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𝕾𝖆𝖓𝖌...
... 𝖊𝖙 𝖆𝖘𝖕𝖍𝖆𝖑𝖙𝖊
𝕻𝖆𝖗𝖋𝖚𝖒 é𝖕𝖎𝖈é
𝕿𝖆𝖕𝖎𝖘 𝖉𝖆𝖓𝖘 𝖑'𝖔𝖒𝖇𝖗𝖊
𝕬𝖋𝖋𝖆𝖒é
𝕺𝖇𝖘𝖊𝖘𝖘𝖎𝖔𝖓 𝖉𝖆𝖓𝖘 𝖑'𝖔𝖒𝖇𝖗𝖊
𝕷𝖎𝖆𝖎𝖘𝖔𝖓 𝖉𝖆𝖓𝖌𝖊𝖗𝖊𝖚𝖘𝖊
𝕷𝖚𝖝𝖚𝖗𝖊...
... 𝖊𝖙 𝖕𝖗é𝖉𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓
10 | 𝕲𝖗𝖆𝖓𝖉 𝖒𝖊́𝖈𝖍𝖆𝖓𝖙 𝖑𝖔𝖚𝖕
11 | 𝕱𝖆𝖎𝖒 𝖉𝖊́𝖛𝖔𝖗𝖆𝖓𝖙𝖊
12 | 𝕻𝖔𝖘𝖘𝖊́𝖉𝖊́ 𝖆̀ 𝖒𝖎𝖓𝖚𝖎𝖙
13 | 𝖁𝖎𝖊𝖎𝖑𝖑𝖊 𝖛𝖎𝖑𝖑𝖊
14 | 𝕰𝖓𝖓𝖊𝖒𝖎 𝖒𝖔𝖗𝖙𝖊𝖑
15 | 𝕿𝖔𝖒𝖇𝖊𝖗 𝖉𝖊𝖘 𝖓𝖚𝖊𝖘
16 | 666𝖊̀𝖒𝖊 𝖉𝖊𝖘𝖘𝖔𝖚𝖘
17 | 𝕰𝖓𝖗𝖆𝖌é
18 | 𝕽𝖊𝖓𝖉𝖊𝖟-𝖛𝖔𝖚𝖘 𝖎𝖒𝖕𝖗𝖔𝖒𝖕𝖙𝖚
19 | 𝕯𝖊́𝖈𝖎𝖘𝖎𝖔𝖓𝖘
20 | 𝕿𝖔𝖚𝖗𝖒𝖊𝖓𝖙𝖊 𝖊́𝖕𝖊𝖗𝖉𝖚𝖊
21 | 𝕭𝖗û𝖑𝖚𝖗𝖊 𝖉𝖊 𝖑'â𝖒𝖊
22 | 𝕿𝖗𝖆𝖎𝖙𝖗𝖊...
23 | ... 𝖔𝖚 𝖘𝖆𝖚𝖛𝖊𝖚𝖗 ?
24 | 𝕻𝖚𝖗𝖊 𝖋𝖔𝖑𝖎𝖊
25 | 𝕽𝖊𝖓𝖈𝖔𝖓𝖙𝖗𝖊 𝖎𝖓𝖋𝖊𝖗𝖓𝖆𝖑𝖊
26 | 𝕷𝖊 𝖕𝖗𝖎𝖝 𝖉𝖚 𝖘𝖆𝖑𝖚𝖙
27 | 𝕸𝖆𝖚𝖉𝖎𝖙
28 | 𝕰́𝖙𝖗𝖊𝖎𝖓𝖙𝖊 𝖉𝖊́𝖒𝖔𝖓𝖎𝖆𝖖𝖚𝖊
29 | 𝕷'𝕬𝖚𝖇𝖊 𝖉𝖊𝖘 𝖉𝖆𝖒𝖓é𝖘
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𝕬𝖋𝖋𝖆𝖒é

Affamé

Un frisson de satisfaction me parcourt l'échine.

À pas feutrés, j'avance dans l'ombre et surplombe l'humain endormi. Il est paisible. Ses bras en vrac encadrent sa tête et sa peau sombre, magnifique, luit par endroits sous la faible lumière que les fenêtres laissent filtrer dans la pièce.

Un filet de ma bave lui dégouline sur le visage. Inconscient du danger, il gigote un peu et s'essuie la joue, mais ne se réveille pas.

Instinct de survie : zéro.

Un grondement sourd roule dans ma gorge. Son manque de réaction me rappelle la façon étrangement calme dont il m'a enlevé. Son niveau d'adrénaline n'a quasiment pas fluctué.

Certains humains ont une déficience de la peur. C'est rare. Peut-être est-ce son cas. Ça expliquerait une aura si puissante.

Bon, seulement en partie. Les humains ont des fumets caractéristiques selon leurs origines, leurs personnalités, ou la situation ; peur, excitation... ll est aussi possible qu'il soit le descendant très éloigné d'un quelconque hybride, ou d'un humain ayant eu des capacités surnaturelles plus haut dans sa lignée.

Anormalement curieux à son égard, je m'abaisse et le renifle. D'abord son visage anguleux, puis les poils de son buste dénudé. Je suis tenté de lécher ses abdominaux et toutes les courbes de son ventre parfaitement sculpté. Son corps pousserait n'importe qui à signer pour la damnation, mais je ne perçois rien qui confirme mes hypothèses.

Enivré, j'approche mon museau de son pubis et le sent à travers son vêtement. Son odeur virile est si grisante que je frémis d'excitation.

Je salive, mon estomac gargouille. Je pourrais dévorer ce mec, là, maintenant. Il n'aurait même pas le temps de réagir. Mais ce serait trop facile pour être jouissif.

Et puis... il m'intrigue.

Beaucoup trop pour mourir comme n'importe quel autre insignifiant.

Lui, il a voulu m'aider.

Même si je n'avais aucun besoin de sa charité, l'intention était là. Sincère. Les humains sont intrinsèquement égoïstes. Mais cet incompréhensible syndrome du sauveur confère à certains d'entre eux une complexité fascinante. Je suis prêt à l'admettre.

Je me demande futilement comment celui-ci aurait réagi si j'avais été sous ma vraie forme quand il m'a trouvé sur le bord de la route.

Se serait-il chié dessus, comme la plupart des Hommes devant qui je me présente dans toute ma splendeur ?

Aurait-il tenté de m'achever ? Par peur, ou par dégoût...

Les Chiens de l'Enfer sont prévisibles, fiables. La plupart des créatures de la nuit ont des comportements rationnels, basés sur leur nature. Mais ces humains... Si certaines tendances prévalent chez eux, on ne peut jamais prévoir leur réaction à 100%.

— Aubrey ! As-tu l'intention de dormir toute la journée ?

Cette vieille voix féminine fuse et brise le silence.

Un sursaut me traverse. Absorbé par mon étrange trouvaille, je n'ai pas entendu l’humaine approcher.

L'état d’alerte me hérisse les poils. Je ravale le juron qui me monte à l'esprit et plonge au sol, babines retroussées, mes yeux fauves rivés sur la porte qui menace de s'ouvrir d'un instant à l'autre.

— Debout, mon garçon, insiste-t-elle depuis l'autre côté. Il est déjà sept heures. C'est la nuit qu'on est censé dormir.

Mes muscles sont tendus. L'adrénaline pulse dans mes veines. Médusé, je réalise qu'il fait effectivement jour dehors.

L'homme grogne et se retourne dans son lit. D'un mouvement vif, je m'élance vers une des fenêtres que j'ai repérées à mon arrivée. Prêt à me tirer de là avant qu'il ne se réveille.

Les bruissements de draps attirent mon attention quand il se redresse en position assise. Je lui jette un dernier regard alors qu'il marmonne en s'étirant :

— Je ne suis pas une de tes poules, mamie.

— Sors de ce lit et viens m'aider, Aubrey !

Aubrey... C'est donc ainsi qu'il se nomme.

Mon regard s'attarde une fraction de seconde sur son visage grimaçant, puis glisse sur son corps alanguis hautement appétissant.

Sois heureux que je te laisse le loisir de poursuivre le cours de ton existence, Aubrey des Îles de Guadeloupe.

Intrigué par l'écho de ma voix, sorti de nulle part, il fronce des sourcils et tourne la tête en direction de la fenêtre.

Le sachant incapable de me voir, je retiens un rire moqueur et m'exfiltre enfin de sa chambre à la lumière naissante du matin.

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