. Pas par ce sentiment. Respire Lily. Inspire...Expire... Pense Ă  la nature. Pense aux doux parfums des roses du jardin. Pense Ă  ta mĂšre, Ă  son rire, Ă  son sourire...A ses doux mots...A Hazzle...

Sans plus attendre, fermant les yeux, les tremblements cesses. Les battements de mon cƓur, eux, reviennent Ă  la normale tandis la compression effectuĂ©e sur ma poitrine se dĂ©fait doucement, laissant mes poumons avaler l'air qu'ils leur faut. Tout est calme Ă  prĂ©sent.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de crise de panique. J'avais rĂ©ussi, Ă  l'aide de ma Nanny, Ă  surmonter ça afin qu'aucune faiblesse ne puisse transparaĂźtre Ă  la cour. Mes entraĂźnements avec M. Doufus, m'avaient aussi permis de ne pas me laisser abattre Ă©galement. J'arrivais Ă  reprendre le contrĂŽle facilement sur mes Ă©motions et pouvait me concentrer sur mon adjectif sans souci. Mais avec ce qui vient de se passer maintenant...À quoi cela a-t-il servi ? J'ai tout essayĂ©, tant bien que mal, de gommer ce dĂ©faut...Cette faille afin que je puisse ĂȘtre la princesse irrĂ©prochable qu'ils voulaient que je sois. Afin de prouver Ă  mes sujets que je pouvais ĂȘtre une trĂšs bonne reine, sans avoir besoin qu'un roi, Ă©tant aussi mon mari, me mette la couronne. Un roi qui aura sĂ»rement plus de pouvoir que moi mais qui ne connaĂźt point. Non... est ignorant de tout ce qui ce qui ce passe. Tout ce qui se trame. Qui ne connaĂźt pas les conditions Ă©conomique, politique...Un roi qui n'a pas la magie de ce royaume et qui est lĂ , purement pour faire bonne figure. Pour avoir le pouvoir. Alors qu'il s'en fout complĂštement de ce qui peut arriver aux autres. Je soupire en essayant de calmer mes nerfs. HonnĂȘtement, je n'aime pas cracher sur des amis de longue date. Ça ne se fait pas. Mais en grandissant, il est devenu Ă©goĂŻste! Comment a-t-il pu ? Me piĂ©ger ainsi avec l'aide de mon propre pĂšre ? Était-il avide Ă  ce point ?

La trahison est triste. Si triste que ça en fait mal.

D'abord d'un ami d'enfance. Puis d'une femme qui a prétendu vouloir mon bien dans ce trou perdu...

Un rire jaune me prend. Quelle calamité...Au final, il n'y a aucun endroit qui pourrait me permettre de respirer. A ce demander si ma vie en vaut la peine. AprÚs tout, c'est pas comme si j'étais née pour quelque chose de spécial. La réalité étant que en temps que femme, on voulait me réduire dans ma condition de femme. On voulait me dire que je n'avais pas mon mot à dire. On voulait simplement me faire taire et que je m'exécute.

Mais quelle infortune ils ont eu en ayant une enfant unique. Les choses sont devenues plus complexes et il a fallu que cette fille soit tĂȘtu comme une mule. Alors je suppose qu'on lui a fait croire qu'elle allait devenir la premiĂšre reine sans avoir besoin d'un homme Ă  sa charge. Un doux mensonge qui a durĂ© combien de temps ? 

Ah oui. Dix-neuf ans.

S'en est presque risible. 

Exhalant, je louche sur les items de la chambre. Sombre, avec un mĂ©lange de bois et de cuir. Seul un petit faisceau lumineux passe Ă  travers les rideaux noirs pour me dire que c'est le matin. Ou l'aprĂšs-midi, je ne sais plus. Des reliques dans ce qui semble ĂȘtre du mĂ©tal, quelques tableaux sombres reprĂ©sentant dĂ©s fois quelque silhouette. Une odeur de musc mĂ©langĂ© Ă  celle des cĂźmes emplit mes narines et me relaxe...C'est doux...

Je bats des paupiĂšres sentant le sommeil revenir quand, soudain, un flash mental me frappe en plein fouet. Ce n'est pas ma chambre...Ce n'est pas ma chambre!

Les reliques en métal, les tableaux, les teintes sombres...Bordel!

OĂč suis-je ? Qu'est ce que je fous ici ? Dans quoi on m'a emmenĂ© ?

Je fronce les sourcils et essayant tant bien que mal de me remĂ©morer un dĂ©tail, quelque chose qui m'a Ă©chappĂ©. Mais rien. Cette boisson de malheur avait fini par m'assommer complĂštement. Je tressaille face au violent mal de tĂȘte qui me vient. Ne me dites pas que j'ai terminĂ© dans la chambre de ce fou ? Par Leibrum, ce serait, avec beaucoup d'ironie, le cadet de mes soucis!

Bon essayons de sortir de ce merdier.

Assise au rebord du lit, j'essaye de me lever mais quelque chose me tire la main et me fait retomber. Hein ?

J'essaye encore mais c'est la mĂȘme chose, mon poignet est tirĂ© en arriĂšre, me serrant avec douleur alors que je suis forcĂ© de rejoindre le lit. C'est une blague ?

Me tournant vers mon poignet, mes yeux s'écarquillent. Une...chaßne ?

Vous allez me dire que ce qui me retient actuellement c'est une putain de chaine. Et puis quoi encore ?!

Elle est si serrĂ©...On m'a laissĂ© de la marge pour mes mouvements, mais je ne peux pas quitter ce lit. Cette chambre Ă  couchĂ© macabre mĂȘme. J'ai l'impression d'ĂȘtre un animal en laisse. Un frisson me parcourt l'Ă©chine imaginant tous les trucs qui auraient pu se produire avec moi attachĂ©s au lit comme ça. C'est le genre de scĂ©nario que toute personne voudrait Ă©viter s' il ou elle n'est pas consentante. Il faut que je sorte de lĂ .

Je retire une seconde fois, afin de voir si par miracle, elle pourrait se briser. Mais rien Ă  faire. Elle a l'air neuve et plus solide que de la pierre. Peut-ĂȘtre pourrai-je essayer avec des lianes ? Ça pourrait fonctionner en soit, c'est solide en plus.

— Tirer ne servira a rien Rosa Mea. Je te croyais plus maligne.

Cette voix...

Mais j'aurais dû m'en douter. 

Tournant ma tĂȘte immĂ©diatement, je me prĂ©pare Ă  rugir quand je me stoppe. Mes joues s'empourprent alors que mes deux billes le scrutent de haut en bas. M-Mais ? Non. Non non.

Cet...Ă©nergumĂšne est lĂ  devant moi...le torse nu avec ses cheveux dĂ©tachĂ©s qui tombent sur ses Ă©paules. Je ne peux pas m'empĂȘcher de le fixer. Ses abdos sont ciselĂ©s, finement dessinĂ©s qu'on a l'impression qu'ils ont Ă©tĂ© taillĂ©s dans du marbre. Les muscles de ses bras ressortent alors qu'il referme la porte derriĂšre lui sans problĂšme. Son dos...saillant, reflĂ©tant en quelque sorte le poids des responsabilitĂ©s qu'il doit porter sur ses Ă©paules. Un poids que j'ai tout de mĂȘme eu le temps de constater ces derniers jours. Alors qu'il s'approche, je peux remarquer les nombreuses cicatrices et traces qui passent sur sa peau, le marquant presque Ă  vie. Mais c'est loin d'ĂȘtre indĂ©cent, au contraire. Ce dĂ©tail vient rajouter du charme, une sorte d'Ă©clat qui se marie super bien avec sa couleur chocolat. Comme des coups de peinture qui viennent, de maniĂšre abstraite, embellir une toile sombre et lui donner un peu de lumiĂšre. C'est si...beau. Oui c'est bien le mot. Tel une Ɠuvre d'art.

— La vue te plait ? me chuchote-t-il à l'oreille.

Je frissonne au son de sa voix. Elle vibre dans tous mes membres, alors que son souffle effleure ma clavicule. Une douce caresse invisible qui attend que je cĂšde. Mais je sais qu'elle est interdite.

— Je peux savoir pourquoi je suis attachĂ©e ? je lui demande d'un ton sec, tournant ma tĂȘte.

Ses lÚvres forment un rictus alors qu'il s'asseye à cÎté de moi, comme si de rien était.

— Pourquoi ? Ça ne te plait pas ? Ce n'est pas la premiùre fois pourtant. C'est vrai que le gris n'est pas ta couleur.

Je serre les poings et le fusille du regard. La contemplation est terminĂ©e Ă  prĂ©sent. Il peut aller se faire voir. J'essaye de lui attraper le bras, mais une main passe derriĂšre moi et tire sur la chaĂźne, me ramenant fermement vers la tĂȘte de lit et me tordant le bras par la mĂȘme occasion. Je grimace, ça ne veut pas dire que je vais lĂącher l'affaire.

— Mais...ugh...a quoi ça te sert au juste ? En plus dans ton lit ? j'essaye tant bien que mal.

— Parce que tu es une faiseuse de problùmes, voilà pourquoi.

Ah...Et pour le lit alors ? Ils auraient pu me mettre dans ma chambre!

— Vous auriez pu trùs bien m'attacher autre part que dans ta chambre à coucher ?

Il hausse les sourcils avant de lĂącher un rire, comme si j'avais sortit la meilleure vanne de l'annĂ©e. Ça me semble logique pourtant.

— Et te laisser toute seule sans surveillance ? AprĂšs ce qui vient de se passer ? Ce serait de la pure folie, me rĂ©pond-t-il de maniĂšre narquoise. Il faut que tu sois en surveillance constante. Et comme mes gardes semblent ĂȘtre incompĂ©tent face Ă  tes...capacitĂ©s, autant que ce soit moi qui m'occupe de toi.

Livide, j'Ă©carquille les yeux comme si j'avais entendu la pire connerie de toute mon existence. Non, c'est actuellement la pire connerie de toute mon existence. MĂȘme si le raisonnement Ă  l'air logique, cela voudrait dire que je resterai lĂ , chaque jour et chaque nuit, dans son lit, Ă  subir cette chaĂźne qui me serre le poignet. Et je peux Ă  peine me lever. Non en soit, il est devenu fou, c'est le seul constat que je peux faire.

— Mais t'es complùtement malade...

— Tu me rends complĂštement malade, c'est diffĂ©rent. Je n'avais pas prĂ©vu de garder une gamine dans ton genre. Mais nous y sommes Rosa Mea.

Par Leibrum...

— Et si j'ai besoin d'aller aux toilettes ? De me changer ? De me baigner ? je rĂ©torque.

— C'est simple...

Il fait enrouler la chaßne autour de son doigt lentement, attisant la douleur lancinante dans mon poignet. Juste quelques centimÚtres sépare à peine nos visages.

— Je t'accompagnerai. Ce n'est pas comme si il y avait grand chose Ă  cacher chĂ©rie.

Je rougis Ă  la connotation, embarrassĂ©e mais aussi furieuse. Ça veut dire quoi ça ? Que je ne suis pas Ă  son goĂ»t ? Tant mieux! J'ai pas non plus envie de faire partie de ses conquĂȘtes! Il est pas si canon que ça non plus...

Menteuse...

La ferme!

Apparemment satisfait de la réaction, il relùche la chaßne sans précaution, me forçant à lùcher un geignement. Je vais le tuer...

Puis, avec la lenteur d'un prĂ©dateur, il contourne le lit et se couche Ă  cĂŽtĂ© de moi, les mains derriĂšre la tĂȘte. Ses yeux sont fermĂ©s mais son sourire est triomphal. Il est sĂ»rement content de sa bĂȘtise. Cette nouvelle idĂ©e qui me force Ă  m'allonger prĂšs de lui et Ă  faire comme si tout ça Ă©tait normal. Et puis d'ailleurs...

Qu'est ce que les gens vont penser de ça ?

Je veux dire, il y a des servantes qui passent lui déposer son repas, sûrement nettoyer sa chambre, changer ses draps ? Il y aura probablement encore plus de murmures...

Bravo Lileia, tu as atteint un nouveau poste: catin de service! 

C'est juste trop...tellement trop...

Abattue, je ramĂšne mes genoux contre ma poitrine. Je regrette. Oui je regrette amĂšrement maintenant. J'aurais dĂ» me battre. Dire Ă  mon pĂšre que je ne voulais pas Ă©pouser Oras. Lui dire que je suis parfaitement apte Ă  rĂ©gner seule. Lui dire que si il me laissait juste une chance d'apprendre et faire mes preuves: j'assurerais sa relĂšve. Mais non. Lily a dĂ©cidĂ© de fuir ses problĂšmes. De ne pas les affronter et a tout laissĂ© en plan en s'aventurant dans la forĂȘt la plus dangereuse du continent de l'ArcknĂ©. C'est pitoyable. Je suis pitoyable.

Je renifle lĂ©gĂšrement, alors que mes yeux commencent Ă  ĂȘtre embuĂ©s de larmes. Pourquoi est-ce que cela n'arrive qu'Ă  moi dans les faits ? Toute ma vie a essayĂ© d'ĂȘtre une princesse modĂšle...Au final Ă  quoi ça m'a servi ?

Soupirante je tourne la tĂȘte vers la fenĂȘtre essayant avec le paysage d'avoir un peu de rĂ©confort. Tout Ă©tait gris cependant. Les nuages cachaient la vue du soleil, le ciel menaçant de faire tomber ses larmes, par un grondement guttural. Les arbres s'Ă©tirent le long du vent, annonçant le temps Ă  venir. Mais mon attention bizarrement est attirĂ©e autre part.

Les yeux Ă©carquillĂ©s, je contemple avec Ă©merveillement la jolie surprise. Il ne parlait pas de mes formes, non. Ou alors si. Mais pas dans le sens que je pensais. Mon cƓur bat la chamade, mais je ne dĂ©tourne pas les yeux.

Il m'observait depuis le début en réalité ?

J'aurais bien aimĂ© que cela soit faux. Mais qui l'eut cru qu'en tournant la tĂȘte, juste un petit peu, Ă  travers la fenĂȘtre...MalgrĂ© les rideaux, malgrĂ© le verre...

Il pouvait me voir.

A tort...et à travers. 

❀❀❀ 

La pluie avait cessĂ©. Le soleil avait fini par se coucher et la lune, accompagnĂ©e de ses petites Ă©toiles, a dĂ©cidĂ© d'Ă©clairer le ciel. Les nuages se dĂ©gagent doucement, laissant la lumiĂšre venir par la fenĂȘtre alors que je termine d'Ă©crire quelque chose sur mon carnet de recherche. MalgrĂ© toute cette lubie autour de la chaĂźne, il a tout de mĂȘme dĂ©cidĂ© de mettre mes affaires Ă  ma portĂ©e, ainsi qu'une plume et un encrier. Au moins ça va me permettre de m'occuper. Car rester lĂ  Ă  rien faire...

Je tourne la tĂȘte vers lui. Il dort paisiblement, son corps lĂ©gĂšrement dirigĂ© vers l'autre cĂŽtĂ© du lit alors que la lune vient l'illuminer d'une douce lumiĂšre. Certaines de ses mĂšches noires viennent encadrer son visage alors que son torse gonfle et se dĂ©gonfle Ă  chaque respiration. Le rouge me vient aux joues. Je dois admettre qu'il donne une toute autre impression comme ça. L'impression d'un enfant qui s'est innocemment plongĂ© dans le monde des rĂȘves aprĂšs avoir passĂ© toute la journĂ©e Ă  jouer. MĂȘme si son hobby en question Ă©tait de m'enchainer, tout en continuant de travailler sur le soi-disant BaptĂȘme...

Soupirant, je rature un Ă©niĂšme mot trouvant que ce n'Ă©tait pas la bonne maniĂšre d'introduire les dĂ©couvertes que j'ai faites dans ces forĂȘts. A ce stade, je pourrais juste jeter la page. Je me prĂ©pare Ă  la dĂ©chirer quand une idĂ©e me vient soudainement en tĂȘte. Et si j'Ă©crivais plutĂŽt dessus toute l'organisation de mon Ă©chappatoire ? Cela m'Ă©viterai d'utiliser une nouvelle page, et ça serait suspect si je laissais des boules de papiers Ă  terre. Et puis il serait temps que je le prĂ©pare ce fameux plan.
Car sur ce coup, je ne vais pas revenir sur mes mots.

Je dois partir.

Prenant une grande inspiration je commence donc à écrire quelque mots:

"BaptĂȘme— Fairy Pond— Hazzle..."

Je pourrais essayer de m'Ă©chapper durant l'Ă©vĂšnement. AprĂšs tout, ils seront tous plus focalisĂ©s sur le baptĂȘme des bĂ©bĂ©s faes que sur moi. Ça me laissera le temps de m'Ă©clipser, prendre Hazzle, puis partir Ă  toute vitesse dans la direction opposĂ©e. Faisant tourner la plume entre mes doigts, je marque un autre mot puis l'entoure.

"Carte"

ComparĂ© Ă  eux, je ne connais pas la forĂȘt comme ma poche. Il me faudra donc quelque chose qui puisse me guider. ProblĂšme: ont-ils dĂ©jĂ  créé une carte de cet endroit ? Ils ont tous l'air de ne pas en avoir besoin et de mouver Ă  travers les arbres sans prĂ©occupation... Il faut aussi que je sache quel jour on est. Verra m'avait dit qu'ils se dirigeraient tous vers le lac dans deux jours. Est ce que ça veut dire qu'il me reste encore un jour Ă  me prĂ©parer avant de pouvoir m'Ă©chapper ? Si seulement je ne m'Ă©tais pas Ă©vanouie...

Sans crier garde, un petit toquement de porte se fait entendre. Oh ? Fermant le carnet, mes yeux se tournent en alerte vers l'entrĂ©e de la chambre. Je commence Ă  paniquer. Par Leibrum, on va me voir! En plus l'autre n'est qu'Ă  moitiĂ© habillĂ©. Cachant mon visage entre mes mains, j'entend la poignĂ©e se tourner puis la porte s'ouvrir. Non, retourne d'oĂč tu viens!

— Maman m'avait dit de poser ça là..., murmure soudainement une voix fluette.

Reconnaissant ce timbre aigu, j'ouvre les yeux, enlĂšve mes mains devant mon visage alors que deux petites billes couleur lavande se tournent vers moi par curiositĂ©. Ayant partiellement la mĂȘme couleur de cheveux de sa mĂšre, quelques petites mĂšches rouge-orangĂ© viennent entourer son visage alors qu'elle tourne la tĂȘte embarrassĂ©e. Elle porte un plateau entre les mains.

— Riwa ? je l'appelle. Qu'est ce que tu fais là ?

— Je...

Timide, elle pose son plateau rapidement avant de me regarder et de commencer à s'approcher de moi. Je l'observe stupéfaite alors qu'elle se stoppe à mon niveau et cherche quelque chose dans sa poche. AprÚs quelques secondes, elle me temps une petite bouteille en cristal surplombé d'un bouchon de liÚge. Une fiole! Elle la dépose sur mes genoux.

— Maman m'a dit que tu t'Ă©tais fait mal... Et comme t'as l'air gentille, je me suis dit que j'allais te donner ça...

Posant le carnet sur la petite table de chevet à cÎté du lit, je prend la fiole entre mes doigts et fait tourner le liquide. Il est translucide, légÚrement violacé. Je souris légÚrement au geste, avant d'hésiter. Et si c'était un autre piÚge ?

Voyant mon hésitation, elle tourne les talons et décide de prendre l'une des bougies qui éclairent la piÚce. La panique me prend quand je la vois approcher sa main contre le feu.

— Ne fait pas ça!

— Ouch!...

Mais ...pourquoi  ?! Je regarde abruptement vers Drale paniqué qu'il se soit réveillé. Non, il est endormi. Puis j'attrape la bougie, souffle dessus par précaution, avant de regarder sa main blessée par une légÚre brûlure. Elle grimace et renifle un peu avant de prendre la petite fiole, de l'ouvrir et verser le liquide contre sa plaie. AprÚs un petit moment, celle-ci disparaßt. Plus rien. Juste sa couleur laiteuse, comme si elle ne s'était pas délibérément brûlé la peau il y a quelques minutes. Elle... Elle ne m'a pas menti...

Elle observe ma réaction, les joues rougies toujours par de petites larmes, avant de me montrer sa main. Je lui sourit avant de poser la bougie éteinte à cÎté de mon carnet et de prendre la fiole doucement. De l'autre main, je lui essuie doucement une de ses larmes.

— Merci beaucoup...ça me fait super plaisir.

Elle Ă©carquille les yeux puis sourit Ă  son tour. Elle me fait tellement penser Ă  ma petite Samira... J'ai dĂ» l'attrister avec ma fuite. Elle que je considĂšre comme ma petite sƓur, je ne lui ai mĂȘme pas laissĂ© de mots pour la prĂ©venir de mon dĂ©part.

Elle doit m'en vouloir...

Chassant ce sentiment de culpabilité, je lùche un soupir avant d' ébouriffer les cheveux de la fillette. De tous, elle est celle qui a été la plus gentille. 

— Ne dit pas ça Ă  maman okay ?...Je ne suis pas censĂ© fouiller dans ses affaires sans permission.

Un léger rire me prend. Oui. Samira et elle auraient été de superbes amies.

— Promis jurĂ©, je lui rĂ©ponds levant mon petit doigt en guise de promesse.

Elle rigole aussi puis lĂšve son auriculaire Ă©galement, confirmant le pacte que je viens de faire avec elle. Ouvrant la fiole, je regarde mon reflet Ă  travers la fenĂȘtre afin de passer le liquide autour de mon cou. AprĂšs un petit moment, la trace violacĂ©e disparaĂźt, ne laissant aucune cicatrice. Ça picote lĂ©gĂšrement, mais c'est supportable...Une question me trotte dans la tĂȘte cependant...Je reporte mon attention sur elle. Elle Ă©tait en train de se diriger vers la porte.

— Attends. J'ai une autre question...

— Ugh ? Oui qu'est ce qu'il y a ?

Je n'aime pas soutirer d'information comme ça à une enfant, mais c'est pour la bonne cause. De plus, c'est juste un repÚre.

— Tu sais combien de temps j'ai dormi ?

Elle fait mine de penser un moment avant de me regarder.

— Une journĂ©e entiĂšre je crois. Maman me disait que t'Ă©tais trĂšs fatiguĂ©e, rĂ©pond-elle.

J'hausse les sourcils avec stupéfaction. Ah oui, effectivement j'étais complÚtement sonnée...Cela veut dire que demain c'est le jour du grand départ.

— Je vois...Merci beaucoup ma puce.

Elle hoche la tĂȘte avant de se prĂ©cipiter vers la sortie. Je serre la fiole contemplant les arbres avec dĂ©termination. Finalement, il ne me reste qu'une nuit pour tout planifier. C'est peu, mais ça fera largement l'affaire. Il faut juste que je sois efficace.La dĂ©posant, je reprends mon carnet, ma plume et j'Ă©cris un nouveau mot sur la page. L'encre s'Ă©coule, formant les courbes, affirmant la derniĂšre chance que je me crĂ©e. En un mot, elle rĂ©sume avec subtilitĂ© le temps qu'il me reste, forme la ligne, que je dois franchir inĂ©vitablement. Le temps presse. Il me presse.

Juste un mot.

"Demain"

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