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23 : Léo, roi des coups foireux

Clémence

Je descends les escaliers en traînant des pieds, encore à moitié endormie. L’odeur du café flotte dans l’air, et mon ventre grogne légèrement à l’idée du petit-déjeuner.

Quand j’entre dans le salon, je tombe sur un spectacle mémorable : Julien, affalé sur le canapé, enroulé dans une couverture comme un burrito, la bouche entrouverte et une légère trace de bave sur le coin des lèvres.

Je m’arrête net, cligne des yeux.

- Magnifique.

Il grogne quelque chose d’incompréhensible et enfouit son visage dans l’oreiller.

Je souris avant d’aller dans la cuisine. Léo et Gabriel ne sont pas encore là, ce qui me laisse le temps de prendre une tasse de café et de savourer quelques gorgées en silence.

Quelques minutes plus tard, Léo débarque, les cheveux en vrac, baillant à s’en décrocher la mâchoire.

- Bonjour, marmonne-t-il avant de s’emparer d’une tasse à son tour.

Puis Gabriel arrive, déjà un peu plus réveillé que nous, et on finit tous autour de la table, à manger dans un calme relatif.

Tout se passe bien. Jusqu’à ce que je monte me préparer.

Et que je pousse un hurlement qui doit s’entendre à l’autre bout de la ville.

Tout allait bien. Vraiment.

J’avais pris une bonne douche, prête à commencer cette journée à la plage dans la bonne humeur. Je m’étais enroulée dans une serviette, j’avais ouvert ma valise et…

Le vide.

Le néant.

Disparus, mes vêtements. Pyjama y compris.

Et la seule chose qui restait bien en évidence sur mon lit ?

- OÙ SONT MES FRINGUES ?!

Je suis restée figée devant cette abomination pendant plusieurs secondes, le cerveau refusant d’accepter la réalité.

Et puis… l’horreur a laissé place à une colère pure.

Je me suis habillée à contrecœur – pas le choix, je n’allais pas descendre en serviette.

Je dévale les escaliers comme une furie, atterrissant dans la cuisine avec des yeux ronds de panique.

- LÉOOOOOOOOOOO !

Les trois gars, installés tranquillement à table en train de prendre leur petit-déjeuner, sursautent violemment.

Julien manque de faire tomber son café. Gabriel relève les yeux de son téléphone.

- Attend mais c’est le short rose fluo et le débardeur moche que Léo t’avait montré l’autre jour non. me questionne Julien.

- NON C’EST MON NOUVEL UNIFORME SCOLAIRE. BIEN SÛR QUE C’EST CA.

Et Léo…

Léo me regarde une seconde avant d’exploser de rire.

- OH PUTAIN. Il s’étouffe presque. TU L’AS MIS !

Je serre les poings, furieuse.

- T’AVAIS PRÉVU ÇA DEPUIS LE DÉBUT, ESPÈCE DE SALE TRAÎTRE !

Il se lève précipitamment, plié en deux, incapable de parler entre deux éclats de rire.

Julien, lui, est figé, comme s’il essayait d’analyser la situation.

- Attends… pourquoi t’as mis ça ?

Je le fusille du regard.

- PARCE QUE C’EST TOUT CE QUI ME RESTAIT ! TOUT A DISPARU ! je crie en agitant les bras. MES SHORTS, MES ROBES, MES DÉBARDEURS, TOUT !

Gabriel arque un sourcil, enfin amusé.

- Même ton pyjama a disparu ?

Je tourne lentement la tête vers lui, mon regard noir confirmant ses soupçons.

Léo glapit et recule d’un pas, anticipant ma prochaine action.

- Ok, alors là, c’est du génie. Ajoute Gabriel.

Julien manque de s’étouffer avec sa tartine, Gabriel détourne le regard pour ne pas exploser de rire, et Léo est littéralement en train de pleurer.

- C’EST PAS VRAI ?! Dit-Julien entre deux éclats de rire. OH PUTAIN, MAIS C’EST ICONIQUE.

Je serre les poings, les yeux lançant des éclairs.

- Léo.

- Attends, attends, attends. Il se lève précipitamment et file vers sa chambre.

Je me tourne vers Gabriel et Julien, les fusillant du regard.

- C’est vous qui avez fait ça ?!

Julien lève les mains en signe d’innocence.

- J’aimerais dire oui, mais honnêtement, c’est 100 % Léo.

- Évidemment que c’est lui, ajoute Gabriel en haussant les épaules. C’est toujours lui.

Avant que je ne puisse répondre, Léo revient en courant et me met…

- TADAAA !

… la perruque rose fluo de Gabriel.

Je reste figée une seconde.

- Léo…

Il me regarde avec des étoiles dans les yeux.

- Là, tu es parfaite.

C’en est trop.

- LÉO !

Il n’attend pas que je me jette sur lui. Il détale à toute vitesse dans la maison.

- Ok ok, tu veux récupérer tes fringues ? Viens me chercher !

Et il s’enfuit en courant.

- LÉO, REVIENS ICI TOUT DE SUITE !

Je me lance à sa poursuite dans toute la maison, déterminée à récupérer mes vêtements et à lui faire regretter cette connerie.

Je lui cours après comme une furie, prête à l’étrangler.

Gabriel et Julien ?

Ils restent assis, sirotant tranquillement leur café, en mode spectacle gratuit.

Julien prend une gorgée de café et soupire.

- C’était prévisible.

Gabriel hoche la tête.

- 100 %.

Puis ils entendent Léo hurler depuis le salon :

- NON MAIS CALME-TOI, MEUF !

Julien lève sa tasse comme pour trinquer avec Gabriel.

- Je donne cinq minutes avant qu’elle le chope.

Gabriel esquisse un sourire.

- Trois.

J’ai mis trois minutes. Gabriel avait raison.

Trois minutes intenses de course-poursuite dans toute la maison.

Léo a tenté de m’échapper en sautant par-dessus le canapé, en se cachant derrière la table, en essayant même de barricader une porte. Mais j’étais plus rapide. Plus déterminée.

Et surtout furieuse.

Je l’ai finalement attrapé par le col dans le couloir, plaqué contre un mur et menacé avec mon regard le plus assassin.

- Maintenant, tu vas me dire où sont mes fringues, ou je te jure que je te noie dans l’océan !

Léo, mort de rire mais un peu inquiet quand même, lève les mains en signe .

- Ok, ok ! Elles sont dans la salle de bain sous l’évier !

Je plisse les yeux, hésitant à lui faire payer ce coup-là d’une autre manière, mais la priorité, c’est de ne plus ressembler à une pancarte publicitaire pour une boîte de nuit des années 80.

Je le lâche d’un coup sec et fonce récupérer mes affaires.

Quand je reviens quelques minutes plus tard, habillée normalement, Léo affiche un air faussement innocent en buvant son café.

- Oh, c’est dommage, j’aimais bien le look Barbie surfeuse.

Je lui balance un torchon en pleine figure et m’installe avec les autres.

- Je me vengerai.

- J’en doute pas une seconde, souffle Julien en secouant la tête.

Gabriel, lui, ne dit rien. Il observe la scène avec son air tranquille habituel, et comme depuis la veille, il évite soigneusement de croiser mon regard.

Parfait.

S’il veut faire comme si rien ne s’était passé entre nous, alors soit.

- Bon, c’est pas tout ça, mais on a un programme aujourd’hui ! s’exclame Julien en s’étirant.

- Ouais, confirme Léo. Jet-ski, puis

- On va mourir, je marmonne en reposant mon verre de jus d’orange.

Léo affiche un sourire carnassier.

- T’inquiète pas, si tu veux, je conduis le jet-ski !

Je le fixe.

Je réfléchis.

Je pèse les risques de décès.

Puis, je tourne la tête vers Julien.

- Tu me prends avec toi.

Julien éclate de rire.

- Léo, t’as officiellement perdu ta copilote.

Léo pose une main sur son cœur en simulant une blessure mortelle.

- Vous avez si peu confiance en moi…

Gabriel attrape son café et souffle, impassible :

- C’est pas une question de confiance. C’est une question de survie.

Léo lui lance un coussin.

- T’es vexant, sérieux.

Gabriel lève les yeux au ciel tandis que je rigole doucement.

Ouais.

Cette journée va être… intéressante.

L’océan s’étend à perte de vue sous un soleil éclatant, et le bruit des vagues qui s’écrasent contre le rivage est presque apaisant.

Enfin, ça serait apaisant…

Si Léo n’était pas en train d’essayer de faire des figures avec le jet-ski en hurlant comme un taré.

Et le pire ? Gabriel est à l’arrière.

Je l’aperçois s’accrocher d’un air blasé, totalement impassible malgré les zigzags dangereux de Léo.

- Je suis sûre qu’il le tue mentalement, rigole Julien en accélérant légèrement notre propre jet-ski.

Je me tiens fermement à lui en secouant la tête.

- J’aurais tellement payé pour voir sa tête avant de monter avec lui.

On file à pleine vitesse sur l’eau, les vagues nous faisant bondir légèrement, et l’adrénaline monte en flèche.

- T’es prête ? crie

- Non, mais vas-y !

Il accélère d’un coup, et un cri de surprise m’échappe avant de me mettre à éclater de rire.

Je m’accroche fermement à Julien, qui, fort heureusement, ne cherche pas à nous tuer.

- Tu regrettes ton choix ? me crie-t-il au-dessus du bruit des vagues.

Je jette un regard à Léo qui manque de se vautrer dans l’eau, et Gabriel qui garde son air concentré malgré la vitesse.

- Absolument pas !

Julien éclate de rire et accélère légèrement, nous faisant bondir sur une vague.

- T’accroche pas trop à moi, sinon ma copine va être jalouse !

- Ta copine, tu sais que t’as rien dans le crâne, elle s’inquiète pas, tu n’en a pas !

- C’est un coups bas ça, Clémence .

On éclate de rire tous les deux et continuons à filer sur l’eau à pleine vitesse, laissant l’adrénaline faire son effet.

Gabriel et Léo passent à notre hauteur, et Gabriel, toujours vissé derrière, lance un regard noir à Léo.

- Léo, si tu nous fais chavirer, je te noie.

Léo, mort de rire, tourne brusquement.

- Tiens bon, frérot !

Je rigole de plus belle en voyant Gabriel se crisper tandis que Julien nous emmène dans l’autre direction.

Quand on revient sur le rivage, trempés mais hilares, je me laisse tomber sur le sable chaud en soufflant.

- Ok, c’était génial.

- Tu vois ? dit Julien en s’asseyant à côté de moi. T’as survécu !

- Ouais, mais j’ai bien fait d’éviter Léo.

Comme pour me donner raison, Léo débarque, dégoulinant d’eau.

- Ok, dit-il en s’essorant les cheveux. J’ai peut-être pris une vague un peu trop grosse.

Gabriel débarque derrière lui, totalement sec, et pose un regard narquois sur son ami.

- Peut-être ?

Léo grogne et nous rejoint, et c’est à ce moment-là que Julien tape dans ses mains.

- Bon, on enchaîne avec le surf !

Léo et Gabriel échangent un regard.

- T’as déjà surfé ? demande Gabriel.

- Jamais, répond Léo. Mais ça a l’air facile.

- Célèbres dernières paroles, ricane Julien en attrapant une planche.

Ils se dirigent tous les trois vers l’eau pendant que je m’installe confortablement sur ma serviette avec mon téléphone.

- Tu viens pas ? me demande Gabriel.

- Je préfère filmer votre naufrage.

Léo me tire la langue avant de rejoindre les vagues.

Et franchement, je fais bien de rester en retrait.

Parce que ce qui suit est un spectacle exceptionnel.

Léo manque de se prendre sa planche en pleine tête trois fois.

Julien tombe au bout de cinq secondes debout.

Gabriel s’en sort un peu mieux, mais il finit par s’écraser dans une vague sous mes rires incontrôlables.

- Bien joué, champion ! je hurle en filmant la scène.

- Tais-toi, Clémence, grogne Gabriel en ressortant de l’eau, trempé.

Je suis pliée en deux sur ma serviette.

- Non, non, continuez, je veux voir combien de fois vous allez boire la tasse.

On passe l’après-midi à alterner entre tentatives ridicules de surf et fous rires, jusqu’à ce que le soleil commence à décliner.

La nuit est tombée, et le bruit des vagues accompagne le crépitement du feu qu’on a allumé sur la plage.

Tout le monde est détendu, fatigué par la journée mais heureux.

Léo balance une brindille dans les flammes.

- C’était une bonne journée.

- Ouais, confirme Julien. Même si on est nul en surf.

- Parle pour toi, proteste Gabriel.

- T’es tombé aussi, mec, rappelle Léo.

Gabriel lui lance un regard noir, et je rigole doucement en m’enfonçant un peu plus dans ma veste.

Le vent est plus frais maintenant.

Je lève les yeux vers le ciel, les étoiles brillantes au-dessus de nous.

Pour la première fois depuis longtemps, tout semble simple.

Et ça…

Ça fait du bien.

Le soleil tape déjà fort quand j’émerge du sommeil, réveillée par un bruit sourd.

BAM.

Je fronce les sourcils et me redresse dans mon lit, écoutant attentivement.

BAM.

- Mais c’est pas possible… je grogne en me levant.

J’ouvre la porte de ma chambre et tombe sur Julien, visiblement à moitié endormi, qui se frotte l’épaule.

- Qu’est-ce que tu fais ? je demande, incrédule.

- J’ai voulu ouvrir la porte… et j’ai oublié que c’était une armoire.

Je reste silencieuse un instant.

Puis j’explose de rire.

- Comment t’as pu confondre une porte et une armoire ?

Julien grogne en passant une main dans ses cheveux.

- Je suis pas réveillé, ok ?

Il continue son chemin en traînant des pieds jusqu’à la cuisine pendant que je me dirige vers la salle de bain.

Aujourd’hui, c’est notre dernier jour ici.

Autant en profiter à fond.

Le soleil est presque à son zénith quand on se dirige vers la plage, serviettes et crème solaire en main.

L’eau est d’un bleu limpide, parfaitement tentante.

- Dernière baignade avant le départ, annonce Léo en lançant sa serviette sur le sable. Ça va être légendaire !

- Ouais, en espérant que tu ne te noies pas cette fois, commente Gabriel avec un sourire narquois.

- Oh, une seule vague m’a eu, ça va, râle Léo en croisant les bras.

Je rigole en retirant mon short et mon t-shirt pour me retrouver en maillot de bain.

Julien est le premier à courir dans l’eau, suivi de près par Léo qui plonge comme un gamin dans les vagues.

Je m’avance prudemment, l’eau fraîche me faisant frissonner au début, mais une fois immergée jusqu’à la taille, je me laisse totalement aller.

- Bon, qui veut jouer à un jeu débile ? demande Léo en sortant la tête de l’eau.

- Toi, clairement, répond Gabriel.

- Allez, bataille d’épaules !

Je cligne des yeux.

- Attends, quoi ?

Léo explique en riant :

- Deux personnes montent sur les épaules des deux autres, et on doit se faire tomber !

Julien éclate de rire.

- Je prends Clémence avec moi !

- Quoi ?!

Trop tard.

Il me soulève sans effort et me hisse sur ses épaules.

- Gabriel, t’es avec Léo, ordonne Julien avec un sourire amusé.

Gabriel, qui était en retrait, hausse un sourcil.

- Vous êtes sérieux ?

- Absolument, répond Léo en le forçant à s’approcher. Allez, t’as pas le choix.

Il monte sur les épaules de Gabriel, qui soupire profondément avant de se stabiliser.

- Vous êtes prêts ? crie Léo.

- NON ! je réponds en riant.

- TROP TARD !

Et le combat commence.

Léo se jette sur moi, et je hurle en essayant de tenir l’équilibre sur Julien, qui manque de glisser sous l’eau.

- LÉO, T’ES UN BOURRIN !

- C’EST LE BUT DU JEU !

Gabriel se contente de garder l’équilibre sous Léo, mais je vois bien qu’il s’amuse quand même.

Finalement, je perds quand Léo me pousse violemment et que Julien, mort de rire, bascule en arrière avec moi.

On s’écrase dans l’eau dans un énorme plouf.

- VICTOIRE ! hurle Léo, bras levés.

Gabriel le laisse tomber dans l’eau avec un soupir.

- Tu fais trop le malin.

Je ressors la tête de l’eau, essoufflée mais morte de rire.

- Ok, c’était drôle.

On passe encore des heures à s’éclabousser, à jouer dans les vagues, à plonger, comme si on était redevenus des gosses.

Et franchement… ça fait un bien fou.

L’après-midi, après un bon repas, on rejoint le port où nous attend un voilier magnifique.

- Attendez, on est sûrs que c’est pas un piège pour qu’on bosse en tant que marins ? plaisante Léo en montant à bord.

- Si c’est le cas, tu rames, réplique Julien.

Le capitaine nous accueille avec un sourire et nous explique les bases.

Puis, on prend le large.

Le vent fouette mon visage tandis que je m’appuie contre le bastingage, regardant l’horizon.

L’eau est d’un bleu profond, les voiles claquent dans le vent, et tout semble parfait.

Gabriel s’approche et s’appuie à côté de moi.

- T’as pas trop le mal de mer ?

- Nan, ça va, je réponds en souriant.

Un silence s’installe.

Un silence lourd, presque gênant.

Parce que depuis le baiser, on ne s’est toujours rien dit.

Et pourtant, je sais qu’il y pense aussi.

Mais aujourd’hui, je refuse de gâcher le moment.

Alors je prends une inspiration et change de sujet.

- T’as déjà navigué ?

Gabriel secoue la tête.

- Non, mais c’est pas mal.

- Ouais. Ça change.

On reste là, côte à côte, profitant du moment.

Parfois, le silence vaut plus que les mots.

Le soir venu, c’est l’heure de faire les valises.

Dans le salon, des valises ouvertes traînent un peu partout, et l’idée de tout plier pour rentrer me donne envie de faire une grève officielle du rangement.

Mais bon… pas le choix.

Je traîne des pieds jusqu’à ma chambre et commence à fourrer mes affaires dans ma valise sans aucun sens logique.

Shorts, maillots de bain, t-shirts froissés…

- C’est du pliage, ça ?

Je lève les yeux et vois Julien adossé à la porte, les bras croisés.

- Tais-toi. L’organisation, c’est surfait.

- Je me demande pourquoi je suis surpris, souffle-t-il en secouant la tête.

Il s’assoit sur mon lit et pousse un soupir.

- J’ai pas envie de partir.

- Moi non plus.

- On aurait dû réserver une semaine de plus.

- C’est clair.

On reste un instant silencieux, puis Léo débarque en trombe.

- BORDEL, MAIS QUI A VOLÉ MES CHAUSSETTES ?!

Je cligne des yeux.

- Tu veux dire… celles qui puent la mort ?

- OUI !

- Personne ne les a volées. Elles ont fui toutes seules, commente Gabriel en passant dans le couloir.

Léo grogne quelque chose d’inaudible et s’éloigne en râlant, pendant que Julien et moi éclatons de rire.

Et autant dire que personne n’a envie de partir.

- J’ai l’impression qu’on est arrivés hier, grogne Julien en fermant sa valise.

- Ouais, c’est passé trop vite, confirme Léo en s’affalant sur le lit.

Je ferme la mienne avec un pincement au cœur.

Ces trois jours ont été incroyables.

Mais toute bonne chose a une fin…

Même si on sait que le moment du départ approche, on essaie de ne pas trop y penser.

On traîne un peu.

On parle de tout et de rien.

On repousse l’inévitable.

Mais à un moment, Gabriel arrive avec ses clés en main.

- Allez, on y va.

Et d’un coup, c’est réel.

Et franchement ?

J’aurais aimé que ça dure un peu plus longtemps.

On empile nos valises dans le coffre, un peu trop silencieux.

Même Léo, d’habitude si bruyant, semble nostalgique.

Quand on s’installe enfin dans la voiture, le silence est pesant.

Le moteur ronronne doucement quand Gabriel démarre et on prend la route.

Les rues défilent sous nos yeux.

La mer disparaît peu à peu dans le rétroviseur.

Les premiers kilomètres se passent sans un mot, bercés par le bruit du moteur et la musique à la radio.

Jusqu’à ce que Léo, fidèle à lui-même, décide de briser l’ambiance mélancolique.

Il fouille dans son téléphone et met une musique beaucoup trop dramatique.

Un truc genre musique triste de film.

- On part, mais nos cœurs restent ici, annonce-t-il avec un air solennel.

- Tais-toi, Léo, grogne Gabriel.

- Laissez-moi vivre mon chagrin !

Julien ricane et baisse la musique.

- Allez, on fait quoi pour passer le temps ?

Léo réfléchit un instant, puis son visage s’illumine.

- Devinez à quoi je pense !

- Non, répondent Gabriel et Julien en même temps.

- Vous êtes chiants.

Je souris en regardant les étoiles par la fenêtre.

- Bon, on va quand même pas faire la gueule tout le trajet ? dit-Léo.

Julien hausse un sourcil.

- T’as une idée ?

- Ouais. Karaoké.

Il fouille dans son téléphone et met une musique totalement ridicule.

Je reconnais les premières notes et je hurle de rire.

- TU AS OSE METTRE ÇA ?!

- ÉVIDEMMENT !

Et là, on se met tous à chanter comme des débiles, fausses notes incluses.

Même Gabriel ne peut s’empêcher de sourire.

Et pendant un instant…

On oublie que les vacances sont finies, cette semaine restera gravée.

Et pour être honnête…

J’ai hâte de voir ce que la suite nous réserve.

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