1 semaine plus tard
La routine habituelle s'est installée. Une semaine est passée et les choses sont devenues si répétitives, que je commence à me sentir plus légère, face à la réelle situation dans laquelle je suis. De princesse héritière, j'ai finalement été rétrogradée au statut de prisonnière, puis de criminelle par la même occasion; avant d'avoir finalement atteint l' honorable rang de domestique, transformé en jardinière et "invitée protégée" à plein temps. Enfin, ils ont abandonné le côté domestique voyant que je connaissais le strict minimum de propreté. Surtout après avoir fait l'expérience du nettoyage de carreaux.
J'ai bien dit que je sais me débrouiller...ça ne veut pas dire que je suis non plus une experte en la matière!
Je crois que le pire dans tout ça, c'est que ça ne me dérange absolument pas! A croire que cette routine de couper les ronces, tailler les feuilles et faire pousser des fleurs me convient parfaitement. Une perspective de vie simple, paisible, semblant quelquefois, être une vie meilleure que celle à laquelle j'aspire. J'en oublie la réalité.
Ai-je abandonné ma bonne foi et ma volonté de gouverner ? Pas tout à fait...
Je ne peux pas dire ça. J'ai convoitée pendant trop longtemps le trône d'Avria pour dire qu'aujourd'hui j'abandonne les rênes définitivement. Le peuple et la population compte sur moi... les gens de ce royaume que j'aime temps compte sur moi... Penser à les abandonner n'est pas recevable et me prend d'une interne répugnance, que je préfère me changer les idées.
...Mais n'est ce pas ce que tu as fait en partant dans cette forêt ?
Ne les as-tu pas abandonner ?
N'as tu pas fui ? Tes responsabilités ?
Je me stoppe un moment, fixant le seau d'eau que je venais de remplir. C'est amusant comment la pensée de l'être, divague et se contredit, aussi rapidement que de l'eau qui se déverse comme une roche. Un retour pessimiste vers une certaine clarté, ruisselant lentement contre la dureté de mes affirmations. Comme le cours qui chancelle abondamment avant de s'amincir puis de repartir. Des bribes d'affirmations et de négations. Je soupire. Je me demande effectivement qu'est ce qu'il sont devenues après s'être rendu compte de mon absence.
Ils doivent être à ma recherche...N'est ce pas ?
Gantés et armés de mes outils de jardinage, je m'occupe des dernières plantes du jardin que Drale m'a chargé d'embellir. A mesure que celui-ci s'éclaircit, j'ai l'impression que notre...relation est devenue un peu plus cordiale. Il ne me violente plus ( enfin pour l'instant), ne m'insulte plus, juste...le silence. Prenant bien son temps à m'observer pendant de longues minutes faire mon art; arracher des mauvaises herbes, arroser à gauche, à droite...Chacun de mes mouvements sont minutieusement scrutés, son regard argent essayant de cerner le répréhensible dans chacun d'eux. En vain. Mais à mon grand désespoir, il n'abandonne pas. Restant impassible et tenant compagnie à Hazzle qui broute son herbe, trouvant déjà mieux à faire que de m'observer comme un imbécile.
— Monsieur n'a-t-il pas d'autres choses à faire ? j'essaye en me retournant vers lui. M'observer couper des plantes ne doit pas être très jouissif.
Il lève les yeux vers moi un moment, ses deux billes brillantes se reflétant dans les miennes un instant. Puis il secoue la tête avant de revenir regarder mes mains couvertes et pleines de terre.
Il a vraiment du temps à perdre.
— Mais je ne sais pas... T'es Chef- Je veux dire...Lord. T'as pas des papiers à signer ou des documents-
— Ça ne te regarde pas. Occupe toi de faire ton travail.
Je le dévisage avec une froideur avant de recommencer mon travail. Moi qui pensait avoir brisé la glace, je me mets le doigt dans l'œil ! Ce n'est qu'un goujat !
Grommelant agacée, je coupe une des fleurs dont j'étais en train de m'occuper sans faire exprès. La rose tombe sur le sol doucement, ses pétales s'étalant sur l'herbe comme si on venait de l'abattre. Je l'effleure doucement du bout de mes doigts, sa fraîcheur se faisant sentir, démontrant qu'elle venait juste d'éclore. Maintenant, elle est morte.. Mon cœur se serre bizarrement...Suis-je comme une rose qui tombe ? Pourtant je me sens...Bien ?
Alors que je me baisse pour essayer de la prendre, une main se pose sur la mienne. Une sorte de décharge me parcourt et je lève les yeux vers le propriétaire. Son regard argenté est fixé sur la plante, caressant les pétales et le bulbe comme s' il a trouvé la chose la plus précieuse au monde. Son pouce passe, faisant des petits cercles sur le milieu de la fleur, avant de laisser aller celui-ci vers le reste des surfaces. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens mon coeur battre la chamade. Trop vite même. Mes mains deviennent moites.
Il esquisse un léger rictus avant de me jeter un coup d'œil, plongeant en moi comme dans un livre ouvert...Si profondément que j'ai du mal à respirer. Il fait juste que me regarder...Mais pourtant, j'ai l'impression que ce n'est pas la fleur qu'il essaye de caresser. Non, je ne peux pas dire que c'est la fleur à ce stade. C'est plus que ça.
Et le pire, c'est que cela ne me gène absolument pas.
Il continue avant de se redresser et de se diriger vers la nouvelle toile qu'il avait mise en place entre-temps. Je reste là à l'observer, rouge pivoine. Prenant un des ses pinceaux, il passe celui-ci sur sa palette, mélangeant diverses teintes avant de passer la pointe souple de l'objet sur les pétales. Les couleurs enivre la fleur, changeant le rose pâle en du blanc, du bleu, du noir, du rouge... La rose coupé n'est plus aussi rosé que ses compères. En plus d'être détachée des autres ( ce qui aurait dû marquer son arrêt), elle est redevenue vive. Coloré, au diverses couleurs du monde, montrant sa nouvelle facette. Elle est unique.
Utilisant une sorte de mixture collante, il la pose sur la toile, faisant ressortir ce nouvel aspect. Puis il commence à peindre autour des courbes, des lignes...des choses tout aussi coloré que le nouveau cœur qui orne ce joli tableau. Une rose parmi d'autres.
Une rose en plein cœur.
Finissant son œuvre, il la contemple quelques instants. Je décide finalement de le rejoindre près de sa toile. Encore.
— C'est vraiment beau.
— C'est la première fois que je peins autre chose... comme ça. souffle-t-il toujours en regardant son œuvre. Je souris.
— Est-ce une sensation désagréable ?
— ... Non. C'est juste... Différent...
— C'est moins sombre aussi, je rajoute en essayant d'installer un peu d'enthousiasme.
Il me regarde un moment, son regard sillonnant ma petite figure de haut en bas. L'ombre d'un sourire passe sur ses lèvres avant de disparaître aussitôt, renfrognée. Je me demande ce qui le tracasse... Depuis quand ai-je commencé à faire plus attention à lui ? Est-ce sain même...de le faire ?
— Les choses sombres ont toujours été source de réconfort pour moi. Au moins, l'obscurité permet de ne pas marcher complètement nu à la vue de tous.
Je braque mes yeux sur lui alors qu'il tourne la tête. "L'obscurité permet de ne pas marcher complètement nu à la vue de tous"... A-t-il des choses à cacher ? Est-ce que au final...Malgré toutes cette attention qu'on lui porte, il n'essaierait pas de limiter tout ça en se cachant ? Je regarde le tableau et je reçois un déclic. Combien de personnes sont au courant de cet endroit ? De son passe temps pour la peinture ?... Suis-je la première ?
Je regarde mes pieds un petit peu gênée. J'ai peut être été un peu trop envahissante. Ce n'est pas bien, je ne devrais pas. Ce sentiment de culpabilité revient et je ne peux pas m'empêcher de me sentir égoïste. Encore. De tout rapporté à moi. Encore.
— Ecoute Drale...Je sais qu'on est parti du mauvais pied toi et moi-
— Non. crache-t-il d'une voix sèche.
J'écarquille mes yeux interloqués, tandis qu'il se renferme. Uh Oh... Prenant le tableau brutalement, tout d'un coup, il le casse, le tordant assez fort pour que le bois craque sous ses mains. Je le regarde, mes traits laissant place au choc et à l'incompréhension face à la scène. Mais qu'est ce qu'il fait ?! Juste pourquoi il-...
...
Puis il le jette par terre. La fleur, vautré sur l'herbe, ses pétales coloré maintenant salit par la boue et les débris de bois qui surplombent le sol. Je retiens mes larmes. Pourquoi est-il aussi agressif ?! Aussi...monstrueux ?... Me regardant avec dureté, il lâche les derniers bouts de bois avant de se diriger vers moi d'un pas décidé. Je recule par stupeur alors qu'il me propulse contre le mur, une main m'entourant la gorge. Je serre les dents essayant de me défaire de son emprise avec mes mains, mais c'est sans espoir. J'essaye de bouger secouer la tête, il me comprime encore plus sous son emprise. Les larmes coulent à force que mes poumons commencent à manquer d'air. Je ne peux m'empêcher de le regarder. Je vais mourir, je ne veux pas, je...Mes ronces commencent à sortir du sol derrière lui, près à l'attaquer avec ferveur. Puis finalement, il me relâche, un petit "Je le savais..." sortant de ses lèvres.
Me laissant tomber à genoux, je tousse et crache essayant de reprendre mon souffle. Une main m'empoigne les cheveux et les tire.
— Le seule raison pour laquelle je ne te tue pas là maintenant est parce que Verra me la demandé. Ce n'est pas parce que je t'autorise à jardiner ou même que je t'ai offert une chambre, que tu as le droit de faire comme bon te chante, grogne-il d'une voix très menaçante.
Je grince des dents malgré la forte douleur qui m'envahit.
— Je croyais...qu'on avait...un deal..., j'essaye malgré tout de formuler.
Il desserre sa poigne me laissant dégringoler sur le sol, tremblante de douleur.
— Oui...Mais c'était une erreur de l'avoir fait.
— Je ne comprends pas!-
— Tu t'inities trop dans la vie des gens. Dans ce qui ne te regarde pas, et tu n'es même pas en posture de le faire. Met toi ça dans la tête, comparé à ce que dit Verra, tu es ma prisonnière. En aucun cas je ne cherche à te protéger toi et ton poney, ici. Est-ce clair ?
J'hoche la tête doucement, toujours estomaqué, avant que celui-ci gromêle dans sa barbe retournant vers son tableau détruit. Je ne comprends pas...Il change d'humeur comme de chemises. Un jour il à l'air gentil, un autre il est violent, devenant plus féroce qu'une...
Bête sauvage...
Me levant avec difficulté, je pose mes yeux sur lui un moment, un mélange de confusion, de colère, de peur et de tristesse me traversant l'esprit. En soit, une chose est sûre...
Il faut que je m'échappe, et vite.
Je ne suis pas chez moi ici.
Caressant le pelage d'Hazzle, je la guide hors de cet endroit, ne voulant pas que moi ou elle, reste une seconde de plus.
❀❀❀
Il se passe quelque chose d'inhabituel ici.
Après avoir déposé Hazzle aux écuries du domaine et négocié avec le palefrenier ( j'irais venir la chercher après, quand j'aurais établi un plan), je marche le long du couloir essayant de me faire toute petite. Ce n'est vraiment pas le moment de se faire remarquer. Je m'étais dit durant mon jardinage que j'allais prendre quelque chose à manger. Mais je crois bien que les événements m'ont coupé l'appétit. Cependant, ce ne serait pas bête tout de même de prendre de quoi grignoter afin de réserver certaines choses lors de ma fuite. Au moins je ne mourrai pas de faim.
Alors que je traine des pieds, une ribambelle de domestiques passe, chacun et chacune plus pressé et plus occupé qu'une autre. Ils murmurent même à eux même complètement affolé, l'agitation grandissant à vue d'œil. Mais qu'est ce qui ce passe ?
Une me bouscule légèrement avant de s'excuser à la hâte et continuer son chemin. Elle porte une pile de nappes et de draps avec difficulté. Mais ? Je décide de la suivre. Peut être que ça peut m'aider à sortir d'ici ? Ou c'est plutôt ma curiosité qui me cherche la mouise...Au point où j'en suis de toute façon!
En la suivant, je finis par me retrouver dans la grande salle, avec Sierra au centre qui est en train d'ordonner et organiser quelque chose. Elle fronce ses sourcils noir, prenant une voix autoritaire alors qu'elle croise sa fourrure blanche autour de sa poitrine. Vu son niveau de sérieux, je peux croire que cet événement est vraiment très important. Cependant vaut mieux ne pas me faire voir, vu qu'elle colle Drale comme une sansu. Leibrum le sait très bien: on ne s'aime pas. A quoi bon chercher les embrouilles ?
Tu les cherches déjà.
La ferme.
Me cachant entre le mur et un rideau, je finis par entendre ce qu'elle dit.
— Vous devez le mettre dans la deuxième charrette, avec les fleurs sacrées. On ne peut pas rater cet évènement. Le Baptême du Fairy Pond doit se dérouler comme d'habitude. Tout doit être parfait, vous m'entendez!
Les domestiques se pressent à nouveau, ne voulant pas, sûrement, être réprimander encore. Le "Baptême du Fairy Pond" ? Qu'est ce que c'est ? Et "charette" ? Est-ce qu'on se prépare à aller quelque part ? Je me colle un peu plus au mur alors qu'ils passent devant moi. L'obscurité devrait cacher ma présence. Je souffle de soulagement n'entendant plus de bruit de pas. Seul les talons aiguilles de la meneuse du projet peuvent encore se faire entendre. Tournant ma tête, je la scrute rapidement me préparant à déguerpir une fois qu'elle a le dos tourné. Elle le fait, s'arrêtant et j'en profite pour essayer de m'échapper doucement sur la pointe des pieds.
— Alte, Prisonnière, commande-t-elle.
J'ai à peine le temps de changer de direction que tout à coup, quelque chose m'entoure la taille, agrippant fermement celle-ci avant de me plaquer violemment contre le mur. Lâchant un petit gémissement, je ferme les yeux par réflexe avant de les rouvrir de suite, regardant en direction de ce qui me tient. Des lianes...Des putains de lianes faites de glaces. Je gémis, pestant face à la douleur que cela me procure. Si c'est pas l'autre qui me plaque contre un mur, c'est cette foutue peste ?! Je lève les yeux alors qu'elle claque ses échasses vers moi. Son regard bleu sapphire devenant aussi dure que l'étendu de ce qui semble être son pouvoir.
— C'est quoi ton but.
— Quoi ? Je lui demande, criant presque de douleur.
Bordel, est ce que c'est un héritage d'être violent ou ? Elle me lance une oeillade, redressant une mèche de ses cheveux noir derrière son oreille.
— Déjà t'attrapes les faveurs du Lord, ensuite tu m'espionnes..., chuchote-elle en passant en revue ses ongles avant de prendre mon menton avec deux de ses doigts et me forcer à lever la tête.
Je vais finir par croire que je suis devenue punching ball. Je grogne alors que j'essaye de défaire ma tête de son emprise. Elle commence à fortement m'agacer.
— Je t'ai déjà dit que je ne suis pas là pour voler ta place !
— Je ne peux pas te croire. Vous les intrus vous êtes tous pareil. A nous prendre tous nos biens et à nous voler nos affaires, elle crache.
Je fronce les sourcils, mes sentiments dépassant le mécontentement. Non mais c'est quoi ces accusations ? Et puis vient-elle juste de considérer son propre Lord comme un objet ? Je la toise.
— Donc tu le considères comme un bien ?!
Ses yeux s'écarquillent un moment surprise, avant de me dévisager encore plus, les lianes serrant encore plus ma taille. Une géante pointe faite de glace apparaît devant moi près d'elle, menaçant de ma transpercer la peau. Bordel!
— Tu ne sais pas ce que tu dis!
— Je crois que j'en...ugh!...ai assez vu!...Tu ne l'aimes pas réellement dans les faits.
Elle grogne, son visage devenant rouge de colère. Il ne faut qu'une fraction de secondes avant que son géant pic me trucide sur place. J'ai vraiment un don pour me mettre dans des situations comme ça. En même temps, ai-je tort ?
Il suffit juste de prendre le temps de l'observer quand il peint quelque chose sur sa toile...Avec un regard sérieux certes, mais avec une pointe de tristesse que n'importe qui peut apercevoir si on fait attention. En tout cas, moi j'ai pu le voir. Cette femme n'a surement aucune idée de ce qu'il ressent, autant que je pense qu'elle s'en fiche. Et il n'en a presque rien à faire d'elle aussi si on regarde son expression de marbre. Finalement, il n'était pas le seul à observer ce que l'autre faisait. Malgré tout ce que je peux dire. Je l'observais aussi.
Ça ne veut pas dire que j'accepte pour autant d'être malmené comme il l'a fait. Je ne vois pas pourquoi d'ailleurs, je persiste à vouloir de l'empathie pour lui quand il me met clairement en danger de mort. Je-
— Sale Garce, je vais te tuer!
Mes pensées s'interrompent soudainement quand le pic de glace commence à me foncer dessus à vive allure. Merde, je l'ai un peut trop provoqué! Je me prépare à sortir l'une de mes ronces quand soudainement le pic scintille avant de se transformer en un petit tas de grains de sable. Écarquillant les yeux, je regarde Sierra, qui est tout aussi surprise que moi. On tourne la tête toutes les deux. Comment est ce que-
— Vous faites une pagaille alors qu'on a du pain sur la planche. Ce n'est vraiment pas le moment.
Je souris et souffle de soulagement. On dirait bien que Mme de Proséanti, aussi gentille qu'elle soit, a son propre caractère. Les sourcils froncés, une moue un peu boudeuse, elle nous examine de ses petits yeux auburn avec désapprobation. Décidément, je ne vais jamais faire bonne impression à cette petite dame. Soupirant, un plateau tenant des petits biscuit dans sa main gauche, elle transforme les lianes en mini-dunes de sables, libérant ma taille de cette torture. Je ne la remercierai jamais assez. La jeune femme aux yeux sapphire rougit de honte croisant ses bras hébété.
— Lola...
— Ne me "Lola" pas jeune fille! Je t'ai tenue bébé je te signale! gronde-t-elle d'une voix autoritaire. Est ce que c'est comme ça que ton père t'a élevé ? Je ne crois pas, non.
— Mais elle m'a provoqué-
— Je ne veux rien entendre! Le Baptême du Fairy Pond est dans deux jours, nous n'avons pas le temps pour des broutilles!
Silencieuse, je les observe. Ça ne sert à rien de se mêler quand on ne se fait pas gronder. Lola me jette un regard noir également. Oups.
— Toi aussi jeune fille! Pour la peine, vous deux n'aurez pas de cookies! Maintenant, retourné au travail!
Adieu délicieuses provisions aux diverses saveurs. Gênée, je regarde ailleurs alors que je peux sentir le regard meurtrier de Sierra sur moi. Au moins elle me laissera tranquille.
Pour le moment.
❀❀❀
Regagnant ma chambre, les soupirs ne sont plus retenus. Je suis épuisée. Aussi bien mentalement que physiquement. Détachant mes boucles de mon chignon, je m'assieds sur mon lit tout en réfléchissant aux événements d'aujourd'hui. Je suis convaincu d'une chose: je n'ai vraiment...Mais vraiment pas ma place ici. Entre avoir manqué de mourir deux fois et si je prends en compte toutes les choses qui me sont arrivées ici... Au final, je me demande ce que je fais encore là. Combien de fois dois-je me le répéter à moi-même afin que je comprenne ? On m'emprisonne, me menace de mort et on déteste tous les gens qui ne viennent pas de cette communauté.
Des gens comme moi quoi.
En soit, je ne peux pas dire que je suis si innocente dans l'histoire. Je suis quand même rentré par effraction chez eux, est commencer a être hostile, fait une tentative de meurtre sur leur chef et est envahis sans faire exprès le jardin secret de ce dernier. Sens propre et sens figuré. N'est ce pas une bonne raison pour douter des intentions de quelqu'un ? Je baisse la tête et soupire. Mais qu'est ce que j'ai fait ?...Je ne suis pas aussi bonne que Verra le prétend. Elle qui m'a accueilli chez elle, et m'a autorisée à parler à sa fille. Au final, me serais-je voiler la face de mensonges ? Suis-je...une mauvaise personne ?
Remarquant le miroir devant moi, je me parcourt le corps. Une grosse trace violacée sur mon cou commence de plus en plus à se faire voir. Tandis que mes hanches sont rouges, la glace ayant rendu cette partie extrêmement sensible. Je grimace rien qu'en touchant les parties enflammées... Je longe la ligne violette sur mon cou avec la trace de sa main. Il n'y est pas allé de main morte. En même temps je le comprends un petit peu...Il faut vraiment que j'arrête cette session d'empathie constante envers mon bourreau. Je vais juste devenir folle.
Je me crispe sentant une légère brûlure avant de laisser tomber et de m'étaler sur le lit qu'ils m'ont donné.
Je n'ai pas ma place ici.
Donc je dois m'échapper d'ici.
C'est juste une question de survie.