Clémence
J'ai enfilé un jean confortable et un petit haut léger, prête pour mon après-midi avec Manon. Mes cheveux sont détachés, tombant en vagues sur mes épaules, et un léger maquillage souligne mes traits. Juste de quoi illuminer mon visage sans trop en faire.
Avant de descendre, je prends une seconde pour ajuster mon haut devant le miroir, passant une main dans mes cheveux pour leur donner un peu plus de volume. Ce n'est que du shopping, mais je veux quand même être un minimum présentable. Manon est toujours impeccable, alors autant être à la hauteur.
Je récupère mon sac sur le bureau, vérifie que j'ai bien mon portefeuille et mon téléphone (ah non, il est resté en bas hier soir) et prends une inspiration avant de quitter la chambre.
Quand j'arrive dans le salon, l'ambiance est toujours aussi... décontractée. Léo et Julien sont littéralement affalés sur le canapé, chacun un bol de céréales à la main, tandis que Gabriel, plus digne, est assis sur l'accoudoir du canapé, son regard levé vers moi dès que je mets un pied dans la pièce.
Je sens son regard brûlant sur moi et je ne sais pas pourquoi mais j'ai de suite plus confiance en moi.
- T'attends Manon ? demande-t-il simplement, sa voix calme contrastant avec l'énergie chaotique des deux autres.
J'acquiesce en m'approchant, m'asseyant sur l'un des fauteuils.
- Elle ne devrait pas tarder.
Léo, qui jusque-là semblait plus concentré sur son bol que sur la conversation, fronce soudainement les sourcils, réalisant apparemment quelque chose d'important.
- Attends, attends... donc c'est vraiment juste entre filles ?
Julien, qui a probablement déjà répondu à cette question, lève les yeux au ciel d'un air blasé.
- Mec, t'es lent. Ça fait dix minutes qu'on te l'a dit pour la 10eme fois..
Léo secoue la tête comme si l'information était difficile à avaler.
- Ouais mais... c'est injuste, boude-t-il en croisant les bras.
Gabriel laisse échapper un léger rire, visiblement amusé par la réaction de son ami.
- Mec, fais-toi une raison, t'étais pas invité.
Léo lui lance un regard outré, comme si c'était lui la victime dans cette histoire.
- Mais pourquoi vous nous excluez comme ça ? C'est sexiste !
Julien lui donne une tape à l'arrière de la tête.
- La ferme, t'aurais jamais accepté d'aller faire du shopping de toute façon.
- Ça dépend, intervient Léo en levant un doigt. Si y'avait un magasin de baskets ou de jeux vidéo dans le plan, là, j'dis pas...
- C'est mort, tranche Gabriel, toujours amusé.
- Vous êtes des traitresses, grogne Léo en me regardant comme si j'étais responsable de cette grande injustice.
Je lève les mains en signe d'innocence.
- Désolée, Léo, mais ça reste une sortie filles.
- Vous savez même pas ce que vous ratez, insiste-t-il en secouant la tête d'un air faussement dramatique.
Julien lui lance un regard en biais.
- Mec, je t'ai déjà vu souffrir après une heure de shopping avec ta sœur.
- Ok, déjà, une heure, c'est de la torture. Et de deux, c'est pas le sujet, rétorque Léo, vexé.
Gabriel se penche légèrement vers moi, un sourire au coin des lèvres.
- Tu ferais mieux de partir avant qu'il ne trouve un argument valable.
J'étouffe un rire et me lève, secouant la tête devant la mauvaise foi de Léo.
Comme si elle avait attendu ce moment exact, la sonnette retentit.
- Bon, c'est mon signal. À plus tard !
Je me dirige vers la porte, sous le regard toujours mécontent de Léo.
- Vous m'abandonnez vraiment, là ?
- Littéralement, oui, répond Julien avec un sourire moqueur.
J'ouvre la porte pour trouver Manon sur le pas de la porte, un grand sourire aux lèvres et une énergie débordante comme toujours.
- Prête pour une session shopping intense ?
Je souris à mon tour, oubliant un instant les jérémiades de Léo.
- Toujours !
Elle ne perd pas une seconde et attrape mon bras avant de m'entraîner vers la voiture.
Dans mon dos, j'entends encore Léo protester.
- Si vous croisez un magasin de jeux, ramenez-moi un souvenir !
Julien soupire.
- Léo, ta gueule.
Je ris en montant dans la voiture, prête pour cette après-midi entre filles.
L'endroit est animé, rempli de monde, et l'énergie vibrante des boutiques nous entraîne rapidement dans un enchaînement d'essayages, de rires et de discussions légères. Manon me fait essayer des vêtements improbables « pour le fun », et je me venge en lui trouvant une robe tellement pailletée qu'on pourrait la confondre avec une boule disco.
Après une bonne heure à courir les magasins, on décide de faire une pause bien méritée dans un café. Manon commande un latte, moi un cappuccino, et on s'installe à une table près de la baie vitrée.
Elle tourne sa cuillère dans sa tasse avant de me fixer avec un sourire malicieux.
- Bon... je veux savoir. Explique-moi ce qu'il s'est passé hier soir avec Gabriel. Je veux tout savoir.
Je manque de m'étouffer avec mon cappuccino.
- Quoi ?
- Allez, ne fais pas semblant ! Je veux savoir. Enfin, pas trop de détails, ça reste mon frère... mais tu vois ce que je veux dire.
Je sens mes joues s'échauffer.
- C'est pas... enfin...tu as dit à Léo que tu voulais pas savoir.
- Je sais mais c'est pour faire genre. Aller Clémence, accouche, rit-elle.
Je prends une profonde inspiration avant de tout lui raconter.
- Il m'a emmenée au Jardin secret.
Les yeux de Manon s'écarquillent instantanément.
- Attends... quoi ?
- Bah... au Jardin secret, répété-je.
- Tu veux dire... le Jardin secret où personne n'a le droit d'aller ?!
Je hoche la tête, un peu gênée.
- Oui.
Manon me fixe, abasourdie, avant de secouer la tête.
- Ok, continue.
Je souris légèrement avant de poursuivre.
- On était là-bas, et... il me regardait. Je ne comprenais pas trop pourquoi, et puis il m'a demandé s'il pouvait m'embrasser.
Un sourire béat s'étire sur le visage de Manon.
- Et ?
- Et... c'est arrivé.
Elle pose ses coudes sur la table, captivée.
- Et alors ?!
Je baisse un peu les yeux, un sourire timide aux lèvres.
- C'était... incroyable. Un moment magique, hors du temps.
Manon soupire d'un air rêveur.
- Ça a l'air parfait.
- Ça l'était, murmuré-je.
Je lui raconte ensuite qu'il a installé une couverture au sol, que je me suis allongée contre lui et qu'on a parlé, jusqu'à ce que Théodore vienne tout gâcher avec sa crise.
Manon grimace.
- Ugh, Théodore. Ce mec est une alerte rouge ambulante.
- Tu l'as dit...
Puis, je lui raconte le reste : comment, après la soirée, Gabriel m'a invitée à venir dans ses bras pour dormir. Comment, au matin, je me suis réveillée dans son lit avec un de ses t-shirts sur moi. Et bien sûr, comment Julien et Léo ont brillamment gâché le moment.
Manon me fixe un instant avant d'éclater de rire.
- Évidemment que ces deux-là allaient débarquer.
Je ris avec elle, avant de hausser les épaules.
- C'était bizarre de parler de tout ça avec toi. Avec Aurélie, on avait pas trop ce genre de discussions.
Manon arque un sourcil.
- Ah bon ?
Je secoue la tête en souriant légèrement.
- Non. Avec Aurélie, c'était toujours plus... farfelu. On partait dans des délires improbables, ou bien on parlait garçons de temps en temps, mais c'était rare. Jamais comme ça, jamais sérieusement.
Manon prend une gorgée de son latte avant d'hocher la tête.
- Je vois. Ça te fait bizarre ?
- Un peu, admis-je. La seule fois où on a parlé de ton frère elle m'a parlé de fêter les 1 mois. C'était pas trop potin je trouve.
Elle me donne un léger coup d'épaule.
- Bah tu vois, maintenant t'as moi pour les moments potins !
Je ris doucement.
- C'est vrai.
Avec Aurélie, je n'avais jamais eu de moments comme ça. Avec elle, c'était plus de la folie, du spontané, des idées farfelues. Bien sûr, parfois on parlait garçons, mais c'était rare. Alors que là, avec Manon, je me sens libre de partager ce que je ressens.
Elle termine son latte et se lève.
- Bon, et maintenant, on arrête de parler de mon frère et on va dévaliser encore quelques magasins !
Je ris en attrapant mon sac.
- Ça me va !
Et on quitte le café, prêtes à profiter encore un peu de cette journée entre filles.
Manon et moi passons l'après-midi à flâner dans les boutiques du centre commercial, profitant de ce moment juste entre nous.
On commence par un tour des magasins de vêtements, où Manon me pousse à essayer des tenues que je n'aurais jamais osé prendre moi-même. Elle a l'œil pour repérer ce qui met en valeur, et à force d'insister, elle réussit à me faire craquer pour un petit haut blanc et une jupe en jean que je trouve finalement plutôt pas mal sur moi.
- Tu vois, t'as une silhouette de rêve, faut la montrer un peu ! me dit-elle en plissant les yeux d'un air satisfait.
Je roule des yeux mais souris, amusée.
Arrêt obligé chez une enseigne de lingerie où Manon me force à acheter un ensemble un peu plus osé que d'habitude (selon elle, "juste au cas où").
Après encore quelques boutiques et quelques fous rires, on décide qu'il est temps de rentrer.
On arrive chez les garçons vers 17h. On passe la porte de la maison, chargées de sacs de shopping, et immédiatement, l'odeur d'un truc qui mijote dans la cuisine nous accueille. Ça sent bon, une odeur épicée qui met l'eau à la bouche.
Dans le salon, Gabriel est assis sur l'accoudoir du canapé, les bras croisés, l'air détendu. Dès qu'il nous voit entrer, il lève les yeux vers nous, un sourire au coin des lèvres.
- Ça s'est bien passé ? demande-t-il d'un ton calme.
- Parfaitement, répond Manon en posant lourdement ses sacs sur le sol.
Je fais de même, soulagée de me débarrasser du poids de nos achats. On a fait quelques folies, mais ça en valait la peine.
Gabriel jette un œil à l'horloge murale, puis hausse les épaules.
- Tu veux rester manger ce soir ? propose-t-il.
Manon ouvre la bouche, prête à répondre, mais avant qu'un son ne puisse sortir, une voix moqueuse se fait entendre depuis le canapé.
- Oh non, elle va encore nous faire chier...
C'est Léo. Bien sûr.
Il est affalé sur le canapé avec Julien, une manette de jeu entre les mains, visiblement en pleine partie. Son expression est à mi-chemin entre l'agacement et la provocation pure.
Un silence s'installe.
Lentement, Manon pivote vers lui, un sourcil levé.
- Tu disais ?
Léo, qui n'est pourtant pas du genre à se démonter, prend soudain un air faussement innocent. Il fait mine de réfléchir, tapotant son menton du bout des doigts, avant de sourire grandement.
- Rien du tout, madame, répond-il d'un ton mielleux.
Manon plisse les yeux.
- C'est bien ce que je pensais., réplique-t-elle avec un air satisfait, avant de s'installer sur un fauteuil comme si de rien n'était.
Julien, qui a suivi l'échange d'un regard distrait tout en restant concentré sur son jeu, secoue la tête, amusé.
- Mec, face à Manon, t'as zéro chance.
Léo fait claquer sa langue contre son palais, vexé.
- Tch. Un jour, j'aurai le dernier mot.
Manon éclate de rire, un rire franc, avant de le regarder avec une lueur de défi dans les yeux.
- Ce jour n'arrivera jamais.
- Jamais ? répète Léo en la fixant.
- Jamais, insiste-t-elle, imperturbable.
- T'exagères.
- Pas du tout.
Léo, visiblement frustré mais pas assez pour abandonner la joute verbale, la fixe intensément, comme s'il cherchait une faille.
- Ok, et si je parviens à avoir le dernier mot, tu me dois un milkshake.
Manon croise les bras, haussant un sourcil.
- Et si je gagne ?
- Je t'offre un milkshake.
Manon secoue la tête, faussement exaspérée.
- Donc quoi qu'il arrive, j'ai un milkshake ?
- Exactement.
Elle cligne des yeux, sidérée.
- C'est le pire pari que j'aie jamais entendu.
- Et pourtant, t'acceptes.
Elle ouvre la bouche pour protester, mais se ravise au dernier moment, soupirant d'un air dramatique.
- Ok, d'accord, j'accepte.
- Bien.
Léo se lève brusquement, lève les bras en l'air et clame :
- Dernier mot, haha, j'ai gagné !
Un silence abasourdi s'installe.
Gabriel, Julien et moi échangeons un regard. Manon, elle, semble figée pendant une fraction de seconde.
Puis elle éclate de rire.
- Non mais c'est une technique de lâche, ça !
- Nop, une technique de génie ! rétorque Léo, l'air triomphant.
Manon secoue la tête, mi-amusée, mi-exaspérée.
- Je te jure, Léo, parfois je me demande comment t'arrives à fonctionner au quotidien.
- Avec du talent, ma chère Manon, avec du talent.
Gabriel soupire en secouant la tête.
- Bon, alors, tu restes manger ou pas ?
Manon hésite une seconde, avant de finalement hausser les épaules.
- Allez, pourquoi pas. Mais si Léo continue à dire des conneries, je pars.
- Oh, Manon, on sait tous que t'adores ça, dit Léo avec un sourire en coin.
- Chut.
Gabriel se lève et s'étire.
- Bon, vu que c'est réglé, on va voir ce qu'il y a à manger.
On se dirige tous vers la cuisine, Léo et Manon continuant à se chamailler en arrière-plan, comme une bande-son perpétuelle.
Et honnêtement ? Ça rend l'ambiance bien plus vivante.
Après le repas, l'ambiance est toujours aussi détendue. La table est encore encombrée des assiettes vides et des verres à moitié pleins, mais personne ne semble pressé de tout débarrasser. On discute, on rit, et je peux voir que Manon est vraiment à l'aise ici, malgré les provocations incessantes de Léo.
Elle s'est même installée sur le canapé, jambes croisées, en train d'argumenter avec lui sur un sujet aussi insignifiant que la meilleure manière de plier un t-shirt.
- Je te dis que le roulé, c'est la meilleure technique, affirme Manon en levant un sourcil, sûre d'elle.
- Faux, réplique Léo en pointant un doigt vers elle. La méthode KonMari, c'est la base.
- Tu dis ça comme si tu savais vraiment qui est Marie Kondo.
- Bien sûr que je sais, dit-il avec un grand sourire. C'est une meuf qui range des trucs.
Julien éclate de rire.
- T'es un cas désespéré, mec.
Manon secoue la tête, faussement exaspérée.
- Et dire que je perds encore mon temps à discuter avec toi...
- Tu m'adores, c'est tout.
Elle lui lance un coussin en pleine figure.
Gabriel et moi, on observe la scène avec amusement, et je me rends compte à quel point j'aime ces moments-là. Ce sont ces instants de simplicité qui rendent tout plus léger, plus facile.
Mais l'heure tourne, et je vois Manon jeter un coup d'œil à son téléphone avant de soupirer doucement.
- Bon, il est temps que j'y aille.
Je me tourne vers elle, un peu hésitante.
- Tu veux rester dormir ?
Elle me sourit doucement avant de secouer la tête.
- C'est gentil, mais il y a cours demain, et je préfère dormir dans ma chambre qu'ici, avec trois garçons qui font n'importe quoi.
Léo proteste immédiatement.
- Hé ! On ne fait pas n'importe quoi !
Manon lève un sourcil, puis prend un air faussement innocent.
- Tu veux que je rappelle qui a renversé un verre de jus sur mon sac la dernière fois que j'ai dormi ici ?
Léo se gratte la tête, feignant l'innocence.
- J'ai jamais dit que c'était moi.
- C'était toi, affirme-t-elle, catégorique.
Léo cligne des yeux, puis finit par hausser les épaules.
- Ok, c'était moi.
Un éclat de rire général secoue la pièce. Même Gabriel, qui jusque-là restait silencieux, ne peut s'empêcher d'afficher un sourire amusé.
Manon attrape son sac et l'accroche à son épaule avant de nous saluer d'un geste de la main.
- Bon, je vous laisse, les phénomènes. À plus tard !
Je l'accompagne jusqu'à la porte, et elle me serre brièvement dans ses bras avant de sortir.
Alors que je referme derrière elle, je me surprends à sourire.
Un sourire vrai, sincère.
Un sourire que je n'avais pas ressenti depuis longtemps.
Dès que la porte se referme derrière Manon, le silence s'installe une fraction de seconde dans la maison. Mais, évidemment, Léo ne peut pas s'empêcher de le briser.
Il s'étire, lève les bras derrière sa tête et lâche d'un ton faussement détendu :
- Bon, maintenant que Manon est partie, je peux le dire.
Je fronce les sourcils, méfiante. Gabriel aussi lève un sourcil, déjà prêt à intervenir si Léo sort une connerie.
- Clémence, tu vas dormir où ce soir ? Parce que j'aimerais éviter d'entrer dans la chambre de Gabriel et de te voir à oilp.
Julien éclate de rire en recrachant presque l'eau qu'il venait de boire. Gabriel, lui, pousse un long soupir en passant une main sur son visage.
- Léo...
- Quoi ? demande-t-il innocemment. Je prends juste mes précautions.
Je le fixe avec un mélange d'amusement et d'exaspération.
- Déjà, je dors habillée. Et ensuite, pourquoi tu rentrerais dans la chambre de Gabriel en pleine nuit ?
Léo ouvre la bouche, puis la referme. Il cligne des yeux, semblant réfléchir à une bonne excuse.
- Bah... euh... pour vérifier s'il est toujours en vie ?
Julien se marre en tapant dans son dos.
- T'es irrécupérable, mec.
Gabriel, qui n'a toujours pas bougé, secoue la tête avant de poser son regard sur moi, un sourire amusé aux lèvres.
- Ignore-le, il est juste jaloux.
Léo lève les mains en l'air, faussement offensé.
- Moi, jaloux ? Pas du tout ! Je tiens juste à la pureté de cette maison, c'est tout.
Julien arque un sourcil.
- La pureté de cette maison ? Mec, c'est toi qui l'as souillée en premier.
- Détails, soupire Léo en levant les yeux au ciel.
Je secoue la tête, amusée malgré moi, et croise les bras.
- T'inquiète pas, Léo, où que je dorme, t'auras pas à voir quoi que ce soit.
Il me pointe du doigt, l'air faussement sérieux.
- Je retiens. Mais si je me réveille en pleine nuit et que j'entends des trucs suspects, je dénonce.
Gabriel le fusille du regard.
- Dors avec des bouchons d'oreilles, alors.
Léo éclate de rire, suivi de Julien, et je secoue la tête en soupirant.
Ça va être une longue soirée...