Le grand jour était enfin arrivé. Le triathlon du collège d’Agathe se déroulait ce matin-là, et toute la famille était excitée à l’idée de le vivre ensemble. Agathe, bien qu’un peu nerveuse, avait hâte de relever le défi. Elle avait pris au sérieux l’entraînement physique et mental pour cette compétition.
Marie et Virginie étaient là, bien sûr. L’une pour encourager Agathe et l’autre pour gérer les petites imprévus comme elles en avaient l’habitude. Mais cette fois, il y avait un petit détail qui rendait cette journée encore plus spéciale. Ce n’était pas juste un événement sportif comme les autres. Pour Agathe, c'était une occasion de prouver qu'elle avait sa place, non seulement dans le collège, mais aussi dans cette famille qui l’avait accueillie avec tant d'amour.
Marie était en train de s’habiller avec un sourire amusé. Ce matin-là, elle avait l'air plus enthousiaste que d’habitude, même si elle n’était pas une grande sportive. Virginie, de son côté, était déjà prête à aider, en tenant à la main une petite bouteille d’eau et un snack au cas où Agathe en aurait besoin.
Agathe s'approcha de Virginie, un air espiègle dans les yeux.
— Maman, tu participes, ou tu préfères rester avec maman sur la touche ? demanda-t-elle, moqueuse, comme si elle mettait au défi sa mère.
Virginie haussait les sourcils, un sourire complice sur son visage.
— Tu sais, chérie, dit-elle, en se penchant pour la regarder dans les yeux, je préfère m'assurer que tu ne t’évanouisses pas sur la ligne d’arrivée. Mais si tu veux, je pourrais peut-être m’inscrire l'année prochaine. Je suis sûre que je ferai mieux que maman !
Agathe éclata de rire, se sentant immédiatement plus détendue. Elle savait que, même si ses deux mères n’étaient pas sur la ligne de départ, elles seraient là, à chaque étape, pour la soutenir.
Le jour du triathlon arriva, et les élèves se regroupèrent autour du parcours. La compétition était divisée en trois épreuves : une course à pied, un tir à l'arc, et un parcours à vélo. Agathe se tenait près de la ligne de départ, ses jambes tremblantes mais son esprit concentré. Elle savait qu'elle avait travaillé dur pour en arriver là, et ses mères avaient toujours cru en elle.
Alors qu'elle faisait un dernier regard autour d’elle, ses yeux croisèrent ceux de Virginie, qui lui adressa un sourire rassurant, un peu timide.
— Allez Agathe, tu peux le faire ! cria-t-elle depuis le bord de la piste.
Marie, un peu en retrait, lui fit un signe de la main. Elle était là, comme toujours, prête à applaudir à chaque victoire, grande ou petite.
Le signal de départ retentit, et Agathe se lança. La course à pied était la première épreuve. Elle avait pris son temps pour ne pas se précipiter, respirer profondément, et surtout, ne pas penser à la pression. Elle était là pour elle, pour se prouver qu’elle pouvait accomplir ce qu'elle voulait. Les encouragements de ses amies et des enseignants résonnaient dans sa tête, l'aidant à donner le meilleur d'elle-même.
Puis arriva l’épreuve du tir à l'arc. Agathe avait toujours trouvé cela un peu intimidant, mais elle avait pris le temps de s’entraîner, se concentrer, et apprendre à canaliser sa nervosité. Elle se plaça sous la tente de tir, attrapa l'arc, ajusta sa posture. Le silence se fit autour d'elle, et l'air semblait se condenser autour de ses doigts. Un instant, elle ferma les yeux, se rappela les encouragements de ses mères et les moments passés à l'entraînement. Elle tendit l'arc et visa avec détermination.
Son premier tir manqua légèrement la cible, mais elle ne se laissa pas démonter. Elle respira profondément, fit abstraction de la foule et des bruits autour d'elle. Lors de son deuxième tir, la flèche vola droit vers le centre de la cible. Un cri de joie s'échappa de sa bouche. Elle avait réussi !
La dernière épreuve arriva : le parcours à vélo. Les jambes d'Agathe étaient déjà fatiguées, mais elle s’accrocha. Avec une concentration accrue et un peu de soutien mental de ses mères, elle pédala aussi vite qu’elle pouvait, jusqu'à franchir enfin la ligne d’arrivée.
Quand elle posa pied à terre, épuisée mais fière, elle sourit en direction de Virginie et Marie qui l’attendaient. Les deux femmes la rejoignirent immédiatement, l’entourant de leurs bras.
— Tu as été incroyable ! s’écria Marie, la prenant dans ses bras.
— On est tellement fières de toi ! ajouta Virginie, la serrant elle aussi.
Agathe souriait, les yeux pleins de larmes. Ce n’était pas seulement le triathlon qu’elle avait gagné ce jour-là. C’était un moment de fierté personnelle, mais aussi une victoire de l'amour et du soutien qu’elle avait reçus. Elle était chez elle, entourée de sa famille, et c’était tout ce qui comptait.
Elle les regarda, et dans un souffle, dit :
— Je vous aime.
Et c’était vrai. Parce qu'au-delà de l'épreuve sportive, c'était ce soutien inébranlable de sa famille qui la rendait plus forte, chaque jour un peu plus.