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𝐍𝐎𝐓𝐄||
𝐓𝐑𝐈𝐆𝐆𝐄𝐑 𝐖𝐀𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆
𝐃𝐄𝐃𝐈𝐂𝐀𝐂𝐄||
𝐏𝐋𝐀𝐘𝐋𝐈𝐒𝐓||
𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟗||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟕||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟎||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑||𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟓||𝐒𝐮𝐥𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟕||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟖||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟗||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟎||𝐕𝐞𝐫𝐫𝐚
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟏||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟑||𝐋𝐢𝐥𝐲
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟒||𝐋𝐢𝐥𝐲/𝐃𝐫𝐚𝐥𝐞
𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟓||𝐋𝐢𝐥𝐲
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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟐||𝐋𝐢𝐥𝐲

Je ne sais pas où je suis. J'ai peur... Maman m'a poussé, puis elle a disparu vers le vent rugissant de l'extérieur. Il n'y a plus rien à part du noir, du floue et du froid. Légèrement étourdie, je me tiens la tête essayant tant bien que mal de régulé ma vue. Je grimace en sentant une grosse bosse commençant à se former sur mon front. Cogner le sol à dû surement m'assomer pendant un petit moment. En même temps, il est en pierre. Je renifle, ma vue cette fois-ci se troublant de larmes alors que je referme les yeux. Je n'aime pas ça...Je n'aime pas cet endroit...

— MAMAN ! criai-je, nichant mon visage dans la peluche. PAPA!...

Mais rien. Aucune réponse. Juste un écho lointain qui me donne à peu près la profondeur de ces lieux. Reniflant encore une fois, je finis par me lever, essuyant mes larmes avec ma manche avant de fixer les escaliers qui ne font que descendre comme un tourbillon. Plus, il y en a, plus le noir s'étend, ce qui fait qu'on l'impression que la seule source de lumière présente en ces lieux c'est cette torche présente sur le côté du mur. Des petites flaques perles chaque marche, me permettant de voir à peu près mon reflet actuel. Une petite fille larmoyante, tenant son doudou comme si sa vie en dépendait alors que ses boucles roses, emmêlées, entoure sa face joufflus. Pathétique: c'est le mot qui me vient à l'esprit. Reniflant encore, je referme les paupières, laissant les larmes couler le long de mes joues. Pourquoi ils ne sont pas là ? Est ce qu'ils vont un jour me trouver ? Est ce que je vais passer le reste de ma vie à croupir ici ?

Je ne veux pas...

Haletante, je serre le poing me remettant à fixer cet endroit inconnu. Même s'il fait sombre, il y a des escaliers. Ça doit surement alors mener à une place en particulier...Ou possiblement une sortie ?

— I-Il y a quelqu'un ?...Eh oooh!

J'essaye encore, mais rien. Aucune autre voix à part un autre écho qui s'éloigne doucement avant de rejoindre la pénombre. On à l'impression que le sol est englouti par tant d'obscurité, si bien qu'on ne voit pas la fin du chemin, ni des marches. Me tournant vers la torche, je me mets sur la pointe des pieds, afin d'essayer d'atteindre l'objet. Avec un peu de chance, si celle-ci se décroche, je peux peut-être l'emporter avec moi ? Elle bouge de son socle, se levant un petit peu, signifiant qu'on peut effectivement la prendre. Ma taille en revanche est loin d'être un avantage. Un énième soupir sort de mes lèvres alors que je retourne sur l'intégralité de mes voûtes plantaires, ne pouvant plus tenir sur mes pointes. Il ne me reste plus qu'à y aller dans le noir. Ma main tremble rien que d'y penser.

Posant un pied sur la première marche, je fais attention à ne pas glisser dans la flaque alors que je la dépasse pour aller sur l'autre marche. A mesure que l'on descend, il fait plus froid, et le côté lugubre revient à la charge, tourmentant mon mental des pires horreurs possible. Les battements de mon cœur s'accroît à chaque pas que j'effectue.

Après s'être enfoncer dans la pénombre, d'une main je longe le mur pour essayer de prendre mes repères. Il ne faudrait pas que je me blesse ou que je tombe, surtout quand on ne voit rien. L'air est de plus humide...il y a-t-il de l'eau quelque part ?

Un petit moment passe et la montagne d'escaliers prend fin. Mais il reste tout de même, une espèce de long couloir à longer. Déglutissant, je prends ce chemin en me disant que tout sera fini dans un moment. Mais les minutes filent, à se demander si je vais vraiment atteindre une fin. Après ce qui semble être une éternité, les jambes complètement exténuées, j'arrive finalement au bout du chemin, la continuation de celui-ci étant bloquée. Au toucher, il semble que je me retrouve en face d'une porte faite de bois et de métal. Posant mes deux mains dessus, je la pousse de toutes mes forces, pour essayer de la faire bouger. De grâce, celle-ci grince, parvenant finalement à s'ouvrir et des rayons de lumières tamisés pointent le bout de leur nez. Une fois l'avoir ouvert entièrement, je plisse les yeux, laissant mes pupilles s'adapter à la lumière avant d'écarquiller grand les paupières face à ma nouvelle découverte.

Wow...

En face de mois, une énorme salle, remplie d'étagères en bois, vertigineuses et de crevasse ou de l'eau coule, se déversant et brillant comme dans un sanctuaire. Les meubles sont remplis de livres, de paperasses et de boîtes d'archives. Le tout rangé et bien classé dans différentes couleurs: des tons de vert, de rouge, de bleu et même de blanc. Au centre, différentes fournitures telles que des fauteuils, des tables, des bougies et une cheminée, surement pour accueillir confortablement tous ceux qui voudrait étudier ici. L'espace est simple, mais mystérieux, faisant son temps avec de nombreuses gravures aux différents symboles rappelant les éléments: La terre, le feu, l'eau et le vent. Mes yeux restent fixés sur les symboles rapportant à ce dernier, la nervosité me montant à la gorge. Il est vrai qu'on ne parle jamais du dernier élément de la liste. Pour la simple et bonne raison que leur dieu est la cause de tous les malheurs qui existent, d'après papa. Y compris l'attaque de tout à l'heure. 

Une chose accapare mon attention. Au milieu des mobiliers, une sorte de pilier avec différentes orbes. Chacune aux couleurs fard de chaque royaume je suppose, avec un symbole à l'intérieur des objets translucides. M'approchant, je fais le tour afin de bien confirmer ce que j'avais aperçu, comptant chaque sphère, mais je me rend compte que une manque à l'appelle. Celle du vent.

L'a-t-on retirer par rapport au mal que ce royaume à produis ?

Par rapport au dieu déchu ?

Étirant mon bras doucement, j'essaye avec ma petite main d'atteindre l'espace, là où l'orb manquante est censé se tenir. Mais soudain, le sol tremble. Il tremble fortement sous mes pieds et un cri effrayé s'échappe de mes lèvres. Qu'est ce qui ce passe ? Pourquoi est-ce que tout bouge tout d'un coup ?! Au Secours!

Mais les mots ne sortent pas, reste coincé dans ma gorge sans pouvoir se faire entendre. Mes jambes finissent par flancher, et je ferme les paupières, me préparant à entrer au contact avec le sol une nouvelle fois mais au lieu de ça, je me sens mouiller de la tête au pied. Comme si je venais de plonger dans l'océan à la place.

Rouvrant les yeux, je ne suis plus dans la salle secrète remplie d'archives. Il n'y a plus les étagères, le pilier avec les sphères. Non juste de l'eau, me submergeant de la tête au pied, et du vide. Un vide intersidéral. Jetant un rapide coup d'œil sur mon apparence, je manque de crier de stupeur quand je me rends compte que je ne suis plus une enfant également. J'ai retrouvé mon corps de jeune femme, les habits que Verra m'a prêté ainsi que mes souvenirs en un flash. C'est comme si je venais de faire un bon dans le temps tout d'un coup et que j'avais perdu la mémoire, juste pour que je puisse incarner mon rôle de petite fille.

Alors que j'essaye de bouger un bras pour essayer de remonter à la surface, mon corps s'éloigne. Allant encore plus profondément dans les abysses à mesure que j'essaye de nager vers la lumière. Je panique, je commence à m'agiter, essaye de pousser le plus possible sur mes membres pour pouvoir retrouver de l'air, mais rien à faire. Je suis comme tirer vers le fond. L'air que j'avais retenue dans mes poumons n'est plus et je sens que l'eau commence à rentrer. Alors je retente.

Cette fois-ci j'avance, la lumière de la surface brillant et scintillant pour m'indiquer que je suis terriblement proche. Une lueur d'espoir me prend, et j'essaye de me précipiter vers la surface, si proche de mon objectif. Mais en tendant le bras une nouvelle fois, avec l'envie de sentir le vent, je me fige. De la glace.
La surface est recouverte de glace. Me bloquant dans les profondeurs de l'eau sans autres issues. La détresse revient en un battement, et je commence à taper sur celle-ci pour essayer de la faire craquer.

Mais rien, ça ne sert à rien.

Je suis condamnée. 

Alors je veux crier, ouvrant la bouche une nouvelle fois. Mais c'est là que je prends conscience du froid polaire de cette eau. C'est là que je prends conscience que je venais de laisser s'échapper les dernières bouffées d'air qui me restaient dans mes poumons. Mes membres me tirent, recommençant à me faire couler dans les profondeurs, et ma vision se trouble.

Est ce comme ça que je vais terminer ?

Noyer dans les abysses, avec personne pour me retrouver ?

Est ce comme ça...Que les dernières pages de mon livre finissent de s'écrire ?

Lentement, la pression descend faisant en sorte que mes épaules s'affaissent. La lumière de l'extérieur devient de plus en plus faible, quant à ma conscience...

...

"Maintenant Rosa Mea...suis ma voix."

J'ouvre les yeux d'un coup. Cette voix...

"Calme tes battements, calme ton coeur...Il n'y a pas de danger."

Autour de moi cette fois-ci, que du noir. Ni de la mer, ni des escaliers, juste l'univers sombre du vide sans fin, sans sensation particulière, sans odeur. Juste le calme, la paix.

"Suis ma voix...ne me repousse pas"

Comme un mirage familier, un cœur apparaît en face de moi, battant à tout rompre dans une poitrine, submergés par une fumée violette. Comme hypnotisé, je mets lentement ma main sur la mienne, sentant cette fois-ci mon pouls. Il bat au même rythme que celui en face de moi. Il se calme, se laisse faire. Régulant ma respiration et je sens la détresse, ma panique s'enlever. Le paisible prend le dessus...Je vibre.

Doucement, des chaînes apparaissent, s'enroulent autour de cet organe vital afin de le tenir en place, lui laissant aucune issue.

Et sans crier garde, sans aucune autre attention en plus, celles-ci font un mouvement qui me sort de ma trans.

Elles tirent.

❀❀❀

Je me réveille en sursaut, les battements de mon cœur reprennent de plus belle alors que tout était censé être paisible. Haletante, je regarde autour de moi, agitée. Les arbres, les feuilles, Hazzle toujours attaché près de sa tige...Tout est là, à la place avant que ma conscience me laisse, pour rentrer dans cet étrange rêve. La seule chose qui a changé c'est la position du soleil. Pendant mon sommeil, il a décidé de laisser place à la lune, cet astre à la lumière blanche qui éclaire et veille sur tous les être présent dans ce noir. Le vent frais m'indique qu'on est tout de même bien avancé dans cette nuit et je frissonne en me remémorant mon cauchemar. J'avais l'impression de tout vivre, de tout sentir alors que j'étais dans un sommeil profond.

C'était juste si...si réelle.

Je lève ma main, en direction de la lune, regardant ma paume essayant de me remémorer les sensations de la veille. Le sensation des pierres, de l'étrange couloir et salle d'archives souterraine ( que je n'arrive toujours pas a trouver), l'eau qui passe à travers mes doigts alors que je brasse l'océan glacial dans l'espoir de revenir à la surface. La glace froide ,elle-même, refusant de se briser malgré le fait que je tape si fort contre la paroie. Croire que tout ça n'était que pure illusion...Instinctivement, je me met à regarder autour de moi au cas où une silhouette familière ou quelque chose d'étrange se découpe dans le noir.

Est ce que le fait d'entendre sa voix, et ses chaînes étaient pure illusions aussi ?

Je secoue la tête avant de soupirer. Non, c'est impossible, je me fais des idées. Il est sûrement resté faire son devoir. Accueillir des nourrissons se doit être une obligation. Il a l'obligation de se présenter à eux aussi en tant que figure dominante du lieu. Ce serait plus logique...Je baisse les yeux légèrement à cette idée. C'est mieux ainsi.

Me levant, je me dirige vers ma jument posée contre l'herbe, sûrement était elle entrain de se reposer elle aussi après le stresse de tout à l'heure. Même si elle a été entraînée pour ça, Hazzle est une bête qui aime le calme et la familiarité des choses. Entre le changement d'environnement et ça, elle doit se sentir un peu sur les nerfs. Caressant son pelage pendant un moment, mes yeux finalement se posent sur ma sacoche en cuir marron que j'ai laissé près d'elle. Le souvenir de la dague me revient en mémoire. Desserrant les boucles, je l'ouvre avant de commencer à chercher le métal froid de l'arme avec ma main. Je n'avais pas amené grand-chose avec moi, mais je m'étais tout de même bien assurée de bien la mettre au fond de mon sac afin qu'elle ne puisse pas tomber en cours de route. J'arrête de fouiller quand ma main finit par tomber sur un cuir plus lisse, différent de celui qui recouvre mon carnet de notes. Intriguée, je tire la chose du sac avant d'écarquiller les yeux.

Le livre que Sépia m'a donné...

Qu'est ce qu'il fait là ?...

Palpant mon sac, c'est maintenant que je remarque qu'une poche cachée, cousu tout au fond est présente, placée si bien qu'elle paraît invisible. Le livre à du glisser dedans durant le moment où je rentrais de Rossleyer sur Hazzle.

J'ai dû aussi oublier son existence en cours de route car je n'avais pas envie de le feuilleter. Mais les choses sont différentes maintenant. Ne serait-ce que pour avoir un semblant de familiarité...

Le caressant du bout des doigts, je commence à le détailler avec attention, prenant en compte chaque coin, chaque petite chose qui rend cet ouvrage unique. Il n'y a pas beaucoup de chose marqué sur cette couverture émeraude, mise à part le fait que le prénom de mon père et de ma mère son écrit en gros comme titre. "Florencia & Alfonso"... Sépia avait insisté pour que je le lise, mais j'avais refusé car je ne voulais pas entendre parler de mes parents et de leur histoire d'amour. C'était pas comme si je ne la connaissais pas en soi. Mon père à rencontré ma mère alors que celle-ci était de passage au château. Elle n'était pas noble, et travaillait d'ailleurs dans la librairie de Sépia avant de devenir une royale. Sa mission était simple: échanger les livres abîmés, contre de nouveaux et mettre les nouvelles éditions à portée de main. Un job simple, qui clashe un peu avec mon côté d'historienne si on peut le dire, mais qui est en accord avec mon amour pour les ouvrages. Ils ont fini par se croiser par inadvertance et ça a été le coup de foudre. Malgré les préjugés, et contre toute attente, ils ont réussi à se faire accepter par la société et se sont mariés. Une histoire d'amour simple, qui ne relève pas du mariage forcé où un prince va finalement décider d'épouser une personne qui n'est pas de sang royal de son plein gré. Et on se demande pourquoi je m'offusque quand mon père veut me marier à Oras.

Dévisageant l'ouvrage pendant un long moment, je l'ouvre, feuilletant juste quelque page, une soudaine curiosité prenant le dessus. La première chose qui me frappe, c'est la police d'écriture. Je pourrais la reconnaître entre mille avec les centaines de lettres que j'ai lu d'elle petite: c'est celle de ma mère. Chaque mot, chaque tournure de phrase ont été formulés par elle. Ce n'est pas écrit par des colporteurs, ou des gens extérieurs cherchant à retracer leur histoire. Tout a été écrit par elle, daté... C'est plus un journal personnel qu'un bouquin édité pour le grand public.

Est ce que c'est pour ça qu'il voulait absolument que je le lise ?

Sans lire le contenu, je tourne quelques pages, voulant m'assurer une fois de plus de ma trouvaille avant de m'arrêter sur une page en particulier.

C'est quoi ça ? 

Grossièrement dessiné sur la page de gauche, le sketch d'un joyau en forme de cœur se découpe sur la page. Il y avait quelques inscriptions: des informations sur sa couleur ( rouge si je veux me fier à ce qu'elle dit ) sa texture, sa taille. C'est comme si elle voulait absolument le détailler le plus possible, comme si elle l'avait eu entre ses mains-

Une minute...

Le portrait dans le couloir la représentant, la broche sur sa poitrine. 

Ce ne serait pas par hasard...

Mais plus je regarde le dessin, plus je me convainc que ça l'est. Il n'y a pas l'ombre d'un doute. C'est bien le précieux joyau, la broche que ma mère m'avait laissé toucher petite...celui qu'elle portait tout le temps, à chaque seconde, comme si elle ne pouvait pas vivre sans. La seule différence comparé à mon souvenir, c'est que celui-ci n'était pas fissuré en son centre. J'ai un doute...Est ce vraiment le même ?

Lisant les inscriptions qui l'accompagnent sur la page de droite, j'observe le titre qu'elle lui a donné.

"Le coeur des coeurs"

Les adjectifs qui le qualifient.

"La mort", "l'éternité"...

Tout devient soudainement confus, face aux différentes informations cryptiques qu'il y a sur ce cœur. Qu'est-ce que la "mort" et "l'éternité" à avoir là dedans ? Pourquoi l'appelle-t-elle le "coeur des coeurs" ? Mais surtout...Pourquoi celui-ci est fissuré en plein milieu alors que celui que j'ai connu ne l'est pas ?

Piqué à vif, je tourne une autre page, essayant de voir si elle donne plus d'informations à la suite. Mais ce que je découvre, est encore plus choquant que ma découverte précédente.

— C'est quoi ce délire ?..., murmurai-je, abasourdi.

Au lieu d'écriture, c'est un autre schéma qui me fait face. Une sphère plus précisément, à la coupe parfaite, posée à plat sur une table alors que c'est reflet sont mise en avant par les coup de crayons effectués sur le papier. Dessiné dans la boule qui semble cristallisée, un nuage virevoltant, avec des mouvements de vents qui l'entoure. Ma respiration se coupe et je reste paralysé sur place ne pouvant plus détourner le regard. Quelque chose me froisse, me tourne l'intestin et je sens que je vais flancher à tout moment. Une seule question me vient en tête: Comment ?

Comment une orbe, semblable à celle de mes rêves...Qui est censée être absente d'ailleurs de ce fameux pilier, se retrouve là, dessinée dans le journal de ma mère avec autant de détails ?

L'orb qui représente d'ailleurs un royaume aussi interdit que ces cîmes dans laquelle je m'aventure. Si c'est pas pire.

Je ferme soudainement le journal. Non il doit y avoir une explication rationnelle à tout ça. Quelque chose de plausible. De claire. Mais rien ne me vient en tête, pas même une idée qui puisse m'expliquer le pourquoi du comment et me guider sans coquille à son insu. Ma tête va juste exploser.

Rangeant le carnet dans mon sac une fois de plus, je me masse les tympans avec vigueur, essayant de calmer la migraine qui me prend. Je sens que je vais avoir besoin d'une autre pause. Mais les souvenirs de mon cauchemard sont beaucoup trop frais dans ma tête. Rapidement, la nuit noir dans cet endroit, entre ces arbres me semble bien moins sûre que quand le soleil était levé. Je devrais peut-être bouger afin de trouver un coin beaucoup plus éclairé par la lune. Le fait qu'elle soit cachée n'arrange rien et assombrit l'atmosphère. Je serais sûrement plus tranquille pour explorer ce journal librement aussi.

— Hazzle, dis-je caressant le museau de ma jument avec douceur. On va se dégourdir un peu les jambes, ça te dit ?

Ma jument renifle ma main un moment, me faisant sourire. Elle est vraiment la seule qui me comprend dans des moments pareil. Mais alors que je me penche pour pouvoir la détacher...

HIIIIIEH!

Je relève la tête, la voyant hennir et se mettre sur ses deux sabots arrière, craintive. Fronçant les sourcils, je m'apprête à essayer de la rassurer quand soudain, ma cheville est attrapée et violemment entourée par quelque chose de froid.

Une chaîne en métal.

Sans que je puisse faire quoi que ce soit d'autre, celle-ci me tire, me fait tomber au sol, me traînant dans la terre comme si j'étais une proie. Paniquée, j'essaye, je griffe le sol avec mes mains, essayant d'avoir une prise sur laquelle me tenir, mais sans succès. Je ne fais qu'arracher de l'herbe. Putain, non, non !

Dans la précipitation et sachant pertinemment sur qui je vais tomber, j'attrape la première chose qui vient dans ma paume, me servant d'elle comme arme de défense. Alors que la vitesse de mon tirage s'atténue, je pousse sur mes membres, l'adrénaline me procurant une force surhumaine, me retrouvant face à l'individu. Je serre les dents, mettant mon arme sous sa gorge alors qu'un rictus narquois commence à sublimer ses lèvres. Son même air d'enfoiré de première qui ne peut visiblement pas me laisser plus d'une seconde, et cela malgré toutes mes tentatives.

Ses pupilles argentées me fixant, il a un petit mouvement de recul, lui faisant lâcher sa chaine, probablement étonné. Mais je m'en fou. J'ai décidé de ne plus m'adonner à ses supercheries, même à sa foutue supériorité merdique.

Les yeux dans les yeux, mon cœur bat à tout rompre. La lune finit par nous éclairer d'une lumière douce, les nuages se dégageant de son chemin, mais n'atténuant en aucun cas l'électricité entre nous.

Elle est vive.

Comme la lueur dans ses yeux si précieux.

...

— Bonsoir Rosa Mea 


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