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PetitePlume
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Chapitre 22 : Le passé frappe à la porte

Le dossier avait été envoyé.
Tout était prêt. Tout semblait aller bien.
Depuis quelques jours, la maison baignait dans une douce attente. Virginie, Marie et Agathe partageaient des moments simples : des soirées jeux, des petits déjeuners sans hâte, des câlins volés entre deux portes.
Agathe souriait de plus en plus souvent.

Mais ce samedi-là, tout bascula.

Marie était dans la cuisine, occupée à ranger quelques papiers quand Virginie rentra, son téléphone encore à la main, le visage grave.
Agathe, assise à la table du salon, sentit aussitôt l'atmosphère changer.

— Virginie ? Ça va ? demanda Marie en s'approchant.
— Il... il a bougé, répondit-elle d'une voix tendue. Ruddy Gérard. Il a contacté l'avocat de la protection de l'enfance. Il veut bloquer la procédure.

Un silence lourd s'abattit dans la pièce.

Marie posa sa main sur le bras de Virginie, un geste doux, rassurant.
— Explique-moi doucement, murmura-t-elle.

Virginie inspira profondément.

— Il a fait une cure de désintoxication. Son avocat prétend qu'il est sobre, qu'il a changé. Qu’il veut "récupérer sa fille" pour "reconstruire leur lien".
Elle grimaça.
— Et bien sûr, il veut s'opposer à l’adoption.

À quelques mètres, Agathe s'était figée, les mains crispées sur sa tasse de chocolat.
Elle n’entendait plus que des bribes. "Père"... "bloquer"... "adoption"...

Ses jambes tremblaient. Sans même réfléchir, elle quitta sa chaise et monta à l'étage, ses pas étouffés par la moquette.

Marie fit un geste pour la suivre, mais Virginie l'arrêta d'une main posée doucement sur son bras.
— Laisse-lui une minute. Moi-même, j'arrive pas à le digérer.

En haut, Agathe claqua violemment la porte de sa chambre.

La colère et la peur se mélangeaient dans son ventre comme un ouragan.
Elle attrapa le premier objet qui lui tomba sous la main — un coussin — et le jeta de toutes ses forces contre le mur.
Puis un autre. Puis ses cahiers, sa trousse, tout ce qui pouvait voler.

— JE VEUX PAS Y RETOURNER ! hurla-t-elle à plein poumons.

Son cri fit trembler les murs.

Marie n’attendit pas. Elle monta l’escalier en courant, son cœur serré, et ouvrit doucement la porte.
Elle trouva Agathe au milieu d’un champ de bataille : les feuilles éparpillées, un cadre brisé, des larmes furieuses roulant sur ses joues.
Agathe, la respiration courte, fulminait de rage, prête à repousser quiconque approcherait.

Mais Marie ne lui laissa pas le choix.

Elle traversa la pièce en trois enjambées et attrapa Agathe contre elle, sans lui demander la permission.
Agathe se débattit un instant, les poings tapant contre son torse, contre ses bras.

— NON ! hurla-t-elle. JE VEUX PAS !

— Chut... chut... laisse-toi aller, souffla Marie en la serrant plus fort, ignorant les coups.

Petit à petit, la colère d'Agathe se mua en sanglots désespérés.
Elle s'effondra contre Marie, les bras pendants, secouée de spasmes.

Marie passa doucement sa main dans ses cheveux en murmurant, encore et encore :

— On va se battre. Tu crois qu'on va t'abandonner ? Tu nous connais si mal que ça ? Nous aussi, on va prendre un avocat. On va se battre pour toi. On te laissera pas partir, ma grande. Jamais.

Virginie, restée sur le seuil, les regardait, la gorge nouée, des larmes dans les yeux.
Elle s'approcha à son tour, posant une main tendre sur l'épaule de Marie.

— Tu fais partie de nous, souffla Virginie, la voix tremblante. Que ton père le veuille ou non, ici, c’est ta maison.

Agathe s’accrocha à elles deux, au milieu de ce capharnaüm, le cœur en miettes mais accroché à la seule certitude qui comptait : elle n’était plus seule.

En haut, Agathe claqua violemment la porte de sa chambre.

La colère et la peur se mélangeaient dans son ventre comme un ouragan.
Elle attrapa le premier objet qui lui tomba sous la main — un coussin — et le jeta de toutes ses forces contre le mur.
Puis un autre. Puis ses cahiers, sa trousse, tout ce qui pouvait voler.

— JE VEUX PAS Y RETOURNER ! hurla-t-elle à plein poumons.

Son cri fit trembler les murs.

Marie n’attendit pas. Elle monta l’escalier en courant, son cœur serré, et ouvrit doucement la porte.
Elle trouva Agathe au milieu d’un champ de bataille : les feuilles éparpillées, un cadre brisé, des larmes furieuses roulant sur ses joues.
Agathe, la respiration courte, fulminait de rage, prête à repousser quiconque approcherait.

Mais Marie ne lui laissa pas le choix.

Elle traversa la pièce en trois enjambées et attrapa Agathe contre elle, sans lui demander la permission.
Agathe se débattit un instant, les poings tapant contre son torse, contre ses bras.

— NON ! hurla-t-elle. JE VEUX PAS !

— Chut... chut... laisse-toi aller, souffla Marie en la serrant plus fort, ignorant les coups.

Petit à petit, la colère d'Agathe se mua en sanglots désespérés.
Elle s'effondra contre Marie, les bras pendants, secouée de spasmes.

Marie passa doucement sa main dans ses cheveux en murmurant, encore et encore :

— On va se battre.
— Tu crois qu'on va t'abandonner ? Tu nous connais si mal que ça ?
— Nous aussi, on va prendre un avocat. On va se battre pour toi.
— On te laissera pas partir, ma grande. Jamais.

Virginie, restée sur le seuil, les regardait, la gorge nouée, des larmes dans les yeux.
Elle s'approcha à son tour, posant une main tendre sur l'épaule de Marie.

— Tu fais partie de nous, souffla Virginie, la voix tremblante. Que ton père le veuille ou non, ici, c’est ta maison.

Agathe s’accrocha à elles deux, au milieu de ce capharnaüm, le cœur en miettes mais accroché à la seule certitude qui comptait : elle n’était plus seule.

Un peu plus tard, une fois les larmes apaisées et les sanglots calmés, la chambre d'Agathe ressemblait toujours à un champ de bataille.

Mais cette fois, elles étaient trois pour reconstruire.

Marie ramassa doucement les feuilles éparpillées au sol pendant que Virginie recollait le cadre brisé avec du scotch, maladroitement mais avec détermination.
Agathe, encore un peu tremblante, triait les objets renversés, les yeux rougis mais plus calmes.

— Je crois que ton coussin est officiellement décédé, plaisanta Virginie en soulevant un oreiller éventré.

Un sourire timide naquit sur les lèvres d'Agathe, le premier depuis des heures.

— Paix à son âme, murmura-t-elle d'une voix rauque.

Marie leva un sourcil, faussement solennelle.

— Il est mort pour la bonne cause.

Agathe étouffa un petit rire, le cœur un peu plus léger.

Elles continuèrent de ranger en silence, chacune à son rythme, chacune avec ses gestes tendres et patients.
À un moment, Marie passa derrière Agathe et, sans un mot, glissa ses bras autour de sa taille pour la serrer doucement.
Juste un contact simple, rassurant.
Agathe ferma les yeux un instant, s'imprégnant de cette chaleur, de cette certitude nouvelle : quoi qu'il arrive, elles seraient là.

Quand tout fut enfin en ordre, Virginie tira les deux filles par la main pour les faire asseoir sur le lit réparé à la va-vite.
Toutes les trois, collées l'une contre l'autre, elles restèrent là, dans un calme apaisant.

Pas besoin de paroles.
Juste des présences.
Juste des cœurs qui battent au même rythme.

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