Le temps s’était doucement écoulé, comme l’eau d’un ruisseau paisible, et dans la maison des Leblanc, les jours étaient désormais rythmés par des éclats de rires, des silences partagés et des gestes tendres. La maison n’avait jamais été aussi vivante.
Agathe était là, dans sa chambre, entourée de ses livres, de ses dessins, et de ses petites créations. Ses amis venaient souvent chez elle. Julie, Lucas, et quelques autres. Ils s’étaient fait un petit coin dans le jardin, où Agathe aimait les inviter pour des après-midi de jeux, de discussions et de confidences. Elle n’était plus la petite fille perdue. Elle était elle-même, avec ses rires, ses rêves, ses espoirs. Elle apportait de la lumière à cet endroit, comme une fleur qui s’épanouit après la pluie.
Marie et Virginie étaient devenues plus que des mères. Elles étaient des partenaires de vie, des complices dans le quotidien, des modèles de force et de douceur. Elles s’occupaient de la maison, mais aussi du monde d’Agathe, avec tout l’amour qu’elles avaient à offrir.
Dans la cuisine, le matin, l’odeur du café se mêlait à celle des crêpes, un petit rituel qui avait pris place. Le bruit de la vaisselle, les rires d’Agathe qui racontait sa journée, les petites anecdotes de Marie et Virginie sur leur travail.
Il y avait quelque chose de beau dans cette simplicité. Quelque chose de profond dans ces moments de partage, dans la manière dont chaque membre de cette famille, si différente, se retrouvait autour d’un même foyer. Les racines d’Agathe, autrefois si incertaines, s’étaient solidement ancrées. Et tout autour, les branches se déployaient, tissant des liens de plus en plus forts.
Un samedi après-midi, alors que l’automne était arrivé, avec ses couleurs douces et dorées, Agathe se tenait dans le jardin, les mains plongées dans la terre, à côté de Virginie. Ensemble, elles avaient planté un arbre. C’était un geste symbolique, une promesse de continuité.
— C’est pour nous, pour notre famille, dit Virginie en plaçant la dernière brique autour du tronc.
Agathe sourit, et dans son regard brillait une flamme d’espoir.
— Et chaque année, on pourra regarder cet arbre grandir, comme nous.
Le temps passait, mais tout semblait plus léger désormais. Les rires d'Agathe résonnaient souvent dans la maison, accompagnés des voix de ses amis, qui étaient venus s’ajouter à leur famille élargie. Il y avait des repas autour de la table, des soirées à discuter de tout et de rien, des anniversaires et des célébrations. Une vie de famille immense, et pourtant intime.
Les racines étaient là, profondément ancrées, et la maison de Marie et Virginie était devenue un havre de paix, un endroit où Agathe savait qu’elle pouvait toujours revenir. Une maison, un foyer, une famille qui était la sienne désormais.
Et tout, autour d’elles, semblait rayonner d'une lumière nouvelle. Parce qu'elles étaient ensemble. Parce qu'elles étaient là, à vivre, à aimer, à construire. Et le monde, avec toutes ses incertitudes, semblait plus beau à travers les yeux d’Agathe, plus doux à travers les mains de ses mères.