Étreinte démoniaque
— Mmm, grogne-t-il comme l’animal qu’il est. Tu me mets la bave aux lèvres.
Je mords la mienne alors qu’il m’écarte les cuisses sans égards. Sa langue avide se presse contre la peau sensible de ma verge, contre laquelle elle bouge avec indécence.
Un souffle de satisfaction m’échappe lorsque sa bouche exquise happe mon sexe tout entier. Khaleel commence ensuite à me sucer, avec cette frénésie qui le caractérise, ses yeux rivés vers mon visage tout du long. Je m’accroche à ses cheveux et lui tire la tête sans merci, lui imposant mes brusques coups de bassin, jusqu’à presque l’étouffer.
Grognant à nouveau, Khaleel se défait aisément de ma prise. D’un geste rapide et maîtrisé, il se redresse et m’immobilise encore les poignets au-dessus de la tête.
De la salive plein le menton, il prend une grande inspiration et halète doucement :
— Diable… Tu dois bien être l’humain le plus déchaîné que j’ai pu connaitre.
Les yeux ancrés aux siens, je salue son compliment involontaire d’un sourire en coin.
Il y répond volontiers et s’essuie nonchalamment le bas du visage. Une seule main lui suffit pour une autorité totale sur le frêle humain que je suis. Ce qui lui laisse le loisir de continuer à cajoler mon sexe de sa main libre.
Friand de ma fougue, quoi qu’il en dise, Khaleel se penche vers moi et me fait l’honneur de couvrir mes lèvres des siennes pour un baiser débordant tout en me branlant. Sous son toucher addictif, je ne suis plus que râles et gémissements. Lorsqu’il met fin à notre échange, il roule lentement sur le dos en me fixant. Je l’observe faire avec un intérêt non dissimulé. Une fois allongé, il s'humecte les lèvres, jambes écartées. Sa main s'enroule ensuite autour de son érection. Il commence à onduler du bassin alors qu'il se branle, son regard enfiévré plongé dans le mien.
Tu me prends, oui ou merde ?
J'esquisse un sourire ravi à l’entente de sa voix impatiente, directement dans mon esprit.
Ce soir, il semble avoir envie de m'offrir le contrôle. Je me glisse entre ses cuisses avec la légèreté d’un félin et presse mon pubis contre le sien. Mes mains encadre sa tête. Nos érections se compriment, roulant l'une contre l'autre au rythme de mes mouvements de hanches lascifs. Je le surplombe de mon corps, tel un volcan au milieu d’une plaine luxuriante sur laquelle il s’apprête à se déverser. Une chose qu'il ne m'aurait pas permis au début de notre relation. Je finissais toujours renversé sur le dos et maîtrisé, à chacune de mes tentatives hardies.
Sachant Khaleel dominant et territorial par nature, même avant d’en connaître la véritable engence, je m'en suis toujours accommodé.
Les premières fois, son étonnant revirement m’a poussé à redoubler de questions quant à l'influence de la marque gravée dans ma chair par son maître. Mais ces moments où il se soumet ainsi à moi sont d'autant plus exquis.
Le front contre le sien, je murmure :
— Je devrais te punir pour m'avoir fait attendre si longtemps.
Son rictus carnassier est de retour.
— Fais-nous ce plaisir, souffle-t-il chaudement.
Je ricane et prends appui sur un coude. J'écarte ensuite sa cuisse à l'aide d’un genou et glisse ma main libre entre nous pour guider mon sexe gonflé entre ses fesses. Mon gland humide roule au milieu de sa raie et bute contre son anus moite. Je l'y enfonce profondément, d'un seul coup de butoir, et commence à le pilonner sans retenue.
Grisé par la douleur, Khaleel jure en démonique. Il se mord la lèvre, gémit de plaisir… Ses yeux perçants ne quittent à aucun moment les miens. Je m'accroche à sa hanche et lui à mes fesses tandis que je m'abats contre sa peau.
— Plus fort.
Son ordre, exprimé dans sa langue originelle, m'envoie une décharge d'excitation dans le bas-ventre. Je me penche plus franchement au-dessus de son buste et ajuste ma position pour m'agenouiller bien au milieu de ses jambes, de façon à renforcer chaque à-coup.
Les grognements de Khaleel redoublent. L’extase à l'état pur s'imprègne sur ses traits, mon marmonnage en créole se mêle au sien dans un méli-mélo exotique. Ses yeux rougeoient par moments, échappant sans doute à son contrôle, mais ses origines démoniaques ne m'offusquent plus depuis longtemps. Je ne l'en trouve que plus beau lorsqu'il s'abandonne ainsi à la jouissance entre mes mains.
Je caresse ses superbes abdos, et remonte lentement mes doigts le long de son buste, jusqu'à enserrer sa gorge.
C'est comme ça, que ça te plaît ?
Ouais… Tu le sais. Donne tout ce que t'as, mon petit humain.
Ma main se resserre autour de son cou, pour son plus grand plaisir. Exalté, je plonge vers ses lèvres étirées dans un rictus pervers. Je les mords, et il dévore les miennes. Sa langue savoureuse ravage ma bouche. Je ne la délaisse que pour reprendre mon souffle, et murmure contre sa joue brûlante :
— Bon sang, tu sais trop bien comment me provoquer.
— Je serais pas un bon chien de l'Enfer, sans ça.
Sa réplique me tire un rire inattendu.
— Je rêve, ou tu viens d'avouer être un bon chien ?
Je le baise toujours à un rythme soutenu, tout en l'étranglant. Khaleel m'attrape d'un coup le poignet, d'un geste aussi ferme que vif, et inverse brusquement nos positions. Ses yeux rouges percent la pénombre. Il me retourne dos contre le matelas, sans forcer le moins du monde, et grogne entre ses dents :
— Vas pas trop loin, l'exorciste.
Ce qu'il peut être susceptible ! Je ne peux empêcher un rire gras d'éclater dans ma gorge.
— Ris toujours... Je pourrais t'arracher les amygdales et te regarder étouffer dans ton sang.
— Tu pourrais, si t'aimais pas autant ma queue. Alors arrête de râler et assieds-toi dessus.
Je caresse doucement l’objet de son obsession de ma main libre et le secoue sous ses yeux flamboyants.
Il me toise encore un moment, mais, comme chez moi en ce qui le concerne, l'appel du sexe est plus fort. L'éclat rouge vif de sa colère s'estompe. Khaleel prend tout de même à cœur d’à nouveau marquer sa dominance. Il s'empare de mon second poignet et bloque mes mains en haut de ma tête d'une prise solide, avant de s'emparer de mon pénis sur lequel il s'empale sans cérémonie. Je me cambre de plaisir en retrouvant ses chairs accueillantes. Il commence à me chevaucher, d’une ardeur inépuisable.
Ma tête s'enfonce dans l'oreiller, mes doigts sur les courbes les plus charnues de sa peau humide. Khaleel en profite pour se pencher et capturer mes lèvres. Puis, il me prend à nouveau de cours en soulevant le bassin. Mon sexe glisse hors de lui. Il me retourne à la volée et me positionne en travers du lit, la tête en bas à son bord, comme si je n’étais qu’une vulgaire sex doll.
Loin d’être dérangé de ce traitement, je trouve mon équilibre sur le rebord en bois du lit et lui présente mon cul, que j’écarte même pour lui faciliter la tâche.
Bien plus attentionné qu’à nos débuts, Khaleel me prépare consciencieusement à le recevoir. Les doigts de ma main libre se referment sur les draps tandis que sa langue titille et lèche mes chairs serrées. Je gémis sans gêne aucune quand il m’enfonce ses doigts, et chante mon allégresse alirs qu’il masse ma prostate de ses phalanges de plus en plus expérimentées. Un cri de bonheur s’échappe de ma gorge lorsqu’il me pénètre enfin de son sexe, dont il a accepté d’augmenter taille et circonférence uniquement pour mon bon plaisir.
Ô, joie de forniquer avec un métamorphe originel* !
Mes râles s’intensifient à mesure que Khaleel me martèle de ses vigoureux coups de bassin.
En appui au sol sur mes mains, toujours la tête en bas, je me répands un peu partout lorsque j’éjacule puissamment, les yeux révulsés par l’extase.
Stimulé par mon orgasme fulgurant, Khaleel grogne comme une bête et s’enfonce en moi. Il me redresse de force en saisissant ma gorge. Mon dos se plaque contre son buste brûlant, et ses crocs féroces transpercent de nouveau ma chair meurtrie alors qu’il me remplis à ras bord de son sperme.
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Métamorphe originel : dans cet univers, être capable de modeler son corps à volonté et prendre l’apparance qu’il souhaite, qu’il s’agisse de celle de quelqu’un ou de n’importe quel animal.
Note : parmis les métamorphes, on distingue les "changeformes" (qui prenent seulement forme animale, souvent la même, commes les Lycans) et les "imitateurs", qui sont des personnes uniquement capables de copier l’apparance d’autres personnes.