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6 : L'ombre des groupies et le poids des décisions

Gabriel

La soirée après l'entraînement s'annonce festive, mais comme toujours, une part de moi reste sur la réserve. Après une journée aussi chargée, mon corps réclame du repos, mais il est difficile d'échapper à l'inévitable. L’équipe a décidé de se rendre à une petite fête organisée par des étudiants après l'entraînement ouvert, et, franchement, après la pression et les regards incessants durant toute la séance, un peu de relâchement semble mérité.

Je traîne un peu des pieds en montant dans la voiture avec mes coéquipiers, jetant un regard furtif à Julien qui, comme d'habitude, est déjà en train de discuter stratégie. Il est obsédé par les détails, la préparation mentale, la gestion du stress. Je l'écoute distraitement, mes pensées loin de ce qu'il raconte. Ce n'est pas que je m'en fiche, c'est juste que ce soir, je suis un peu saturé par la compétition, par l'entraînement, par les attentes de tout le monde. J’ai juste envie de respirer, de me détendre sans trop réfléchir.

Le trajet jusqu’à la fête est ponctué de rires et de conversations légères. Nous discutons du dernier entraînement, de nos espoirs pour le championnat à venir. Julien, toujours aussi passionné, ne cesse de parler de stratégies et d’améliorations pour l’équipe. Ce n’est pas désagréable en soi, mais je sens que je ne suis pas totalement présent. Un peu de décompression, c’est ce dont j’ai besoin. Mais il y a cette pression, cette attente qui ne me quitte jamais vraiment. Peu importe où je vais, ou ce que je fais, je sens qu’on attend toujours plus de moi. Peut-être que ce soir, je vais réussir à oublier ça, à me perdre dans la fête.

Arrivés à la maison où se déroule la soirée, je constate rapidement que c’est une soirée étudiante classique : musique forte, lumière tamisée, l'odeur de la bière flottant dans l’air. Des groupes d’étudiants sont éparpillés dans le grand salon, chacun discutant ou dansant. Dès que nous franchissons la porte, on sent une énergie différente. Des regards se tournent vers nous, et bien sûr, ce n’est pas surprenant : nous sommes l’équipe de hockey de l’université, et l’entraînement ouvert a attiré encore plus d’attention que d’habitude. On est presque des vedettes dans ces moments-là, et j’ai beau essayer de ne pas y prêter attention, ça me gratte toujours un peu.

Je cherche un endroit tranquille où m’asseoir, mais déjà, quelques filles se dirigent vers moi, leurs visages illuminés par un enthousiasme débordant. Elles m’encerclent en un instant, les questions fusent :

- Gabriel, c’était incroyable cet après-midi ! Tu étais vraiment impressionnant !
- Dis-moi, tu as une routine spéciale avant les matchs ?

Je souris, un peu gêné, mais je réponds poliment :

- Merci. Oui, on s’entraîne beaucoup pour en arriver là.

Je ne peux pas m'empêcher de remarquer la lueur dans leurs yeux, cette façon qu’elles ont de me scruter, de chercher une réponse qui pourrait les rassurer ou les divertir. J'aimerais leur dire que ce n’est pas aussi magique que ça en a l’air, que derrière chaque réussite, il y a des heures de travail, des sacrifices, des moments où l’on se demande pourquoi on continue. Mais je me contente de sourire et de hocher la tête. Je sens que c’est suffisant pour elles.

- Non, on veut dire, tu n’as pas une petite tradition comme avoir une fille dans ton lit !

La remarque fait surface, sans détour, dans l’air ambiant. Je comprends directement le sous-entendu et le message qu’elle essaie de me faire passer. La conversation commence à me fatiguer, je le sens dans mes muscles, dans ma respiration qui devient un peu plus lourde. Ce n’est pas que je ne veux pas être gentil, c’est juste que cette façade que je dois garder en permanence, ce rôle que je suis censé jouer, me lasse.

Je souris maladroitement, un peu plus nerveux, et m'excuse poliment.

- Désolé, je vais me chercher un verre. À plus.

Je m’échappe rapidement et me faufile jusqu’à la cuisine, espérant que l’attention sur moi se dissipe. J'ouvre le réfrigérateur, les lumières de la cuisine me frappent un instant, et je me retrouve face à une étagère pleine de boissons alcoolisées, de bières et de soda. Je n’ai pas vraiment envie de boire, mais un verre d’eau me semble nécessaire. Je suis déjà un peu fatigué par toutes ces interactions superficielles, ces sourires qui ne veulent rien dire. J’ai juste besoin de me poser un instant.

En fermant la porte du frigo, je tombe sur Max, un de mes coéquipiers. Il éclate de rire en me voyant, et je n’ai même pas besoin de lui demander pourquoi.

- T’essaies encore de te cacher, hein ? dit-il en tapant sur mon épaule.

Je fais un petit sourire en coin. Max ne manque jamais une occasion de se moquer gentiment.

- T’as vu la horde dehors ? Elles sont en mission, mec, intervient un autre gars.

Je rigole un peu, même si je sais que c’est un peu exagéré.

- Ouais, bah, c’est pas mon truc !

Max rigole à pleins poumons, prenant un verre de soda avec un air satisfait.

- Mec, faut que t’apprennes à en profiter. La célébrité, c’est pas si mal !

Je soupire en levant les yeux au ciel.

- Je ne suis pas un goujat comme vous, désolé. J’aime mon espace personnel !

Max secoue la tête, toujours souriant, avant de s’éloigner pour aller discuter avec d’autres personnes. Je reste dans la cuisine quelques minutes de plus, espérant que l’attention sur moi diminue un peu. Mais bien sûr, cela ne dure pas. Une autre fille, que je ne reconnais pas, me repère et vient m’aborder.

Elle commence à parler de l’entraînement, de ses impressions, et je réponds, un sourire figé sur les lèvres. Je suis trop fatigué pour être réellement impliqué dans cette conversation. Je m’efforce de rester poli, mais une partie de moi n’écoute déjà plus. Elle m'a même dit son prénom, mais je ne sais plus. C’est peut-être Angèle, Agnèse, ou bien même Adèle. Les prénoms se mélangent dans ma tête.

Je finis par m’éclipser de la conversation, comme si je m'éloignais lentement de tout ce qui se passait autour de moi. La soirée avance, et mes coéquipiers se lâchent de plus en plus. Les rires fusent, la musique monte, et je sens que l’alcool commence à faire son effet sur certains. Moi, je bois à peine. Je me dis qu'il faut que je reste lucide, que je ne me laisse pas trop emporter. Je ne suis pas vraiment d’humeur festive de toute façon.

Je m'éloigne du groupe, cherchant un coin plus calme où je pourrais respirer. Je trouve finalement une porte qui donne sur l'extérieur. J’ouvre lentement, et la fraîcheur de la nuit me saisit immédiatement. Le contraste avec l'atmosphère étouffante à l'intérieur me fait un bien fou. Je m’appuie contre un mur, les yeux levés vers le ciel. Les étoiles sont claires, et l’air est frais. C’est tout ce dont j’avais besoin : un peu de tranquillité, loin du bruit et de la foule. Je reste dehors quelques minutes, profitant de la tranquillité avant de retourner à l'intérieur. Je ferme les yeux un instant, juste pour apprécier la paix.

Quand je retourne dans la maison, la fête se poursuit, mais je sens que j’ai atteint ma limite. La musique, les voix qui s’élèvent, tout cela commence à me sembler trop bruyant, trop encombrant. C’est comme si la fête n’avait plus de sens pour moi. Je me sens détaché, comme un observateur extérieur à tout cela.

Il est temps pour moi de partir. Je trouve mes amis qui sont en pleine discussion, leur rire débridé me fait l’effet d’une écho lointain. Je leur fais un signe de tête, leur souhaitant une bonne fin de soirée, et me dirige vers la sortie. Personne ne remarque vraiment mon départ, et c’est tant mieux. Je n’ai pas besoin de plus de bruit. Une fois dehors, je respire profondément, me sentant déjà un peu plus léger. Ce n’est peut-être pas une fête pour moi, mais au moins, je sais que je n’ai pas à me forcer à être quelqu'un que je ne suis pas.

Je monte dans ma voiture, démarre, et laisse la nuit m’emporter, loin de cette soirée bruyante.

Le lendemain matin, je me réveille avec une légère fatigue, mais rien de bien méchant. L’entraînement de la veille me laisse quelques courbatures, mais c’est habituel. Je me prépare pour la journée, enfile un jean et un t-shirt, et décide de passer un peu de temps à l’université pour travailler.

En arrivant sur le campus, l’atmosphère est détendue. Les étudiants se dirigent vers leurs cours, certains discutent en petits groupes. Je passe par la cafétéria pour prendre un café, je croise Manon dans le couloir. Elle marche rapidement, son sac à la main, mais elle s’arrête en me voyant.

- Gabriel ! S'exclame-t-elle, un sourire malicieux sur le visage. Alors, t’as survécu à ta horde de groupies hier soir ? 

Je laisse échapper un rire, malgré la fatigue qui pèse encore sur mes épaules. 

À peine. Je pensais sérieusement devoir m'enfuir à un moment donné. 

- T’aurais dû me demander, j’aurais fait diversion ! Plaisante-t-elle, en levant les bras comme si elle préparait une acrobatie. Mais bon, je suppose que le prix pour être célèbre, c’est de devoir supporter ça. 

- Les parents t'ont laissée aller à la fête.

- Je ne vis plus à la maison, je te rappelle Gab, je fais ce que je veux.

- C’est vrai, j’ai oublié qu’elle n’est plus ma petite sœur fragile de 11 ans. Le temps passe si vite.

Je secoue la tête en souriant. Manon a cette capacité de détendre l’atmosphère, même dans les moments les plus tendus. On marche ensemble vers l’amphithéâtre, discutant de tout et de rien. Elle me parle d’un projet qu’elle prépare pour un cours, tout en lançant quelques remarques sarcastiques sur l’université et ses étudiants trop « coincés ».

- Et toi, t’as l’air crevé. C’est à cause du match, ou y a autre chose ? Demande-t-elle avec une expression plus sérieuse, en me regardant du coin de l’œil.

- Non, juste… le truc habituel. Entre les entraînements et les études, ça fait beaucoup à gérer.  Je réponds.

Manon me tapote gentiment l’épaule avant de continuer son chemin. Ce moment de légèreté m’aide à me vider un peu l’esprit avant que les choses ne reprennent une tournure plus sérieuse.

Alors qu’on tourne au coin du couloir, une scène attire immédiatement mon attention. Théodore est là, face à sa copine ou ex-copine, je ne sais plus, et il ne semble pas lui lâcher la grappe. Son visage est tendu, sa posture agressive. Il parle fort, ses gestes brusques trahissant son énervement.

- Tu te fous de moi ou quoi? Lance-t-il, sa voix coupant l’air comme un coup de fouet.

Sa copine, de son côté, essaie visiblement de garder son calme, mais je vois qu’elle est épuisée par cette confrontation. Elle croise les bras, essayant de mettre une barrière entre eux, mais Théodore n’en a visiblement rien à faire.

- Laisse-moi tranquille, Théodore, je t’ai déjà dit ce que je pensais.

Sa voix tremble légèrement, mais elle ne baisse pas les yeux. Elle reste droite, malgré l’épuisement qui se lit sur son visage.

- Et tu crois que tu peux juste me larguer comme ça, sans explication ? Siffle-t-il entre ses dents.

Manon ralentit à côté de moi, son sourire s’effaçant. Elle échange un regard avec moi, et je sens monter en moi une vague de frustration. Théodore continue de la harceler sans se soucier du monde autour de lui.

- Il est vraiment lourd…  Murmure Manon. 

- Pourquoi tu dis ça? Questionnais-je ma petite sœur, un peu inquiet.

- Parce que je suis en cours avec Clémence et qu’elle a beau l’avoir largué, il la harcèle à tous les intercours.

Je hoche la tête, les mâchoires serrées.

- Promets-moi que si ça t'arrive un jour, tu me le dira!

- Je ne suis plus un bébé Gab, vraiment arrête de t'inquiéter pour moi.

- Tu es encore cette petite fille que je dois protéger. Mais bon, j’imagine que c’est moi qui ai du mal à voir que tu as grandi.

Je regarde Manon s'éloigner, sa démarche décidée et son sac qui balance au rythme de ses pas. Je sais qu'elle va bien, malgré son attitude nonchalante.

Et je me dirige moi aussi vers ma prochaine salle de cours. Je rentre dans l'amphithéâtre où il y a déjà de nombreux étudiants qui attendent. Je m’installe et je consulte mes notes pour le prochain cours. 

Julien s’assoit à côté de moi, le regard intéressé. 

- Alors, t’es prêt pour la suite de la journée ? On a un cours de statistiques.

- Ouais, ça devrait aller. Je dis en jetant un coup d'œil à mon emploi du temps. On va faire avec, comme d'habitude. 

Les cours passent plutôt rapidement, entre les calculs et les discussions avec les professeurs. Les chiffres et les théories me détournent efficacement des pensées.

L’après-midi touche à sa fin, et la perspective d’une soirée tranquille me fait vraiment du bien. En sortant du bâtiment avec Léo et Julien, je laisse échapper un long soupir de soulagement. Pas d’entraînement ce soir, pas de pression supplémentaire. Juste une soirée entre potes, sans agenda, sans devoir être parfait, et ça me va parfaitement. Une chance de décompresser.

- On se fait une petite soirée tranquille à la maison, ça vous dit ? propose Julien, en balançant son sac sur son épaule avec son air habituel, toujours prêt à passer un bon moment.

- Carrément ! répond Léo, enthousiaste, toujours partant pour se détendre. Soirée jeux !

Je hoche la tête, content de l’idée. Après tout, une soirée sans bruit ni distractions extérieures est exactement ce qu’il me faut. Pas de faux-semblants, juste nous trois et une bonne soirée tranquille.

On se dirige vers la maison qu’on partage, le soleil commence à descendre, donnant à l’air une agréable fraîcheur. Le bruit de nos pas résonne sur le trottoir, et je sens que la soirée va être agréable. On parle de tout et de rien, de notre journée, de ce qui nous attend la semaine prochaine, mais aussi de quelques blagues pourries qui nous font éclater de rire à chaque fois. C’est ce genre de moments simples qui rendent tout ça spécial. La routine n’est pas lourde quand on est bien entouré.

À notre arrivée, on pose nos affaires dans le hall et, après une rapide discussion pour savoir qui va quoi, on se change en vêtements confortables. Moi, j’enfile un vieux sweat-shirt et un pantalon de sport délavé, prêt à me détendre comme il se doit.

- Je meurs de faim ! annonce Léo en se dirigeant vers la cuisine. Ce soir, c’est moi qui régale ! Je vais nous faire mes fameuses pâtes au pesto. Préparez vos papilles, les gars !

Julien et moi échangons un regard complice, déjà excités à l’idée. Les pâtes au pesto de Léo, c’est devenu une véritable tradition. Il ne les prépare pas souvent, mais à chaque fois, c’est un vrai festin. Le genre de plat qui te fait oublier tout le reste. Quand Léo se met aux fourneaux, il met un point d’honneur à ce que ce soit parfait. On sait que ce soir, on va se régaler.

- Ah, ça, c’est de la bonne nouvelle ! s’exclame Julien en se redressant sur son canapé, un sourire aux lèvres.

- Sérieusement, je pourrais manger tes pâtes au pesto tous les jours, je lance, l’eau à la bouche rien qu’en pensant au plat.

Léo, avec un petit sourire en coin, se met immédiatement au travail. Il sort le basilic frais, l’huile d’olive, les pignons de pin, tout ce dont il a besoin. L’odeur des ingrédients commence déjà à envahir l’appartement, et le temps de préchauffage de l’huile est presque aussi agréable que l’odeur de la cuisson elle-même. Il utilise son mortier pour écraser les ingrédients, libérant toute la puissance des saveurs.

- Tu devrais breveter cette recette, mec. Je te jure, tu pourrais ouvrir un resto, plaisante Julien en le regardant, tout en fixant la scène avec attention.

- C’est pas compliqué, il faut juste le bon dosage, répond Léo avec modestie, un éclat de malice dans les yeux. Et je ne pense pas que ma grand-mère soit d’accord pour partager la recette de famille.

On rigole tous les trois, mais on sait que c’est vrai. C’est une recette secrète, et même si elle n’a rien de révolutionnaire, Léo réussit à y mettre un petit quelque chose qui rend le plat unique. Le pesto prend forme sous ses mains, et le bruit des pignons de pin qui grésillent dans la poêle fait fondre nos cœurs.

L’eau commence à bouillir, et il jette les pâtes fraîches dedans. On peut entendre le bruit de l’eau qui bouillonne, et c’est presque comme une mélodie familière, le genre de bruit qui te dit que la soirée est vraiment lancée. Quelques minutes plus tard, les pâtes sont égouttées et mélangées avec le pesto vert brillant. Le tout est couronné d’un peu de parmesan fraîchement râpé, et voilà, le repas est prêt.

- Les gars, c’est un chef-d'œuvre, je dis en me servant dans mon assiette.

On s’installe autour de la table, et dès que la première bouchée touche ma langue, je ferme les yeux pour savourer. Le basilic frais, l’huile d’olive, le parmesan fondant... C’est tout simplement parfait. Pas trop fort, pas trop léger, juste l’équilibre parfait entre les saveurs. C’est comme si le monde autour de moi disparaissait pour laisser place à ce plat délicieux.

- Franchement, c’est encore meilleur que la dernière fois, je dis en prenant une autre bouchée.

Julien acquiesce, trop occupé à engloutir ses pâtes pour répondre. Il hoche simplement la tête, un sourire satisfait sur les lèvres.

- Les gars, profitez-en, parce que je ne cuisine pas tous les soirs, dit Léo en riant, les yeux pétillants de malice.

- Oui, captaine ! répondons-nous en cœur, la bouche pleine, tout en imitant le salut militaire. C’est une tradition, et il faut bien la respecter.

On termine le repas dans une ambiance détendue, chacun savourant le plat avec une satisfaction visible. Léo, le roi des pâtes au pesto, sourit en nous voyant réagir comme ça. Il a raison de se vanter, c’est vraiment un délice. Ces moments où tout est simple, où tout est parfaitement ordonné, où le monde extérieur n’existe plus, ça fait du bien. On parle de tout, de rien, de nos plans pour le week-end, des matchs à venir, des trucs totalement futiles, mais ça nous fait rire. C’est ça, l’essentiel, et c’est tout ce dont on a besoin.

- Bon, on se fait une petite soirée FIFA après ? propose Julien en balayant l’air de la main, déjà prêt à attaquer la console.

- Oh, carrément ! répond Léo, tout excité. Je vais encore vous mettre une raclée, vous verrez !

- Tu rêves, je dis. Je vais enfin te battre ce soir, ça fait trop longtemps.

Nous nous installons devant la télévision, une bière dans la main, prêt à nous affronter sur le terrain virtuel. Léo choisit son équipe de rêve, Julien opte pour ses classiques, et moi, je prends une équipe sous-estimée, mais redoutable si je sais jouer mes cartes. Les premières minutes sont déjà intenses, les rires fusent et les insultes amicales pleuvent.

- Mais c’est quoi cette défense, Léo ?! On dirait que t’as mis des plots sur le terrain ! s’exclame Julien en faisant semblant de s’énerver.

- T’as vu ça ? Je suis trop fort, rétorque Léo, un sourire triomphant sur les lèvres.

La soirée continue dans une atmosphère détendue. La tension du match de hockey de l’après-midi s’est évanouie, et nous sommes juste trois potes en train de profiter de la soirée. Les rires, les compétitions amicales, les moments de détente... Tout cela fait de cette soirée un moment parfait. C’est exactement ce que je voulais. Rien de plus, rien de moins.

Il est presque 22h quand on a fini de jouer. Les cerveaux un peu fatigués, les réflexes moins aiguisés après quelques bières, mais la soirée a été parfaite. On remet tout en ordre pour éviter le désordre. Léo commence à ramasser les canettes vides, tandis que Julien et moi remettons la console en place.

Je dois bien avouer que c’est devenu une habitude, car trois mecs dans la maison, ça devient vite le bordel. Il y a deux ans, on a instauré cette règle : dès qu’on finit quelque chose, on range direct. Comme ça, pas de problème et ça évite les disputes. On est peut-être bordéliques dans nos vies, mais dans la maison, on garde les choses sous contrôle.

Quand tout est rangé, on s’étend sur le canapé, repus et satisfaits, prêts à laisser la soirée se finir en beauté. Le bruit de la télé en fond, la bière qui refroidit doucement... Voilà, c'est exactement ça : une soirée parfaite

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