Lily

Adossée devant un petit enclos créé pour garder les chevaux durant l'évènement, les bras croisés, nous regardons les baptêmes passer en file. Par chance, il y a une horde de nouveaux nés qui ont besoin d'être baptisés. Ce qui fait que j'ai tout de même un petit peu de temps avant de recommencer une nouvelle section d'actions. Du moment, en tout cas, que je ne sois pas découverte par les subalternes de Joshua.

J'ai l'impression d'être dans un roman d'aventure.

Sa sœur par ailleurs, n'avait pas dit un seul mot depuis que l'on s'est posé ici. Sans trop de difficultés, si on peut le dire. Le palefrenier, comme tous les gens invité à voir et participer à l'évènement, n'était pas tellement concentrés sur sa tâche. Il ne surveillait rien du tout même, assis sur une pierre, prenant son travail à la légère sans trop faire attention à ce que faisaient les animaux. Ce n'était donc pas très complexe de lui sortir des balivernes pour le faire flancher.

"Ne t'inquiète pas, on s'en occupe! Va donc t'amuser avec les autres!"

Et qui est-il pour défier les ordres et les conseils de la gouvernante en chef ?

Après ça, sans plus attendre, je me suis précipité vers Hazzle et commencé à la seller pour mon escapade. Elle ne s'est pas faite prier, son stresse se trimbalant dans tout son corps à force que le changement constant d'environnement ne lui va pas. Depuis notre arrivée ici, elle transpire plus que d'habitude, en supplément du fait de ne pas rester en place trop longtemps. Parfois par la fenêtre, je pouvais même la voir commencer à être agressive ou même tourner en rond dans l'écurie du domaine. Ils étaient obligés de me faire venir afin de passer du temps avec elle. C'était l'enfer pour eux. Elle était trop versatile.

Cependant, il y a un moment où elle s'est sentie vraiment très calme depuis qu'on a atterrit au domaine. Un seul.

Le jardin secret du Lord...

En soit, je peux la comprendre. En plus du calme et de la sérénité, il y a une atmosphère un peu féérique. Surtout quand on le visite de nuit. Les rayons de la lune parviennent à se poser délicatement sur les pétales des fleurs, les cours d'eau des bassins et réfléchissent tels des miroirs posés juste devant la scène. Je mentirais si je disais que je n'en veux pas à Drale pour avoir délaissé cet endroit pendant si longtemps.

Non, je lui en veux tout court.

Je lui en veut pour sa sournoiserie vicieuse qui ne cesse de me tourmenter. Je lui en veut pour sa cruauté et son sourire malicieux qui montre que tout ça lui fait plaisir. Je lui en veut pour ses chaînes, qui ne font que me contenir dans toutes les situations possibles. Je lui en veut pour sa bipolarité excessive. Je lui en veut de m'avoir sauvé des griffes de l'un de ses confrères. Je lui en veut pour avoir brisé ce foutu tableau et laissé tomber cette rose coloré. Je lui en veut pour avoir caresser ses pétales si sensuellement que j'en eu le cœur qui bat. Je lui en veut de m'avoir fait croire qu'on pouvait trouver un terrain d'entente...

Je m'en veux pour avoir cru que je pouvais le comprendre...

M'interrompant dans mes pensées, la jeune femme aux cheveux émeraudes prend, dans un soupire, enfin la parole.

— Je suis désolé Lily...Je n'aurais pas dû t'emmener là où il pouvait y avoir un possible danger...Comme Reiton.

— C'est sûr que ça sonne un peu faux avec le fait que tu prétends être mon amie..., je réplique, mes yeux rivés toujours sur les baptêmes.

— Je n'ai pas-...

Elle s'arrête avant de soupirer un bon coup, fermant ses yeux pour remettre de l'ordre sur ce qu'elle veut dire. Puis elle jette un œil à la file de parents restants avant de recommencer à ouvrir la bouche.

— Il est vrai que je passe pour la pire des personnes. Vraiment. Je suis désolé pour ça, ce n'était pas mon but. C'est juste...

Elle tourne la tête pour me regarder dans les yeux.

— Je devais m'assurer que tu n'étais pas...vraiment comme eux.

J'hausse un sourcil, interloqué par ses mots. Que veut-elle dire... qu'elle voulait s'assurer que je ne sois pas comme...eux ? N'est-elle pas celle qui m'a assuré qu'elle ne me voyait pas comme les autres me voyait ? N'est-elle pas celle qui me disait qu'elle était mon amie ? Que je ne suis pas quelqu'un capable de faire du mal à quelqu'un délibérément sans raison valable ? Blessée, je baisse la tête, retournant caresser la crinière de ma jument. En soit je devais un peu m'y attendre, que toute cette gentillesse n'était que des histoires à tenir debout. Je me renfrogne un peu plus, me stoppant alors qu'elle met une main sur mon épaule.

— Ce n'est pas la raison à laquelle tu crois. J'ai dit la vérité quand je disais que je ne crois pas que tu sois méchante. Tu ne l'es pas et ça se voit. Je te considère vraiment comme mon amie.

— Mais arrête, tu te contredis, je lui réponds en grinçant des dents. Si tu croyais vraiment que je suis quelqu'un de bien, tu ne m'aurais pas fait ça. Une amie ne fait pas ça.

Elle retient son souffle un moment, avant d'enlever sa main. Elle secoue la tête.

—...et est-ce qu'un peuple est censé faire du mal aux siens aussi ?

Mon corps reste figé. Ma bouche s'entrouvre, mais aucun son ne sort. Je la referme. Juste, ma main qui tremble de colère face au sous-entendu qu'elle vient de faire.

Non mais elle se prend pour qui ?

Je me tourne et la fusille du regard.

— Qu'est ce que tu insinue donc ? Que là d'où je viens, on a aucune valeur ?

— Ce n'est pas ça Lily...

— Par ce que tu penses que vous êtes mieux vous ? A haïr tout inconnu qui s'aventure ici par pure inadvertance, et à les enfermer, les traumatisés...Non mais sans rire ?

— Je n'ai pas dit qu'on était des saints! Putain mais juste-...S'impose-t-elle en levant la voix, avant de s'arrêter ne voulant pas attirer l'attention. Il y a des choses qui font que...Je ne peux pas m'empêcher de douter. Même si c'est un petit peu...

Les larmes lui montent et avec étonnement, immédiatement, je commence a regretter de m'être autant emporter sur elle. Elle renifle essuyant ses larmes d'un revers de main avant de regarder le ciel, comme si elle lui demande de lui trouver la force d'entamer la suite de la conversation. Je ne l'avais jamais vu comme ça, et je dois avouer que ça me fait mal au cœur.

Peut être est-ce un piège ?

...Mais j'ai dit que j'allais l'écouter, non ?

...Et puis...Elle me parait si sincère...

Admettant ma défaite, je lui prend la main. Elle relève la tête étonnée, mais voyant que mon visage s'est adouci, elle souffle un bon coup. Elle a compris que j'étais prête à au moins l'écouter. S'asseyant sur la pierre de tout à l'heure, elle joint ses mains pensives, regardant le sol sûrement pour trouver les bonnes paroles. Cela doit sûrement être un poids qu'elle a dû balader pendant un bon bout de temps. Pesant plus lourd que toutes les autres choses qu'elle a dû porter dans sa vie.

Et je ne m'étais pas trompé.

— Si j'ai dit ça...c'est parce que cela concerne...celui qui a pris mon coeur et qui n'est plus jamais revenu ici...

Mes yeux s'agrandissent à mesure que j'enregistre ce qu'elle me dit. Elle ne veut tout de même pas dire que...

— ...le père de Riwa...

— Tout à fait...c'est aussi partiellement pour ça que tu ne l'as jamais vu au domaine. Même s' il y a résidé...Non, il n'était ni nain, ni fée, fae ou même elfe..., exprime-t-elle avant d'effacer tous les doutes en une simple phrase. Ou plutôt, d'affirmer ce que je pensais.

"Il était un mortel"

Drale

— Nous avons perdu la prisonnière, mon Lord...

— ...Perdu ?

Levant mon arc-sourcilière, mon regard dévie avec nonchalance vers l'enclos où Verra et Lily se tiennent. La jeune femme à la capuche semble à première vue sur la défensive, mais je vois ses traits se radoucir voyant que la gouvernante du domaine se met dans tout ses états. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle lui révèle la vérité.

Je m'en doutais bien que c'était pour cette raison.

Le pourquoi du comment, elle a agit ainsi. Il n'y a que lui pour la rendre vulnérable. Et ce n'est pas parce qu'elle hait les mortels, bien au contraire. Aram a réussi à lui faire changer sa vision des choses, comparé à son frère. Elle a su se montrer plus ouverte. Elle qui au début avait une aversion pour ces êtres vivants comme son frère. Qui l'eut cru que le père de son enfant ne serait autre que l'un des leurs ? Si on lui avait dit ça, il y a maintenant quelques années, elle aurait ri au nez de tout le monde.

Non, ce n'est pas parce qu'elle les hait, bien au contraire.

Elle hait ce qu'il lui ont probablement fait. Elle hait le fait qu'on l'est arraché à elle.

C'est bien différent. C'est son instinct de mère qui a pris le dessus, en allant à La Tanière des Aïeux avec elle. Elle n'aurait jamais laissé Lily entre les griffes de Reiton en soit, mais il était aussi pour elle le seul moyen pour s'assurer qu'elle n'était pas un danger.

Enfin, selon elle. Et c'est bien bête.

Elle aurait pu lui demander directement. Mais peut-on vraiment blâmer quelqu'un de méfiant ? C'est une réaction naturelle. Et puis chacun à ses défauts n'est ce pas ?

Toisant avec dédain le garde devant ma face, je fais mine de lui montrer mon agacement face à cette nouvelle loin d'être satisfaisante. Le stresse, pour lui, ne fait que monter d'un cran.

— J'avais demandé explicitement à votre chef de la garder en règle...et vous me dîtes maintenant que vous l'avez...perdu?

Il se tend comme un piquet, se liquéfiant sur place en redoutant la suite des événements. J'y suis peut-être allé un peu fort.

Après tout, il est vrai qu'au bout du compte, tout se passe exactement comme je l'avais prévu dans ma tête. Le fait qu'elle décide de faire son escapade durant cet événement était juste, pour elle, la parfaite occasion car tout le monde est accaparé sur une seule chose.

Mais moi, depuis le début, je suis accaparé sur une autre.

Depuis, le moment où elle a été enchaîné dans ma chambre... Si ce n'est plus tôt. Ses moindres faits et gestes sont comme des pages et de l'encre qui me dictent à l'avance ses prochaines actions. Comme les pages et l'encre que j'ai mis à sa portée afin qu'elle puisse, comme je l'avais prédis, organiser ses pensées. Ce n'était pas vraiment facile de prétendre être endormi alors qu'elle est juste à côté de moi à faire autant de mouvement. Je félicite intérieurement mes talents d'acteurs. Au final, je sais exactement ce qu'elle fera.

Ayant vu le chemin qu'on a emprunté jusqu'ici, elle devrait, après avoir récupéré son satané animal, se rediriger vers Arindale pour reprendre ses repères. Mais en toute honnêteté, elle a choisi le plan le plus simple et a écarté la possibilité de se perdre. J'ai aussi fait en sorte de la déstabiliser un maximum pour qu'elle ne retienne pas le chemin du retour.

A mon grand avis, j'ai réussi haut la main.

Soupirant, sans porter attention aux sueurs froides de mon interlocuteur, je le dépasse en un coup d'épaule avant de me diriger vers le chef de la garde qui se tient pas très loin derrière. Celui-ci à le visage fermé, mais je décèle tout de même une soudaine tension dans tout son corps. Ses billes font des va et vient aux moindres gestes, examinant avec attention chaque personne afin de pouvoir déceler la vérité derrière chaque ombre, mais c'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin. La chercher maintenant entre ces tas de gens devient presque absurde. Ça doit lui faire drôle de ne pas avoir le contrôle sur la situation. J'ai presque pitié. Sentant que je m'approche, il sursaute pris au dépourvu avant de me saluer courtoisement, posant une main sur son cœur. Je redresse mon chapeau avec deux doigts.

— Mon Lord.

— Joshua...je dois dire que je suis un petit peu déçu. Tu as laissé notre invitée d'honneur s'échapper.

Il raidit, sa tête toujours baissé face à moi alors que je tape une fois l'avant de mon pied. Je ne devrais pas être autant amusé par la situation. Mais bon il faut bien rire dans la vie.

— Je vous demande pardon mon Lord. Elle n'était pas censée sortir d'affaires aussi facilement, justifie-t-il mollement.

— Elle n'était pas censée et pourtant elle n'est plus là. J'espère que vous ne vous tournez pas les pouces ?

Il déglutit difficilement, mais il reste tout de même plus composé que l'autre qui se pisse dessus sur place, littéralement.

— Ne vous inquiétez pas. On la cherche activement. On ne va pas vous décevoir.

J'espère surtout que tu ne vas pas foirer mes plans.

Lui faisant un rictus en guise de réponse, je lui tapote légèrement l'épaule avant de continuer mon chemin et marcher au milieu de tout ce mélange d'espèces réuni. J'en ai marre de rester à côté de marbre comme une statue, avec Sierra qui ne fait que me dévorer des yeux.

J'ai besoin d'air.

Mon sourire ne s'effaçant pas pour autant, je déambule à la recherche d'une meilleure cachette pour pouvoir la regarder de loin. Je préfère être dans l'ombre pour faire mes affaires plutôt que d'être entouré de tout le monde. En soit, c'est ça un peu le point négatif du travail de Lord.

On ne peut pas passer ses journées dans l'ombre, sans une once de représailles.

— Drale, tu vas où ?

Je m'arrête puis lève les yeux au ciel. Bordel de merde, à croire qu'elle ne connait pas le mot "stop". Je lorgne avec dédain la fille de l'Elfe Suprême. Les bras croisés sur sa poitrine généreuse, elle fait la moue, essayant de profiter de toute cette situation pour avoir de l'attention et changer la donne. Elle veut me sortir les vers du nez par rapport à notre discussion d'il y a quelque temps, mais je ne changerais pas d'avis. Elle peut toujours essayer, je vais continuer à l'envoyer paître. En plus de ça, elle attire l'attention des curieux à parler trop fort. Certains, lèvent les yeux vers l'échange, essayent d'avoir des miettes pour approvisionner les derniers ragots.

— Quelque part.

— C'est pas une réponse ça. De plus, on est en plein baptême tu ne peux pas-

Elle est agaçante à faire comme si elle était quelqu'un d'important pour moi. Me tournant vers elle, je lui coupe la parole une première fois. Elle devrait le prendre comme un avertissement.

— Je ne vois pas pourquoi tu te mêles de ce que je fais. Je t'ai déjà dit ce qu'il en est Sierra.

— Mais Drale tu ne peux pas juste...

Elle a de la chance qu'il y est du monde et que je veux un maximum éviter d'attirer l'attention. C'est pour ce genre de personnes que tu as envie de tout gâcher. Faisant un pas vers elle, coupant sa phrase, je m'impose dans son espace avant de lui empoigner l'épaule. Puis, je l'emmène dans un endroit un peu plus calme, de force, afin de ne pas être épié encore plus. Ses yeux sapphire s'écarquillent avec étonnement, se laissant entraîner derrière un haut rocher alors que je la plaque au mur sans une once de délicatesse. Je peux sentir sous mes doigts son pouls s'accélérer. Elle doit sûrement se dire qu'elle a gagné la partie. Mais je m'approche de son oreille pour lui donner qu'une seule réponse.

— Je te l'ai déjà dit. Tu n'as pas envie de me trouver, alors profite de la clémence que je t'accorde pour éviter de t'enfoncer. Ne dépasse pas les limites.

Figée, tremblante de colère mais aussi d'humiliation, elle enfonce ses ongles dans sa paume avant de me darder un regard rempli de rage. Mon sourire lui, ne bouge pas d'un pouce. Puis, sans plus attendre je m'éloigne m'attardant à d'autres occupations.

Ni elle, ni personne n'est en mesure de me dire ce que je dois faire.

Elle se heurte malheureusement à un mur qui ne manque pas de hauteur. Un mur infranchissable qu'elle est loin d'abattre malgré ses souhaits. Malgré les souhaits de nombreuses personnes à vrai dire. Mais malheureusement pour eux, je ne suis qu'une carapace. Quelque chose de plus dur que de la pierre qui fait qu'aucune personne à réussi à me percer à jour. Ils n'ont pas le bon outil.

"Tu n'es pas comme eux Drale. Tu ne dois pas penser comme eux."

"A force de faire part de ta gentillesse, tu risques de te faire bouffer par les autres"

"Il est temps que tu grandisses, petit merdeux. Ce n'est pas avec tes manières que tu vas pouvoirs commander un jour"

"Tu incarnes le monstre. Tu n'as pas le choix ni le droit à l'erreur."

Monstre, monstre, monstre.

Je grogne fermant les yeux alors que j'ai l'impression d'avoir le tourni. Tel est le destin qu'ils m'ont forcé à forger juste pour avoir un peu de paix dans leur cœur pourris. Même après leur mort, ils me hantent, tels des fantômes avec leur paroles défectueuse. Ou peut-être qu'ils suivent juste mes pas et à chaque occasion, ils viennent me chuchoter leurs mots. Avec leur voix distordue, maudit par le passé des souvenirs entachés par leur péchés. Ces gens opportunistes que je ne reconnais pas. Je ne vais jamais les reconnaître. Même après six pieds sous terre, ils ne méritent même pas que je les adresse à juste titre.

Mais je suis tout de même devenu ce qu'ils ont toujours souhaité.

Mon attention se rapporte sur les deux jeunes femmes de mon intérêt. Il n'a pas fallu longtemps pour que la rancœur laisse place à l'émotion. D'une oreille distraite, me rapprochant d'elle dans l'ombre, j'écoute leur conversation, me demandant si le monologue de ma gouvernante va être encore long. C'est tout de même une histoire difficile à raconter, et je peux le voir sur la face de l'héritière d'Avria. On a l'impression qu'elle vient de se prendre une claque monumentale. Mais pourtant, elle devrait savoirs que tout n'est pas blanc chez elle. Elle, incrédule et innocente princesse de la vie.

J'aurai bien aimé qu'elle me dise ce que ça fait d'entendre cela.

Quel sentiment...Quel frisson, Rosa Mea ?

Après tout, vous nous traiter de monstres. Tous autant que vous êtes, vous croyez à la menace extérieure.

...Mais jamais vous ne balayer devant votre porte.

M'enfonçant dans les abysses et les cîmes aux alentours tels un mirage, mes yeux luit alors que je ne peux pas me détourner de la jeune mortelle. Cela, malgré l'ambiance qui se fait joviale autour d'eux. Cela, malgré les fées qui tourbillonnent de bonheur, les faes qui s'émerveillent sur chaque baptisé, les elfes qui trinquent et rigolent à gorge déployée sur les dernières rumeurs. Verra avait vu juste au final, tellement que je peine à avaler ma salive.

Elle a happée une chose en moi qui n'est pas prêt de s'assoupir.

Éveiller une flamme dangereuse qui ne fait que grandir chaque jour.

Ça m'effraie.

Car elle, par rapport à tous les autres, à l'air d'avoir plus d'une paire de manches pour scinder un mur.