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PetitePlume
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Chapitre 24 : Le retour à la maison

Les vacances étaient finies.
Agathe avait profité du calme et de l'amour de sa nouvelle famille.
Ils l'avaient traitée comme si elle était née parmi eux, et elle était heureuse.
Mais maintenant, il était temps de rentrer à la maison.
Et elle en était heureuse aussi, parce que Marie et Virginie lui avaient drôlement manqué.

La voiture venait à peine de s’arrêter que Marie et Virginie, assises sur le perron, se levèrent en la voyant arriver.
Agathe sauta hors du véhicule et courut se jeter dans leurs bras.

— Mamans, vous m'avez manqué ! souffla-t-elle, sans même réfléchir, une révélation échappée du cœur.

Les deux femmes restèrent figées, surprises et émues à la fois.
Puis Marie, la gorge serrée, murmura :

— Toi aussi, Pumpkin.

Elles osaient à peine bouger, de peur de briser cet instant magique.

Après de longues minutes enlacées, Marie invita sa sœur et toute sa famille à rester dîner pour les remercier d’avoir pris soin d’Agathe pendant les vacances.
Le repas fut plein de rires, d’anecdotes de vacances, de chaleur.

— Nous, on a bien travaillé, avoua Virginie en levant son verre.

— C’est vrai, confirma Marie. On a même reçu, hier, la date du rendez-vous avec le juge des affaires familiales.
Elle adressa un sourire complice à Agathe.
— C’est bientôt fini, Pumpkin.

Plus tard dans la soirée, alors qu'Agathe était déjà dans sa chambre, Marie et Virginie rangeaient la vaisselle, un sourire fatigué sur les lèvres.

— Elle a dit "mamans" tout à l’heure… J'ai pas rêvé ? demanda Marie à mi-voix.

— J’allais te poser la même question, répondit Virginie dans un souffle.
Tu crois qu’elle l’a dit parce qu’elle le voulait vraiment... ou par habitude ?

— On lui laisse le temps. On verra, répondit Marie doucement.

Elles s’enlacèrent tendrement.
Virginie posa sa tête contre l’épaule de Marie et murmura :

— C’est épuisant de construire une famille... mais c’est tellement satisfaisant.

Marie l’embrassa doucement.

— Épuisant, c’est le mot, oui... Mais maintenant que je sais que ma fille est rentrée à la maison, je vais enfin pouvoir dormir ce soir.

Elles éclatèrent de rire doucement, fatiguées mais comblées.
Puis, comme chaque soir, elles montèrent pour dire bonne nuit à Agathe.

— Toc toc... fit Marie en tapant doucement à la porte.
— On peut entrer ?

Agathe hocha la tête depuis son lit.

— On est contentes que tu aies pu t’amuser pendant les vacances, dit Virginie en s’asseyant au bord du lit.

— La prochaine fois… on pourra partir tous les trois ? demanda timidement Agathe.

— Alors moi je veux bien ! répondit Virginie avec un grand sourire.
Mais fais gaffe… Tu connais pas encore Marie. La dernière fois qu’on est parties, elle m’a fait une dissertation de dix pages sur il faut aller, et il ne faut surtout pas aller !

Marie lui donna une petite tape sur l’épaule, faussement vexée.

— L’écoute pas ! Elle est juste jalouse parce que moi, je suis organisée !

Agathe éclata de rire en voyant leur petit manège.

— Allez, il est temps de dormir, souffla Virginie en se penchant pour l'embrasser.

Mais Agathe se redressa d’un coup, les yeux un peu brillants.
Virginie se figea, surprise.

— Quelque chose ne va pas ? demanda Marie en s'approchant.

Agathe hésita, triturant le coin de sa couverture.

— Non… enfin, si… En fait... tout à l'heure…

— Tu peux tout nous dire, l’encouragea Marie doucement.

Agathe inspira profondément, puis, d'une toute petite voix :

— Est-ce que je peux… Est-ce que j’ai le droit de… de vous appeler "maman" ?

Marie sentit son cœur se serrer si fort qu’elle en eut le souffle coupé.
Virginie lui prit doucement la main.

— Tout ce que tu veux, mon ange, murmura Virginie.
Tant que c’est ton envie à toi… nous, ça nous rendra heureuses. Plus heureuses que tu ne peux l’imaginer.

Agathe esquissa un sourire timide… puis se laissa aller contre elles, enfin sereine.

Quand elles ressortirent de la chambre d’Agathe, Marie referma la porte avec une infinie douceur.
Elles échangèrent un regard... et là, d’un coup, toute la tension de la soirée leur retomba dessus.

Dans un geste parfaitement synchronisé, elles s’adossèrent au mur du couloir et glissèrent littéralement jusqu'au sol, pliées en deux de rire nerveux.

— Elle… elle veut nous appeler maman... ! souffla Marie entre deux hoquets d’émotion.

Virginie hocha la tête, les yeux brillants, incapable de dire un mot.

Puis Marie éclata franchement de rire, des larmes de bonheur roulant sur ses joues.

— On est fichues… pleines de responsabilités, de couches d’émotions et de devoirs scolaires... et je suis tellement heureuse que je pourrais exploser.

Virginie laissa tomber sa tête sur l'épaule de Marie.

— C’est officiel, admit-elle dans un souffle.
On est des mamans. De vraies. Pas juste dans nos cœurs. Dans le sien aussi.

Un silence ému s'installa, juste troublé par les bruits lointains de la maison qui s’endormait.
Marie attrapa la main de Virginie et la serra fort.

Et dans ce couloir un peu froid, deux mamans fraîchement promues laissèrent exploser toute la fierté et l’amour qu'elles portaient pour leur fille.

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