Gabriel
La maison est étrangement silencieuse.
C’est inhabituel.
D’habitude, Clémence est toujours en train de faire quelque chose : étudier, râler après Léo, essayer d’ignorer les conneries de Julien, ou juste être là, quelque part.
Mais aujourd’hui, elle dort.
Et pas juste une sieste de quelques heures. Elle a littéralement dormi toute la journée.
On ne l’a pas vue descendre une seule fois.
Et franchement, vu comment elle a tiré sur la corde ces dernières semaines, c’est pas plus mal.
Mais maintenant que le soir tombe, je sais qu’elle va finir par se réveiller.
Et vu qu’elle devait partir avec Aurélie pour les vacances, elle va sûrement se poser mille questions sur le fait que son amie ait annulé au dernier moment.
C’est parfait pour moi.
Ça me laisse du temps pour parler aux gars.
Parce que mon père va venir.
Et je n’aime pas ça.
Je trouve Julien et Léo dans le salon, en train de débattre sur un film qu’ils viennent de regarder.
- C’était de la merde. grogne Léo en croisant les bras.
- Mais pas du tout ! T’as rien compris, c’est une œuvre d’art.
- C’était lent, chiant, et y’avait aucune action.
- C’est pas parce qu’il n’y a pas d’explosions toutes les cinq minutes que c’est un mauvais film ! relique julien
D’habitude, j’aurais pris part au débat. J’aurais défendu mon point de vue, balancé une pique à Léo sur ses goûts douteux en matière de films, et peut-être même fini par lui donner raison juste pour l’énerver.
Mais là…
J’ai trop de choses en tête.
Je me laisse tomber dans le fauteuil face à eux, le regard fixé sur un point invisible du salon.
- On doit parler.
Julien et Léo échangent un regard. Ils sentent que ce n’est pas une simple conversation banale.
Julien est le premier à briser le silence :
Julien et Léo échangent un regard avant de se tourner vers moi.
- Toujours sur ton père ? demande Julien.
Je hoche la tête.
- Je comprends pas pourquoi il veut venir.
Léo soupire et se passe une main dans les cheveux.
- Mec, on en a déjà parlé hier. Peut-être qu’il veut vraiment juste voir Clémence.
- Tu le crois vraiment ?
Silence.
Bien sûr que non.
Julien s’appuie contre le dossier du canapé, pensif.
- T’as essayé de l’appeler ? De lui demander directement ?
- Ouais.
- Et ?
- Il a juste dit qu’il voulait "profiter des vacances pour passer un moment en famille".
Je lâche un rire sans joie.
La blague.
Mon père n’a jamais voulu “passer du temps en famille”.
Il a quitté cette maison quand j’avais à peine un an, et il a toujours fait en sorte de garder ses distances.
Cette maison, il l’a toujours considérée comme son passé.
Alors pourquoi est-ce qu’il revient maintenant ?
- Tu crois qu’il veut te parler d’un truc important ? demande Léo.
- J’en sais rien, et c’est bien ça qui me rend fou.
Julien hoche la tête lentement.
- On fait quoi, alors ?
Je serre les poings.
- Rien, pour l’instant. On attend.
Mais une chose est sûre :
Si mon père vient, ce n’est pas juste pour un dîner de famille.
Un silence lourd s’installe dans la pièce.
Léo finit par soupirer bruyamment, comme s’il voulait évacuer la tension.
- Ok, j’vais être honnête, ça me fout un peu les boules aussi.
Il croise les bras, l’air moins détendu que d’habitude.
- La dernière fois qu’il est venu, c’était pas pour nous féliciter, hein.
Je serre la mâchoire.
Ouais.
La seule et unique fois où mon père a mis les pieds dans cette maison depuis que j’ai l’âge de m’en souvenir, c’était parce qu’on avait fait une connerie monumentale. Une connerie qui lui avait tellement déplu qu’il avait pris le temps de venir en personne pour nous passer un savon.
Léo et Julien s’en souviennent très bien.
- Tu crois qu’on a encore fait un truc qui l’a mis en rogne ? demande Julien, sceptique.
Je secoue la tête.
- Pas que je sache.
Léo grimace.
- Et pourtant, il revient.
Ouais.
Et ça, c’est pas normal.
Julien s’appuie contre le dossier du canapé, pensif.
- Peut-être que c’est pas contre nous, cette fois. Peut-être que c’est juste toi qu’il veut voir.
- Pourquoi maintenant ? je réplique aussitôt.
Personne n’a la réponse.
Léo finit par se redresser légèrement, comme s’il venait de prendre une décision.
- Ok, admettons qu’il cache quelque chose.
Il me pointe du doigt.
- T’as un plan ?
Un plan.
Je soupire et passe une main sur mon visage fatigué.
- Non.
Je lève les yeux vers eux.
- Mais j’ai un mauvais pressentiment.
Léo et Julien échangent un regard, et je vois bien qu’ils sont inquiets aussi, même s’ils essaient de ne pas trop le montrer.
Mais ils ne connaissent pas mon père comme moi je le connais.
Si il vient, ce n’est pas juste pour un simple repas en famille.
Et ça, ça ne me dit rien qui vaille.
Un silence lourd plane encore dans le salon quand soudain, des bruits de pas traînants résonnent dans le couloir.
Je tourne la tête juste à temps pour voir Clémence débarquer, l’air encore dans le brouillard total, ses cheveux en bataille et son sweat beaucoup trop large tombant sur une épaule.
Elle cligne des yeux, visiblement encore à moitié endormie, et fixe la scène devant elle comme si elle essayait de remettre en ordre les morceaux de sa mémoire.
Léo est le premier à exploser de rire.
- Eh ben ! T’es toujours vivante, alors ?!
Julien enchaîne immédiatement, un sourire taquin aux lèvres.
- On commençait à se dire qu’il fallait appeler une ambulance. Voire un prêtre.
Clémence passe une main dans ses cheveux emmêlés, l’air pas du tout impressionnée.
- Ha-ha. Très drôle.
Elle bâille sans retenue, s’étire comme un chat et vient s’affaler dans le fauteuil en face de nous.
- Il est quelle heure ? marmonne-t-elle, encore à moitié dans le gaz.
Léo jette un regard à sa montre.
- Presque 19h.
Elle sursaute légèrement et fronce les sourcils.
- Attends… quoi ?!
Julien rigole.
- Tu viens officiellement de dormir une journée entière. Félicitations.
- Mais…
Clémence regarde autour d’elle, comme si elle cherchait des indices sur ce qui s’est passé pendant son absence forcée.
- J’ai raté quoi ?
Je croise les bras, observant comment elle essaye d’émerger sans trop de dégâts.
- Pas grand-chose… sauf peut-être une petite visite surprise ce matin.
Elle relève la tête, soudain plus attentive.
- Quoi ? Qui ?
Léo et Julien échangent un regard, comme s’ils attendaient que je balance la bombe.
Je prends une inspiration.
- Aurélie est passée ce matin.
Elle se fige une seconde, cligne des yeux, puis se redresse légèrement, instantanément plus réveillée.
- Aurélie ?!
Je hoche la tête.
- Elle voulait te parler. Mais vu que t’étais en mode hibernation, elle nous a demandé de te passer un message.
Clémence fronce les sourcils, visiblement perplexe.
- Quel message ?
Je la fixe, hésitant une demi-seconde, avant de lâcher la nouvelle.
- Vos vacances sont annulées.
Elle se redresse d’un coup, son regard devenant plus vif, plus alerte.
- Quoi ?!
Julien et Léo se tassent un peu sur le canapé, probablement en prévision de la tempête à venir.
- Attends, attends, attends… Clémence secoue la tête, comme si elle essayait de remettre ses pensées en ordre.
- Annulées ?! Mais… pourquoi ?
Je lève légèrement les mains, en signe d’innocence.
- Ça, on sait pas.
Elle me fusille du regard.
- Tu rigoles ?! Elle t’a juste dit "c’est annulé" et c’est tout ?!
- En gros, ouais.
Clémence se renfonce dans le fauteuil, son expression passant de la surprise à l’agacement profond.
- Mais c’est pas possible… murmure-t-elle, plus pour elle-même que pour nous.
Léo, qui était resté relativement silencieux jusqu’ici, se redresse et s’appuie sur ses genoux.
- C’est vrai que c’est bizarre, cette histoire.
Julien acquiesce.
- Surtout venant d’Aurélie. Vous planifiez ce voyage depuis des mois.
Clémence hoche vigoureusement la tête.
- Exactement !
Elle passe une main sur son visage, visiblement troublée.
- On devait partir demain matin… pourquoi elle annule à la dernière minute ?!
Aucune réponse.
Léo se penche légèrement en avant, intrigué.
- Elle avait l’air… normale ?
Je fronce les sourcils en essayant de me souvenir de la façon dont Aurélie était ce matin.
- Elle était… un peu pressée. Un peu distante.
Clémence grimace.
- Génial.
Julien hausse un sourcil.
- Tu veux l’appeler ?
Elle reste silencieuse un instant, mordillant sa lèvre comme si elle pesait le pour et le contre.
Puis, elle secoue la tête.
- Non. Si elle voulait m’en parler, elle aurait attendu que je sois réveillée.
Elle croise les bras, clairement contrariée, et laisse échapper un soupir fatigué.
- Mais ça me saoule.
- Je te comprends, commente Léo. Mais…
Il lance un regard rapide vers moi et Julien, avant de sourire malicieusement.
- … au moins, ça veut dire que tu restes ici avec nous.
Julien hoche la tête avec un petit sourire complice.
- Ouais, Clémence, t’as gagné des vacances avec trois mecs. T’as trop de la chance.
Elle lève les yeux au ciel.
- Waouh, trop bien.
Mais malgré son ton sarcastique, je vois bien qu’elle est encore perdue dans ses pensées.
Et honnêtement ?
Moi aussi.
Cette histoire n’a aucun sens.
Aurélie et Clémence préparent ce voyage chaque année. Elles l’attendent avec impatience, c’est sacré pour elles.
Alors pourquoi tout annuler du jour au lendemain, sans donner d’explication ?
Ça ne me plaît pas du tout.
Et à voir l’expression contrariée de Clémence, je ne suis pas le seul.
Julien est le premier à briser le silence après la bombe que je viens de lâcher.
- Bon, vu que ton programme de vacances vient de disparaître sous tes yeux…
Léo enchaîne immédiatement, un sourire en coin.
- … on a une meilleure proposition pour toi.
Clémence, encore plongée dans ses pensées, relève la tête, intriguée.
- Une meilleure proposition ?
Je croise les bras, sentant déjà où ils veulent en venir.
Julien étire un sourire.
- On part trois jours à la plage.
Clémence cligne des yeux.
- Hein ?
Léo prend une pose exagérée, comme s’il s’apprêtait à faire la promo du meilleur séjour de l’année.
- Sable chaud, soleil éclatant, eau cristalline… Le rêve, quoi ! Trois jours à profiter, loin de la fac, des exams, et surtout, loin du stress.
Clémence les regarde, sceptique.
- Vous avez prévu ça quand ?
Julien hausse les épaules.
- On y pensait depuis un moment, mais on s’est décidés hier. On part mercredi matin.
Elle plisse les yeux, suspicieuse.
- Attendez… c’est pas juste après la venue du père de Gabriel, ça ?
Je soupire en lançant un regard aux gars.
- C’est pas une coïncidence.
Léo hoche la tête.
- Disons qu’on a senti que l’ambiance risquait d’être un peu… tendue.
Julien acquiesce.
- Alors on s’est dit : quoi de mieux qu’un petit break après ça ?
Léo lève les mains comme si c’était une évidence.
- Et maintenant que ton programme est libre…
Julien termine pour lui.
- Tu viens avec nous.
Clémence ouvre la bouche, la referme, puis secoue la tête avec un léger rire.
- Vous êtes incroyables.
- On sait, répond Léo avec un clin d'œil.
Elle les regarde, un mélange de surprise et d’amusement dans les yeux.
- Mais vous êtes sûrs ?
- Évidemment qu’on est sûrs ! s’exclame Léo. On va pas te laisser pourrir ici toute seule !
Julien sourit.
- Et puis, faut bien que tu nous surveilles, sinon Léo va encore essayer de draguer n’importe qui.
- Hey ! proteste Léo, faussement offusqué. C’est totalement injuste !
Clémence rit doucement, puis croise les bras, faisant mine de réfléchir sérieusement.
- Hm… trois jours avec vous…
Léo la pointe du doigt.
- Si tu réfléchis encore, c’est que t’as déjà dit oui dans ta tête.
Elle sourit, secoue la tête et finit par souffler.
- Ok.
Léo tape dans ses mains.
- Yes !
Julien sourit.
- Tu verras, ça va être cool.
Clémence pose son regard sur moi, comme si elle attendait ma réaction.
Je la fixe un instant, puis hausse simplement les épaules.
- Tant que tu sais dans quoi tu t’embarques.
Elle sourit en coin.
- Trois jours avec vous ? Ça peut pas être pire qu’un examen de huit heures.
Léo éclate de rire.
- Challenge accepted
Le plan est donc lancé. Mercredi matin, direction la plage.
Et vu les trois énergumènes avec qui je pars, je sens que ces vacances vont être tout sauf reposantes.
L’idée de partir trois jours à la plage est maintenant bien ancrée. Et vu l’enthousiasme de Julien et Léo, on dirait qu’ils préparent le voyage du siècle.
- Bon, maintenant qu’on sait que Clémence vient avec nous, faut organiser tout ça, annonce Léo en s’étirant.
Julien hoche la tête.
- On part mercredi matin, ça nous laisse le temps de tout prévoir tranquillement.
Je soupire, sachant très bien que “tranquillement” n’existe pas dans leur vocabulaire.
- Vous avez déjà des idées de ce qu’on va faire ? demande Clémence en croisant les bras.
Léo tape immédiatement dans ses mains.
- Évidemment.
Il s’empare de son téléphone et commence à énumérer, comme s’il avait déjà tout un programme en tête.
- Jour 1 : on arrive, on s’installe et on profite direct de la plage.
- Classique, commente Julien.
- Jour 2 : activité nautique. Surf, paddle, jet ski… on verra selon ce qui nous tente.
Clémence arque un sourcil.
- Vous savez faire du surf ?
Julien et moi secouons la tête, mais Léo affiche un grand sourire.
- Non. Mais ça peut être drôle d’essayer.
Clémence éclate de rire.
- Je sens que ça va mal finir.
- Très mal, approuve Julien.
Léo continue, imperturbable.
- Et jour 3 : dernière baignade, peut-être un tour en bateau, et on rentre.
Je croise les bras.
- C’est étonnamment bien organisé, venant de toi.
Léo pose une main sur son cœur, faussement touché.
- Ça fait mal, mec.
Clémence semble réfléchir un instant avant de demander :
- Et en attendant mercredi, on fait quoi ?
Julien prend la parole cette fois-ci.
- Demain soir, il y a une grosse fête pour fêter la fin des examens et le début des vacances.
Léo hoche la tête avec un sourire en coin.
- Et on compte bien y aller.
Clémence hausse un sourcil.
- C’est une fête genre… tranquille, ou plutôt du genre où ça finit en catastrophe ?
Je lâche un léger rire.
- Tu connais Léo.
Elle roule des yeux.
- Donc une catastrophe.
Léo lève les mains, faussement innocent.
- Moi ? J’ai rien dit.
Julien sourit.
- Ça va être cool. Ça nous changera les idées avant… tu sais.
Je sais. Avant la venue de mon père.
Je me passe une main dans les cheveux, essayant de ne pas trop y penser.
- On a qu’à faire un peu de shopping lundi, propose Clémence. Si on va à la plage pendant trois jours, autant s’assurer qu’on a tout ce qu’il faut.
- Bonne idée, approuve Julien.
Léo hoche la tête.
- J’ai besoin d’un nouveau short de bain, de toute façon.
- Et de crème solaire, vu comment tu crames en cinq minutes, se moque Julien.
Léo lui lance un regard noir pendant que Clémence rit doucement.
- Ok, donc demain soir : fête. Lundi : shopping. Mardi soir : dîner avec ton père. Et mercredi, direction la plage.
Tout est planifié.
Mais moi, je ne peux pas m’empêcher de penser que ces vacances vont être bien plus compliqué que prévu.
Avec tout ça, la soirée passe à une vitesse folle. On reste installés dans le salon à parler des vacances, de la fête, de la plage… Léo et Julien sont en mode “organisation de voyage”, et Clémence semble se détendre à mesure qu’on avance dans les plans.
À un moment, Léo bondit du canapé.
- Ok, c’est pas tout ça, mais on va pas passer la soirée à juste parler de ce qu’on va faire. On est en vacances, faut fêter ça !
Julien et moi échangeons un regard amusé.
- T’as quelque chose en tête ? demandé-je, même si je connais déjà la réponse.
Léo disparaît dans la cuisine et revient avec quelques bières qu’il pose sur la table basse.
- C’est pas grand-chose, mais c’est un bon début.
Clémence hésite une seconde avant de prendre une bouteille.
- Bon… vu la semaine qu’on vient de passer, je pense que j’ai bien mérité ça.
- Exactement ! s’exclame Léo en levant sa bière. À la fin des examens !
- Et au début des vacances, ajoute Julien.
On trinque tous ensemble avant de boire une première gorgée.
L’ambiance devient rapidement plus légère. On lance de la musique, et Léo, fidèle à lui-même, commence à se dandiner au milieu du salon avec un sérieux absolument ridicule.
- Tu nous fais quoi, là ? se moque Clémence.
- C’est LA danse de la victoire ! annonce-t-il fièrement en enchaînant des mouvements improbables.
Julien éclate de rire.
- La victoire contre quoi, exactement ?
- Contre les examens ! Contre le stress ! Contre l’oppression du système éducatif !
Clémence secoue la tête, un sourire en coin.
- T’es irrécupérable.
- Et c’est pour ça que vous m’adorez, répond Léo avec un clin d’œil.
On finit par se poser autour de la table basse, grignotant des chips et discutant de tout et de rien. Clémence, qui semblait épuisée en début de soirée, retrouve peu à peu de l’énergie.
- Bon, dit Julien en se redressant, on va devoir établir une liste de ce qu’on doit acheter lundi.
Léo lève les yeux au ciel.
- On verra ça lundi.
- Si on attend lundi, on va tout oublier et on va se retrouver à la plage sans rien, réplique Julien.
- C’est ce qu’on appelle l’aventure, rétorque Léo en croisant les bras.
Je secoue la tête, amusé, avant de me tourner vers Clémence.
- T’as déjà tout ce qu’il te faut ?
Elle réfléchit un instant.
- Je pense, mais un peu de shopping ne fera pas de mal.
Léo tape dans ses mains.
- C’est décidé, alors ! Lundi, virée shopping. Et mardi soir…
Un silence s’installe.
Tout le monde sait ce qu’il y a mardi soir.
- Le dîner avec ton père, finit par dire Clémence doucement.
Je hoche la tête en soupirant.
- Ouais.
Léo brise immédiatement l’ambiance pesante en s’exclamant :
- Raison de plus pour bien profiter de demain soir !
Julien acquiesce.
- Ouais, la fête de dimanche s’annonce énorme.
- Vous y êtes déjà allés ? demande Clémence.
- Chaque année, répond Julien.
Léo sourit.
- Et chaque année, c’est encore plus fou.
- Y a un thème, au moins ?
- L’été, tout simplement. Donc tenue légère, ambiance chill, cocktails et musique à fond.
Clémence semble peser le pour et le contre avant d’hocher la tête.
- Ok, ça peut être sympa.
Léo lève les bras en l’air.
- Yes ! C’est officiel, Clémence se décoince !
- Je vais te frapper, réplique-t-elle.
- Oh, vas-y, ça fait partie du rituel d’acceptation dans le groupe.
Elle lève un coussin et le lui balance au visage.
- C’est bon, t’es validé ?
Léo explose de rire en hochant la tête.
- À 100 %.
La soirée continue comme ça, entre rires, discussions et vannes débiles. Pendant quelques heures, j’oublie complètement la visite de mon père.
Et franchement… ça fait du bien.